18 Eloul 5772
Le dix-huitième jour du mois d'Eloul - ou 'Haï Eloul - marque à la fois l'anniversaire de la naissance du Baal Chem Tov, fondateur du mouvement 'hassidique, et celui de Rabbi Chnéour Zalman de Lyadi, fondateur du 'Hassidisme 'Habad. Ce jour tombe invariablement la semaine où est lue la Paracha Ki Tavo.
Or, toutes les fêtes juives et les occasions particulières du calendrier juif sont évoquées en allusion dans la partie de la Torah lue la semaine où elles tombent. C'est ainsi que l'on peut trouver dans notre Paracha des allusions à 'Haï Eloul (18 Eloul).
Ki Tavo commence par la relation des lois des Bikourim, les premiers fruits que les Juifs étaient obligés d'apporter immédiatement au moment où « tu viendras - ki tavo - à la terre que l'Eternel ton D.ieu te donne en héritage, quand tu en auras pris possession et y seras établi ».
Nos Sages notent que l'expression « quand tu en auras pris possession et y seras établi » enseigne que l'obligation des Bikourim ne commença qu'après les quatorze années durant lesquelles la terre d'Israël fut conquise puis répartie entre les tribus.
La raison de ce délai est que le véritable sens de « venir à la terre » est celui d'y venir, de l'investir entièrement, comme l'on enseigné nos Sages : « Une venue partielle n'est pas considérée comme une venue. ». Cela signifie donc « prendre possession de la terre et s'y établir », car ce n'est qu'alors que les Israélites furent considérés comme ayant réellement pénétré dans la terre.
C'est là que réside le lien entre Ki Tavo et 'Haï Eloul, l'anniversaire des deux fondateurs du 'Hassidisme.
La 'Hassidout est unique dans sa qualité à élever l'esprit, l'intellect et le cœur de telle sorte que le service de D.ieu d'un Juif est, à la manière de la venue en terre d'Israël décrite dans Ki Tavo, une immersion complète, chaque membre de l'être étant pénétré par le service spirituel.
L'importance de ce type de service pourra être comprise en expliquant la différence entre l'état intérieur de l'homme et son état extérieur : l'intérieur se réfère à l'homme tel qu'il existe en relation avec lui-même et l'extérieur de l'homme tel qu'il existe en relation avec les autres.
En termes de service spirituel, cela signifie que lorsqu'un individu agit d'une manière extérieure et extravertie, lui-même et ce qu'il accomplit demeurent deux entités distinctes.
En revanche, quand il fait quelque chose qui émane de son être le plus intime, son être tout entier s'immerge dans ce qu'il est en train de faire, car, en rapport avec la tâche de l'homme, il n'existe rien d'autre que lui-même. C'est pourquoi quand il agit ainsi, même une action spécifique, apparemment extérieure, est liée et unie avec son être le plus intime. Lui et l'acte sont entièrement unis.
C'est là que réside la qualité unique de la 'Hassidout : celle-ci, comme la partie mystique de la Torah en général, est appelée « l'âme de la Torah » et révèle la force vitale du Juif dans tous les aspects de la Torah et des mitsvot. Or, la qualité de cette vitalité est qu'elle unit totalement le Juif avec ce qu'elle fait vivre.
En effet, la force vitale en elle-même n'ajoute rien à ce qu'elle vitalise (un corps vivant ne contient pas plus de membres qu'un corps mort). Elle n'en est pas un élément distinct, mais telle l'âme qui distribue la vitalité à chacune des parties du corps, elle donne vie à chacun des aspects du service divin.
La raison en est que « la vitalité » d'un être est son âme et son essence la plus intime. Dès lors, toute partie du corps où parvient cette vitalité est totalement investie par l'âme.
C'est exactement l'effet que produit l'étude de la 'Hassidout sur la Torah et les mitsvot en général :
Il est possible pour un Juif d'étudier la Torah et de pratiquer les mitsvot tout en restant entièrement séparé d'elles. La 'Hassidout, toutefois, permet au Juif de révéler l'aspect le plus profond de sa force vitale, son âme juive, qui lui permet de ne faire véritablement qu'une seule chose avec la Torah et les mitsvot.
C'est également la raison pour laquelle la révélation, puis l'étude, de la 'Hassidout est une préparation à la venue du Machia'h : à l'ère messianique, le degré de divinité appelé dans la Kabbalah Pnimiout Atik sera alors révélé. À ce niveau de révélation, toute chose apparaîtra comme ne faisant qu'un avec D.ieu. L'enseignement du Baal Chem Tov, la 'hassidout « générale », a permis de préparer cette révélation divine sur le plan général en investissant l'âme juive de vitalité de façon globale. Puis l'enseignement de Rabbi Chnéour Zalman, la 'Hassidout 'Habad et son développement ultérieur par les Rabbis qui lui ont succédé jusqu'à nos jours, a permis d'investir de vitalité divine les différentes composantes de l'âme, et ainsi de relier tous les éléments du quotidien d'un Juif avec l'essence divine.
Tel est le sens de « prendre possession de notre réalité et d'y établir la divinité ».
Que D. fasse que cette étude nous donne le mérite de recevoir notre juste Machia'h aujourd'hui même.
Issu d'un Discours du Rabbi de Loubavitch- Likoutei Si'hots vol XIX- P.244 et suivantes - Ki tavo/18 Eloul
Que D-ieu protège et guérisse miraculeusement tous nos soldats comme chacun des enfants d'Israël, partout dans le monde, Qu'il venge leur sang, et qu'Il ne nous prodigue à partir de maintenant que des douceurs palpables à l'oeil nu
En chaque génération vit un homme qui attend avec impatience de pouvoir libérer son peuple de l’exil.
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