« Je suis comme âgé de soixante-dix ans, mais je n'ai pas eu le mérite de démontrer que la sortie d'Égypte doit être mentionnée la nuit, jusqu'à ce que Ben Zoma déduise (aujourd'hui) du verset "Afin que tu te rappelles le jour de ta sortie du pays d'Égypte tous les jours de ta vie" (Deutéronome 16, 3), que si "les jours de ta vie" fait référence aux jours, le terme "tous" vient « amener » (inclure) les nuits. Les Sages, eux, enseignent que l'expression "les jours de ta vie" fait référence à c emonde-ci et que le terme "tous" vient « amener » (inclure) lestemps messianiques. » (Michna Berakhot 1, 12). Cette Michna fut dite précisément le jour où Rabbi Éleazar ben Azaryah fut nommé Nassi : le rôle du Nassi au sein du peuple juif est en effet est de relier « tous les jours de la vie » de chaque Juif, y compris les situations d 'exil (de « nuit »), avec la délivrance (la sortie « d'Égypte », des limitations de toutes sortes) en général et la délivrance messianique en particulier (la délivrance absolue, qui ne sera plus suivie d'exil). Il doit faire en sorte que chaque Juif soit en mesure de s'élever au dessus de son exil pour se tenir dans un état de délivrance messianique. C'est pour cela que, lorsqu'il fut nommé Nassi, Rabbi Éleazar ben Azaryah s'occupa d'établir que « la sortie d'Égypte soit mentionnée la nuit » (en situation d'exil) et qu'il faut(y) « amener les temps messianiques ». C'est aussi la raison pour laquelle il était « comme âgé de soixante-dix ans ». Il n'avait en réalité que dix-huit ans, mais, pour l'honneur de sa fonction de Nassi, dix huit rangées de poils blancs poussèrent miraculeusement à sa barbe durant la nuit et il eut alors l'apparence de quelqu'un âgé de soixante-dix ans, car tel est le temps qu'il est nécessaire pour raffiner les sept midot (attributs émotionnels) de son « âme animale », siège du mauvais penchant pour atteindre la « vision » du divin. En effet, 70 est la valeur numérique de la lettre hébraïque « ayin », qui signifie « oeil », ce qui fait allusion au fait que le raffinement de l'âme pendant soixante-dix ans permet d'accéder à une révélation du divin qualifiée de « vision ». C'est pour cela qu'il dut au préalable atteindre ce niveau pour devenir Nassi et que grâce à lui soit révélé que même dans un temps d'exil et de nuit, il est possible de « sortir d'Égypte » et même de parvenir à la délivrance absolue. Le Talmud (Traité Berakhot 28a) relate que le jour où Rabbi Éleazar ben Azaryah fut nommé Nassi on renvoya le gardien de la maison d'étude et il fut donné à tous les élèves la permission de rentrer. En effet, le Nassi précédent, Rabbane Gamliel, avait interdit aux élèves qui n'étaient pas au summum de l'intégrité de venir dans la maison d'étude et Rabbi Éleazar ben Azaryah permit de rentrer à tous ceux qui le souhaitaient. Rabbane Gamliel était en effet à un niveau comparable à celui des temps messianiques, dans lequel le mal n'avait pas de place. Rabbi Éleazar ben Azaryah, en revanche, voulut que même dans la situation qui prévaut aujourd'hui, alors que le mal est présent dans le monde, il soit possible d'atteindre un degré de délivrance complète. Rabbane Gamliel se rangea lui-même à cette idée et, lorsqu'il fut rétabli plus tard dans sa fonction de Nassi, il n'empêcha plus quiconque de pénétrer dans la maison d'étude. Que D. fasse que l'étude des sujets ayant trait aux temps messianiques nous donne le mérite de recevoir notre juste Machia'h aujourd'hui même. Nous nous permettrons de vous présenter la suite de cet exposé dans la prochaine « lettre de thora » intitulée « le début de la délivrance (IV) ». |
En chaque génération vit un homme qui attend avec impatience de pouvoir libérer son peuple de l’exil.