17 Mar Hechvan 5773
Le fondateur du mouvement ‘hassidique, Rabbi Chnéour Zalman, raconta un jour :
« A Mézéritch il était extrêmement difficile d’être accepté comme disciple de notre Maître, Rabbi Dov Ber. Il y avait un groupe de ‘Hassidim qui n’ayant pu avoir le mérite d’étudier directement auprès de notre Maître, désiraient toutefois servir ses élèves : leur apporter de l’eau pour qu’ils se lavent les mains à leur réveil, balayer le sol de la salle d’étude, allumer les fourneaux au cours des mois d’hiver, etc. Ils étaient connus sous le nom d’« approvisionneurs de fourneaux ».
Une nuit d’hiver, alors que j’étais étendu sur un banc dans la salle d’étude, j’entendis une conversation entre trois de ces jeunes gens. « En quoi l’épreuve de la Akédah (sacrifice) de Its’hak était-elle particulière ? », demanda le premier. « Si D.ieu s’était révélé à moi et m’avait demandé de sacrifier mon fils unique, n’aurais-je pas obéi ? »
Répondant à sa propre question, il ajouta : « Si D.ieu me demandait de sacrifier mon fils unique, je repousserai mon geste pendant un moment, pour le garder auprès de moi encore quelques jours. La grandeur d’Avraham réside dans le fait qu’il se leva de bon matin, pour accomplir immédiatement la volonté de D.ieu ».
Le second jeune homme déclara quant à lui : « Si D.ieu me demandait de sacrifier mon fils unique, moi non plus je ne perdrais pas un instant pour accomplir Son commandement. Mais je le ferais avec un cœur lourd. La grandeur d’Avraham réside dans le fait qu’il se rendit vers le lieu de sacrifice avec le cœur joyeux d’avoir l’occasion d’accomplir la volonté de D.ieu ».
Le troisième s’exprima alors : « Moi aussi j’aurais accompli la volonté de D.ieu avec joie. Je pense que la particularité d’Avraham réside dans sa réaction quand il découvrit que tout cela n’était qu’une épreuve. Quand D.ieu lui demanda : “Ne touche pas à l’enfant, ne lui fais rien”, Avraham fut envahi par la joie, non parce que son fils unique n’allait pas mourir mais parce qu’il lui était donné l’occasion d’accomplir un nouveau commandement de D.ieu ».
Rabbi Chnéour Zalman conclut : « Pensez-vous que cela n’était qu’une simple conversation ? Chacun d’entre eux décrivait le degré de sacrifice que lui-même avait atteint dans son service de D.ieu ».
Nous nous permettrons de prolonger cet exposé à la prochaine « Lettre de Torah ».
Que D… fasse que toutes les sensibilités de notre peuple quant à la façon de servir D… nous donnent le mérite de recevoir notre juste Machia’h aujourd’hui même.
Issu d’un Discours du Rabbi de Loubavitch- Paracha Vayéra
En chaque génération vit un homme qui attend avec impatience de pouvoir libérer son peuple de l’exil.