17 Adar II 5771 – Paracha : Chémini / Chabbat Para
« Dès que rentre le mois d'Adar, nous cherchons à être plus joyeux »
« Et D.ieu parla à Moïse et Aharon en ces termes : Ceci est un décret ('Hok) de la Torah. Si une personne vient à mourir dans une tente, tous ceux qui entrent dans la tente et tout ce qui est dans la tente deviennent impurs pendant sept jours. Et quant aux personnes contaminées, elles prendront les cendres (de la vache rousse). » . (Nombres 19, 1-2 ; 14-17)
La loi de la « vache rousse », qui nous instruit de la purification d'une personne atteinte d'impureté spirituelle causée par le contact avec un défunt, est souvent citée comme le modèle de décret divin au-delà de toute rationalité. Le roi Salomon, le « plus sage parmi les hommes » dit de cette Mitsva : « Tous les commandements de la Torah, je les ai compris. Mais le chapitre de la "vache rousse", bien que je l'aie examiné, questionné et que je m'y sois plongé, bien que j'aie pensé le comprendre, ce décret m'est resté incompréhensible. »
C'est un fait que de nombreux aspects de la loi de la vache rousse défient toute raison. Tout d'abord, le phénomène même d'« impureté spirituelle » est un concept mystique irrationnel. Le processus de purification, obtenu en aspergeant la personne contaminée des cendres de la vache rousse ne suit aucune logique qui nous serait accessible etc. Mais dans la Torah, d'autres lois échappent tout autant à la logique humaine. En fait, il existe une catégorie entière de Mitsvot appelées 'Houkim (« décrets ») dont les critères défient toute compréhension pour l'esprit mortel. Qu'y a-t-il donc de particulier à propos de la loi de la vache rousse qui en fasse l'archétype des décrets, la Mitsva dont D-ieu dit : « Ceci est le 'Hok de la Torah » ?
Le Midrache relate que Moïse fut l'unique être humain auquel fut accordée la compréhension de cette loi. « A toi, dit D-ieu à Moïse, Je vais révéler le sens de la "vache" ; pour tout autre individu cela restera un 'Hok. » Et pourtant, Moïse lui aussi ressentit une grande difficulté à accepter cette loi, comme nous le lisons dans le récit midrachique.
Dans tout ce que D-ieu enseignait à Moïse, Il lui indiquait à la fois la façon dont se produisait la contamination et le mode de purification. Quand D-ieu en arriva aux lois concernant celui qui avait été en présence d'un cadavre, Moïse lui dit : « Maître de l'univers ! Si l'un de nous est ainsi contaminé, comment peut-il se purifier ? » D-ieu ne lui répondit pas. A ce moment-là, Moïse pâlit.
Quand D.ieu arriva à la section de la "vache rousse", Il dit à Moïse : « Voici le mode de purification. » Moïse s'exclama : « Maître de l'univers ! Ceci est une purification ? » D-ieu répondit : « Moïse, c'est un 'Hok, une loi que J'ai décrétée et aucune créature ne peut comprendre pleinement Mes décrets. »
Le départ d'une âme d'un corps nous est incompréhensible. Nous comprenons la nature éphémère de tout ce qui est physique. Mais dans le coeur de notre coeur, nous refusons de l'accepter. Il est encore plus difficile d'accepter qu'il puisse exister un processus qui s'y applique, et plus difficile encore, de guérir le terrible vide que laisse celui qui est parti.
C'est la raison pour laquelle Moïse pâlit en entendant les lois rituelles de la mort. Ce n'était pas le fait qu'il ne comprenait pas comment la tache spirituelle de la mort peut être purifiée. En fait, Moïse fut le seul être humain auquel fut révélé le sens de la 'vache'. Son esprit était satisfait mais cela n'apportait rien au tumulte de son coeur. Il ne pouvait comprendre comment la souffrance de la mort peut être adoucie.
Et D-ieu répondit : « Moïse, c'est un 'Hok, une loi que J'ai décrétée. » Certaines choses dépassent tellement Mes créatures qu'elles ne peuvent être surmontées que par la soumission à un commandement absolu émanant d'une autorité absolue.
Que D. fasse que les danses et la joie qui animent pleinement le mois d'Adar se décuplent aujourd'hui même en dansant et chantant à la rencontre du Machia'h.
Issu d'un Discours du Rabbi de Loubavitch- Paracha Para.
En chaque génération vit un homme qui attend avec impatience de pouvoir libérer son peuple de l’exil.
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