Le flair du Machia’h
De quelle manière jugera-t-il?
par Menahem Brod
L’une des caractéristiques particulières du Machia’h est décrite dans la prophétie d’Isaïe1 : « Il sentira la crainte de D.ieu, il ne jugera point selon ce que ses yeux croiront voir, il ne décidera pas selon ce que ses oreilles auront entendu. » Le Talmud2 explique que le mot « il sentira » signifie que le Machia’h sera doté de la capacité d’établir un jugement sur la base de son odorat. Il sera donc « morea’h vedahine » : il sentira et jugera. Comme l’explicite Rachi dans son commentaire : « Il sentira un homme et jugera, sachant s’il est coupable ou non. »
Un récit qui apparaît à la suite dans le Talmud montre combien cette qualité constitue un trait essentiel du Machia’h : lorsque le roi Ben Coziba prétendit qu’il était le Machia’h, les Sages envoyèrent des émissaires vérifier s’il était capable de prononcer un jugement en fonction de son seul odorat. Quand il fut avéré qu’il n’en était pas capable, ils surent qu’il n’était pas le Machia’h (malgré cela, le Rambam ne mentionne pas cette condition dans les Lois des Rois,3 non plus qu’aucune autre qualité surnaturelle, comme étant l’un des signes révélateurs de sa messianité4 ).
Cela concerne l’essence même du Machia’h
Quel est le rapport entre la justice et l’odeur ? L’établissement d’un jugement dépend, a priori, d’une compréhension profonde d’une situation. En quoi cela pourrait-il dépendre du sens de l’odorat ? Et en quoi cela exprime-t-il la grandeur particulière du Machia’h ?
Pour comprendre cela, il est nécessaire d’expliquer au préalable la nature du sens de l’odorat.5 Les Sages ont dit à son sujet6 : « Quel est le sens dont l’âme profite et non le corps ? C’est l’odorat. » L’odorat est un sens spirituel, raffiné et délicat, qui agit directement sur l’âme et lui procure plaisir et satisfaction.
Plus encore : lorsqu’une personne perd connaissance, c’est précisément en stimulant son odorat que l’on cherche à la faire revenir à elle-même. Lorsqu’elle est évanouie, ses autres sens ne fonctionnent pas ou fonctionnent de façon affaiblie et altérée et n’ont de ce fait pas la capacité de la réveiller. C’est seulement en approchant du nez de cette personne une substance dégageant une forte odeur que l’on peut la réveiller. La raison en est que l’odeur parvient jusqu’à l’essence de l’âme, où il n’y a ni faiblesse, ni évanouissement. Lorsque l’odeur est perçue à ce niveau, cela stimule l’âme qui diffuse un regain de vitalité dans le corps et amène la personne à se réveiller.
Le sens de l’odorat se distingue ainsi par sa capacité à aller au fond des choses, jusqu’à leur essence. Là où les autres sens ne donnent qu’une image superficielle et partielle, l’odorat perce la véritable nature d’une chose.
Une image complète
De nos jours, la justice et le jugement sont basés sur la vue, l’audition des témoins, la déduction de conclusions, etc. Tout cela permet aux juges de se faire une représentation de l’événement en question, mais celle-ci demeure superficielle et partielle. De ce fait, un juge ne peut jamais être totalement certain de ne pas avoir commis la moindre erreur. De plus, un juge ne peut pas réellement ressentir le véritable état dans lequel la personne se trouvait au moment de commettre son acte, ni les pressions auxquelles elle était soumise ou les difficultés qu’elle devait surmonter.
C’est en cela que résidera la grandeur du Machia’h : il jugera par le biais de son odorat et connaîtra ainsi la pleine vérité.7 Non seulement les détails de l’affaire lui apparaîtront-ils dans leur intégralité, ce qui exclura tout risque de fausse accusation ou de faux témoignage, mais il percevra également de manière exhaustive l’ensemble du contexte et des causes sous-jacentes. Cet extraordinaire odorat dont il sera doté lui permettra de se tenir véritablement à la place de l’accusé et d’accomplir ainsi l’enseignement d’Hillel : « Ne juge pas ton prochain tant que tu n’es pas à sa place. »8 Lui, le Machia’h, sera en mesure de juger, car il sera vraiment « à sa place ».
Lorsque se tiendra devant le Machia’h un homme réputé pour être un tsadik(un juste), le Machia’h sentira s’il est un tsadik authentique ou s’il possède, au tréfonds de son être, quelque relent caché de mal dont lui-même pourrait ne pas avoir conscience. D’un autre côté, lorsqu’un pécheur se tiendra devant le Machia’h, celui-ci sentira l’ensemble des circonstances ayant amené cet homme à fauter et il pourra démontrer que telle n’était pas son intention et que son mauvais penchant l’y a contraint. C’est ainsi que son jugement sera parfaitement juste et vrai.
Que D-ieu protège et guérisse miraculeusement tous nos soldats comme chacun des enfants d'Israël, partout dans le monde, Qu'il venge leur sang, et qu'Il ne nous prodigue à partir de maintenant que des douceurs palpables à l’œil nu.
En chaque génération vit un homme qui attend avec impatience de pouvoir libérer son peuple de l’exil.
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