20 Kislev 5772
Le Arizal, maître fondamental de l'ésotérisme juif nous enseigne que « c'est précisément dans ces dernières générations qu'il est permis et exigé de dévoiler cette sagesse (la partie profonde de la thora à laquelle appartient la 'Hassidout) ». En d'autres termes, le Arizal, qui, au seizième siècle, a jeté les fondements de l'ésotérisme juif dans la forme que nous connaissons, considérait déjà que son enseignement devait en être fait à tous. Or, on sait que dans les premières générations, cet enseignement « a été caché à tous les sages, à l'exception d'une élite, et même pour eux (elle fut enseignée) en secret et non publiquement, comme l'enseigne le Talmud ». Puisque, selon les sages du Talmud, il y a nombre de conditions et de restrictions quant à la manière de dévoiler cette sagesse et que la loi juive a été tranchée par Maïmonide selon cet avis.
Comment expliquer dès lors qu'il a été permis, pour les dernières générations, de «dévoiler cette sagesse» ?
En fait, il faut d'abord remarquer que les conditions et les contraintes que nos sages ont posées comme préalable à l'étude de l'ésotérisme juif ne sont pas intrinsèques à la nature de cette sagesse. Ces interdictions sont liées à la nature de celui qui les aborde et qui doit y être préparé. De ce fait, la majorité des hommes ne pouvant pas comprendre et réellement assimiler ces concepts, leur étude peut provoquer une chute, à l'image du principe de nos Sages selon lequel « si l'on ne mérite pas, la Torah devient pour lui un poison mortel ». Cependant, cette sagesse elle-même fait partie intégrante de la Torah et, par là, constitue, selon les termes du verset « l'héritage de la communauté de Jacob ». Chacun a donc le devoir de l'étudier, du fait de l'obligation d'étudier toute la Torah. Cette idée est d'ailleurs confirmée par le passage suivant traitant des temps messianiques et par lequel Maïmonide conclut son oeuvre maîtresse, Michné Torah :
« Et, à cette époque,...la seule préoccupation du monde entier ne consistera qu'à connaître D.ieu et c'est pourquoi les enfants d'Israël seront de grands sages, connaîtront les choses cachées, et percevront la sagesse de leur créateur de manière adaptée à la force de l'homme comme il est dit "et la terre sera remplie de la connaissance de D.ieu comme les eaux recouvrent les océans"... »
Il est clair ici qu'avec les temps messianiques, l'essentiel de l'étude de la Torah ne portera pas sur la partie législative de la Torah que nous connaissons, mais sur la connaissance du Créateur, ce que Maïmonide désigne par l'expression « les choses cachées », et ceci constituera « la seule préoccupation du monde entier ». On comprend donc bien que les contraintes évoquées plus haut ne s'appliqueront pas. Or, Maïmonide lui-même établit que la loi juive prévoit les conditions citées plus haut pour aborder l'étude des secrets de la Torah et la loi juive ne changera pas avec les temps messianiques.
Il faut donc en déduire que cette interdiction est liée au fait que notre génération, dans sa grande majorité, ne peut pas encore l'aborder. Par contre, avec les temps messianiques, lorsqu'il n'y aura plus, selon les termes de Maïmonide, « ni famine, ni guerre, ni jalousie, ni rivalité » et que chacun sera dans une situation où il pourra méditer profondément et convenablement à ces sujets, alors, « la seule préoccupation du monde entier ne consistera qu'à connaître D.ieu ».
Nous pouvons à présent expliquer comment le Arizal peut affirmer qu'il est à présent «permis et exigé de dévoiler cette sagesse». Cette réponse peut s'appuyer sur deux argumentaires distincts.
Une première explication peut être donnée en se fondant sur un principe énoncé par Maïmonide dans son introduction au « Guide des Egarés ». En effet, il y explique qu'il a décidé d'écrire ce livre, qui contient selon lui « des secrets (de la Torah) », en vertu du principe de nos sages selon lequel « comme c'est le moment d'agir pour D.ieu, on a annulé Ta Torah ». Ce principe, tiré d'un verset des Psaumes, est celui sur lequel Rabbi Yéhouda Hannassi s'est appuyé pour compiler par écrit la Tradition Orale malgré l'interdiction qui en était faite jusque-là par la loi juive.
En d'autres termes, le fait que le peuple juif était à son époque dans la situation d'«égarés» quant à leur foi ancestrale, l'a obligé, malgré les contraintes prévues à priori par la loi juive à ce propos, à dévoiler des secrets de la Torah pour le sauver. De la même manière, la chute spirituelle qu'ont connue les dernières générations ainsi que celle du monde dans son ensemble ont rendu nécessaire et impérieux le dévoilement des profondeurs ésotériques qui, parce qu'elles réveillent les forces profondes et cachées de l'âme juive, l'aident à surmonter les épreuves intérieures et extérieures dues à l'exil, à réveiller l'amour et la crainte de D.ieu, et à Le servir d'un coeur entier.
Que D.ieu fasse que l'étude des textes de 'Hassidout que nous réalisons en exil nous donnent le mérite de recevoir le Machia'h dès aujourd'hui.
Le prolongement de ce développement sera exposé dans la prochaine « lettre de thora » sous l'intitulé « Une libération 'Hassidique (III) ».
Issu d'un discours du Rabbi de Loubavitch - Likoutei si'hots vol.XXX - 19 Kislev
Que D-ieu protège et guérisse miraculeusement tous nos soldats comme chacun des enfants d'Israël, partout dans le monde, Qu'il venge leur sang, et qu'Il ne nous prodigue à partir de maintenant que des douceurs palpables à l'oeil nu
Le prolongement de ce développement sera exposé dans la prochaine « lettre de thora » sous l'intitulé « Une libération 'Hassidique (III) ».
Issu d'un discours du Rabbi de Loubavitch - Likoutei si'hots vol.XXX - 19 Kislev
Que D-ieu protège et guérisse miraculeusement tous nos soldats comme chacun des enfants d'Israël, partout dans le monde, Qu'il venge leur sang, et qu'Il ne nous prodigue à partir de maintenant que des douceurs palpables à l'oeil nu
En chaque génération vit un homme qui attend avec impatience de pouvoir libérer son peuple de l’exil.
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