23 Adar II 5771 – Paracha : Tazria
« Dès que rentre le mois d'Adar, nous cherchons à être plus joyeux »
25 Adar - jeudi 31 mars : Naissance de la Rabbanit 'Haya Mouchka - Epouse de l'actuel Rabbi de Loubavitch.
27 Adar: samedi 2 avril : Pour des raisons de santé, l’actuel Rabbi de Loubavitch dut se retirer en 5752 (1992) dans ses bureaux. Pour autant c’est un jour propice à la réalisation de nos prières comme à la réception de notre juste Machia’h.
Les parachas de Tazria(Lévitique 12-13) et Metsora(14-15) discutent des lois de tsaraat, une maladie spirituelle caractérisée par une ou plusieurs marques blanches apparaissant sur la peau d'une personne, sur les murs d'une maison ou sur un vêtement de tissu ou de cuir.
Toutes les taches blanches ne sont pas nécessairement des signes de tsaraat. Il existe plusieurs symptômes secondaires qui déterminent si la personne (ou la maison ou l'habit) devait être déclarée tamé (impure). Sur le corps humain, l'un des signes qui caractérisent tsaraat est lorsque la tache blanche provoque ensuite la décoloration d'au moins deux poils.
Concernant cette loi, il y a un passage remarquable dans le Talmud qui relate un débat se tenant dans l'Académie Céleste :
Il a été débattu dans l'Académie Céleste : si la tache blanche précède le poil blanc, elle est impure. Si le poil blanc précède la tache, elle est pure ; qu'en est-il en cas de doute (lequel est venu en premier) ?
Le Saint béni soit-Il dit : elle est pure.
L'Académie Céleste tout entière dit : elle est impure.
Ils dirent : qui tranchera pour nous ? Rabbah bar Na'hmeini. Car Rabbah bar Na'hmeini a déclaré : Je suis unique dans [ma connaissance des] lois de la tsaraat... Ils envoyèrent un messager [pour l'amener au Ciel]... Il [Rabbah] dit : Tahor ! Tahor ! (Pure, pure)
--Talmud Bava Metsia 86a--
Pour comprendre le sens de ce débat entre D.ieu et l'Académie Céleste, et pourquoi un mortel être humain fut convoqué pour trancher le débat, nous devons en premier lieu comprendre la nature de la maladie de tsaraat, en général, et le sens de la tache blanche et du poil blanc en particulier.
La 'Hassidout explique que l'âme humaine est dirigée par deux forces opposées : celle de courir ou de s'échapper (ratso) et celle de se calmer et de se poser (chouv). Chaque fois que nous sommes submergés d'enthousiasme, nous courons, cherchant à échapper à nous-mêmes pour atteindre quelque chose de plus grand et de plus parfait que nous, c'est le ratso qui s'exprime en nous.
Quand nous avons un sentiment d'humilité, nous nous posons, affirmant notre lien avec notre place dans le monde, c'est le chouv. Le ratso nous pousse à gravir une montagne, le chouv à construire une maison ; le ratso nous pousse à prier, le chouv à accomplir une mitsva.
Dans une âme saine spirituellement, la volonté oscille entre ratso et chouv comme le coeur qui bat se contracte et se relâche. Les contraintes liées à notre place en ce monde nous poussent à les fuir, à aspirer à l'illimité et à l'infini (ratso). Mais notre fuite elle-même nous conduit à un lieu d'où nous pouvons mieux apprécier la nécessité de notre existence. Ainsi le ratso culmine-t-il puis suscite une réaction de chouv, un retour à soi et à notre place dans le monde.
Tsaraat (lèpre divine) est une situation dans laquelle ce crucial équilibre est rompu. Le balancier de l'âme s'élève dans son arc de ratso, mais omet de revenir dans le chouv. La volonté échappe au soi et manque de revenir, laissant derrière elle un vide dans lequel toutes sortes d'éléments indésirables peuvent désormais prendre racine, comme des ronces dans un jardin abandonné.
C'est là le sens des taches blanches et des poils blancs qui sont les symptômes de la tsaraat. Une tache blanche sur la peau indique que la vitalité s'est retirée du corps, ou de cette partie du corps. Toutefois, une tache blanche en elle-même ne signifie pas que le manque de retour de la volonté a entraîné des développements négatifs dans le caractère et le comportement de cette personne. Mais quand nous voyons des poils blancs pousser dans la tache blanche - quand nous voyons des choses mortes se nourrir de ce lieu mort -, nous sommes en présence d'un cas avéré de tsaraat.
D'un autre côté, la présence de poils blancs n'indique pas à elle seule un cas de tsaraat. Ces poils peuvent représenter les difficultés ordinaires que nous traînons derrière nous tout au long de la vie, qui ont malgré tout la qualité de nous mettre à l'épreuve et suscitent le réveil de nos capacités et de nos énergies latentes.
C'est seulement lorsque les poils blancs sont causés par les taches blanches que quelque chose de grave se passe. Une telle condition indique que la personne s'est tellement évadée qu'elle en a abandonné ses engagements de vie et de productivité, réduisant son être à une coquille vide et sans vie qui est le terreau le plus favorable à l'émergence des pires facettes de la nature humaine.
C'est pourquoi la Torah statue que le poil blanc est un symptôme de tsaraat seulement lorsque la tache blanche le précède, indiquant que cette pousse morte est la conséquence de la perte de vitalité d'une région de la vie de cette personne.
Que D. fasse que notre engagement quotidien afin de réaliser la volonté de D. ici-bas nous donne le mérite de recevoir dès maintenant notre juste Machia'h.
Nous nous permettrons de vous présenter dès la prochaine « lettre de thora » la suite de ce développement sous l'intitulé : Le sens de la « lèpre divine » dans le service de D. (II) .
Issu d'un Discours du Rabbi de Loubavitch- Chabbat Tazria 5725 (3 avril 1965) et Chabbat Metsora 5730 (18 avril 1970).
En chaque génération vit un homme qui attend avec impatience de pouvoir libérer son peuple de l’exil.
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