7 Tamouz 5772
o Le surnaturel se même au naturel dans notre quotidien
Il y a en hébreu deux lettres qui expriment la pauvreté : « dalet », qui donne « dal », et « rech » qui donne « rach », deux termes qui signifient « pauvre ». Cependant, il y a une différence fondamentale aussi bien entre les formes de ces deux lettres, qu’entre les notions de pauvreté qu’elles expriment : le « rech » évoque la pauvreté la plus négative qui soit, celle qui est dénuée de lien avec la sainteté. En revanche, la « pauvreté » du «dalet» exprime l’extrême humilité qu’il convient d’avoir vis-à-vis de D-ieu. C’est ce à quoi le point qui se trouve derrière le « dalet » et qui le différencie du « rech » fait allusion : l’effacement de soi devant D-ieu. C’est pour cela que « dalet » exprime également la notion d’élévation (« dilitani », dans le Psaume 30), car c’est précisément à travers l’annulation de soi devant D-ieu que l’on peut atteindre des degrés élevés.
C’est ce qui est exprimé dans le verset «וְלִפְנֵי ה’ יִשְׁפֹּךְ שִׂיחו תְּפִלָּה לְעָנִי כִי-יַעֲטֹף - Prière d’un pauvre qui se sent défaillir et déverse sa plainte devant l’É ternel » (Téhilim 102, 1): c’est précisément la prière du « pauvre » qui parvient au degré appelé « devant l’É-ternel ».
Et les deux lignes qui constituent la lettre, la ligne supérieure et celle de droite (ד), symbolisent l’ensemble de l’enchaînement des mondes : le haut et le bas, la largeur et la longueur. Et c’est précisément dans la lettre « dalet », pénétrée d’humilité vis-à-vis de D-ieu, que l’union de cette dualité de principes est parfaite.
Les miracles des trois tamouz (Rabbi Yossef Its’hak voit sa condamnation à mort commuée en exil) et des douze et treize Tamouz (il est libéré d’exil) exprimèrent tous deux la réunion de deux dimensions opposées : le miracle et la nature. Le miracle qui transcende la nature, représenté par le point du « dalet » qui dépasse l’enchaînement des mondes (pouvoir échapper à l’oppression soviétique), a pénétré dans les dimensions de la nature(c’est le régime en place qui pris de par « lui-même » cette décision), jusqu’à parvenir jusqu’au « rach », la « pauvreté » du mauvais côté, et à la transformer en bien (près de soixante ans plus tard toute la communauté juive retenue en Russie put enfin sortir).
Cette idée que nous retrouvons dans d’autres domaines s’adresse finalement à tout à chacun. Pour exemple : Le miracle de la floraison du bâton d’Aharon (qui rassembla le miracle et la nature (cf. Miracles en série IV) concerne chacun d’entre nous, car chaque Juif est lié avec le niveau du Grand Prêtre, le Cohen Gadol, comme l’écrit le Rambam (fin des lois de la Chemita et du Yovel).
Ainsi, le service divin de chacun doit-il être marqué par la soumission totale à la volonté divine, qui dépasse toutes les limites et fait fi de toutes les objections, mais cela doit ensuite filtrer dans toutes les composantes de sa personnalité.
Dans la vie quotidienne, cela s’exprime dans la foi que D-ieu lui prodiguera sa parnassa, sa subsistance, de façon surnaturelle, tout en s’efforçant de l’acquérir de son côté. Il est en effet écrit « l’É-ternel ton D-ieu te bénira dans tout ce que tu réaliseras » (Deutéronome 15, 18) : l’habillement du surnaturel dans les voies naturelles.
Que D… fasse qu’en ces jours qui succèdent au 3 Tamouz, nous ayons le mérite de recevoir notre juste Machia’h.
Issu de deux discours du Rabbi de Loubavitch : Jeudi, 2ème jour de Roch ‘Hodech Tamouz, et Chabbat Kora’h, 3 Tamouz 5751 (1991)
Que D-ieu protège et guérisse miraculeusement tous nos soldats comme chacun des enfants d'Israël, partout dans le monde, Qu'il venge leur sang, et qu'Il ne nous prodigue à partir de maintenant que des douceurs palpables à l'oeil nu
En chaque génération vit un homme qui attend avec impatience de pouvoir libérer son peuple de l’exil.
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