Machia'h arrive, le saviez-vous?
En chaque génération vit un homme qui attend avec impatience de pouvoir libérer son peuple de l’exil

mercredi 30 mars 2011

Le sens de la « lèpre divine » dans le service de D-ieu (II)

24 Adar II 5771  / Paracha : Tazria

« Dès que rentre le mois d'Adar, nous cherchons à être plus joyeux »

      25 Adar - jeudi 31 mars : Naissance de la Rabbanit 'Haya Mouchka - 
      Epouse de l'actuel Rabbi de  Loubavitch.  
27 Adar: samedi 2 avril : Pour des raisons de santé, l’actuel Rabbi de Loubavitch dut se retirer en 5752 (1992) dans ses bureaux. Pour autant c’est un jour propice à la réalisation de nos prières comme à la réception de notre juste Machia’h.  


Les parachas de Tazria (Lévitique 12-13) et Metsora(14-15) discutent des lois de tsaraat, une maladie spirituelle caractérisée par une ou plusieurs marques blanches apparaissant sur la peau d'une personne, sur les murs d'une maison ou sur un vêtement de tissu ou de cuir.
Toutes les taches blanches ne sont pas nécessairement des signes de tsaraat. Il existe plusieurs symptômes secondaires qui déterminent si la personne (ou la maison ou l'habit) devait être déclarée tamé (impure). Sur le corps humain, l'un des signes qui caractérisent tsaraat est lorsque la tache blanche provoque ensuite la décoloration d'au moins deux poils.
Concernant cette loi, il y a un passage remarquable dans le Talmud qui relate un débat se tenant dans l'Académie Céleste :
Il a été débattu dans l'Académie Céleste : si la tache blanche précède le poil blanc, elle est impure. Si le poil blanc précède la tache, elle est pure ; qu'en est-il en cas de doute (lequel est venu en premier) ?
Le Saint béni soit-Il dit : elle est pure.
L'Académie Céleste tout entière dit : elle est impure.
Ils dirent : qui tranchera pour nous ? Rabbah bar Na'hmeini. Car Rabbah bar Na'hmeini a déclaré : Je suis unique dans [ma connaissance des] lois de la tsaraat... Ils envoyèrent un messager [pour l'amener au Ciel]... Il [Rabbah] dit : Tahor ! Tahor ! (Pure, pure)
--Talmud Bava Metsia 86a--

Quelle est la racine de la tsaraat ? Le ratso est l'évasion de soi, alors que le chouv est le retour à soi. Il semblerait donc que la tsaraat - ratso sans chouv - découle d'un excès d'effacement.
En réalité, c'est l'inverse qui est vrai. Le ratso est ce que l'âme désire, alors que le chouv est ce à quoi elle est astreinte.  Ainsi la tsaraat dérive-t-elle du fait d'avoir manqué de faire précéder la volonté de son Créateur sur sa propre volonté.
Ceci éclaire le débat précédemment évoqué entre le Saint béni soit-Il et l'Académie Céleste. Les kabbalistes parlent de deux sortes d'énergies divines qui nourrissent notre existence : une lumière divine qui « remplit les mondes », pénétrant chaque créature à la mesure de sa capacité, et une lumière divine qui « enveloppe les mondes », une énergie transcendante qui nous apparaît comme « en dehors » de nous.
Bien sûr, l'essence de D.ieu n'est ni « immanente », ni « transcendante ». Dans l'absolu, la relation entre D.ieu et notre existence ne peut pas être définie comme étant intérieure ou extérieure : elle n'est ni l'un ni l'autre, tout en étant les deux à la fois, car la réalité divine est au-delà de telles distinctions et caractérisations. Ainsi, D.ieu communique-t-Il avec nous par le biais de ces deux canaux, se rendant accessible à nous de façon rationnelle et compréhensible (par exemple, dans les lois de la nature), ainsi que par des vecteurs mystiques et spirituels.
Il y a de nombreuses différences entre ces deux modes d'énergie divine et leurs effets sur nous. Une différence de base est que la lumière divine qui « remplit les mondes » accrédite notre perception de la réalité, alors que selon la perspective de la lumière « enveloppante », qui transcende les paramètres de notre existence, notre réalité n'a pas de vraie validité et notre sentiment d'existence n'est guère plus qu'une illusion.
« L'Académie Céleste » est une allusion à la lumière immanente, et « le Saint béni soit-Il » évoque la lumière transcendante de D.ieu (kédoucha, la sainteté, signifie transcendance). Ainsi, au sujet du cas où il y a un doute si le poil blanc est venu avant ou après la tache blanche, l'« Académie Céleste » tend à statuer qu'il s'agit d'un cas de tsaraat. Car cette perspective divine reconnaît l'égoïsme humain. Dès lors, si la tsaraat est une éventualité, nous devons craindre qu'elle soit avérée.
« Le Saint béni soit-Il », cependant, considère l'homme comme étant essentiellement un être désintéressé. Du point de vue de la lumière transcendante, la tsaraat est une anomalie. Si on produit une preuve claire qu'une personne a cédé à son désir d'évasion de façon extrême, les lois de la tsaraat sont appliquées. Mais en cas de doute, cette perspective divine tend à la déclarer pure.
Qui pourra trancher entre ces deux visions divines ? Seulement quelqu'un qui est en contact avec la vérité unique qui dépasse aussi bien le mode « immanent » que le mode « transcendant » de relation entre le divin et la réalité.
Rabbah bar Na'hmeini était « unique dans les lois de la tsaraat ». Il était un être humain, mais un être humain qui s'était tellement dévoué à la Torah de D.ieu qu'il avait trouvé la vision divine de la réalité qui découle de l'essence divine plutôt que des éléments « immanents » ou « transcendants » de Sa lumière.
Lorsque Rabbah bar Na'hmeini considéra les lois de l'égoïsme et du désintéressement de l'homme, il vit l'homme tel que D.ieu Lui-même le voit : comme une créature totalement dévouée à la volonté de son Créateur. Une créature qui, même lorsqu'elle est touchée par l'éventualité d'unedéficience maladive de chouv, est invariablement déclarée : Pure ! Pure ! 
Que D-ieu fasse que notre engagement quotidien afin de réaliser la volonté de D-ieu ici-bas nous donne le mérite de recevoir dès maintenant notre juste Machia'h.
  
Issu d'un Discours du Rabbi de Loubavitch- Chabbat Tazria 5725 (3 avril 1965) et Chabbat Metsora 5730 (18 avril 1970).


 En chaque génération vit un homme qui attend avec impatience de pouvoir libérer son peuple de l’exil.

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