28 Mar ‘Hechvan 5773
Avraham nomma le fils... que Sarah lui avait donné, Its’hak (« rire »). Et Sarah dit : «D.ieu m’a fait rire ; tous ceux qui l’entendront riront pour moi.»
(Beréchit 21, 3-6)
(Tehilim 126, 2)
La Torah se divise en 54 Parachas (« sections » ou « portions ») dont chacune est étudiée et publiquement lue à la synagogue, une semaine de l’année. Chaque Paracha possède un nom dérivé de ses versets d’ouverture. Mais rien ne détermine quel est le ou les mots choisis pour l’identifier. Pour donner un exemple, les sections commençant par les mots « et Kora’h prit... » et « et Balak vit... » sont respectivement dénommées Kora’h et Balak Mais la section débutant par « et Yaacov sortit... » est appelée Vayétsé (« et il sortit ») et celle qui s’ouvre sur « et Yéhouda s’approcha de lui... » est appelée Vayigach (« et il s’approcha ») et non Yaacov et Yéhouda.
Les Maîtres ‘hassidiques expliquent que le nom de chaque Paracha renferme une leçon qui est liée au thème majeur de la section en tant qu’entité et acquiert une signification éternelle pour chaque génération. Ainsi chaque Paracha reçoit le nom le plus approprié et le plus significatif pour notre vie.
La Paracha de cette semaine : Toledot (« les chroniques » ou « la progéniture ») prend son nom des mots qui l’amorcent : « et voici les chroniques de Its’hak ». Mais il y a cinq semaines, nous avons lu une Paracha qui commençait par « et voici les chroniques de Noa’h » et cette section était intitulée : Noa’h. Bien sûr, le même nom ne pouvait être donné à deux reprises. Mais si le choix de Toledot ne se situait que par rapport au premier mot adéquat dans le verset qui ouvre la Paracha, on aurait dû s’attendre à ce que la section Noa’h soit appelée Toledot et notre section, pour la distinguer, aurait dû être appelée Its’hak. Il est donc évident que quelque chose dans les chroniques de Its’hak en fait une source plus adéquate pour nommer la Paracha Toledot que celle de Noa’h.
Car Toledot n’est pas un simple nom : c’est un mot qui embrasse le cosmos, s’étend tout au long du cours de l’histoire et décrit notre but dans la vie. Après avoir relaté la création du monde par D.ieu en six jours et Sa désignation d’un septième jour de repos, la Torah commence l’histoire de l’homme par les mots : « Voici les Toledot du ciel et de la terre à leur création... ».
Dix-huit livres et trois mille ans plus tard, la Torah conclut le livre de Ruth par les versets suivants :
« Et voici les Toledot de Pérets : Pérets engendra ‘Hetsron, ‘Hetsron engendra Ram, Ram engendra Aminadav, Aminadav engendra Na’chon, Na’chon engendra Salmah, Salmah engendra Boaz, Boaz engendra Oved, Oved engendra Yichaï, et Yichaï engendra David ».
· Le Midrach explique :
Le mot Toledot apparaît partout dans la Torah avec une orthographe déficiente (c’est-à-dire qu’il y manque la lettre Vav), à l’exception de deux occurrences : « voici les chroniques de Pérets » et « voici les chroniques du ciel et de la terre à leur création ». Pourquoi dans les autres cas manque-t-il le Vav ? A cause des six (vav) choses prises à Adam : sa luminosité, sa vie, sa stature, le fruit de la terre, le fruit des arbres et les luminaires... Car bien que le monde eût été créé parfait, cela fut endommagé par le péché d’Adam, et cela ne sera restauré qu’avec la venue de Machia’h, le descendant de Pérets.
L’histoire de l’homme est un voyage de Toledot en Toledot, du monde parfait que D.ieu créa, à la perfection restaurée avec l’ère de Machia’h. Comme le déclare simplement Rachi : « Les Toledot des justes sont leurs bonnes actions ».
· Les accomplissements de l’homme apparaissent sous deux formes : « les chroniques de Noa’h » et « les chroniques de Its’hak ».
Le nom « Noa’h » signifie « tranquillité ». Its’hak signifie « rire » Nombreux sont ceux qui rêvent de tranquillité et dévouent leur vie au but de transformer le chaos et le combat qui définissent notre existence présente en un monde tranquille. En fait, « la Torah fut donnée pour faire la paix dans le monde », pour unir ses forces et ses aspirations divergentes en un miroir harmonieux de la perfection de son Créateur.
Mais l’on peut également arguer que l’existence la plus tranquille n’est pas une existence, que si le but de la création était la tranquillité, ce but aurait été également (ou mieux) atteint en ne créant pas du tout de monde. Il est peu étonnant, dans ces circonstances, que bien peu d’entre nous n’obtiennent de satisfaction durable de la tranquillité. Nous voulons plus de la vie que l’absence de désaccord. Nous voulons la joie, nous voulons le rire dans notre vie.
C’est là le but ultime de la création : faire du monde une source de joie pour D.ieu et pour l’homme.
Ainsi, s’il existe une section de la Torah appelée « Toledot », il s’agit des Toledot de Its’hak plutôt que celles de Noa’h. S’il existe une « chronique » qui porte l’histoire de l’homme et la « progéniture » qui résume les fruits de son labeur, c’est une chronique de joie et une progéniture de rire.
Que D…fasse que notre engagement quotidien dans l’étude de la Torah et l’accomplissement des mitsvots nous donnent le mérite de recevoir dans la joie notre juste Machia’h aujourd’hui même.
Issu d'un Discours du Rabbi de Loubavitch – Chabbat Paracha Toledot 5744 (1983)
Que D-ieu protège et guérisse miraculeusement tous nos soldats comme chacun des enfants d'Israël, partout dans le monde, Qu'il venge leur sang, et qu'Il ne nous prodigue à partir de maintenant que des douceurs palpables à l'oeil nu
En chaque génération vit un homme qui attend avec impatience de pouvoir libérer son peuple de l’exil.
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