Que s’est-il passé à Soukkot?
par Naftali Silberberg
Plus que toute autre chose, nous recherchons le bonheur dans la vie. La « jeunesse éternelle », c’est bien, mais que vaut-elle si elle n’est pas accompagnée de bonheur ? Pourtant, quelle que soit l’ampleur de ce que nous accomplissons dans la vie, que ce soit matériellement ou spirituellement, le bonheur semble demeurer insaisissable pour beaucoup d’entre nous. Il semble y avoir toujoursencore une chose qu’il nous faille accomplir avant de pouvoir être vraiment heureux. En vérité, cependant, tenter d’atteindre le bonheur à travers des réalisations ou des succès personnels s’apparente à vouloir atteindre la richesse en fréquentant des casinos : on est toujours « tellement proche » de gagner le jackpot ! Examinons la nature de la fête de Soukkot, et nous résoudrons ainsi le mystère du bonheur.
Tenter d’atteindre le bonheur à travers des réalisations personnelles est comme essayer de devenir riche en fréquentant des casinos
De prime abord, la fête de Soukkot présente un aspect assez étrange. Toutes les autres fêtes du calendrier juif commémorent un événement ayant eu lieu à une date en particulier. Pourtant, rien ne s’est passé le 15 Tichri qui aurait pu expliquer l’instauration d’une fête en ce jour. Toutes les autres fêtes célèbrent un événement majeur qui a sauvé le peuple juif d’un grave danger (comme à Pessa’h, à Hanoukka ou à Pourim) ou qui a changé le cours de l’histoire juive (comme le pardon que D.ieu accorda aux Israélites à Yom Kippour ou le don de la Torah à Chavouot), alors que Soukkot ne célèbre qu’un miracle relativement « mineur », celui des nuées de gloire qui entouraient miraculeusement les Juifs pendant leurs quarante années dans le désert. Au cours de cette même période, les Juifs furent aussi les bénéficiaires de deux autres miracles, celui de la manne et celui de l’eau produite par le rocher, le « puits de Myriam ». Pourtant, bien que ces deux miracles aient sans doute été bien plus importants que celui des Nuées de Gloire (en effet, les Juifs n’auraient pas pu survivre sans eau ni nourriture, alors qu’ils pouvaient certainement dresser des tentes pour se protéger des éléments), ils n’ont pas donné lieu à des fêtes.
De plus, Soukkot n’est pas « une fête parmi les autres ». Elle est la plus joyeuse des Trois Fêtes bibliquement prescrites. Dans les prières des fêtes, chacune de celles-ci est désignée par un « titre » qui la décrit : Pessa’h est la « Saison de notre libération », Chavouot est la « Saison du Don de notre Torah », mais Soukkot est simplement décrite comme la « Saison de notre réjouissance » ! En effet, le Talmud affirme que « celui qui n’a pas connu la Fête du Puisage de l’Eau » (qui se tenait dans le Saint Temple les nuits de Soukkot) n’a pas vu de joie dans sa vie ! » Aujourd’hui encore, il est de coutume de se réunir les soirs de Soukkot pour chanter, danser, dire « le’haim ! » et être joyeux (il y a sans doute une célébration dans votre région). Mais pourquoi ? Quelle est la raison de l’immense joie de cette fête ?
Paradoxalement, le secret de Soukkot semble être son absence de grand miracle. Tous les miracles (ou toutes les réalisations personnelles) sont limités d’une manière ou d’une autre, ce qui entraîne que la joie qui en résulte est également limitée. La joie est limitée par la portée du miracle ou de l’accomplissement, et lorsque les effets du miracle ou de l’accomplissement se dissipent, la joie devient une chose du passé. En outre, il est un dicton de la Michna qui dit : « Celui qui possède cent désire deux cents, et celui qui possède deux cents aspire à quatre cents. » Comment ressentir un bonheur absolu suite à une certaine réussite quand on sait qu’il y a toujours tellement plus à accomplir ?
Par exemple : à Pessa’h, nous célébrons notre liberté. Certes, nous fûmes libérés, mais tant d’entre nous sont toujours horriblement asservis, à nos emplois, à la pression de nos pairs et (par-dessus tout) à nos pulsions et nos caprices. À Chavouot, nous avons reçu la Torah, mais avons-nous profité pleinement de ce magnifique don de D.ieu ?
Le secret de Soukkot semble être son absence de grand miracle
Le vrai bonheur vient de ce que chaque Juif possède intrinsèquement : une relation personnelle avec D.ieu. Cette relation découle de l’âme divine que chaque Juif possède et qui, il faut l’espérer, s’est révélée à Roch Hachana et à Yom Kippour. La conscience que, quel que puisse être l’état spirituel d’un Juif, cette relation est toujours là (car après tout, un fils ou une fille continue d’être un fils ou une fille, même si il ou elle ne se conforme pas exactement aux souhaits de ses parents), déclenche une joie incroyable. Quoi qu’il arrive, vous êtes connecté à D.ieu, et vous être vraiment important pour Lui !
Ainsi, à Soukkot, nous quittons la sécurité et le confort de nos foyers, en reconnaissant que le vrai bonheur ne vient pas de nos maisons joliment décorées, de notre mobilier design ou de n’importe lequel de nos biens ou de nos accomplissements. Nous sortons dans la Soukka, que le Zohar nomme « l’Ombrage de la Foi », et nous nous concentrons sur notre bien le plus précieux : notre âme divine et notre relation spéciale avec D.ieu.
Que D-ieu protège et guérisse miraculeusement tous nos soldats comme chacun des enfants d'Israël, partout dans le monde, Qu'il venge leur sang, et qu'Il ne nous prodigue à partir de maintenant que des douceurs palpables à l’œil nu.
En chaque génération vit un homme qui attend avec impatience de pouvoir libérer son peuple de l’exil.
Le contenu de cette page est produit par Chabad.org et les droits en sont réservés par l'auteur, et/ou Chabad.org. Si vous appréciez cet article, nous vous encourageons à le distribuer à vos connaissances, à condition de ne pas le modifier et d’inclure cette mention, de mentionner l’auteur et d’inclure un lien vers www.Fr.Chabad.org. Si vous souhaitez reproduire cet article dans un périodique, un livre ou un site internet, veuillez écrire à permissions@chabad.org.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire