Le Chabbat de la Vision
(II)
Le sens de «Chabbat 'Hazone»
Adapté des
enseignements du Rabbi de Loubavitch
Et moi, Daniel, seul j’ai eu la vision, mais les gens avec moi ne la virent
pas ; et pourtant une grande terreur s’empara d’eux et ils fuirent pour se
cacher
Daniel 10, 7
Mais, s’ils n’ont pas eu la vision, pourquoi étaient-ils terrifiés ?
Parce que, bien qu’eux-mêmes n’aient pas vu, leur âme vit
Talmud Meguila 3a
La maison portée comme
un vêtement
Les métaphores de nos sages continuent de nous parler bien après que l’idée
générale de leur message ait été assimilée. Sous la surface de la leçon la plus
évidente de la métaphore se trouvent des strates de sens de plus en plus profondes,
dans lesquelles chaque détail du récit porte un sens.
Il en est de même de la métaphore de Rabbi Lévi Its’hak. Son sens premier
est clair, mais de nombreux enseignements subtils se cachent dans ses détails.
Nous pourrions par exemple demander pourquoi les trois Temples sont représentés
par trois costumes ? L’image d’une d’un édifice ou d’une maison
n’aurait-elle pas été plus appropriée ?
De fait, une maison et un vêtement « abritent » et enveloppent
tous deux la personne. Mais le vêtement le fait d’une manière bien plus
personnelle et individualisée. S’il est vrai que les dimensions et le style
d’une habitation reflètent la nature de son occupant, c’est d’une manière plus
globale, pas de la manière spécifique et intime dont un vêtement « va »
à celui qui le porte.
D’un autre côté, la nature individuelle d’un habit limite sa fonction à un
usage strictement personnel. Une maison peut abriter de nombreuses personnes,
un vêtement n’est porté que par une seule. Je peux vous inviter chez moi, mais
je ne peux pas partager mon vêtement avec vous : même si je vous le donne,
il ne vous ira pas comme il me va, car il est taillé à ma mesure.
D.ieu choisit de révéler Sa présence dans notre monde dans une
« demeure », une structure commune qui dépasse la dimension de
l’individu pour convenir à un peuple tout entier, à l’entière communauté des
hommes. Et pourtant le Saint Temple de Jérusalem possédait également certains
aspects caractéristiques des vêtements. Ce sont ces caractéristiques que Rabbi
Lévi Its’hak souhaite souligner en comparant le Temple à un costume.
Car le Saint Temple était une structure fortement compartimentée. Il y
avait une Cour des Femmes et un parvis réservé aux hommes, un espace réservé
exclusivement aux cohanim (les prêtres), un
« sanctuaire » (heikhal) imprégné d’une plus grande sainteté
que les « cours », et le « Saint des Saints », une pièce
dans laquelle seul le Grand Prêtre pouvait pénétrer et exclusivement à Yom
Kippour, le jour le plus saint de l’année. Le Talmud énumère huit degrés différents
de sainteté dans le Temple, chacun avec sa fonction et son objet propres.
En d’autres termes, bien que le Temple exprimât une vérité unique –
l’omniprésence de D.ieu dans notre monde –, il le faisait à chaque individu de
façon personnalisée. Bien que ce fût une « maison » dans le sens où
il servait à de nombreux individus – en fait au monde entier – comme leur lieu
de rencontre avec l’infini, il constituait pour chaque personne le
« vêtement » sur mesure de ses besoins spirituels spécifiques, lui
offrant une relation personnelle et intime avec D.ieu.
Chaque année, le Chabbat qui précède Tichea beAv, nous recevons une vision
de notre monde comme résidence divine, un lieu où toutes les créatures de D.ieu
jouiront de Sa présence. Mais c’est aussi la vision d’un « vêtement »
divin, la vision d’une relation personnelle avec D.ieu parfaitement adaptée à
notre caractère et à nos aspirations propres, que nous connaîtrons tous quand
le Troisième Temple descendra sur terre.
Que D-ieu protège et guérisse miraculeusement tous nos soldats comme chacun des enfants d'Israël, partout dans le monde, Qu'il venge leur sang, et qu'Il ne nous prodigue à partir de maintenant que des douceurs palpables à l’œil nu.
En chaque génération vit un homme qui attend avec impatience de pouvoir libérer son peuple de l’exil.
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