24 Mar ‘Hechvan 5772
Its'hak est en admiration devant son fils Essav pour sa précision dans la pratique des mitsvots. Essav est tellement zélé qu'il demande à son père : Comment prélève t-on la dîme sur le sel et sur la paille !? (Rachi 25.27)
Cependant il est difficile de comprendre en quoi une telle question sublime Its'hak !?
Aux yeux d'Its'hak, Essav doit savoir que la dîme se prélève en prenant 1/10eme de la quantité récoltée. Dès lors pourquoi dérange t-il son père pour une question aussi simple !? Désirerait-il passer pour un ignorant notoire ?!
Plus précisément, comment Its'hak peut voir en Essav à travers cette question, un homme zélé pour les mitsvots ? Au contraire son interrogation vient souligner qu'il ne connaît pas les lois de la Thora et qu'il ignore que le sel comme la paille sont dispensés du prélèvement de la dîme ! Dès lors qu'est-ce qui suscite chez Its'hak de l'admiration pour Essav ?
En fait Essav vient demander à son père une question beaucoup plus subtile. Il sait que le sel comme la paille sont dispensés de la dîme lorsque ces deux produits sont issus d'une récolte. Pour autant il « désire prolonger » un comportement ancestral. Son grand-père Avraham avait réalisé un autre prélèvement après avoir amassé un butin issu des combats. Il avait alors donné un 1/10 eme de sa fortune à Chem qui était prêtre (cohen). Cette dîme s'étendait à tous ses biens et ne concernait pas que la récolte.
De plus le dixième de ce patrimoine pouvait être calculé de deux façons. Soit en considérant la valeur brute du produit à l'instant présent, soit en l'estimant fonction de la valeur ajoutée qu'il serait capable d'apporter à un deuxième produit. Prenons le cas du sel et de la paille. Une quantité donnée de sel ou de paille se vend à un prix établi sur le marché. C'est là sa valeur pécuniaire. Prélever la dîme revient à donner 1/10 eme de ce montant estimé.
Cependant sa valeur monétaire peut être établie selon un autre mode de calcul. Le sel donne à un plat une saveur que rien ne sait égaler. Sans cet accompagnement le met serait fade. Dans ce nouveau schéma, de par la valeur ajoutée qu'apporte le sel, il a une valeur pécuniaire supérieure à celui de son coût au kilo par exemple. Le montant de la dîme sera donc beaucoup plus élevé.
Il en de même pour la paille qui permet de réaliser des briques. Considérée sous cet angle elle acquiert dès lors une « autre » valeur pécuniaire!
C'est dans cet esprit qu'Essav vient voir son père. Il désire donner 1/10eme de toute sa fortune comme le fit son grand-père Avraham. Cependant il ne sait pas quel mode de calcul appliquer ! C'est pourquoi il demande à Its'hak de l'aiguiller.
Cette question suscita chez Its'hak du respect pour son fils Essav. Même si ce dernier n'avait pas l'intention de réaliser ce qu'il énonçait, Its'hak vit en lui un homme qui désirait être le « plus juste » dans le calcul des prélèvements auxquels il s'était astreint. C'est ce que souligne Rachi (25.27) « un homme pointilleux (à comprendre comme précis) dans l'accomplissement des mitsvots ».
Que D. fasse que l'intégrité avec laquelle notre peuple a depuis toujours servi le créateur nous donne le mérite de recevoir dès aujourd'hui notre juste Machia'h.
Issu d'un Discours du Rabbi de Loubavitch - Paracha Toldot
Que D-ieu protège et guérisse miraculeusement tous nos soldats comme chacun des enfants d'Israël, partout dans le monde, Qu'il venge leur sang, et qu'Il ne nous prodigue à partir de maintenant que des douceurs palpables à l'oeil nu
En chaque génération vit un homme qui attend avec impatience de pouvoir libérer son peuple de l’exil.
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