3 Eloul 5772
À propos du verset « car l'homme est un arbre des champs », le Sifri commente : « cela nous enseigne que l'homme tire sa subsistance exclusivement de l'arbre. »
Par ailleurs, le Talmud cite lui aussi le verset « Car l'homme est un arbre des champs » et s'interroge : « L'homme serait-il donc un arbre ? » Elle répond qu'en ce qui concerne les arbres, nous trouvons deux versets contradictoires. L'un d'eux énonce « de lui tu mangeras, mais l'arbre tu ne détruiras pas », alors que l'autre déclare « l'arbre doit être détruit ». Comment concilier ces deux versets ?
Le Talmud répond : « s'il (c'est-à-dire l'individu, car l'homme est comparé à l'arbre) est un érudit craignant D.ieu, tu dois "en manger", c'est-à-dire étudier la Torah qu'il enseigne. Sinon, tu dois "le détruire", c'est-à-dire te détourner de lui. »
Pour autant chaque fois que l'on trouve deux commentaires sur un simple verset, cela signifie qu'ils possèdent un lien entre eux deux. Quelle est donc la relation entre le commentaire du Sifri et celui du Talmud ?
Nos Sages se réfèrent à l'homme comme à un « petit monde », un microcosme de l'univers. Tout comme le monde est partagé en quatre catégories : minérale, végétale, animale et humaine, l'homme possède lui aussi des aspects de ces quatre ordres. Les attributs émotionnels de l'homme représentent l'aspect végétal, car tout comme la végétation, ils ont la caractéristique de s'épanouir en abondance.
La supériorité de l'homme sur le monde animal réside dans le fait qu'il est un être rationnel. C'est la raison pour laquelle le Talmud pose la question : « l'homme est-il un arbre ? » En d'autres termes, alors qu'il est vrai que l'homme possède également certains aspects de « l'arbre du champ », est-ce la principale caractéristique de son humanité ?
La réponse du Talmud est que le but ultime de l'intellect de l'homme est de descendre et d'influencer ses émotions de sorte qu'elles soient guidées par l'intellect.
En réalité, l'intellect seul ne peut conduire l'individu à un état d'achèvement total. L'objectif « connais (D.ieu) aujourd'hui » a pour but de « L'implanter dans ton cœur » de sorte que cette connaissance exerce son effet sur les émotions.
C'est là que réside l'analogie avec l'arbre. Tout comme la qualité d'un arbre se manifeste dans ses fruits, la véritable qualité d'un érudit n'est pas simplement son érudition, mais le fait qu'« il craint D.ieu », c'est-à-dire que son intellect affecte ses émotions.
Ici nous retrouvons la similitude entre le macrocosme et le microcosme. L'homme est soutenu par le règne végétal (cf. L'homme est-il un arbre ? (I)) parce que sa source est supérieure à celle de l'homme. En mangeant des végétaux, l'homme élève la nourriture à sa source. Et cela permet ensuite à la nourriture de le soutenir.
Il en va de même pour l'homme lui-même. Son aspect végétal, ses émotions, a une source encore plus élevée que son intellect. Ce n'est que dans leur aspect révélé qu'elles sont descendues plus bas que son intellect, et ainsi c'est l'intellect qui doit guider les émotions, les purifiant et les raffinant. Quand cela est achevé, les émotions à leur tour affectent l'intellect, l'élevant à son état le plus achevé.
Le Sifri et le Talmud soulignent donc tous deux le même point : l'élévation de l'homme par l'intermédiaire du règne végétal. La seule différence est que le Sifri s'adresse au monde comme un tout alors que le Talmud parle dans les termes d'« homme » et de «végétal» à l'intérieur du microcosme humain.
Que D. fasse que cette étude et l'investissement qu'elle suscite dans notre quotidien nous donne le mérite de recevoir notre juste Machia'h aujourd'hui même.
Issu d'un Discours du Rabbi de Loubavitch- Likouteï Si'hot Vol. IV pp. 1114-1117-Paracha Choftim
Que D-ieu protège et guérisse miraculeusement tous nos soldats comme chacun des enfants d'Israël, partout dans le monde, Qu'il venge leur sang, et qu'Il ne nous prodigue à partir de maintenant que des douceurs palpables à l'oeil nu
En chaque génération vit un homme qui attend avec impatience de pouvoir libérer son peuple de l’exil.
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