Machia'h arrive, le saviez-vous?
En chaque génération vit un homme qui attend avec impatience de pouvoir libérer son peuple de l’exil

jeudi 23 décembre 2010

Le début de la délivrance (III)

La Michna citée dans la Haggada de Pessa'h relate que le jour où Rabbi Éleazar ben Azaryah fut nommé Nassi (chef du Sanhédrine), il déclara :
« Je suis comme âgé de soixante-dix ans, mais je n'ai pas eu le mérite de démontrer que la sortie d'Égypte doit être mentionnée la nuit, jusqu'à ce que Ben Zoma déduise (aujourd'hui) du verset "Afin que tu te rappelles le jour de ta sortie du pays d'Égypte tous les jours de ta vie" (Deutéronome 16, 3), que si "les jours de ta vie" fait référence aux jours, le terme "tous" vient « amener » (inclure) les nuits. Les Sages, eux, enseignent que l'expression "les jours de ta vie" fait référence à c emonde-ci et que le terme "tous" vient « amener » (inclure) lestemps messianiques. » (Michna Berakhot 1, 12).

Cette Michna fut dite précisément le jour où Rabbi Éleazar ben Azaryah fut nommé Nassi : le rôle du Nassi au sein du peuple juif est en effet est de relier « tous les jours de la vie » de chaque Juif, y compris les situations d 'exil (de « nuit »), avec la délivrance (la sortie « d'Égypte », des limitations de toutes sortes) en général et la délivrance messianique en particulier (la délivrance absolue, qui ne sera plus suivie d'exil).

Il doit faire en sorte que chaque Juif soit en mesure de s'élever au dessus de son exil pour se tenir dans un état de délivrance messianique.

C'est pour cela que, lorsqu'il fut nommé Nassi, Rabbi Éleazar ben Azaryah s'occupa d'établir que « la sortie d'Égypte soit mentionnée la nuit » (en situation d'exil) et qu'il faut(y)  « amener les temps messianiques ».

C'est aussi la raison pour laquelle il était « comme âgé de soixante-dix ans ». Il n'avait en réalité que dix-huit ans, mais, pour l'honneur de sa fonction de Nassi, dix huit rangées de poils blancs poussèrent miraculeusement à sa barbe durant la nuit et il eut alors l'apparence de quelqu'un âgé de soixante-dix ans, car tel est le temps qu'il est nécessaire pour raffiner les sept midot (attributs émotionnels) de son « âme animale », siège du mauvais penchant pour atteindre la « vision » du divin.

En effet, 70 est la valeur numérique de la lettre hébraïque « ayin », qui signifie « oeil », ce qui fait allusion au fait que le raffinement de l'âme pendant soixante-dix ans permet d'accéder à une révélation du divin qualifiée de « vision ».

C'est pour cela qu'il dut au préalable atteindre ce niveau pour devenir Nassi et que grâce à lui  soit révélé que même dans un temps d'exil et de nuit, il est possible de « sortir d'Égypte » et même de parvenir à la délivrance absolue.

Le Talmud (Traité Berakhot 28a) relate que le jour où Rabbi Éleazar ben Azaryah fut nommé Nassi on renvoya le gardien de la maison d'étude et il fut donné à tous les élèves la permission de rentrer. En effet, le Nassi précédent, Rabbane Gamliel, avait interdit aux élèves qui n'étaient pas au summum de l'intégrité de venir dans la maison d'étude et Rabbi Éleazar ben Azaryah permit de rentrer à tous ceux qui le souhaitaient.

Rabbane Gamliel était en effet à un niveau comparable à celui des temps messianiques, dans lequel le mal n'avait pas de place. Rabbi Éleazar ben Azaryah, en revanche, voulut que même dans la situation qui prévaut aujourd'hui, alors que le mal est présent dans le monde, il soit possible d'atteindre un degré de délivrance complète.

Rabbane Gamliel se rangea lui-même à cette idée et, lorsqu'il fut rétabli plus tard dans sa fonction de Nassi, il n'empêcha plus quiconque de pénétrer dans la maison d'étude.

Que D. fasse que l'étude des sujets ayant trait aux temps messianiques nous donne le mérite de recevoir notre juste Machia'h  aujourd'hui même.

Nous nous permettrons de vous présenter la suite de cet exposé dans la prochaine « lettre de thora » intitulée «  le début de la délivrance (IV) ».  

Issu d'un Discours du Rabbi de Loubavitch -Chabbat paracha Chémot, 21 Tévet 5752 (1992).
En chaque génération vit un homme qui attend avec impatience de pouvoir libérer son peuple de l’exil.

mercredi 22 décembre 2010

Le début de la délivrance (II)

La Michna citée dans la Haggada de Pessa'h relate que le jour où Rabbi Éleazar ben Azaryah fut nommé Nassi (chef du Sanhédrine), il déclara : 
« Je suis comme âgé de soixante-dix ans, mais je n'ai pas eu le mérite de démontrer que la sortie d'Égypte doit être mentionnée la nuit, jusqu'à ce que Ben Zoma déduise (aujourd'hui) du verset "Afin que tu te rappelles le jour de ta sortie du pays d'Égypte tous les jours de ta vie" (Deutéronome 16, 3), que si "les jours de ta vie" fait référence aux jours, le terme "tous" vient « amener » (inclure) les nuits.
 Les Sages, eux, enseignent que l'expression "les jours de ta vie" fait référence à ce monde-ci et que le
terme "tous" vient « amener » (inclure) les temps messianiques. » (Michna Berakhot 1, 12).

Il est intéressant d'étudier le lien qui existe entre cet enseignement et celui qui l'a rapporté, Rabbi Éleazar ben Azaryah, la période dans laquelle il fut prononcé, lorsque celui-ci fut Nassi, et l'âge mentionné dans la Michna, soixante-dix ans.

Ceci nous est enseigné par une lecture plus profonde de cette Michna. Celle-ci vient en effet préciser à quel moment il est nécessaire de « sortir d'Égypte » d'un point de vue spirituel, c'est-à-dire dépasser les limitations imposées par la condition corporelle afin de mieux s'attacher à D-ieu.
 Si en période de « jour », c'est-à-dire lorsque règne une grande clarté spirituelle, il est évident qu'il faut en profiter pour « sortir d'Égypte » et s'élever dans sa relation avec D-ieu, Ben Zoma vient ajouter que cette démarche doit aussi avoir lieu en temps de « nuit», lorsque règne l'obscurité de l'exil.
 L'enseignement des Sages va encore plus loin : même aux temps messianiques, lorsque la délivrance sera totale et absolue, la sortie d'Égypte sera encore mentionnée, bien qu'elle ne fut qu'une délivrance partielle, car elle constitue l'origine et le point de départ du concept même de délivrance, y compris de la délivrance messianique. En outre, la sortie d'Égypte présente l'atout d'avoir été le théâtre de la soumission du mal (alors que la délivrance messianique verra sa disparition totale).

Ainsi, si lors des temps messianiques la délivrance finale et la révélation de l'Infini divin constitueront l'essentiel, on continuera néanmoins à évoquer la sortie d'Égypte pour souligner que la délivrance messianique était recelée même par des situations marquées par les limitations, telles que l'exil, et qu'elle est donc indissociable de ces périodes de l'Histoire.

La sortie d'Égypte fut une délivrance incomplète alors que la délivrance messianique sera absolue. L'enseignement des Sages révèle que la mention de la sortie d'Égypte aujourd'hui contient en soi les temps messianiques : même aujourd'hui, en temps d'exil, nous devons évoquer et ainsi « amener » les temps messianiques. 

Que D. fasse que l'étude des sujets ayant trait aux temps messianiques nous donne le mérite de recevoir notre juste Machia'h  aujourd'hui même.

Nous nous permettrons de vous présenter la suite de cet exposé dans la prochaine « lettre de thora » intitulée «  le début de la délivrance (III) ».  

Issu d'un Discours du Rabbi de Loubavitch -Chabbat paracha Chémot, 21 Tévet 5752 (1992).

En chaque génération vit un homme qui attend avec impatience de pouvoir libérer son peuple de l’exil.

mardi 21 décembre 2010

Le début de la délivrance (I)

Commentant le verset « Et voici les noms des enfants d'Israël venus en Égypte » (Exode 1, 1), le Midrache Rabba (Chémot 1, § 5) explique que la mention des noms des tribus d'Israël au moment de leur descente en Égypte est due au fait que ces noms sont liés avec la délivrance du peuple juif.

Ce Midrache est a priori surprenant. En effet, la délivrance d'Égypte n'est pas mentionnée dans la paracha chemot, ni même dans la suivante, mais seulement dans la paracha « Bo ». Pourquoi la Torah mentionne-t-elle donc les noms des tribus en liaison avec la délivrance, dans la paracha de « Chémot » qui a pour thème la descente en Égypte ?

Un autre Midrache (Vayikra Rabba 32, § 5) enseigne que la mention de ces noms dans la paracha chemot indique que les Enfants d'Israël n'avaient pas changé leurs noms au cours de cet exil, ce qui leur a valu d'être plus tard délivrés.
Ce Midrache paraît plus logique que le précédent, car, d'après lui, la mention des noms au début de l'exil dans la paracha chemot, vient donner la raison de la délivrance qui interviendra par la suite.

Le premier Midrache, en revanche, précise que ces noms expriment déjà la délivrance ! En outre, ce Midrache précise que la mention du nom de Yossef fait référence à la délivrance messianique, au sujet de laquelle il est écrit « Yossif Hachem chénit yado -D-ieu étendra de nouveau Sa main » (Isaïe 11, 11).

 Il nous faut dès lors comprendre le lien qui relie la descente en Égypte relatée dans la paracha chemot et la délivrance messianique, ainsi que l'enseignement qu'il convient d'en tirer pour notre service de D-ieu.

En réalité, la descente en Égypte a constitué une des étapes du processus de la Délivrance. Ce ne fut une descente qu'en apparence, alors qu'intrinsèquement, cela constitua le point de départ de la délivrance d'Égypte et de la délivrance messianique finale. C'est la raison pour laquelle le Midrache affirme que ces noms sont mentionnés ici « au nom de la Délivrance ».

Tel est en outre notre rôle en tant que Juifs aujourd'hui : faire apparaître, au sein même de l'exil, la Délivrance messianique.

Que D. fasse que l'étude des sujets ayant trait aux temps messianiques nous donne le mérite de recevoir notre juste Machia'h  aujourd'hui même.


Issu d'un Discours du Rabbi de Loubavitch -Chabbat paracha Chémot, 21 Tévet 5752 (1992).

  En chaque génération vit un homme qui attend avec impatience de pouvoir libérer son peuple de l’exil

dimanche 19 décembre 2010

L'identité du Machia'h

Depuis la nuit des temps nous attendons l'instant où nous sortirons de cet exil. Le traité Sanhédrin (99a) s'interroge sur le moyen que D. emploiera pour nous délivrer.

Bien qu'il y soit évoqué l'opinion selon laquelle D. nous délivrera sans faire usage d'un messager de chair et de sang, le talmud conclue que le Machia'h sera un homme que l'Eternel aura désigné afin de nous sortir d'exil.

Qui est-il ?

Cet être humain vit parmi nous et est confronté aux vicissitudes de la vie. Il doit affronter ses ennemis, ses opposants et supporter des souffrances physiques. Dans le même temps sa profonde soumission à D.ieu et l'intense attachement qu'il a envers son créateur font de lui un homme sur qui l'esprit de D.ieu repose.

Ces deux facettes font de lui l'intermédiaire approprié entre l'Eternel et le peuple juif. Il sera capable de nous faire saisir l'essence de D.ieu alors que l'Eternel est infini. Cette compréhension du divin deviendra possible alors que nous continuerons à exister dans des corps limités et restreints.

A quoi ressemblera le monde durant cette époque ?

La profusion et l'abondance seront présentes sur terre. Détachés de tout souci matériel nous aurons alors à coeur de vouloir connaître D.ieu . Les enseignements de la torah que nous délivrera le Machia'h nous permettront de saisir jusqu'à l'essence même de D.ieu . C'est dans ces conditions idéales que nous vivrons les temps messianiques dans un corps matériel et limité.

 

Que D. fasse que nous ayons le mérite de recevoir aujourd'hui même notre juste Machia'h.

  

Issu d'un Discours du Rabbi de Loubavitch - Torah Menah'em 5752 (1992).