Combattre la glace par la glace
par Naftali Silberberg
La glace.
Froide. Gelée. Polaire. Dure, rigide et inébranlable.
Sur le plan humain, la glace représente l’indifférence, la froideur émotionnelle, l’imperméabilité au changement, la résistance à l’inspiration.
Il n’est donc pas surprenant que l’ennemi suprême de notre peuple, la nation d’Amalek, soit associé à la froideur.
« Souviens-toi de ce que t’a fait Amalek, sur le chemin, lorsque tu sortais d’Égypte. Comment il t’a rencontré en chemin... » (Deutéronome 25,17)
Le mot hébraïque pour « rencontré » est kar’ha, qui peut également être traduit pas « qui t’a refroidi ».
Après avoir vécu le miraculeux Exode, la non moins impressionnante ouverture de la mer et avoir été nourris quotidiennement par de la manne tombée du ciel, nos ancêtres baignaient dans une vague de chaleur spirituelle. Chauds, excités, inspirés, au sommet des sommets.
Il n’est pas surprenant que l’ennemi suprême de notre peuple soit associé à la froideur.Leur chaleur, et leur aura d’invincibilité, irradiait alentour, de sorte qu’aucune nation n’osait les affronter. Aucune nation, sauf une. Amalek fut insensible à cette chaleur, et se lança à l’attaque des Israélites pour mettre un paquet de glace sur leur brûlant enthousiasme. Miracles ? Quels miracles ?...
Ils entreprirent de refroidir notre passion, et il nous est enjoint de ne jamais oublier ce glacial coup de poignard, et de les éradiquer de la surface de la terre.
Et, au plan personnel, il y a un Amalek infiltré à l’intérieur de chacun d’entre nous. C’est cette voix froide qui tente de nous inoculer une indifférence glacée et de nous immuniser contre la passion et l’inspiration. Cet Amalek-là, aussi, doit être détruit.
Comment cela ?
Il semblerait que l’antidote le plus évident à la glace soit la chaleur. Avec suffisamment de chaleur, vous pouvez faire fondre un glacier.
Mais il y a un autre moyen...
La glace.
Froide. Gelée. Polaire. Dure, rigide et inébranlable.
Sur le plan du service spirituel, la glace représente un engagement absolu et immuable envers D.ieu.
Pas un engagement basé sur des émotions (la chaleur), pas un engagement fondé sur l’amour et la crainte du Créateur ou sur la conscience de l’importance et de la beauté de Son service. Car, en définitive, une telle relation est basée sur une perception de soi : j’aime, je crains, je ressens, j’apprécie, je comprends...
Et quand mon service de D.ieu dépend de ma chaleur et de mon excitation, il fluctue de jour en jour, voire de minute en minute. Certains jours seront chauds et ensoleillés ; d’autres seront froids et nuageux.
Mais si l’engagement n’est pas mû par la chaleur et la passion, par ce que je veux et ce que je ressens, mais par ce qui est voulu de moi, alors il est régulier et constant, et non sujet à des remous et des variations. Parce que ce dont on a besoin de ma part ne change pas.
Dans sa description du char céleste, Ézéchiel décrit la « terrible glace » qui se tient au-dessus des saintes ‘Hayot (Ézéchiel 1, 22).
Quand mon service de D.ieu dépend de mon excitation, certains jours seront chauds et ensoleillés, d’autres seront froids et nuageuxLes ‘Hayot sont des anges qui, comme nous le disons dans notre prière chaque matin, servent leur Maître dans un « grand tumulte ». Leur excitation lorsqu’ils chantent les louanges de D.ieu et proclament Sa sainteté est au-delà de toute description.
Mais il y a quelque chose au-dessus d’eux, un service supérieur au leur.
La glace.
Et ne prenez pas celui qui sert D.ieu avec une détermination glacée pour une mauviette. Ne pensez pas que son manque d’égo ou d’ambition personnelle fait de lui une bonne poire.
C’est tout le contraire : sa détermination n’est pas mitigée par des considérations d’égo et de fierté personnelle. Il tient ferme, quoi qu’il puisse survenir. Sa détermination peut faire couler des navires réputés insubmersibles.
Alors, si vous voulez faire fondre votre glace intérieure, faites donc.
Mais je vous recommande de combattre la glace par la glace.1
NOTES | |
1. | Basé sur un discours du Rabbi, parachat Vayichla’h (14 Kislev) 5744 (1983). Publié dans Hitvaadouyot 5744 (vol. 2) p. 806-808. |
Que D-ieu protège et guérisse miraculeusement tous nos soldats comme chacun des enfants d'Israël, partout dans le monde, Qu'il venge leur sang, et qu'Il ne nous prodigue à partir de maintenant que des douceurs palpables à l’œil nu.
En chaque génération vit un homme qui attend avec impatience de pouvoir libérer son peuple de l’exil.
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