28 Adar 5773
Servir D.ieu signifie-t-il qu’il faille Lui sacrifier sa vie ? Est-ce devenir une personne que l’on n’est pas réellement ? Est-ce effacer complètement sa personnalité ?
Rien d’étonnant à ce que cela ne paraisse pas attrayant : ce n’est pas seulement erroné, c’est l’opposé absolu des principes fondamentaux du Judaïsme. Dans la Paracha de cette semaine, Vayikra, nous apprenons l’approche essentielle de la manière dont chacun d’entre nous peut et devrait servir D.ieu. Mais plutôt que de présenter une image idyllique d’un rêve spirituel, le livre de Vayikra (le Lévitique) nous plonge dans un sujet qui suscite plus facilement la confusion, voire pour certains la répugnance, que le sublime.
Dans ce livre, nous pénétrons dans le monde sanglant du grand Autel du Saint Temple à Jérusalem, où les Juifs apportaient des sacrifices animaux pour faire expier leurs péchés. Quel lien possible peut-il y avoir entre ces abattages de bœufs ou de moutons et le fait d’établir une relation féconde avec D.ieu ?
Le Ramban, l’un des commentateurs classiques de la Torah, nous dit que lorsqu’une personne devait apporter un korban (un sacrifice animal) en offrande au Beth Hamikdache, «cette personne devait considérer que ce qui arrivait à l’animal aurait dû lui arriver à elle.» Puisque c’est nous qui aurions besoin d’être purifiés de nos méfaits – une purification de notre sang, de notre chair, et de notre graisse – D.ieu, dans Sa grande miséricorde, nous a donné une alternative : nous pouvons être substitués par un animal, lequel subira à notre place ce processus.
Mais la Torah n’est pas une leçon d’histoire ancienne ; chacun de ses mots est éternel et pertinent pour chacun d’entre nous, à toutes les époques. Dans un monde sans Temple, il nous faut nous pencher un peu plus profondément sur son enseignement pour découvrir quelle est la relation entre ces sacrifices et notre vie contemporaine.
Il existe deux forces opposées en chacun de nous : une force qui désire les plaisirs matériels et une force qui aspire à la spiritualité et à la Divinité. En termes simples, notre quête de sens et notre aspiration à servir D.ieu sont en conflit constant avec «l’animal » qui est en nous, cette partie de nous-mêmes qui préférerait s’adonner à nos passions égocentriques que de consacrer notre temps et nos ressources à des causes plus nobles. La centralité des sacrifices animaux dans le Temple reflète l’essence de notre mission divine : soumettre l’animal qui est en nous à D.ieu.
Lorsque nous lisons les mots qui nous commandent d’apporter un sacrifice sur l’Autel, «Adam ki yakriv mikem», nous trouvons une curieuse formulation : au lieu de dire «Lorsqu’une personne d’entre vous apportera une offrande», la Torah dit «Lorsqu’une personne apportera une offrande d’entre vous». Ce « d’entre vous » nous enseigne qu’en amenant un animal pour être sacrifié sur l’Autel, nous amenons sur l’Autel notre animal intérieur.
Nous offrir nous-mêmes, offrir l’animal qui est en nous, à D.ieu, est la pierre angulaire de tout le Judaïsme. Mais comment l’accomplir ? Faut-il écraser nos passions et nos plaisirs animaux et vivre une obscure vie de privations et de misère ? La réponse à cette question réside dans la racine du mot korban. Bien que ce mot soit communément traduit par «sacrifice», son sens véritable vient de sa racine kirouv qui signifie «rapprocher».
Nous faisons de nous-mêmes un korban en « rapprochant » de D.ieu l’essence même de l’animal qui est en nous. Nous ne l’annihilons pas, nous l’utilisons pour nous aider à nous rapprocher du divin, et du but essentiel pour lequel nous avons été créés. Un animal ne peut se comporter autrement que de la façon dont D.ieu l’a créé. Les taureaux sont agressifs, les agneaux sont hédonistes et les chèvres têtues. Mais l’animal en nous a le choix. Nous pouvons être un « bœuf » odieux, ou bien nous pouvons canaliser nos passions dans un puissant amour pour D.ieu. Nous pouvons adonner à une recherche des plaisirs digne des moutons ou trouver du plaisir à aider les autres et à vivre une vie pleine de sens.
Au cœur de chaque force agissante dans notre vie – même de celles qui ont une expression négative – réside une essence noyau qui peut être dirigée vers une cause constructive et divine. Ce que nous « sacrifions » effectivement est l’objet de nos désirs, les attitudes immatures ou mesquines que nous affichons, notre ignorance et nos faiblesses – de sorte que notre véritable nature puisse émerger.
Devrions-nous « renoncer » à la vie pour D.ieu ? Certainement pas ! Ça, c’est un sacrifice. Nous ne devons pas renoncer aux talents et aux aptitudes que D.ieu nous a donnés, nous devons les rapprocher de leur quintessence. Quand vous devenez un korban, vous avez la possibilité de transformer chaque aspect de vous-même, de devenir la meilleure personne qu’il vous est donné d’être ; une personne qui n’avance plus parmi les animaux, mais main dans la main avec D.ieu.
Que D… fasse que le plus beau dépassement de notre personne nous soit donné de pouvoir réaliser en recevant dès cet instant notre juste Machia’h.
Issu d’un Discours du Rabbi de Loubavitch - Vayikra
Que D-ieu protège et guérisse miraculeusement tous nos soldats comme chacun des enfants d'Israël, partout dans le monde, Qu'il venge leur sang, et qu'Il ne nous prodigue à partir de maintenant que des douceurs palpables à l'œil nu
Servir D.ieu signifie-t-il qu’il faille Lui sacrifier sa vie ? Est-ce devenir une personne que l’on n’est pas réellement ? Est-ce effacer complètement sa personnalité ?
Rien d’étonnant à ce que cela ne paraisse pas attrayant : ce n’est pas seulement erroné, c’est l’opposé absolu des principes fondamentaux du Judaïsme. Dans la Paracha de cette semaine, Vayikra, nous apprenons l’approche essentielle de la manière dont chacun d’entre nous peut et devrait servir D.ieu. Mais plutôt que de présenter une image idyllique d’un rêve spirituel, le livre de Vayikra (le Lévitique) nous plonge dans un sujet qui suscite plus facilement la confusion, voire pour certains la répugnance, que le sublime.
Dans ce livre, nous pénétrons dans le monde sanglant du grand Autel du Saint Temple à Jérusalem, où les Juifs apportaient des sacrifices animaux pour faire expier leurs péchés. Quel lien possible peut-il y avoir entre ces abattages de bœufs ou de moutons et le fait d’établir une relation féconde avec D.ieu ?
Le Ramban, l’un des commentateurs classiques de la Torah, nous dit que lorsqu’une personne devait apporter un korban (un sacrifice animal) en offrande au Beth Hamikdache, «cette personne devait considérer que ce qui arrivait à l’animal aurait dû lui arriver à elle.» Puisque c’est nous qui aurions besoin d’être purifiés de nos méfaits – une purification de notre sang, de notre chair, et de notre graisse – D.ieu, dans Sa grande miséricorde, nous a donné une alternative : nous pouvons être substitués par un animal, lequel subira à notre place ce processus.
Mais la Torah n’est pas une leçon d’histoire ancienne ; chacun de ses mots est éternel et pertinent pour chacun d’entre nous, à toutes les époques. Dans un monde sans Temple, il nous faut nous pencher un peu plus profondément sur son enseignement pour découvrir quelle est la relation entre ces sacrifices et notre vie contemporaine.
Il existe deux forces opposées en chacun de nous : une force qui désire les plaisirs matériels et une force qui aspire à la spiritualité et à la Divinité. En termes simples, notre quête de sens et notre aspiration à servir D.ieu sont en conflit constant avec «l’animal » qui est en nous, cette partie de nous-mêmes qui préférerait s’adonner à nos passions égocentriques que de consacrer notre temps et nos ressources à des causes plus nobles. La centralité des sacrifices animaux dans le Temple reflète l’essence de notre mission divine : soumettre l’animal qui est en nous à D.ieu.
Lorsque nous lisons les mots qui nous commandent d’apporter un sacrifice sur l’Autel, «Adam ki yakriv mikem», nous trouvons une curieuse formulation : au lieu de dire «Lorsqu’une personne d’entre vous apportera une offrande», la Torah dit «Lorsqu’une personne apportera une offrande d’entre vous». Ce « d’entre vous » nous enseigne qu’en amenant un animal pour être sacrifié sur l’Autel, nous amenons sur l’Autel notre animal intérieur.
Nous offrir nous-mêmes, offrir l’animal qui est en nous, à D.ieu, est la pierre angulaire de tout le Judaïsme. Mais comment l’accomplir ? Faut-il écraser nos passions et nos plaisirs animaux et vivre une obscure vie de privations et de misère ? La réponse à cette question réside dans la racine du mot korban. Bien que ce mot soit communément traduit par «sacrifice», son sens véritable vient de sa racine kirouv qui signifie «rapprocher».
Nous faisons de nous-mêmes un korban en « rapprochant » de D.ieu l’essence même de l’animal qui est en nous. Nous ne l’annihilons pas, nous l’utilisons pour nous aider à nous rapprocher du divin, et du but essentiel pour lequel nous avons été créés. Un animal ne peut se comporter autrement que de la façon dont D.ieu l’a créé. Les taureaux sont agressifs, les agneaux sont hédonistes et les chèvres têtues. Mais l’animal en nous a le choix. Nous pouvons être un « bœuf » odieux, ou bien nous pouvons canaliser nos passions dans un puissant amour pour D.ieu. Nous pouvons adonner à une recherche des plaisirs digne des moutons ou trouver du plaisir à aider les autres et à vivre une vie pleine de sens.
Au cœur de chaque force agissante dans notre vie – même de celles qui ont une expression négative – réside une essence noyau qui peut être dirigée vers une cause constructive et divine. Ce que nous « sacrifions » effectivement est l’objet de nos désirs, les attitudes immatures ou mesquines que nous affichons, notre ignorance et nos faiblesses – de sorte que notre véritable nature puisse émerger.
Devrions-nous « renoncer » à la vie pour D.ieu ? Certainement pas ! Ça, c’est un sacrifice. Nous ne devons pas renoncer aux talents et aux aptitudes que D.ieu nous a donnés, nous devons les rapprocher de leur quintessence. Quand vous devenez un korban, vous avez la possibilité de transformer chaque aspect de vous-même, de devenir la meilleure personne qu’il vous est donné d’être ; une personne qui n’avance plus parmi les animaux, mais main dans la main avec D.ieu.
Que D… fasse que le plus beau dépassement de notre personne nous soit donné de pouvoir réaliser en recevant dès cet instant notre juste Machia’h.
Issu d’un Discours du Rabbi de Loubavitch - Vayikra
Que D-ieu protège et guérisse miraculeusement tous nos soldats comme chacun des enfants d'Israël, partout dans le monde, Qu'il venge leur sang, et qu'Il ne nous prodigue à partir de maintenant que des douceurs palpables à l'œil nu
En chaque génération vit un homme qui attend avec impatience de pouvoir libérer son peuple de l’exil.