Machia'h arrive, le saviez-vous?
En chaque génération vit un homme qui attend avec impatience de pouvoir libérer son peuple de l’exil

vendredi 3 février 2012

Mettre en évidence l’Unité de Dieu, Un fil conducteur dans l'action du Rabbi (II)

Donnons la Tsédaka avant d’étudier notre « lettre de Torah » !

10 Chevat 5772

Doué d’une mémoire phénoménale et d’un sens pédagogique hors du commun, le Rav Kahn – ou « Reb Yoël » comme les ‘hassidim l’appellent affectueusement – est, depuis que le Rabbi a pris ses fonctions en 1950, le « ‘hozer » principal, chargé de mettre par écrit les discours du Rabbi et de lui soumettre une version rédigée. À l’issue du Chabbat ou des jours de fête, lorsque l’enregistrement était impossible, les ‘hozrim à la tête desquels Reb Yoël retranscrivaient fidèlement de mémoire des discours de plusieurs heures !
La mémoire n’est toutefois pas la seule qualité du Rav Kahn. Il est l’auteur de nombreux ouvrages synthétisant la pensée ‘hassidique en général et celle du Rabbi en particulier.
Il nous livre ici le développement d’un aspect fondamental de l’œuvre du Rabbi : l’expression de l’Unité divine.


· Soumission et conscience 

Selon une formulation quelque peu différente, on pourrait dire que, si l’homme se réfère à la soumission telle qu’elle est par elle-même, sans avoir conscience de son contenu et de sa raison d’être, cette soumission et son intellect sont effectivement des éléments contradictoires. En revanche, quand l’homme sait à qui il se soumet et pourquoi il le fait, il ne recherche pas uniquement l’aspect superficiel de cette soumission et sa propre bassesse. Il a à cœur, bien au contraire, de réaliser le Dessein du Maître.

Lorsque l’homme soumis ressent qu’il est attaché au Saint béni soit-Il, son unique objectif est de mettre en pratique Sa Volonté. Or, le Maître, le Saint béni soit-Il veut qu’un Juif se serve également de son intellect pour Le servir. C’est donc ce qu’il fait.

Il découle de cette analyse que la nécessité de se soumettre et d’accepter le joug de la Royauté céleste, telle qu’elle est prônée par la ‘Hassidout, ne remet pas en cause la perception et la compréhension. Bien au contraire, l’une et l’autre découlent du même point. Il est nécessaire que l’Unité véritable du Saint béni soit-Il scintille et apparaisse de manière fixe en tout endroit, y compris en l’intellect et en l’existence de l’homme, tel qu’il est ici-bas

· Amour de la Torah vs. amour du prochain

Un autre exemple de la conciliation de deux aspects opposés, obtenue en mettant en évidence leur source profonde, est le rapport qui peut être établi entre l’amour de la Torah et l’amour du prochain. Ces deux notions sont parfois perçues comme contradictoires, mais les explications de la ‘Hassidout, qui en révèlent toute la profondeur, permettent d’établir qu’il n’en est pas ainsi et qu’elles s’unissent pour ne former qu’une seule et même entité.

Certains ont une vision du monde dans laquelle la Torah est le principe unique et central de leur existence, le guide fondamental de leur vie. En conséquence, ils font le choix de se couper de nos frères, les enfants d’Israël qui, pour l’heure, ne pratiquent pas encore la Torah et les Mitsvot, ou même de lutter contre eux. Leur attachement à la Torah et aux Mitsvot les écarte du sentiment d’amour envers les Juifs qui ne suivent pas la même voie qu’eux.

À l’inverse, d’autres accordent un rôle prépondérant à l’amour du prochain, à l’amour des créatures. Chez de tels Juifs, le désir d’aimer chacun peut aussi les conduire à un écart, à renoncer à la pratique de certaines lois, dans leurs relations avec les autres, car le centre de leur vie est l’amour de chaque Juif. Ainsi, ils pourront ignorer les fautes de leur prochain. En pareil cas, l’amour des autres a pour conséquence un respect moins scrupuleux du Choul’hane Aroukh.

Il en résulte que, dans la perception des hommes, l’amour de la Torah et l’amour du prochain sont bien deux valeurs différentes. Et il en découle une certaine forme de conflit intérieur, au sein de la personnalité humaine, afin de déterminer ce qui est le plus important, les Juifs ou la Torah.

Une telle situation découle du fait que l’on appréhende ces notions sans en percevoir le contenu profond. En revanche, quand on les envisage avec toute la profondeur nécessaire, on comprend ce qu’est la nature véritable d’un Juif, ce qu’est celle de la Torah. Dès lors, on constate qu’elles émanent, l’une et l’autre, d’un seul et même point. L’âme d’un Juif prend sa source en l’Essence du Saint béni soit-Il et la source de la Torah se trouve également en cette Essence. De ce fait, un Juif est précieux et la Torah est précieuse, sans que la valeur de l’un remette en cause celle de l’autre.

Lorsqu’un homme est lié à la Torah et ressent de l’enthousiasme pour elle parce qu’elle est unifiée au Saint béni soit-Il, il aimera également les enfants de D.ieu. De même, en sens inverse, celui qui aime un autre Juif du fait de son attachement profond au Saint béni soit-Il, s’efforcera, du fait de cet amour, de rechercher également le bien moral de son prochain et de le faire avancer également sur la voie de la Torah, sans aucune concession.

Quand ils sont définis de cette façon, l’amour des enfants du Saint béni soit-Il et l’amour de Sa Torah ne se contredisent pas l’un l’autre. Bien au contraire, ils se présentent conjointement, ainsi qu’il est dit : « Israël, la Torah et le Saint béni soit-Il ne font qu’un. » (Zohar III, 73a)

L’existence profonde d’un Juif est son attachement à D.ieu, à Sa Torah et l’objet de la Torah est : « Parle aux enfants d’Israël », « Ordonne aux enfants d’Israël », précisément dans le but de révéler ce lien et de le mettre en évidence. 

· L’unité qui imprègne l’action du Rabbi

Dans la manière dont le Rabbi a dirigé son action, on a pu observer clairement ces deux valeurs, qui étaient profondément imbriquées. D’un côté, le Rabbi déplorait le peu d’élévation de cette génération, en tout ce qui concerne la spiritualité et la Torah. Et il en ressentait pleinement la douleur. Il lutta âprement contre la moindre concession à la Torah. En revanche, il ne lutta jamais contre un Juif, à titre personnel. Le Rabbi luttait contre des conceptions qui sont opposées au Judaïsme, mais non contre les Juifs qui les adoptent.

Bien plus, dans sa lutte pour la Torah, sa douleur, son amour et sa pitié étaient clairement perceptibles. Je me souviens que, lorsque le Rabbi présentait, bien souvent d’une manière très incisive, au cours des réunions ‘hassidiques, le danger pour le peuple d’Israël que représentent les conversions au Judaïsme qui ne sont pas conformes à la Halakha, on pouvait percevoir, dans sa manière de s’exprimer, un sentiment profond de pitié et d’amour.

Le combat le plus âpre était toujours mené par le Rabbi dans les larmes et les plaintes. Non seulement sa lutte pour le maintien de la Torah n’affaiblissait pas son amour du prochain, mais, bien plus, quand il soulignait le tort qui avait été causé et s’efforçait de le réparer, on pouvait ressentir, en cela également, son amour et sa pitié.

Telle est donc l’enseignement que le Rabbi délivre à ses disciples et le comportement qu’il attend de leur part. Le Rabbi demande que l’on diffuse le Judaïsme et les sources de la ‘Hassidout, à l’extérieur, non seulement parce que la vérité de la Torah doit parvenir à chaque Juif, en tout endroit, mais aussi par amour d’un Juif, par compassion envers lui. Pourquoi ce Juif n’aurait-il pas, lui aussi, le mérite d’étudier la Torah et de s’attacher à son Père céleste ?

Lorsque l’on fait porter les Téfiline à un Juif, on ne le fait pas pour les Téfiline, mais pour ce Juif lui-même ! Le Rabbi a cherché un moyen de transmettre la Torah à chaque Juif et de lui apporter l’élévation. Et, dans la pratique, on peut vérifier que cette approche s’est avérée efficace. Lorsque la personne que l’on cherche à rapprocher ressent que celui qui s’adresse à elle n’a pas d’autre but que de diffuser la Torah, le succès est limité, car on ne s’est pas intéressé à sa propre personne. En revanche, quand on recherche sincèrement à lui venir en aide, à la soutenir et à lui apporter l’élévation, elle le ressent et les propos qu’on lui adresse pénètrent dans son cœur.

Ces deux extrêmes trouvent également leur expression dans l’attente de la Délivrance. Il est dit, à propos de la période messianique, qu’alors : « Tout être créé saura que Tu l’as créé, toute créature comprendra que Tu l’as façonnée. » Le désir d’assister à la réalisation de cette promesse et l’action menée pour l’obtenir n’ont pas uniquement pour objet d’accéder au jour en lequel la Divinité se révélera pleinement dans le monde. Ils doivent permettre, en outre, que les « êtres créés » et les « créatures » prennent conscience de la Vérité divine et qu’ils en aient pleinement connaissance.

Il ne s’agit pas uniquement de proclamer la puissance de D.ieu en tout endroit. Il faut aussi que cette puissance pénètre l’endroit et lui apporte l’élévation, que le lieu matériel devienne le reflet de la puissance divine, dans toute la mesure du possible.


Que D… fasse que notre amour du prochain basée sur les valeurs de la Torah nous donne le mérite de recevoir notre Juste Machia’h aujourd’hui même.

Extrait du recueil "Etincelles de Perfection - Galerie de portraits du Rabbi de Loubavitch" – Ed. Beth Loubavitch

Que D-ieu protège et guérisse miraculeusement tous nos soldats comme chacun des enfants d'Israël, partout dans le monde, Qu'il venge leur sang, et qu'Il ne nous prodigue à partir de maintenant que des douceurs palpables à l'oeil nu



En chaque génération vit un homme qui attend avec impatience de pouvoir libérer son peuple de l’exil.

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