Machia'h arrive, le saviez-vous?
En chaque génération vit un homme qui attend avec impatience de pouvoir libérer son peuple de l’exil

vendredi 19 avril 2013

Le don du pardon Une planche de salut


9 iyar 5773 – 19.04.2013


« Le ressentiment est un acide qui endommage son contenant. »

Dans ma perspective de thérapeute familial, le plus grand trésor que recèle notre héritage de Torah est l’instruction de nous affranchir de toute colère et de tout ressentiment, en particulier dans le cadre de nos relations avec nos proches. À des centaines de reprises, les textes de la tradition juive à travers les âges nous enseignent que la colère est interdite, destructrice et irrationnelle. L’injonction biblique à ce sujet se trouve à Lévitique 19,17-19 : « Tu ne haïras pas ton frère dans ton cœur... Tu ne te vengeras pas et tu ne garderas pas rancune. »

Le Talmud enseigne à ce sujet que « tout celui qui renonce à chercher vengeance mérite que D.ieu pardonne toutes ses fautes ».1 Il affirme 2 également que D.ieu aime une personne « qui ne se met pas en colère... et qui n’insiste pas pour rendre mesure pour mesure ». Maïmonide va plus loin, 3 demandant que chacun « éradique totalement le mal subi de son cœur, sans en garder le moindre souvenir ». Un psychologue contemporain exprimerait cette idée ainsi : « Le défi de renoncer à la colère est un incroyable tremplin pour le développement personnel. »

Cela signifie-t-il que nous devrions rester passifs face à l’agression ? Absolument pas ! La même source biblique citée plus haut nous commande d’affronter verbalement une personne qui nous a causé du tort, de sorte que nous n’en venions pas à la haïr dans notre cœur. Nous devons faire cela de façon directe et ferme, mais sans haine et sans détruire notre relation. De la même manière, nous avons une obligation de nous protéger et de ne pas nous mettre dans une position vulnérable, dans laquelle l’offense dont nous avons été victimes pourrait se répéter. Mais en même temps, nous devons le faire sans parler avec hostilité, sans entreprendre d’actions qui dépassent le cadre de la protection de soi, sans vengeance, et sans nous isoler dans le mépris froid ou le silence.

De nombreux conseillers familiaux rapportent un scénario tragique récurrent : pendant des années, une personne a entretenu une brouille avec un proche (un parent, un enfant ou un frère/une sœur), refusant tout contact. Soudain, ce proche meurt et l’amour de cette personne pour ce proche, longtemps masqué par une couche de colère, jaillit dans sa conscience et elle se trouve rongée par le regret et la culpabilité. « Comment ai-je pu gâcher toutes ces années, alors que j’aurais pu etc etc... ? »

La philosophie juive traditionnelle nous protège de tels drames dans une certaine mesure. La Torah nous dit : 1) Ne crois pas que tu ne peux pas pardonner... il te revient toujours de parvenir au pardon ; 2) Comprends que la colère et le ressentiment sont alimentés par des pensées irrationnelles... Si tu analyses profondément ta colère, tu repèreras et corrigeras ces distorsions cognitives ; 3) Il existe une force négative dans le monde qui cherche à détruire la proximité... Cette force est la source de ces pensées irrationnelles ; 4) Dans les relations interpersonnelles, en dessous de la colère se trouvent la douleur, la peur, et le plus important : le besoin d’aimer et d’être aimé.

Envisagez de tendre la main à quelqu’un dans un esprit de pardon et d’amour.

Puissions-nous, grâce à notre action, mériter que D.ieu nous tende la main aujourd’hui même et nous permette de recevoir notre juste Machia’h en cet instant.



NOTES

1.Traité Yoma 22b-23a.

2.Traité Pessa’him 113b.

3.Lois des Déot 7:7.


En chaque génération vit un homme qui attend avec impatience de pouvoir libérer son peuple de l’exil.

jeudi 18 avril 2013

La retenue est un signe de force, La sainteté en pratique

Donnons la Tsédaka avant d’étudier notre « lettre de Torah » ! 

8 Iyar 5773 – 18.04.2013

Vous est-il déjà arrivé de perdre le contrôle de vous-même et à la dernière seconde de réussir à vous retenir ? Les batailles intérieures de cette sorte sont souvent associées avec les feux de la circulation, les contractuelles et autres représentants de l'administration. Quelquefois, elles se rencontrent également sur le front domestique…

La Paracha Kédochim (Lévitique 19-20) commence avec l’idée que nous devons être saints. Qu’est-ce que cela signifie exactement ? Le commentateur Rachi explique que le terme «saint» implique la retenue personnelle. Dans la vie, nous sommes confrontés à de nombreuses tentations. Être saint signifie avoir l’aptitude à contrôler ses impulsions immédiates.

Un autre commentateur, Na’hmanide, souligne que cette retenue peut parfois conduire la personne à un point se situant au-delà de la simple lettre de la loi. La loi juive autorise l’homme à manger de la nourriture cachère. Mais cela signifie-t-il que l’on puisse se comporter comme un glouton ? Selon cette vision, même si la nourriture est aussi cachère que faire se peut, la retenue est la puissance. Elle montre que l’on est réellement libre comme individu, plutôt qu’esclave de son appétit.

Vous rappelez-vous l’histoire de Jacob, Essav et du plat de lentilles ? L’une des manières de comprendre cette histoire est de voir qu’Essav était prêt à vendre son droit d’aînesse, le bien le plus précieux de sa vie, contre un plat de nourriture. L’on pourrait s’exclamer: «C’est pathétique!» D’autres pourraient même aller jusqu’à ressentir de la sympathie pour quelqu’un à qui il arrive d’être l’esclave de ses sens. Ils pourraient arguer qu’après tout telle est notre condition humaine. Néanmoins, de nombreux individus aspirent à être maîtres de leur propre être. Un être humain, oui. Un animal : non.

Une grande partie de la Paracha est consacrée à donner des directives à propos de cette espèce de contrôle de soi, dans des domaines différents de la vie. Le thème central en est celui des relations humaines. Le point d’orgue est le fameux enseignement : « Aime ton prochain comme toi-même » (Lévitique 19, 18). Rabbi Akiva en disait que c’est là le grand principe de la Torah ; il concerne tous les autres aspects de la pensée juive. La Paracha nous instruit également de ne pas se venger ni de garder rancune. Cela nécessite très certainement la maîtrise de soi : dans nos actions, nos paroles et même dans nos pensées.

Mais une personne qui parvient à ce contrôle existe-t-elle ?

Nous pouvons imaginer qu’elle serait un individu simple, naïf ou inspiré, qui ne voit jamais de mal en quiconque. Ou nous pouvons imaginer un homme puissant qui a atteint un véritable contrôle de sa personne.

Qu’est-ce que la puissance ? Pendant longtemps, les gens ont pensé qu’il s’agissait d’acquérir la domination sur les autres. Mais désormais nous réalisons qu’il s’agit en fait de la maîtrise de soi-même.

La vie quotidienne nous met face à de nombreux exemples de ces batailles dont parle la Paracha : dans les relations avec nos parents, dans les domaines professionnels, dans les questions de charité, dans les limites entre les hommes et les femmes et également dans notre comportement quand nous sommes réellement en situation de domination sur les autres, en tant que juges. C’est la raison pour laquelle la Paracha nous demande d’être droits dans le jugement du riche comme du pauvre.

Kedochim nous met face au défi de la retenue dans la puissance, pour construire un monde de bonté pour le futur, un monde qui sera entièrement rempli de sainteté.


Que D… fasse que nos nombreux efforts pour rester fidèles aux injonctions de la torah à chaque instant nous donne le mérite de recevoir notre juste Machiah’ en cet instant.

Basé sur un Discours du Rabbi de Loubavitch- Paracha Kedochim

Extrait de http://www.fr.chabad.org/

Que D-ieu protège et guérisse miraculeusement tous nos soldats comme chacun des enfants d'Israël, partout dans le monde, Qu'il venge leur sang, et qu'Il ne nous prodigue à partir de maintenant que des douceurs palpables à l'oeil nu





En chaque génération vit un homme qui attend avec impatience de pouvoir libérer son peuple de l’exil.

mardi 16 avril 2013

Qui peut aider son prochain ?

Donnons la Tsédaka avant d’étudier notre « lettre de Torah » ! 

6 Iyar 5773 – 16.04.2013

Après que les deux enfants d'Aharon aient quitté ce monde, pour être entrés dans la partie sainte (kodech) du michkan (tabernacle) sans en avoir reçu l'autorisation, D-ieu s'adressa à Aharon. Rachi nous décrit ce dialogue à travers l'exemple que donne Rabbi Eléazar Ben Hazaria : un premier docteur conseille à un malade de ne pas manger froid comme de ne pas dormir dans un endroit frais. Un second docteur lui prescrit par la suite le même traitement en ajoutant, afin que tu ne meures pas comme est mort untel.

En rappelant à Aharon que la raison pour laquelle D-ieu lui interdit d'entrer spontanément dans la partie sainte du michkan est pour qu'il ne meure pas, l'Eternel est comparable au second docteur. Il est alors beaucoup plus prévenant à son égard que lors de sa première injonction.

Pour autant, quelle est la richesse de cet exemple ? L'avertissement aurait été compris aussi clairement si la parabole avait retenu un homme en bonne santé ingurgitant quelque chose de nocif?

Aharon avait un profond désir d'entrer dans la partie sainte du michkan (kodech) afin de se délecter de la présence divine. Si D-ieu ne l'avait pas prévenu une seconde fois de ne pas entrer dans le michkan spontanément en lui rappelant qu'il risquait de mourir comme ses deux garçons, il est à supposer qu'Aharon n'aurait pu contenir son désir et serait entré dans la partie sainte du michkan, malgré l'interdiction de l'Eternel.

Seul le rappel que ses deux garçons étaient morts à cause de cela pouvait freiner cette envie.

Tel un homme malade qui sait devoir ne pas consommer d'aliment froid comme ne pas dormir dans un lieu humide. Mais sa fièvre le poussera à enfreindre cette prescription médicale tant cette chaleur interne le fait souffrir. Seule la note du médecin qui souligne le fait qu'il mourra s'il enfreint cette injonction pourra le freiner.

C'est pourquoi Rabbi Eléazar Ben Hazaria nous dépeint ce dialogue entre D-ieu et Aaharon à travers l'exemple d'un malade. Il vient souligner que malgré le très fort désir d'Aharon de se délecter de la présence divine dans le sanctuaire, il ne le fit pas uniquement à cause du «mémo» que D-ieu avait joint à sa prescription : si tu outrepasses Ma volonté, tu mourras comme tes deux enfants !


Que D. fasse que notre volonté toujours aussi vive de recevoir notre juste Machia'h nous donne le mérite de vivre les temps messianiques dès maintenant.

Issu d’un Discours du Rabbi de Loubavitch – Paracha A'harei mot

Que D-ieu protège et guérisse miraculeusement tous nos soldats comme chacun des enfants d'Israël, partout dans le monde, Qu'il venge leur sang, et qu'Il ne nous prodigue à partir de maintenant que des douceurs palpables à l'oeil nu


 En chaque génération vit un homme qui attend avec impatience de pouvoir libérer son peuple de l’exil.

dimanche 14 avril 2013

Qui peut aider son prochain ?

Donnons la Tsédaka avant d’étudier notre « lettre de Torah » ! 

5 Iyar 5773- 15.04.2013

La Thora nous enjoint de porter secours à une personne dont la vie est en danger. Rachi définit les pourtours de ce devoir à travers les termes : « (Porte lui secours) dans le cas où tu le vois menacé dans son existence, et que tu peux le sauver ».

Le traité Sanhédrin (73b) considère quant à lui que l'interdit de rester insensible à la mort d'autrui s'applique dans tous les cas, que l'on puisse ou non le sauver.

Pour autant quel enseignement désire nous délivrer Rachi en employant les mots: «Tu peux le sauver» et non « Tu dois le sauver » comme le fait le traité Sanhédrin?

Selon Rachi et contrairement à l'analyse du Traité Sanhédrin, l'interdiction de rester insensible à la mort de son prochain s'applique uniquement, lorsque la situation remplit plusieurs conditions:

1. La personne concernée est en danger de mort certain. Si un doute réel subsiste sur le bien-fondé de la menace qui plane sur elle, il n'est pas une obligation d'après la Thora de lui venir en aide.

2. Celui qui constate cette menace doit être parfaitement capable de porter secours à son frère en danger. Dans le cas où le sauveteur potentiel ne serait que partiellement apte à cette tâche, il n'a pas le droit de se mettre en danger, pour sauver son prochain.

L'exigence de ces deux conditions préalables justifie le choix des mots pour Rachi:

· « (Dans le cas où) tu le vois menacé » : La personne doit donc courir un risque certain.

· « Tu peux le sauver » : Le sauveteur doit être parfaitement à même de pouvoir lui venir en aide.

Pour le premier maître de la 'Hassidout à savoir le Baal Chem Tov, chaque événement que nous vivons est là pour nous permettre de découvrir un enseignement nouveau dans le service de D-ieu. Confrontés à une situation donnée, D-ieu considère que nous avons toujours la capacité d'y trouver l'idée qui nous manquait pour mieux Le servir.

Fort de ce principe, si l'Eternel nous place face à une personne en danger de mort, c'est une certitude que c'est parce que nous avons la force de le sauver que nous vivons cette situation. Autrement, pourquoi nous aurait-Il confrontés à un tel dilemme?


Que D. fasse que l'attention et les égards que chacun d'entre nous témoigne à son prochain nous donnent le mérite de vivre dès aujourd'hui les temps messianiques en recevant dès à présent notre juste Machia'h.

Issu d'un Discours du Rabbi de Loubavitch -Likoutei Sih'ots Vol XXXII, Sih'a II- Paracha Kedochim

Que D-ieu protège et guérisse miraculeusement tous nos soldats comme chacun des enfants d'Israël, partout dans le monde, Qu'il venge leur sang, et qu'Il ne nous prodigue à partir de maintenant que des douceurs palpables à l'oeil nu


En chaque génération vit un homme qui attend avec impatience de pouvoir libérer son peuple de l’exil.

L’amour du prochain

Donnons la Tsédaka avant d’étudier notre « lettre de Torah » ! 

4 Iyar 5773 – 14.04.2013

Hillel déclara dans le traité Chabbat (31a) : «Toute la Thora se résume à une mitsva : Aimer son prochain. Quant aux autres commandements, ils ne sont que le développement de cette injonction ».

Bien des années plus tard, Rabbi Akiva enseigna (vayikra 19.18 selon rachi): «Aimer son prochain est un grand principe de la Thora».

Les deux déclarations semblent contradictoires. Le commandement d'aimer son prochain est-il l'expression de toute la Thora, ou seulement un de ses grand principes?

De façon plus large, Rabbi Akiva vient-il contredire Hillel en enseignant qu'il s'agit là d'un des grands principes de la thora, ou prolonge-t-il son raisonnement, en expliquant que « toute la thora » se retrouve dans ce « grand principe »?

A travers son enseignement, Rabbi Akiva nous permet de ne plus nous tromper. L'enseignement d'Hillel qui a précédé le sien met en lumière la valeur du commandement, «tu aimeras ton prochain comme toi-même». Il nous incite à tout faire, pour mettre en application cette injonction de la thora. Cependant, nous aurions pu même penser que bien des concessions sont autorisées par la Thora afin de mettre en pratique ce noble commandement.

Hillel ne dit-il pas, que toute la Thora se résume à cette mitsva ! Nous aurions pu croire qu'il nous est permis de négliger l'accomplissement d'une autre petite mitsva afin d'appliquer cette injonction!

C'est face à cette erreur que vient Rabbi Akiva et nous enseigne : L'amour du prochain est un grand principe de la thora. Ce commandement est un des axes de construction de toute la thora. Pour autant, cela ne nous autorise pas à déroger aux autres mitsvots, afin que l'amour du prochain puisse voir le jour.

Bien au contraire, cette grande mitsva ne peut être pratiquée que si nous savons respecter dans le même temps, les autres commandements qui sont certes, d'une moindre importance.

Ainsi, le respect de toutes les lois de la Thora peut nous porter à devoir parfois prendre des distances à l'égard de notre prochain, afin de le ramener sur le droit chemin!

En somme, Rabbi Akiva redéfinit le cadre d'application du commandement « tu aimeras ton prochain ». Il vient nous livrer un enseignement sur cette grande mitsva, qu'Hillel avait défini avant lui comme étant « l'équivalent de toute la Thora » !


Que D. fasse qu'en ayant à cœur d'accomplir cette mitsva qui est l'équivalent de toute la Thora, nous ayons le mérite de vivre dès aujourd'hui les temps messianiques en recevant notre juste Machia'h dès à présent.

Issu d'un Discours du Rabbi de Loubavitch - Likoutei Sih'ots Vol XVII - Paracha Kedochim

Que D-ieu protège et guérisse miraculeusement tous nos soldats comme chacun des enfants d'Israël, partout dans le monde, Qu'il venge leur sang, et qu'Il ne nous prodigue à partir de maintenant que des douceurs palpables à l'oeil nu


En chaque génération vit un homme qui attend avec impatience de pouvoir libérer son peuple de l’exil.

vendredi 12 avril 2013

Des mots et des pierres, Le danger du «parler mauvais»

Donnons la Tsédaka avant d’étudier notre « lettre de Torah » ! 

2 Iyar 5773 – 12.04.2013

Chaque détail appartenant à notre monde humain a son parallèle au niveau spirituel. L’apogée des relations humaines se trouve dans celle qui unit l’homme et la femme dans le mariage. Avec l’aide de D.ieu, le mariage conduit à la naissance des enfants, garçons et filles.

Dans divers passages de la Torah, l’image du mariage est utilisée pour décrire la relation qui unit le Peuple Juif à D.ieu. La plus célèbre d’entre elles se lit dans le Cantique des Cantiques du Roi Salomon. La «bien aimée» qu’on y trouve est le Peuple Juif qui entretient une relation complexe avec D.ieu : parfois, il s’éloigne de Lui, parfois il s’en rapproche. Le Prophète Yichayahou utilise également une métaphore similaire :

Notre paracha s’ouvre sur un passage évoquant la femme qui donne naissance à un enfant: « Quand une femme conçoit et porte un fils ». On explique habituellement ce passage par son sens littéral. Si c’est un garçon, l’enfant doit être circoncis, et garçon ou fille, la mère se doit d’apporter une offrande au Temple, en général deux colombes. Elle apporte son don quarante jours après la naissance, si c’est un garçon et quatre-vingt jours plus tard, si c’est une fille. Ces colombes constituaient les offrandes les plus populaires apportées au Temple de Jérusalem.

Le Rabbi cite le grand Sage marocain, Rabbi ‘Haïm ben Attar (auteur du commentaire Ohr Ha’haïm sur la Torah, 1696-1743) qui suggère une autre manière de lire ce texte. Tout comme dans le Cantique des Cantiques ou dans Yichayahou, la femme représente le Peuple Juif: à travers une relation accomplie entre le Peuple Juif et D.ieu naît un enfant.

Rabbi ‘Haïm explique que la naissance symbolise la Rédemption. Le sens de plénitude et d’accomplissement que ressent un couple lorsqu’ils ont un enfant reflète la très grande réalité spirituelle dont un Peuple Juif libre et indépendant fait l’expérience lorsqu’il est enfin capable de servir D.ieu d’une façon complète.

Notre histoire nous présente un certain nombre d’exemples de rédemptions. Il y a plus de 3300 ans, il y eut la rédemption d’Egypte. Alors que nous vivions en Terre d’Israël, nous avons souvent subi les attaques et les persécutions de nos voisins et D.ieu nous en délivrait. Nous avons miraculeusement échappé à une menace d’extermination, à l’époque de Pourim. Nous avons été libérés de Babylone et sommes revenus en Terre d’Israël où nous avons construit le Second Temple. Quelques siècles plus tard, nous avons été sauvés de l’oppression grecque, à l’époque de ‘Hanoucca, etc.

Le problème, à chacun de ces moments de rédemption, était qu’ils étaient suivis d’une nouvelle phase d’exil. Notre espoir et notre foi sont dans la Rédemption ultime, qui sera permanente et totale. Cela mettra fin à tout conflit, pour nous, le Peuple Juif, mais aussi à l’échelle du monde entier. Rabbi ‘Haïm explique que cette Rédemption permanente est symbolisée par la naissance d’un garçon décrite au début de la paracha. Le mâle est physiquement plus fort et cette force dénote la permanence de la Rédemption.

Comment y parvenir ? Quand la femme, le Peuple Juif, « conçoit ». La graine est semée dans le sol et cet ensemencement représente notre service de D.ieu dans notre monde matériel. En fait, il existe des idées merveilleuses, des sentiments et des états de conscience auxquels nous devrions aspirer, mais la base réelle de toute chose est la réalité pratique de l’observance des commandements de la Torah dans notre vie quotidienne, comme manger des aliments cachers, donner la charité ou observer le Chabbat.

Ces réalités concrètes créent le lien tangible avec D.ieu qui mène à la naissance et comme conséquence de la naissance, à l’expérience merveilleuse d’apporter des offrandes au Temple, et pour l’humanité dans son ensemble, à l’accomplissement du but de la Création.


Que D…fasse que nos nombreuses réalisations donnent le jour à cet instant tant attendu aujourd’hui même, la reception de notre juste Machia’h.

Issu d’un Discours deu Rabbi de Loubavitch Likoutei Si'hot, vol. I, p. 236-9

Extrait de http://www.fr.chabad.org/

Que D-ieu protège et guérisse miraculeusement tous nos soldats comme chacun des enfants d'Israël, partout dans le monde, Qu'il venge leur sang, et qu'Il ne nous prodigue à partir de maintenant que des douceurs palpables à l'oeil nu

En chaque génération vit un homme qui attend avec impatience de pouvoir libérer son peuple de l’exil.

jeudi 11 avril 2013

Des mots et des pierres, Le danger du «parler mauvais»

Donnons la Tsédaka avant d’étudier notre « lettre de Torah » ! 

1 Iyar 5773 - 2eme jour de roch hodech Iyar

A Médzibotz, la ville natale de Rabbi Israël Baal Chem Tov (fondateur du 'Hassidisme, 1698-1760), deux habitants de l'endroit s’affrontaient dans une amère dispute. Un jour, dans la synagogue locale, alors qu’ils étaient en train de crier l’un sur l’autre avec colère, l’un d’entre eux hurla : « Je vais te mettre en morceaux de mes mains nues ! »

Le Baal Chem Tov qui se trouvait alors à la synagogue, demanda à ses disciples de former un cercle, chacun mettant les bras sur les épaules de ses voisins, et de fermer les yeux. Rabbi Israël lui-même ferma le cercle. Soudain, les disciples poussèrent des cris de frayeur: devant leurs yeux fermés, ils voyaient l’homme en colère déchirant réellement l’homme, comme il l’en avait menacé !

Les mots sont comme des flèches, dit le Psalmiste, et comme des charbons ardents. Comme des flèches, explique le Midrach, car un homme se tient à un endroit et ses mots font de grands ravages dans la vie d’un autre qui peut se trouver à des milliers de kilomètres de là, et comme du charbon dont la surface extérieure peut être éteinte mais dont l’intérieur reste incandescent. Ainsi les mots malveillants continuent leurs dommages bien après que l’effet extérieur en ait cessé.

Les mots tuent de nombreuses manières. Parfois, ils mettent en mouvement une chaîne d’événements qui s’avère être une chaîne prophétique qui s’accomplit ; parfois ils sont détournés de l’objet de leur venin pour frapper un spectateur innocent et parfois, ils reviennent comme un boomerang, frapper celui qui en est à l’origine. Mais quelle que soit la route qu’ils empruntent, les mots pleins de haine conduisent inévitablement à des actions odieuses, quelquefois même des années ou des générations après qu’ils aient été prononcés. La nature humaine est telle que les pensées aspirent à trouver leur expression dans des paroles émises et les paroles émises cherchent leur réalisation en actes, souvent par des chemins déviés que le locuteur originel n’a ni désiré ni anticipé.

Mais la force du mot va plus loin que son potentiel pour la transformer en acte. Même si ce potentiel ne se réalise jamais, même si les paroles prononcées ne se matérialisent pas dans le « monde de l’action », elles existent toujours dans le monde plus élevé et plus spirituel, le « Monde de la Parole ». Car l’homme n’est pas seulement un corps, il est aussi une âme ; il n’est pas seulement un être physique, il est aussi une créature spirituelle. Sur le plan matériel, les mots prononcés peuvent n’être que des actions potentielles ; dans la réalité spirituelle de l’âme, ils sont effectifs.

C’est ce que le Baal Chem Tov voulait montrer à ses disciples en leur permettant de jeter un regard dans le monde des mots habité par les âmes des deux adversaires verbaux. Il voulait qu’ils comprennent que chaque mot que nous prononçons est réel, qu’il s’accomplisse ou non dans le « monde de l’action » dans lequel résident nos corps physiques. A un niveau plus élevé, plus spirituel de la réalité, une réalité aussi véritable que la réalité physique, chacun des mots que nous prononçons est aussi bon (ou mauvais) que s’il était transformé en acte.

Il en va de même, bien sûr, dans le sens positif. Un mot de louange, un mot d’encouragement est aussi bon que la façon dont il s’accomplit dans la réalité spirituelle de l’âme. Même avant qu’un mot positif se soit transformé en acte positif, il détient déjà un effet profond et durable sur notre être profond et sur notre monde.


Que D… fasse que l’ensemble des paroles que nous prononçons quotidiennement afin que notre juste Machia’h vienne permettent de le recevoir aujourd’hui même.

Issu d’un Discours Du Rabbi de Loubavitch- Paracha Tazria - Metsora

Extrait de http://www.fr.chabad.org/


Que D-ieu protège et guérisse miraculeusement tous nos soldats comme chacun des enfants d'Israël, partout dans le monde, Qu'il venge leur sang, et qu'Il ne nous prodigue à partir de maintenant que des douceurs palpables à l'oeil nu


En chaque génération vit un homme qui attend avec impatience de pouvoir libérer son peuple de l’exil.

mercredi 10 avril 2013

Le sens de la « lèpre divine » dans le service de D-ieu (II)

Donnons la Tsédaka avant d’étudier notre « lettre de Torah » ! 

30 nissan 5773 

Les parachas de Tazria (Lévitique 12-13) et Metsora (14-15) discutent des lois de tsaraat, une maladie spirituelle caractérisée par une ou plusieurs marques blanches apparaissant sur la peau d'une personne, sur les murs d'une maison ou sur un vêtement de tissu ou de cuir.

Toutes les taches blanches ne sont pas nécessairement des signes de tsaraat. Il existe plusieurs symptômes secondaires qui déterminent si la personne (ou la maison ou l'habit) devait être déclarée tamé (impure). Sur le corps humain, l'un des signes qui caractérisent tsaraat est lorsque la tache blanche provoque ensuite la décoloration d'au moins deux poils.

Concernant cette loi, il y a un passage remarquable dans le Talmud qui relate un débat se tenant dans l'Académie Céleste :

Il a été débattu dans l'Académie Céleste : si la tache blanche précède le poil blanc, elle est impure. Si le poil blanc précède la tache, elle est pure; qu'en est-il en cas de doute(lequel est venu en premier) ?

Le Saint béni soit-Il dit : elle est pure.

L'Académie Céleste tout entière dit : elle est impure.

Ils dirent : qui tranchera pour nous ? Rabbah bar Na'hmeini. Car Rabbah bar Na'hmeini a déclaré : Je suis unique dans [ma connaissance des] lois de la tsaraat... Ils envoyèrent un messager [pour l'amener au Ciel]... Il [Rabbah] dit : Tahor ! Tahor ! (Pure, pure)

Talmud Bava Metsia 86a 




Quelle est la racine de la tsaraat ? Le ratso est l'évasion de soi, alors que le chouv est le retour à soi. Il semblerait donc que la tsaraat - ratso sans chouv - découle d'un excès d'effacement.

En réalité, c'est l'inverse qui est vrai. Le ratso est ce que l'âme désire, alors que le chouv est ce à quoi elle est astreinte. Ainsi la tsaraat dérive-t-elle du fait d'avoir manqué de faire précéder la volonté de son Créateur sur sa propre volonté.

Ceci éclaire le débat précédemment évoqué entre le Saint béni soit-Il et l'Académie Céleste. Les kabbalistes parlent de deux sortes d'énergies divines qui nourrissent notre existence : une lumière divine qui « remplit les mondes », pénétrant chaque créature à la mesure de sa capacité, et une lumière divine qui « enveloppe les mondes », une énergie transcendante qui nous apparaît comme « en dehors » de nous.

Bien sûr, l'essence de D.ieu n'est ni « immanente », ni « transcendante ». Dans l'absolu, la relation entre D.ieu et notre existence ne peut pas être définie comme étant intérieure ou extérieure : elle n'est ni l'un ni l'autre, tout en étant les deux à la fois, car la réalité divine est au-delà de telles distinctions et caractérisations. Ainsi, D.ieu communique-t-Il avec nous par le biais de ces deux canaux, se rendant accessible à nous de façon rationnelle et compréhensible (par exemple, dans les lois de la nature), ainsi que par des vecteurs mystiques et spirituels.

Il y a de nombreuses différences entre ces deux modes d'énergie divine et leurs effets sur nous. Une différence de base est que la lumière divine qui «remplit les mondes» accrédite notre perception de la réalité, alors que selon la perspective de la lumière «enveloppante», qui transcende les paramètres de notre existence, notre réalité n'a pas de vraie validité et notre sentiment d'existence n'est guère plus qu'une illusion.

« L'Académie Céleste » est une allusion à la lumière immanente, et «le Saint béni soit-Il» évoque la lumière transcendante de D.ieu (kédoucha, la sainteté, signifie transcendance). Ainsi, au sujet du cas où il y a un doute si le poil blanc est venu avant ou après la tache blanche, l'« Académie Céleste » tend à statuer qu'il s'agit d'un cas de tsaraat. Car cette perspective divine reconnaît l'égoïsme humain. Dès lors, si la tsaraat est une éventualité, nous devons craindre qu'elle soit avérée.

« Le Saint béni soit-Il », cependant, considère l'homme comme étant essentiellement un être désintéressé. Du point de vue de la lumière transcendante, la tsaraat est une anomalie. Si on produit une preuve claire qu'une personne a cédé à son désir d'évasion de façon extrême, les lois de la tsaraat sont appliquées. Mais en cas de doute, cette perspective divine tend à la déclarer pure.

Qui pourra trancher entre ces deux visions divines ? Seulement quelqu'un qui est en contact avec la vérité unique qui dépasse aussi bien le mode « immanent » que le mode «transcendant» de relation entre le divin et la réalité.

Rabbah bar Na'hmeini était « unique dans les lois de la tsaraat ». Il était un être humain, mais un être humain qui s'était tellement dévoué à la Torah de D.ieu qu'il avait trouvé la vision divine de la réalité qui découle de l'essence divine plutôt que des éléments «immanents» ou « transcendants » de Sa lumière.

Lorsque Rabbah bar Na'hmeini considéra les lois de l'égoïsme et du désintéressement de l'homme, il vit l'homme tel que D.ieu Lui-même le voit : comme une créature totalement dévouée à la volonté de son Créateur. Une créature qui, même lorsqu'elle est touchée par l'éventualité d'une déficience maladive de chouv, est invariablement déclarée : Pure ! Pure!


Que D-ieu fasse que notre engagement quotidien afin de réaliser la volonté de D-ieu ici-bas nous donne le mérite de recevoir dès maintenant notre juste Machia'h.

Issu d'un Discours du Rabbi de Loubavitch- Chabbat Tazria 5725 (3 avril 1965) et Chabbat Metsora 5730 (18 avril 1970)

Extrait de http://www.fr.chabad.org/

Que D-ieu protège et guérisse miraculeusement tous nos soldats comme chacun des enfants d'Israël, partout dans le monde, Qu'il venge leur sang, et qu'Il ne nous prodigue à partir de maintenant que des douceurs palpables à l'œil nu.




En chaque génération vit un homme qui attend avec impatience de pouvoir libérer son peuple de l’exil.

mardi 9 avril 2013

Le sens de la « lèpre divine » dans le service de D-ieu (I)

Donnons la Tsédaka avant d’étudier notre « lettre de Torah » ! 

mardi 29 Nissan 5773

Les parachas de Tazria (Lévitique 12-13) et Metsora (14-15) discutent des lois de tsaraat, une maladie spirituelle caractérisée par une ou plusieurs marques blanches apparaissant sur la peau d'une personne, sur les murs d'une maison ou sur un vêtement de tissu ou de cuir.

Toutes les taches blanches ne sont pas nécessairement des signes de tsaraat. Il existe plusieurs symptômes secondaires qui déterminent si la personne (ou la maison ou l'habit) devait être déclarée tamé (impure). Sur le corps humain, l'un des signes qui caractérisent tsaraat est lorsque la tache blanche provoque ensuite la décoloration d'au moins deux poils.

Concernant cette loi, il y a un passage remarquable dans le Talmud qui relate un débat se tenant dans l'Académie Céleste :

Il a été débattu dans l'Académie Céleste : si la tache blanche précède le poil blanc, elle est impure. Si le poil blanc précède la tache, elle est pure; qu'en est-il en cas de doute(lequel est venu en premier) ?

Le Saint béni soit-Il dit : elle est pure.

L'Académie Céleste tout entière dit : elle est impure.

Ils dirent : qui tranchera pour nous ? Rabbah bar Na'hmeini. Car Rabbah bar Na'hmeini a déclaré : Je suis unique dans [ma connaissance des] lois de la tsaraat... Ils envoyèrent un messager [pour l'amener au Ciel]... Il [Rabbah] dit : Tahor ! Tahor ! (Pure, pure).

Talmud Bava Metsia 86a 



Pour comprendre le sens de ce débat entre D.ieu et l'Académie Céleste, et pourquoi un mortel être humain fut convoqué pour trancher le débat, nous devons en premier lieu comprendre la nature de la maladie de tsaraat, en général, et le sens de la tache blanche et du poil blanc en particulier.

La 'Hassidout explique que l'âme humaine est dirigée par deux forces opposées : celle de courir ou de s'échapper (ratso) et celle de se calmer et de se poser (chouv). Chaque fois que nous sommes submergés d'enthousiasme, nous courons, cherchant à échapper à nous-mêmes pour atteindre quelque chose de plus grand et de plus parfait que nous, c'est le ratso qui s'exprime en nous.

Quand nous avons un sentiment d'humilité, nous nous posons, affirmant notre lien avec notre place dans le monde, c'est le chouv. Le ratso nous pousse à gravir une montagne, le chouv à construire une maison ; le ratso nous pousse à prier, le chouv à accomplir une mitsva.

Dans une âme saine spirituellement, la volonté oscille entre ratso et chouv comme le coeur qui bat se contracte et se relâche. Les contraintes liées à notre place en ce monde nous poussent à les fuir, à aspirer à l'illimité et à l'infini (ratso). Mais notre fuite elle-même nous conduit à un lieu d'où nous pouvons mieux apprécier la nécessité de notre existence. Ainsi le ratso culmine-t-il puis suscite une réaction de chouv, un retour à soi et à notre place dans le monde.

Tsaraat (lèpre divine) est une situation dans laquelle ce crucial équilibre est rompu. Le balancier de l'âme s'élève dans son arc de ratso, mais omet de revenir dans le chouv. La volonté échappe au soi et manque de revenir, laissant derrière elle un vide dans lequel toutes sortes d'éléments indésirables peuvent désormais prendre racine, comme des ronces dans un jardin abandonné.

C'est là le sens des taches blanches et des poils blancs qui sont les symptômes de la tsaraat. Une tache blanche sur la peau indique que la vitalité s'est retirée du corps, ou de cette partie du corps. Toutefois, une tache blanche en elle-même ne signifie pas que le manque de retour de la volonté a entraîné des développements négatifs dans le caractère et le comportement de cette personne. Mais quand nous voyons des poils blancs pousser dans la tache blanche - quand nous voyons des choses mortes se nourrir de ce lieu mort -, nous sommes en présence d'un cas avéré de tsaraat.

D'un autre côté, la présence de poils blancs n'indique pas à elle seule un cas de tsaraat. Ces poils peuvent représenter les difficultés ordinaires que nous traînons derrière nous tout au long de la vie, qui ont malgré tout la qualité de nous mettre à l'épreuve et suscitent le réveil de nos capacités et de nos énergies latentes.

C'est seulement lorsque les poils blancs sont causés par les taches blanches que quelque chose de grave se passe. Une telle condition indique que la personne s'est tellement évadée qu'elle en a abandonné ses engagements de vie et de productivité, réduisant son être à une coquille vide et sans vie qui est le terreau le plus favorable à l'émergence des pires facettes de la nature humaine.

C'est pourquoi la Torah statue que le poil blanc est un symptôme de tsaraat seulement lorsque la tache blanche le précède, indiquant que cette pousse morte est la conséquence de la perte de vitalité d'une région de la vie de cette personne.


Que D. fasse que notre engagement quotidien afin de réaliser la volonté de D. ici-bas nous donne le mérite de recevoir dès maintenant notre juste Machia'h.
Nous nous permettrons de vous présenter dès la prochaine « lettre de thora » la suite de ce développement sous l'intitulé : Le sens de la « lèpre divine » dans le service de D. (II)

Issu d'un Discours du Rabbi de Loubavitch- Chabbat Tazria 5725 (3 avril 1965) et Chabbat Metsora 5730 (18 avril 1970)

Extrait de http://www.fr.chabad.org/

Que D-ieu protège et guérisse miraculeusement tous nos soldats comme chacun des enfants d'Israël, partout dans le monde, Qu'il venge leur sang, et qu'Il ne nous prodigue à partir de maintenant que des douceurs palpables à l'oeil nu


En chaque génération vit un homme qui attend avec impatience de pouvoir libérer son peuple de l’exil.

lundi 8 avril 2013

Le Machia'h souffre à cause de nous

28 nissan 5773

En ce jour du 28 Nissan, date à laquelle le Rabbi déclara en 5751 (1991): « c'est à vous de faire maintenant tout ce qui est en votre pouvoir, afin que Machia'h vienne immédiatement », penchons-nous sur un des noms du Machia'h et sa signification.

Nos Sages demandent : « Quel est le nom du Machia'h ? » et répondent : « le lépreux de la Maison de Rabbi. ». Cela est difficile à comprendre. En effet, Machia'h va initier le processus de la Rédemption et est associé au summum de la vie et de la vitalité. Comment son nom peut-il être lié à la lèpre (Tsaarat) qui est identifiée à la mort et à l'exil ?

Cette difficulté peut être résolue en s'appuyant sur ce qu'énonce le Likoutei Torah. Il explique qui sera la personne atteinte de la lèpre :

Un homme d'une grande stature, d'une totale perfection. Bien que la conduite d'une telle personne soit désirable et qu'il ait tout corrigé, il reste possible que sur la peau qui couvre sa chair demeurent encore des niveaux inférieurs sur lesquels le mal n'a pas été raffiné. Il en résultera des marques physiques sur sa chair, d'une manière qui transcende l'ordre naturel...

Puisque la souillure de la surface de ses vêtements apparaît ne pas avoir été raffinée, [des taches] apparaissent sur sa peau... Bien plus, ces taches ne pourront refléter des niveaux très élevés en étant assimilées à l'impureté, seulement lorsqu'elles auront été désignées comme telles par un Cohen. Ce passage implique qu'il existe des influences spirituelles sublimes qui, à cause du manque de réceptacles appropriés (mis en évidence par « la souillure en surface »), peuvent produire des effets négatifs. Car lorsqu'une énergie puissante est libérée sans être contrôlée, elle peut causer des blessures. C'est la raison de la Tsaarat dont Machia'h est affecté.

Le peuple juif dans son ensemble est comparé à un corps humain. Ceci est vrai de chaque génération, de même qu'à la nation tout entière à travers l'histoire. Tous les Juifs, ceux du passé, du présent et du futur font partie d'un tout organique. Puisque le bien est éternel, alors que le mal n'est qu'éphémère, le niveau spirituel de notre peuple a constamment avancé. Un vaste réservoir de bien s'est rempli au fil des siècles. Le peuple juif, tel qu'il se tient dans yemot àMechi'ha, les temps messianiques, a atteint le niveau de perfection mentionné dans le Likoutei Torah.

Néanmoins, il reste encore des traces de mal « sur la périphérie », car le monde est encore marqué par l'injustice et la violence. Aussi la lumière de la Rédemption ne peut-elle encore être manifeste ; cela se reflète dans les taches de lèpre qui apparaissent sur Machia'h lui-même. Car, comme le dit le Prophète « Il a souffert nos maladies et enduré nos souffrances... atteint de lèpre, frappé par D.ieu et affligé. » Machia'h endure donc la souffrance, non à cause de lui-même, mais pour le peuple juif tout entier.


Que D. fasse qu'en ce 28 Nissan, tous les efforts que nous avons développé afin de faire la volonté du Rabbi, à savoir « se préparer (pleinement) à recevoir le Machia'h », nous donnent le mérite de le recevoir dès à présent.

Issu d'un Discours du Rabbi de Loubavitch- Pninei Haguéoula- Chap. Machia'h Tsidkénou


En chaque génération vit un homme qui attend avec impatience de pouvoir libérer son peuple de l’exil.

dimanche 7 avril 2013

Un service de D-ieu progressif

Donnons la Tsédaka avant d’étudier notre « lettre de Torah » ! 

Dimanche 27 Nissan 5773

Après nous avoir enseigné dans les sidrots précédentes les lois propres aux animaux, la Thora nous délivre dès la paracha Tazria, les enseignements qui concernent l'être humain.

Que justifie un tel ordre ?

Rachi rapporte au nom de Rabbi Simlaï la réponse suivante. De même que la création des animaux précéda celle de l'homme, ainsi ses lois nous sont délivrées après celles du règne animal. Pour autant, les commentateurs s'interrogent sur le bien-fondé de cette démonstration. L'homme a certes été créé après l'animal, mais cela ne justifie en rien que les lois le concernant soient exposées après celles s'appliquant aux bêtes !?

L'homme doit s'élever dans son service de D-ieu progressivement. Bien qu'il soit doté de capacités intellectuelles et sentimentales très supérieures à celles de l'animal, l'être humain présente une faiblesse. Il est capable de désirer ce qui va à l'encontre de la volonté de D-ieu . Aucune bête ne présente une telle déficience. Toute sa vie durant, elle ne fera et ne désirera que ce qui est la volonté de l'Eternel. En cela, l'homme est plus grossier que l'animal. Dès lors il nous apparaît doté d'un corps qui sera plus difficile à élever vers D-ieu .

C'est pourquoi, la Thora nous enseigne tout d'abord les lois propres aux bêtes avant de nous délivrer celles qui nous concernent. Elle nous invite à commencer par élever le règne animal vers D-ieu, lui qui présente de plus grandes prédispositions à réaliser la volonté de l'Eternel. Seulement alors, nous nous attèlerons à raffiner le règne humain, qui présente bien des réticences face à une telle démarche !


Que D. fasse que de même que notre peuple s'est pleinement investi au fil des générations afin de réaliser la volonté de D-ieu ici-bas, qu'ainsi dès aujourd'hui se réalise la promesse de l'Eternel de résider pleinement parmi nous, en recevant dès maintenant notre juste Machia'h.

Issu d'un Discours du Rabbi de Loubavitch- Likoutei Sih'ots Vol VII - Paracha Metsora.

Que D-ieu protège et guérisse miraculeusement tous nos soldats comme chacun des enfants d'Israël, partout dans le monde, Qu'il venge leur sang, et qu'Il ne nous prodigue à partir de maintenant que des douceurs palpables à l'oeil nu


En chaque génération vit un homme qui attend avec impatience de pouvoir libérer son peuple de l’exil.

jeudi 4 avril 2013

Consumés

Donnons la Tsédaka avant d’étudier notre « lettre de Torah » !

25 Nissan 5773 

L’un des événements majeurs de la paracha de Chemini est la mort des deux fils aînés d’Aaron, Nadav et Avihou qui « offrirent un feu étranger devant D.ieu qu’Il n’avait pas ordonné ». Le résultat fut qu’« un feu sortit de D.ieu et les consuma et ils moururent devant D.ieu. »

De nombreux éléments du récit de la Torah, ainsi que dans les commentaires de nos Sages, indiquent que l’acte de Nadav et Avihou ne constituait pas un « péché » en soi. La Torah rapporte les paroles que Moïse adressa à Aaron, immédiatement après la tragédie : « Voici ce que D.ieu a dit : “Je serai sanctifié par ceux qui Me sont proches.” » Rachi, citant le Talmud et le Midrach, explique ainsi ces paroles :

Moïse dit à Aaron : « Quand D.ieu a dit : “Je serai sanctifié par ceux qui Me sont proches”, je pensais que cela se référait à toi et à moi, maintenant je vois qu’ils sont plus grands que nous deux. »

Rabbi ‘Haïm ben Attar écrit dans son commentaire « Ohr Ha’haïm » à propos de ce verset:

[Leur mort fut] une mort par un « baiser » divin comme celle que connaît le juste parfait. La différence est seulement que les justes meurent quand le « baiser » divin les approche, alors qu’eux moururent en l’approchant... Bien qu’ils aient senti leur fin arriver, cela ne les retint pas de s’approcher [de D.ieu] dans l’attachement, le plaisir, la délectation, la fraternité, l’amour, le baiser et la douceur, au point que leurs âmes les quittèrent.

Les maîtres ‘hassidiques expliquent que la vie – la présence d’une âme spirituelle dans un corps physique – implique un fragile équilibre entre deux puissantes forces de l’âme: ratso (l’aspiration, la fuite) et chov (le retour, s’installer). Ratso est l’aspiration de l’âme à la transcendance, son désir de se dégager de l’étroitesse de la vie matérielle et de parvenir à l’union totale avec son Créateur et Source, dans laquelle il se fondra en Lui. Cependant, en même temps, chaque âme humaine possède également le chov, un désir d’accomplissement, un engagement à vivre une vie matérielle et à marquer le monde physique de son empreinte.

C’est pourquoi l’Écriture appelle l’âme de l’homme «une lampe de D.ieu». La flamme d’une lampe s’élance vers le haut, comme pour se libérer de la mèche et se perdre dans les océans d’énergie qui parcourent les cieux. Mais, alors même qu’elle s’étire vers le haut, la flamme se retient également, resserrant son attache à la mèche et s’abreuvant avec avidité de l’huile de la lampe qui entretient son existence en tant que flamme individuelle. Et c’est cette tension induite par deux énergies contraires, ce vacillement entre l’existence et la dissolution, qui produit sa lumière.

Il en va de même pour l’âme de l’homme. L’aspiration à échapper à la vie physique est refrénée par la volonté d’être et d’accomplir qui, à son tour, est contenue par le désir de spiritualité et de transcendance. Quand les engagements de l’homme dans le monde menacent de le submerger et d’en faire leur prisonnier, le ratso de l’âme résiste en réveillant son désir d’entrer en contact avec sa source en D.ieu ; et quand la spiritualité de la personne menace de l’emporter vers les sphères du sublime, le chov de l’âme intervient, éveillant un désir pour la vie matérielle et les accomplissements concrets. Ensemble, le conflit et la collision de ces deux tendances produisent une flamme qui illumine son environnement d’une lumière divine : une vie qui échappe à l’appel de la terre, alors même qu’elle interagit avec elle et la développe en adéquation avec la vision spirituelle de l’âme.

Ainsi, le « feu divin » qui consuma les âmes de Nadav et Avihou est-il ce même feu qui est présent au cœur de chaque âme : le désir ardent de l’âme de se libérer des oripeaux matériels qui l’éloignent de sa Source. Nadav et Avihou « s’approchèrent de D.ieu » et cédèrent à la tentation d’alimenter le ratso de leurs âmes au point que celui-ci submergea leur chov et qu’ils se dégagèrent alors du « cycle » de la vie. Ainsi leurs âmes brisèrent-elles littéralement leur lien avec leur corps et furent totalement consumées dans une union extatique avec D.ieu.

C’était là cependant un « feu étranger », un feu que « D.ieu n’avait pas ordonné ». L’homme n’a en effet pas été créé pour consumer son être physique dans un feu d’extase spirituelle. Bien qu’Il ait doté notre âme d’un désir pour la transcendance de soi, D.ieu désire que nous ancrions notre ferveur dans la réalité. Il veut que nous «installions» cette aspiration dans notre être physique, que nous l’absorbions et en faisions une partie de notre expérience quotidienne.

Après la mort de Nadav et Avihou, D.ieu commanda spécifiquement que leur exemple ne soit pas reproduit :

Et D.ieu parla à Moïse après la mort des deux fils d’Aaron qui s’étaient approchés de D.ieu et étaient morts : « ... Parle à Aaron ton frère pour qu’il ne vienne pas à toute heure dans le Saint... de sorte qu’il ne meure pas... »

Le Rabbi de Loubavitch ajoute :

Le but de ce commandement divin n’était pas de limiter le degré de transcendance de soi et de proximité de D.ieu accessible à l’homme. Au contraire, ce commandement nous a donné la force de contenir, en tant qu’êtres humains vivants, ce même feu qui consuma les âmes de Nadav et Avihou. C’est pourquoi le « feu étranger » des deux fils d’Aaron était également « étranger » dans un sens positif : un acte sans précédent qui introduisit une nouvelle approche dans le service de D.ieu par l’homme.

Ceci, dit le Rabbi, est le sens d’une remarque que l’on attribue au fondateur du mouvement ‘hassidique, Rabbi Israël Baal Chem Tov : « C’est seulement par un effet considérable de la grâce divine que l’on reste en vie après la prière. »

La prière est la tentative de transcender les enchevêtrements de la vie matérielle et de se rapprocher de son essence et de sa source en D.ieu. Quand une personne parvient réellement à cette proximité – quand elle prie réellement –, elle peut connaître un attachement à D.ieu de l’ampleur de celui qui « libéra » les âmes de Nadav et Avihou. Mais D.ieu nous a donné la capacité (par le fait même qu’Il nous l’a ordonné) d’intégrer de si sublimes expériences dans notre existence humaine au quotidien.

Ainsi, le mouvement de va-et-vient perpétuel de la vie est plus qu’un cycle qui passe de l’existence au néant et du néant à l’existence. Il s’agit plutôt d’une spirale ascendante: l’homme échappe à sa finitude d’être humain, mais est poussé à y revenir pour faire de ses acquis spirituels transcendants une part intégrante de son existence personnelle ; à son retour sur terre, sa nature « fugueuse » s’affirme de nouveau, l’obligeant à dépasser aussi les dimensions nouvellement élargies de son existence ; puis, alors qu’il transcende son nouveau moi, son chov le ramène de nouveau à la réalité.

Oscillant d’avant en arrière, s’élançant vers le haut et revenant à soi, la flamme de l’homme danse à mesure que ses deux volontés les plus intrinsèques conspirent pour l’entraîner à combler des fossés toujours plus larges entre la transcendance et l’immanence, entre l’idéal et le réel.


Que D… fasse que ces deux tendances qui vivent en nous nous donnent le mérite d’appeler du fond du cœur la réception de notre juste Machia’h immédiatement.

Issu d’un Discours du Rabbi de Loubavitch- Chemini - (MeaningfulLife.com)

Que D-ieu protège et guérisse miraculeusement tous nos soldats comme chacun des enfants d'Israël, partout dans le monde, Qu'il venge leur sang, et qu'Il ne nous prodigue à partir de maintenant que des douceurs palpables à l'oeil nu


En chaque génération vit un homme qui attend avec impatience de pouvoir libérer son peuple de l’exil.