Donnons la Tsédaka avant d’étudier notre « lettre de Torah » !
20 chevat 5773
L’identité de Yitro
Seules quelques Parachiot sont nommées du nom d'individus et, quand le fait se produit, il réclame une attention toute particulière. Si cela est vrai concernant toutes les sections de la Torah, ça l’est d’autant plus dans notre Paracha, qui relate le don de la Torah. Le fait qu’elle porte le nom de « Yitro » indique qu’il existe un lien entre le personnage et cet événement.
Le microcosme encourage le macrocosme
La reconnaissance de D.ieu par Yitro ne constitua seulement un événement personnel. Ses mots de louange suscitèrent « la révélation de D.ieu dans Sa gloire, dans les royaumes supérieurs et inférieurs. Après cela, Il donna la Torah, dans une parfaite [confirmation de] Sa domination sur toute existence. »
La reconnaissance individuelle de D.ieu par Yitro exprimait le but du don de la Torah. Elle prépara le macrocosme, soit le monde entier, pour une telle révélation.
Le Rambam statue : « La Torah n’a été donnée que pour faire la paix dans le monde. » Et pourtant, la paix n’est pas la raison de l’existence de la Torah. Celle-ci existait avant même la création du monde. Elle constitue la sagesse de D.ieu, qui est Une avec Lui.
Et tout comme D.ieu transcende la notion de finalité, ainsi en est-t-il de la Torah. Cependant, le Rambam insiste non sur le but de la Torah elle-même, mais sur celui du don de la Torah : pourquoi celle-ci fut donnée aux mortels. Il explique que la Torah a été donnée, non seulement pour disséminer la Lumière divine, mais aussi pour cultiver la paix.
Quand les deux se rencontrent
La paix signifie l’harmonie entre des opposés. À un niveau absolu, elle désigne la résolution de la dichotomie entre le physique et le spirituel, le mouvement qui permet à un monde, dans lequel la présence de D.ieu n’est pas extérieurement manifeste, de reconnaître la vérité de Son Être et d’en être imprégné.
A propos du verset : « Les cieux sont les cieux de D.ieu, mais la terre Il l’a donnée aux enfants de l’homme », nos Sages expliquent qu’à l’origine un décret divin séparait le physique du spirituel, c'est-à-dire que la nature de l’existence matérielle empêchait quiconque de réellement apprécier la réalité spirituelle. Mais au moment du don de la Torah, D.ieu « annula ce décret » et permit que l’unité de ces deux dimensions puisse s’opérer.
Qui plus est, la paix véritable implique davantage que la simple négation de l’opposition. Le but en est que des forces, qui étaient auparavant en opposition, se reconnaissent un territoire commun et se rejoignent dans une activité positive. De même, la paix qui émane de la Torah ne consiste pas tant en une révélation divine si intense que le monde matériel est obligé de la reconnaître, qu’en une prise de conscience de D.ieu dans le contexte du monde lui-même.
D.ieu est présent dans chaque élément de l’existence. A chaque instant, la Création est renouvelée. Si la divine énergie créatrice venait à manquer, le monde retournerait au néant absolu. La Torah nous permet d’apprécier cette divinité intérieure et nous permet de vivre en harmonie avec elle.
Au niveau individuel, la reconnaissance de Yitro de la suprématie de D.ieu accomplit cela. Depuis le culte de « toutes les fausses divinités du monde », il en arriva à une profonde reconnaissance de la souveraineté de D.ieu. La transformation de Yitro rendit possible le don de la Torah qui, à son tour, transforme le monde.
De l’obscurité à la lumière
Le Zohar relie la transformation de l’existence matérielle au verset : « J’ai vu un avantage de la lumière sur l’obscurité. » Le mot Yitaron (יתרון, qui a la même racine que le nom Yitro, יתרו) signifiant « avantage » peut aussi être traduit par «qualité supérieure». Ainsi ce verset peut être interprété comme indiquant que la lumière qui provient de la transformation de l’obscurité possède une qualité supérieure.
Deux idées découlent de cela. D’abord, que la transformation de l’obscurité résulte en une lumière supérieure à celle qui se révèlerait naturellement, et ensuite, que cette lumière supérieure n’est pas opposée au monde matériel. Au contraire, c’est l’obscurité du monde qui est sa source.
Le chemin de la Rédemption
Le Tanya décrit le don de la Torah comme un avant-goût de l’ère messianique. Car lorsque la Torah fut donnée, toute existence se tint dans un état d’unité absolue avec D.ieu.
Pourtant, lors du don de la Torah, la révélation fut à l’initiative de D.ieu. Comme le monde n’avait pas encore été raffiné, sa nature était en opposition avec la manifestation de la Divinité, et c’est pourquoi la révélation miraculeuse ne perdura pas. Mais, dans les siècles qui suivirent, l’observance de la Torah et de ses Mitsvot par l’homme a doucement fait pénétrer la divinité dans le tissu du monde. A l’ère de la rédemption, la dichotomie sera définitivement dissoute et nous prendrons conscience que notre monde est la résidence de D.ieu.
Que D… fasse que de même que Yitro permis par ses efforts le don de la Torah, qu’ainsi nos efforts réalisés dans l’etude de la Torah et la pratique des Mitsvots nous donnent le merite de recevoir notre juste Machia’h en cet instant.
Issu de Discours du Rabbi de Loubavitch : Likoutei Si’hot Vol. 11 p.74ff ; Vol. 15, p.379ff ; Vol.16, p.198 ; Si’hot Chabbat Parachat Yitro 5751
Que D-ieu protège et guérisse miraculeusement tous nos soldats comme chacun des enfants d'Israël, partout dans le monde, Qu'il venge leur sang, et qu'Il ne nous prodigue à partir de maintenant que des douceurs palpables à l'oeil nu
En chaque génération vit un homme qui attend avec impatience de pouvoir libérer son peuple de l’exil.