Machia'h arrive, le saviez-vous?
En chaque génération vit un homme qui attend avec impatience de pouvoir libérer son peuple de l’exil

jeudi 19 février 2015



Que faire pour que le Machia’h vienne?

Pirkei Avot 2:1

Adapté d'un discours du Rabbi de Loubavitch
Rabbi disait : « Quel est le droit chemin que l’homme doit choisir ? Toute action qui est tiféret – gloire – pour celui qui en est l’auteur et qui est pour lui tiféret – gloire – de la part des hommes. » (Pirkei Avot 2:1)
« L’homme » dont il est ici question et qui doit opérer ce choix est l’homme qui a achevé de parfaire sa personnalité et dont seuls les aspects les plus superficiels n’ont pas encore été totalement raffinés, et ce, non du fait d’un quelconque manque ou manquement de sa part, mais du fait de l’exil qui perdure.
Rabbi – Rabbi Judah le Prince, auteur de cette Michna – était à un tel niveau et le Talmud atteste qu’il aurait été digne, en sa génération, d’être le Machia’h.
Le Rabbi de Loubavitch enseigne qu’au terme des si nombreuses générations de l’histoire juive dont le travail de raffinement du monde s’est accumulé au fil du temps, le peuple juif dans sa dimension globale a atteint ce niveau et est désormais prêt pour la venue du Machia’h : la tâche impartie au peuple juif dans son exil a été achevée, le monde a été raffiné et transformé dans ses structures spirituelles profondes et il ne reste à régler que des problèmes superficiels. Le « travail en exil » est terminé, et il ne reste plus qu’à terminer l’exil lui-même.
Dès lors, la question qui se pose concrètement est : « Quel est le droit chemin – parmi ceux que propose la Torah – que l’homme – le peuple juif – doit choisir » pour déclencher la venue du Machia’h et la rédemption pour toute l’humanité ?
Ce à quoi la Michna répond : « Toute action qui est tiféret – gloire – pour celui qui en est l’auteur et qui est pour lui tiféret – gloire – de la part des hommes. »
L’attribut de « tiféret », qui signifie « gloire », « splendeur » ou « harmonie », symbolise dans la tradition mystique l’étude de la Torah. Ainsi, l’étude dans la Torah des thèmes du Machia’h et de la délivrance messianique est le chemin le plus droit pour amener à la révélation et à la venue du Machia’h, et à la délivrance messianique de manière concrète.
Adapté du discours du Rabbi de Loubavitch
du Chabbat Tazria-Metsora, 6 Iyar 5751-1991
Que D-ieu protège et guérisse miraculeusement tous nos soldats comme chacun des enfants d'Israël, partout dans le monde, Qu'il venge leur sang, et qu'Il ne nous prodigue à partir de maintenant que des douceurs palpables à l’œil nu.


En chaque génération vit un homme qui attend avec impatience de pouvoir libérer son peuple de l’exil.


Le contenu de cette page est produit par Chabad.org et les droits en sont réservés par l'auteur, et/ou Chabad.org. Si vous appréciez cet article, nous vous encourageons à le distribuer à vos connaissances, à condition de ne pas le modifier et d’inclure cette mention, de mentionner l’auteur et d’inclure un lien vers www.Fr.Chabad.org. Si vous souhaitez reproduire cet article dans un périodique, un livre ou un site internet, veuillez écrire à permissions@chabad.org.

Le monde comme demeure

Dites «Bonjour» et changez le monde

Adapté des enseignements du Rabbi de Loubavitch par Yanki Tauber

Pourquoi sommes-nous là ?
Cette question – la source de toutes les questions –  a été successivement traitée par les diverses écoles de pensées de la Torah, chacune selon sa propre optique.
Le Talmud déclare, simplement et succinctement, « J’ai été créé pour servir mon Créateur. » Les œuvres moralistes du Moussar décrivent le but de la vie comme étant de raffiner ses traits de caractère. Le Zohar dit que D.ieu nous a créés « afin que Ses créatures Le connaissent. » La maître kabbaliste Rabbi Isaac Louria donna la raison suivante pour la création : D.ieu est l’essence du bien, et la nature du bien et de prodiguer le bien. Mais le bien ne peut être prodigué si personne n’est là pour le recevoir. D.ieu a ainsi créé notre monde pour qu’il y ait quelqu’un qui reçoive Sa bonté.
L’enseignement ‘hassidique explique que toutes ces raisons, ainsi que celles que l’on trouve dans d’autres ouvrages kabbalistiques et philosophiques, sont toutes des facettes différentes d’un même désir divin de la création, tel qu’il se décline dans les différents « mondes » ou domaines de la création. Le ‘Hassidisme offre également sa propre formulation de ce désir divin : que nous « fassions une demeure pour D.ieu dans le monde matériel. »

Une demeure pour D.ieu

Que signifie faire de notre monde une demeure pour D.ieu ?
Une des principes essentiels de notre foi est que « le monde entier est rempli de Sa présence » et qu’« il n’est pas un endroit vide de Lui ». Il ne s’agit donc pas de faire venir D.ieu dans le monde matériel : Il s’y trouve déjà. Mais D.ieu peut se trouver dans le monde sans y être « chez Lui ».
Être « chez soi » signifie être dans un lieu qui réceptif votre présence, un lieu dédié à satisfaire vos désirs et pourvoir à vos besoins. C’est être quelque part où vous pouvez être le « vrai vous », contrairement à l’attitude « publique » que vous empruntez en d’autres circonstances.
Le monde matériel, dans son état naturel, n’est pas un environnement hospitalier pour D.ieu. S’il y a un point commun entre toutes les choses matérielles, c’est bien leur égocentrisme intrinsèque, l’établissement de l’ego en tant que fondement et but de leur existence. Avec chaque iota de sa masse, la pierre proclame : « je suis. » Chez l’arbre comme chez l’animal, la préservation et la reproduction de soi est au centre de chaque instinct et est l’objet de chaque développement, de chaque action. Et qui plus que l’être humain a fait de l’ambition un art, et du carriérisme un idéal universel ?
Le seul problème de tout cet égoïsme, c’est qu’il masque la vérité sous-jacente à l’existence : la vérité selon laquelle la création n’est pas une fin en elle-même, mais le produit et le vecteur de son Créateur. Et cet égocentrisme n’est pas un aspect marginal ou secondaire de notre monde, mais sa caractéristique la plus fondamentale. Dès lors, pour faire de notre monde une « demeure » pour D.ieu, c’est sa nature même que nous devons transformer. Nous devons reconstruire les fondements mêmes de son identité et donner à cette entité égocentrique une existence vouée à un dessein qui la dépasse.
Chaque fois que nous saisissons un objet matériel ou que nous utilisons une aptitude et que nous les engageons dans le service de D.ieu, nous opérons une telle transformation. Quand nous prenons un morceau de cuir et en faisons une paire de Téfilines, quand nous prenons une pièce de monnaie et la donnons à la charité, quand nous employons notre esprit à l’étude d’un chapitre de Torah, nous opérons une telle transformation. Le morceau de cuir qui disait à l’origine « J’existe », dit maintenant « J’existe pour servir mon Créateur ». Une pièce dans une poche dit « J’aime l’argent » ; dans une boite de charité, elle dit « Le but de la vie n’est pas de recevoir, mais de donner. » Le cerveau humain dit « Enrichis-toi » ; le cerveau qui étudie la Torah dit « Connais ton Créateur. »

La frontière du moi

Notre effort de faire de notre monde une résidence pour D.ieu se décline en deux étapes. La première est de faire des ressources matérielles « un réceptacle pour la Divinité » : façonner le cuir en Téfilines, donner l’argent à la charité, programmer du temps pour l’étude de la Torah. La seconde consiste à employer effectivement ces « réceptacles » à la réalisation de la volonté divine : attacher les Téfilines sur le bras et sur la tête, utiliser l’argent donné à nourrir les affamés, étudier la Torah, etc.
À première vue, il semble que la deuxième étape soit la plus importante, alors que la première ne fait que permettre la seconde. Mais, lorsque la Torah évoque la première demeure pour D.ieu construite dans notre monde, elle insiste beaucoup plus sur la construction de la « demeure » que sur son utilisation effective comme résidence divine.
Une partie importante du livre de l’Exode est dédiée à la construction du Sanctuaire érigé par les enfants d’Israël dans le désert. Sur ce sujet, la Torah, généralement économe de ses mots au point que de nombreuses lois sont parfois contenues dans un seul mot, voire une seule lettre, est inhabituellement prolixe. Les quinze matériaux employés à la construction du Sanctuaire sont énumérés à trois reprises ; ses éléments et ses ustensiles, huit fois ; et chaque détail de l’édification du Sanctuaire, depuis les dimensions de chaque panneau de bois, de chaque pilier, jusqu’à la couleur de chaque tapisserie, est explicité non pas une, mais deux fois, d’abord dans le récit du commandement de D.ieu à Moïse, puis de nouveau dans le récit de la construction du Sanctuaire.
En tout, ce sont treize chapitres qui décrivent comment certains matériaux appartenant au monde physique furent façonnés en un édifice consacré au service de D.ieu, ainsi que la formation des Kohanim (prêtres) qui devaient y officier. (Par contraste, la Torah ne consacre qu’un unique chapitre au récit de la création de l’univers, trois chapitres à la description de sa révélation au mont Sinaï et onze chapitres à l’histoire de l’Exode.)
Le Sanctuaire est le modèle et le prototype de toutes les demeures ultérieures de D.ieu, construites sur le sol terrestre. Ainsi, la considérable importance attribuée à l’étape de sa « construction » (contrairement à l’étape de la « mise en œuvre ») implique que, dans notre vie également, transformer nos ressources personnelles en éléments ayant le potentiel de servir D.ieu est quelque chose de fondamental. Faire de nous-mêmes des « réceptacles  » pour la Divinité est, en un certain sens, plus important que d’apporter effectivement la Divinité dans notre vie.
Car là le véritable enjeu de la transformation : le passage d’un être centré sur lui-même à un être dévoué à quelque chose de plus grand que lui. Si D.ieu avait seulement désiré un environnement hospitalier, Il n’avait pas besoin d’un monde matériel ; un monde spirituel aurait pu tout aussi bien Le servir. Ce que D.ieu désirait était la transformation elle-même : le défi et l’accomplissement de la transcendance du moi et de la redéfinition de la matérialité. Cette transformation et cette redéfinition s’effectuent lors de la première étape, lorsque l’objet matériel est fait instrument du divin. La seconde étape consiste seulement à réaliser un potentiel déjà établi, en donnant à l’objet ce qui est désormais son usage naturel.

Faire des réceptacles

Vous rencontrez une personne qui n’a pas encore invité D.ieu dans sa vie. Une personne dont les entreprises et accomplissements – quelque prospères et louables qu’ils soient – n’ont pas encore transcendé son moi et ses desseins égocentriques.
Vous voulez élargir son horizon, lui montrer le chemin d’une vie qui dépasse les restrictions du moi. Vous souhaitez mettre les Téfilines avec lui, partager la sagesse divine de la Torah avec elle.
Mais cette personne n’est pas prête. Vous savez que le concept du service de D.ieu lui est encore étranger dans une vie habituée et conditionnée à tout considérer à travers le spectre de l’ego. Vous savez qu’avant de pouvoir lui faire découvrir le monde de la Torah et des Mitsvot, vous devez d’abord la rendre réceptive au divin, à une vie d’intimité avec le divin.
Ainsi, quand vous la rencontrez dans la rue, vous souriez simplement et dîtes « Bonjour! » Vous l’invitez chez vous à prendre un café ou à un repas de Chabbat. Vous parlez de tout et de rien. Vous ne suggérez aucun changement dans son mode de vie. Vous voulez simplement que cette personne soit ouverte à vous et à ce que vous représentez.
Apparemment, vous n’avez rien « fait ». Mais profondément, une transformation essentielle et radicale a eu lieu. La personne est devenue un « réceptacle » pour la Divinité.
Bien sûr, le but d’un récipient est d’être rempli avec un contenu ; le but d’une maison est d’être habitée. Le Sanctuaire fut érigé pour abriter la Présence de D.ieu. Mais c’est la fabrication des réceptacles de la Divinité qui présente le plus grand défi de la vie et son accomplissement le plus révolutionnaire.1

NOTES
1.Basé sur Likoutei Si'hot, vol. 25, pp. 424-435.
Que D-ieu protège et guérisse miraculeusement tous nos soldats comme chacun des enfants d'Israël, partout dans le monde, Qu'il venge leur sang, et qu'Il ne nous prodigue à partir de maintenant que des douceurs palpables à l’œil nu.


En chaque génération vit un homme qui attend avec impatience de pouvoir libérer son peuple de l’exil.


Le contenu de cette page est produit par Chabad.org et les droits en sont réservés par l'auteur, et/ou Chabad.org. Si vous appréciez cet article, nous vous encourageons à le distribuer à vos connaissances, à condition de ne pas le modifier et d’inclure cette mention, de mentionner l’auteur et d’inclure un lien vers www.Fr.Chabad.org. Si vous souhaitez reproduire cet article dans un périodique, un livre ou un site internet, veuillez écrire à permissions@chabad.org.


 L'apparition du monothéisme 

Il défit toute logique de croire que la croyance d'une élite égyptienne se serait répandue en peu de temps dans l'ensemble du peuple juif.

(Nous vous conseillons de lire l'introduction à cette série d'articles qui décrit la pensée du Rav Elie Benamozegh.)
L'idée maîtresse du monothéisme – religion qui n'admet l'existence que d'un D-ieu Unique – apparaît avec le judaïsme. Auparavant, toutes les religions anciennes s'adressaient à un peuple en particulier et ne se préoccupaient nullement de la notion d'universalisme. Ces religions concernaient un empire, un royaume, un peuple ou une ethnie. En aucun cas, le concept du “bien de l'humanité” apparaît dans leurs écrits.
 
Pour ces religions, il n'y avait pas de contradiction à croire en une certaine forme d'un dieu, tout en sachant que la nation voisine croyait en une divinité différente. À la façon de deux personnes dont chacune possède son artiste préféré et qui accepte que son voisin pense autrement, les religions de l'antiquité vivaient dans un relativisme d'avant la lettre.
 
La situation change diamétralement avec l'apparition de la Loi de Moché (Moïse). Une lecture – même superficielle – de la Bible ne laisse planer aucun doute : D-ieu est Un et Unique. Les exhortations à se séparer de toute forme d'idolâtrie abondent et les exemples de croyances polythéistes sont dénoncées les unes après les autres.
 
La révolution est double : si l'idée de multiples dieux s'efface, c'est également une vision englobante qui apparaît. De fait, la lecture de la Bible doit s'effectuer en deux niveaux : le premier concerne ce qui est demandé aux juifs et qui ne s'adresse donc qu'à ces derniers, ainsi qu'à ceux qui voudraient les rejoindre.
 
Cependant, la Bible s'adresse également à l'humanité toute entière. Ici se révèle également la nouveauté. Avec la Bible, c'est l'idée d'universalisme qui descend sur terre. Un universalisme bien différent de ce que le christianisme et l'islam prôneront des siècles plus tard. Point de conversion forcée, de croyance imposée. D-ieu – dans Sa compassion infinie – sait parfaitement qu'il ne sait à rien de vouloir imposer. Il est donné au genre humain le temps pour apprécier à sa juste valeur le monde nouveau qu'on lui propose.
 
C'est ce temps qui fera défaut aux religions qui suivront et qui chercheront à bousculer les convictions des peuples, à forcer les cœurs à croire. Comme si cela était possible, souhaitable.           
 
Nous avons déjà noté dans notre introduction le service qu'à rendu le christianisme à l'humanité : celui de répandre dans le monde le concept du monothéisme. De nos jours, environ quatre milliards d'individus savent qu'il n'y a qu'un D-ieu et qu'Il est le Créateur du monde. Quelle avancée ! Si nous admettons que le monde a été créé dans le but de révéler la gloire de D-ieu, savoir que la majorité de la population mondiale croit en un seul D-ieu est à apprécier à sa juste valeur.
 
Certes, tous ne croient pas de la même façon, mais peu importe : chacun de ces individus établit sa propre relation avec le Maître du monde, essaie de vivre tant bien que mal selon les Principes divins plutôt que les siens. Ainsi, la première étape a été franchie : celle où nous réalisons que nous ne sommes pas nos propres patrons et que notre objectif dans le monde n'est pas de vivre selon nos désirs avides et futiles, mais selon des principes plus élevés, plus nobles.
 
Le monothéisme est l'héritage spirituel légué par le judaïsme au monde entier. Ici, il nous semble approprié de marquer une pause afin de nous poser la question suivante : se pourrait-il que le monothéisme dont nous parlons fut celui hérité par les juifs de la part des égyptiens, lors du séjour des hébreux dans le pays des pyramides ?
 
La question peut surprendre, mais à entendre certains, cela aurait été le cas. Pour répondre à cette question, nous devons d'abord analyser le monothéisme égyptien. Force est de constater qu'à l'exception de la courte période du règne du pharaon d'Akhenaton (14ième siècle avant ère commune), les Égyptiens ont toujours cru en une multitude de dieux. Il est d'ailleurs intéressant de relever que la période à laquelle Akhenaton a régné correspond à celle où les juifs séjournaient en Égypte.
 
Ainsi, le monothéisme égyptien avant l'époque du pharaon Akhenaton n'existait pas réellement. De plus, la fin du règne de ce pharaon a signifié également la fin de ce monothéisme égyptien de courte durée. De la sorte, il semble difficile d'admettre que les juifs ont été influencés d'une façon aussi importante par un concept religieux qui n'a pas duré dans le pays même où il serait apparu.
 
Ne semble-t-il pas plus logique de dire que c'est précisément sous l'influence des hébreux que les égyptiens ont goûté au monothéisme ? Implanté récemment dans leur culture, ce monothéisme n'aurait pas survécu au départ des juifs, voyant les égyptiens revenir à une croyance en des dieux multiples.
 
Il faut également savoir que le monothéisme égyptien en était un d'élite plutôt que de masse. Ceci est exactement l'opposé de ce qu'on trouve chez les juifs. Même si l'on admet que le séjour des hébreux en Égypte n'a pas toujours été marqué par une terrible oppression, il défit toute logique de croire que la croyance d'une élite égyptienne se serait répandue en peu de temps dans l'ensemble du peuple juif.
 
Certes, les juifs ont pu emprunter certaines valeurs de la culture égyptienne. N'est-ce pas là le lot de toutes minorités ? Cette culture a même pu sembler attirante à certains juifs. N'oublions pas que lors de la sortie des juifs d'Égypte, ce sont 4/5 du peuple juif qui refusa de quitter le pays où ils vivaient depuis plusieurs générations ! Lorsque la porte de la prison s'ouvre, rares sont les prisonniers qui se retiennent pour s'en échapper.
 
S'il est possible de penser que les juifs n'ont pas toujours vécu les pires souffrances entre les mains des égyptiens – même s'il y eut des périodes de douleurs intenses – il est d'autant probable qu'ils aient été influencés par les mœurs de ces derniers. Cependant, au-delà de certains apports marginaux, il nous semble improbable que les juifs aient reçu en héritage égyptien le monothéisme.
 
Plutôt, il faut convenir que ce dernier correspond à la tradition patriarcale inaugurée par Avraham. De fait, certains historiens de l'Égypte ont suggéré que le “premier ministre” choisi par le pharaonAkhenaton était ni plus ni moins Yossef, le fils d'Yits'haq, fils d'Avraham. Il importe peu que cette hypothèse soit exacte ; ce qui nous semble plus important de retenir est qu'elle correspond à ce qui est certainement arrivé : les hébreux eurent une influence non négligeable en Égypte et cela leur permit de donner en héritage le monothéisme au peuple égyptien.
 
À suivre...   

Que D-ieu protège et guérisse miraculeusement tous nos soldats comme chacun des enfants d'Israël, partout dans le monde, Qu'il venge leur sang, et qu'Il ne nous prodigue à partir de maintenant que des douceurs palpables à l’œil nu.

En chaque génération vit un homme qui attend avec impatience de pouvoir libérer son peuple de l’exil.

                                                        Breslev Israël 2004 – 2014 © Tous droits réservés

Vidéo du Rabbi de Loubavitch : l'allumage de bougies de Shabbat


Perdu et retrouvé

Une histoire de Rabbi Samuel HaNaguid


Rabbi Samuel HaNaguid était issu de parents fort pauvres. Son père Joseph tenait un petit commerce d'épices. Mais les marchands d'épices étaient fort nombreux dans la ville ; la concurrence qui en résultait faisait qu'aucun d'eux n'arrivait à gagner sa vie.
Non loin de la maison de Joseph demeurait un scribe nommé Eliassaph. Frappé par la précocité des dons du jeune garçon, il pensa à l'initier aux choses saintes qui constituaient son travail. Le consentement du père obtenu, Eliassaph commença à enseigner à Samuel l'écriture et les langues hébraïque et arabe.
L'élève zélé fit de rapides progrès dans ces deux langues, et montra, de plus, qu'il était un scribe de talent. Dans cette dernière activité, il ne tarda pas à se faire un nom. Bientôt les clients affluèrent de tous les coins du pays ; qui avec ses poèmes et ses écrits, qui avec des documents ou des pétitions, bref tous ceux à qui les services d'un copiste expert et soigneux étaient nécessaires. Sa réputation alla grandissant à tel point qu'un jour la croyance s'établit que le succès était assuré à quiconque avait recours à sa plume : on le rechercha d’autant plus.
À mesure qu'il devenait un homme, Samuel croissait en sagesse. Ses connaissances s'étendaient considérablement dans les langues qu'il avait apprises, en Halakhah et en Hagadah, ainsi qu'en poésie et en sciences laïques. Il consacrait la moitié de sa journée à son travail et l'autre moitié à l'étude de la Torah.
Un jour, Habous ben Machan, roi de Grenade, entendit parler du brillant jeune homme. Il décida de mettre à profit ses talents multiples et il commença par le nommer scribe et conseiller royal. Puis il fut si heureux de sa « découverte », qu'il en fit bientôt son premier ministre et le général en chef de ses armées.
Rabbi Samuel était en effet un homme remarquable. Tous les honneurs dont on l'avait comblé ne purent lui faire oublier, si peu que ce fût, qu'il était avant toute chose un Juif, qu'il devait rester fidèle à la Torah et servir son D.ieu et son peuple.
En dépit de sa situation prospère, il n'en continua pas moins à consacrer ses loisirs à l'art de la calligraphie qu'il aimait, se souvenant que c’était à elle qu’il devait le haut rang auquel il s'était élevé. Nombreux sont les poèmes qu'il écrivit pour chanter les louanges de la plume. Son encrier portait gravés ces mots :
« La sagesse de l'homme se reflète dans son écriture et son intelligence dans l'usage de sa plume ; ainsi, l'homme peut accéder jusqu'au sceptre royal, par sa plume et l'art de s'en servir. »
II
Rabbi Samuel possédait un petit « Séfer Torah » qu'il avait calligraphié pour lui-même sur un beau rouleau de parchemin. À chaque bataille, il l'emportait avec lui.
Il inculqua même à ses enfants l'amour de cet art. Ainsi, dès l'âge de huit ans, son fils Yéhosaph copia le poème de son père, « Petit Tehilime ». Son second livre, « Petit Michlei », fut reproduit par son fils Eliassaph, alors âgé de six ans et demi. Quant à son troisième, « Petit Kohéleth », il le réservait à son fils Juda. Mais ce dernier était de santé délicate. Son père soucieux de ménager ses jeunes forces ne l'initia pas tout de suite à ce saint travail. Il attendait des jours meilleurs quand, soudain, le pauvre garçon mourut.
Rabbi Samuel fut accablé de douleur. Il chérissait son enfant. Aussi, après avoir copié lui-même sa propre œuvre, il la dédia à la mémoire du jeune disparu.
Les ennemis que, de par ses fonctions, Rabbi Samuel eut à affronter au champ de bataille furent nombreux. Il les combattit avec succès. Au cours d'un de ces combats, il égara son manuscrit du « Petit Kohéleth », ce qui le chagrina profondément.
La victoire obtenue, Rabbi Samuel se replongea dans ses livres et reprit sa vie tranquille dans la paix et l'étude. Mais il devait en être tiré peu après pour un problème grave : la pénurie des livres d'étude. Les plaintes des étudiants affluaient de partout.
Rabbi Samuel ne perdit pas de temps. Il installa un collège de scribes et de copistes dans sa propre maison. Les étudiants étaient assis en demi-cercle et un étudiant leur faisait face. Celui-ci lisait le texte, pendant que les autres exécutaient les copies. Comme vous vous en doutez, l'imprimerie n'avait pas encore été inventée en ce temps-là.
Ainsi, l'on put très rapidement disposer de nombreuses copies des ouvrages d'étude les plus importants. Rabbi Samuel veilla à ce que ces livres saints fussent reliés de manière attrayante et à la fois compatible avec leur grande valeur. Puis il les expédia partout où s'étaient dispersés les Juifs. Partout ainsi, la lumière se substituait aux ténèbres.
Les candidats vinrent en nombre, sollicitant leur admission à l'école de Rabbi Samuel HaNaguid. L'art de ce dernier n'était pas fait que d'adresse manuelle. C'était pour lui un instrument infaillible de pénétration psychologique. L'on disait de lui qu'un coup d'œil sur l'écriture d'une personne lui suffisait pour dévoiler son caractère. L'épisode suivant le prouve.
Un jour, un homme se présenta à Rabbi Samuel et le pria de l'accepter comme scribe dans son collège. Le maître demanda à voir l'écriture du nouveau venu. L'ayant examinée, il lui dit : « Je vois que tu es un plagiaire ! »
L'homme reconnut sans peine qu'il l'était. Alors, Rabbi Samuel poursuivit : « Je suis heureux de te voir reconnaître sans difficulté tes défauts ; ce m'est une preuve que tu peux changer. Si tu me promets de ne plus jamais céder à ce vilain penchant, je t'admettrai dans mon école. » Le candidat remercia vivement Rabbi Samuel, et promit sincèrement de rester dans le droit chemin à l'avenir.
III
Des années passèrent. Un jour, l'étudiant qui avait promis de se corriger soumit au maître une copie du traité Baba Métsia qu'il avait réalisée. Rabbi Samuel l'examina et son visage s'éclaira : « Je vois, dit-il, que tu es complètement guéri de ton défaut et que tu ne céderas jamais plus à la tentation de puiser dans le bien d'autrui. »
En entendant ces mots, l'homme, ne se contenant plus, saisit les mains du maître et les couvrit de baisers. Puis, il tira de son sac un manuscrit que, tout ému, il lui présenta. Rabbi Samuel n'en pouvait croire ses yeux ! C'était une copie intégrale de son précieux ouvrage « Petit Kohéleth ». L'étudiant lui raconta alors comment, à l'époque où il entretenait des rapports avec quelques plagiaires, il avait rencontré un homme qui se vantait d'avoir écrit de merveilleux poèmes. Pour preuve, il les avait entièrement récités, et à plusieurs reprises. Ne doutant point de leur paternité réelle, le copiste les avait retenus sans en omettre un mot. Puis il avait pris la peine de les reproduire fidèlement. Et maintenant il en apportait le manuscrit à son maître dont la joie ne connut pas de bornes. L'élève, dans sa lutte pour le bien, contre le mal, avait triomphé. Et le maître se retrouvait en possession de toutes ses œuvres.
Que D-ieu protège et guérisse miraculeusement tous nos soldats comme chacun des enfants d'Israël, partout dans le monde, Qu'il venge leur sang, et qu'Il ne nous prodigue à partir de maintenant que des douceurs palpables à l’œil nu.


En chaque génération vit un homme qui attend avec impatience de pouvoir libérer son peuple de l’exil.


Le contenu de cette page est produit par Chabad.org et les droits en sont réservés par l'auteur, et/ou Chabad.org. Si vous appréciez cet article, nous vous encourageons à le distribuer à vos connaissances, à condition de ne pas le modifier et d’inclure cette mention, de mentionner l’auteur et d’inclure un lien vers www.Fr.Chabad.org. Si vous souhaitez reproduire cet article dans un périodique, un livre ou un site internet, veuillez écrire à permissions@chabad.org.

mercredi 18 février 2015



Un cadeau de Olaf 

"Si tu crois que tu peux briser quelque chose, crois aussi que tu peux le corriger." (Rabbi Na'hman de Breslev).


Si Rabbi Na'hman de Breslev a dit que ce qu'on détruit peut être arrangé, cela doit être vrai, sans l'ombre d'un doute. Le Rabbi était un génie, un Tsadiq au plus haut niveau. Cependant, comprendre le sens profond de cette déclaration et la faire voyager de mon cerveau jusqu'à mon cœur n'est pas si facile. Mon yetser hara' (le mauvais penchant) ne manque pas de force et il ne rate jamais un jour de travail !
 
Je suis donc obligée de me forcer à comprendre le véritable sens de cette affirmation de Rabbi Na'hman, encore et encore... pour pouvoir enfin y croire. C'est en ayant de telles pensées que mon mari et moi avons nommé notre fils d'après le nom d'un oncle dont la vie illustra cette vérité. Pour cette histoire, nous appellerons cet homme Olaf.
 
Olaf a eu une vie remplie de misère, c'est le moins que l'on puisse dire. Sa mère – que sa mémoire repose en paix – est morte tragiquement lorsque Olaf état âgé seulement de quelques années. Elle laissa derrière elle le père d'Olaf ainsi que ses trois jeunes enfants. Les “pourquoi” et “comment” de cette histoire ne sont pas toujours clairs. Toujours est-il que le père d'Olaf se mit à boire pour soulager sa peine.
 
Cela fut la source d'une misère encore plus grande dans la vie de ses enfants qui souffraient déjà. La situation devint si difficile que des gens raisonnables intervinrent. On plaça la sœur d'Olaf chez un membre de la famille ; pour des raisons que seul Hachem peut comprendre, ont décida également de laisser les deux garçons avec leur père profondément perturbé.
 
La maison dans laquelle ils vivaient devint rapidement une horreur pour les deux frères. Ils devaient se débrouiller tout seul. Olaf se souvient qu'un certain jour, par désespoir – lorsqu'il était un tout petit enfant – il posa une poignée de céréales qu'il avait trouvée dans un tiroir sur la table de la cuisine et qu'il versa dessus du lait en essayant de les manger avec ses mains : il n'avait ni bol, ni ustensiles.
 
Cependant, Olaf était un battant et il réussit à se remettre tant bien que mal des méfaits de son éducation. Je devrais plutôt dire qu'il a survécu physiquement, mais que spirituellement il en est sorti meurtri et à bout de forces. Tragiquement, comme cela est souvent le cas, il se mit alors à boire afin d'oublier sa peine, tandis qu'il était encore très jeune. En peu de temps, Olaf devint alcoolique. Pendant plusieurs dizaines d'années, il buvait du matin au soir ; la quantité d'alcool qu'il buvait aurait dû selon toute logique le tuer plusieurs fois. En fait, son père et son frère moururent tous les deux des conséquences de l'alcool. 
 
On aurait pu penser qu'en ayant vu ce que l'alcool avait fait à son père et son frère, cela aurait fait une forte impression sur ce pauvre Olaf. Le monde lui criait : "Olaf ! Oui toi ! Éloigne-toi de la bouteille. Ne bois pas cela. Ne fume pas non plus ! Simplement, arrête-toi !" Cependant, lorsqu'une personne se détache d'Hachem de cette façon, elle devient sourde et aveugle. J'imagine le yetser hara' assit sur son trône, au-dessus de la tête d'Olaf : il se frotte les mains, mangeant des raisins, pensant qu'avec Olaf, il a le travail le plus facile sur la terre.
 
Après ces quelques lignes d'introduction, je vous entends déjà crier : “Pour quelle raison avez-vous appelé votre fils en souvenir de cet homme ?” Patience chers lecteurs...
 
Nous nous sommes tous promenés un jour dans un parc et vu un sans-abri assis sur un banc. Peut-être que ce sans-abri était même vautré à moitié par terre. Lorsque nous prenons le temps d'y penser – et cela n'arrive pas toujours ! – nous considérons une telle situation comme une tragédie. Cela nous fait mal au cœur.
 
Ces pauvres gens débraillés et sales furent certainement de beaux petits bébés aussi mignons que les nôtres et quelqu'un a dû les aimer, au moins une minute, au moins une fois dans leur vie. Eux aussi ont dû rêver, ils ont certainement espéré avoir des lendemains meilleurs ; ils ont même peut-être eu pendant une brève période de leur vie une sorte de paix avec eux-mêmes.
 
Pourtant, aujourd'hui ils sont au bord de la mort, sans avoir honte et en affichant leur désespoir sur la place publique. Ce style de vie fut exactement celle d'Olaf pendant de nombreuses années. Par la grâce d'Hachem, Olaf vivait dans un pays qui possédait des services sociaux d'une qualité exemplaire et il ne fut jamais traité comme un sac de poubelle qu'on jette sans y prêter attention. L'État lui accorda un endroit où vivre et de quoi manger. Il survécut en quelque sorte.
 
Un jour Olaf eut une vision étrange alors qu'il était en train de se saouler dans son appartement avec un copain. Quelque chose vint vers lui, une lumière dans sa cuisine, partout, et commença à lui parler, à le rassurer. Olaf commença à se sentir aimé, gêné à faire ce qu'il était en train de faire. Le yetser hara' (le mauvais penchant) commença à s'inquiéter. Olaf se demanda ce qui lui arrivait : était-ce l'alcool qui lui parlait ou qui commençait à le rendait complètement fou ? Il essaya de reprendre ses esprits et il continua le programme de sa journée. Le yetser hara' respira de soulagement.
 
Le jour suivant, la lumière vint de nouveau. En dépit du fait que le yetser hara' commence sa journée très tôt, une flamme s'éclaira à l'intérieur d'Olaf. Après des décennies de gaspillage, de douleur et de ruine, Olaf décida d'aller suivre une cure de réhabilitation. Il tomba littéralement amoureux de la sobriété. Cela lui permit également de tomber amoureux de la vie. Avec ses odeurs, ses couleurs ses arbres, ses gens, ses chiots. Avec Hachem. Il embrassa la vie avec une telle vigueur qu'il ouvrit son propre service de réhabilitation pour la drogue et l'alcool et il fit des conférences dans tous le pays sur les problèmes de la dépendance.
 
Il rencontra une femme qu'il aima et adopta même une jeune fille qu'il avait prise sous son aile. En agissant de la sorte, plusieurs personnes qui se trouvaient sur une pente dangereuse se sont renforcées et ont embrassé la vie, comme l'avait fait Olaf. Mon mari et moi-même avons été bénis de pouvoir nous lier d'amitié avec cet homme à la fois tranquille, humble et fort. 
  
Après dix ans de sobriété, Olaf découvrit que même s'il était plus que jamais en bonne santé spirituellement, les abus que son corps avait subit avaient été trop nombreux. Ironiquement, il apprit qu'il était atteint du cancer du foie. Il se battu du mieux qu'il peut, mais son corps perdait visiblement une bataille que son esprit ne perdait pas. 
 
Il désirait très fort rester en vie, car il voyait chaque instant de la vie comme un cadeau. Durant sa maladie qui le rongeait, il n'avait aucun problème à admettre que chaque seconde qu'il vivait – depuis qu'il était devenu sobre – était un véritable miracle provenant d'Hachem. Ainsi, il ne se sentait pas volé du reste de sa vie. Hachem a laissé sa lumière brûler pendant dix ans de plus, même si Olaf avait gaspillé des décennies.
 
C'est la raison pour laquelle nous avons appelé notre fils Olaf. Même si cela lui a pris du temps, Olaf a saisi le yetser hara' par la gorge et il ne s'est pas laissé faire. Pendant les dix années de sobriété qu'il a connues, il a sauvé des vies, littéralement. Il alla dans les tranchées, dans les arbustes, dans les rayons des boissons alcoolisées des supermarchés le soir afin repousser le yetser hara'. Olaf enseigna aux gens comment combattre la pire des ténèbres: l'envie de baisser les bras, Il leur apprit qu'il ne faut jamais baisser les bras, jamais. Hachem aime les hommes simples qui ne renoncent pas, qui croient qu'une vie peut être rectifiée.  

Que D-ieu protège et guérisse miraculeusement tous nos soldats comme chacun des enfants d'Israël, partout dans le monde, Qu'il venge leur sang, et qu'Il ne nous prodigue à partir de maintenant que des douceurs palpables à l’œil nu.

En chaque génération vit un homme qui attend avec impatience de pouvoir libérer son peuple de l’exil.

                                                        Breslev Israël 2004 – 2014 © Tous droits réservés

Le Rabbi de Loubavitch: La Syrie et l'Iran


Itinéraires
par Hana Weisberg
I.
Le Bébé :
Il n’y a pas si longtemps, je ne faisais qu’un avec toi. Lové au creux de tes membres, porté par tes os. Je respirai par ton souffle. Le sang qui courait dans tes veines affluait dans les miennes. Je bougeais à chacun de tes mouvements.
Nous étions inséparablement unis.
L’âme :
Avant ma descente dans ce monde, je ne faisais qu’un avec Toi, D-ieu, comme le fœtus dans le ventre maternel.
J’étais incluse dans Ta volonté, fondue dans Ta lumière.
Ma conscience de ma totale dépendance de Toi était tangible, absolue et éternellement présente.
L’âme était inséparable de Ton unité.
Le Peuple Juif :
Notre nation fut conçue par nos saints Patriarches et Matriarches qui ont raffiné leurs êtres jusqu’à ce que tous leurs désirs, leurs émotions et leurs actions reflètent Tes qualités.
Ils se sont purifiés de toute trace d’intérêt personnel ou d’arrière-pensée. Chacune de leurs actions fut Tienne, véhicules de l’expression de Ta volonté.1
Tel le fœtus dans le ventre de sa mère, telle l’âme fondue en Toi, leur relation avec Toi fut palpable, leur échange avec Toi sans retenue, leur conscience de leur absolue dépendance de Toi, permanente.
Notre nation fut fondée sur la prémisse que Toi et nous ne faisons qu’un, indivisiblement un.

II.
Le Bébé :
Puis est venu le temps de ma naissance.
Descendre encore et encore.
Physiquement, ce fut le voyage le plus douloureux de mon existence.
Je ne voulais pas être moi. Je ne voulais pas être indépendant. Je voulais rester enveloppé dans ta chaleur, dans le réconfort du battement de ton cœur.
Je te voulais, toi. Seulement toi.
Hélas, le choix ne m’appartenait pas. J’ai émergé dans une pièce froide, entouré d’étrangers.
Je me suis entendu crier si fort.
Mais tu fus prompte à me réconforter. Tu m’as enlacé de ta large étreinte. Tu m’as caressé. Tu as bercé mon si petit corps. Jour et nuit tu m’as choyé, répondant à chacun de mes besoins, à chacun de mes caprices.
Mes yeux de nouveau ne regardaient que toi. Je continuais à ressentir que j’étais une partie de toi.
Un jour, tu m’as tenu devant un miroir, mais je ne savais pas que l’image qu’il renvoyait était la mienne. Il n’existait pas de notion de moi. Tout était toi. Tu étais mon monde entier.
L’âme :
Je laisse derrière moi l’idylle spirituelle pour voyager vers un lieu d’effort et d’épreuve. Un lieu où les soucis matériels consument mes jours et mes nuits, sapant mon énergie, bouleversant mes priorités.
C’est une descente difficile. Le voyage le plus difficile de mon existence.
Mais dans les moments de proximité spirituelle, je ressens de nouveau Ta chaleur et Ta présence.
Même ici-bas, dans ce monde, il est des moments où je me sens connecté, enveloppé dans ta chaleur.
Je suis conscient que c’est Toi qui subviens à chacun de mes besoins. Je suis confiant en Ton étreinte.
À ces moments, je perds mon sentiment de solitude, sachant que tout est de Toi.
Qu’il n’existe que Toi.
Le Peuple Juif :
Au début du voyage de notre nation, nous pouvions sentir Ta présence nous envelopper. Nos vies étaient centrées sur notre devenir spirituel. Le saint Beth HaMikdache, Ta demeure sur la Terre, était au cœur de nos vies. Les services quotidiens du Temple faisaient la lumière de nos jours.
Les miracles abondaient. Tu nous as nourri. Tu nous as protégés ouvertement. Tu as pourvu à chacun de nos besoins et de nos caprices.
Bien que nous fussions désormais des êtres indépendants, nous pouvions toujours sentir Ta présence permanente dans nos vies.

III.
Le Bébé :
Et maintenant, pourquoi m’abandonnes-tu ? Je te regarde marcher vers la porte, ton manteau sur ton épaule. Tu m’envoies un baiser en me faisant au revoir.
Je rampe vers toi, essayant gauchement de me lever, agrippant ta jupe.
Si je savais dire des mots, je protesterais fermement.
Au lieu de ça, tout ce que je peux faire, c’est pleurnicher. Mes cordes vocales émettent un « Mam-an » guttural. Ma voix se fait plus haute, plus forte.
Non, ne pars pas, voudrais-je te dire. J’ai besoin de toi. J’ai besoin que tu me tiennes. Que tu me prennes dans tes bras. Que tu me rassures. Que tu joues encore avec moi, avec tout ton amour.
Qu’est-ce que tu dis ?
Tu vas revenir bientôt, dis-tu pour me rassurer.
Mais ne comprends-tu pas que je n’ai pas la notion du temps ? Que ces séparations me brisent le cœur ? Que je vis avec le présent et que chaque moment est pour moi mon éternité ?
Reste, voudrais-je pouvoir te convaincre. Prends-moi. Étreins-moi.
L’âme :
Les épreuves forment une si grande partie de mon voyage.
À ces moments-là, j’ai mal d’être séparée de Toi. Notre connexion est voilée. Je me sens si loin. Si seule.
Traversant une terre éloignée, navigant des eaux inconnues.
Je me sens abandonnée.
J’essaie de crier vers Toi, mais j’ai oublié mon propre langage. Seuls les sons les plus frustes émanent des profondeurs de mon être.
Je me trouve dans un monde froid, qui me perturbe, qui altère mes vraies aspirations, qui obscurcit la vérité de Ta réalité.
Je tente vaillamment de me reconnecter à la source de ma vie.
Le Peuple Juif :
Notre nation a connu des périodes de séparation de Toi. Des temps où Tu semblais nous avoir abandonnés. Ton étreinte n’était plus du tout perceptible. Ta présence était cachée.
Nous avons été arrachés à notre patrie, chassés de tout ce qui nous était cher. Notre chemin était obscur. Nous nous sentions abandonnés. Tentant désespérément de nous accrocher à Toi, alors que nous étions déportés dans des terres lointaines.
Exil.

IV.
Le Bébé :
Je suis un petit peu plus grand maintenant. Je sais tenir assis et je peux me déplacer et commencer à explorer le monde qui m’entoure. Je me ressens comme un individu, avec mon propre corps, mes propres pensées et mes propres émotions. Je commence à m’exprimer.
J’acquiers plus d’indépendance. Tu es fière de chacun de mes progrès. Mais, en progressant, je ressens que je grandis comme un être différent de toi. Je ne te considère plus comme une partie de moi. Et quand tu t’en vas, j’ai si peur. Peur que tu m’abandonnes.
Que dis-tu ? Que mon angoisse de la séparation fait partie du processus de ma maturation ? Tu essaies d’expliquer à mon jeune esprit que cela signifie que je grandis. Que cette absence de compréhension va me permettre de développer mon indépendance émotionnelle et physique.
Tu expliques tout cela, mais tu me manques quand même quand tu n’es pas ici avec moi. J’apprécie mes nouvelles capacités, ma nouvelle conscience, mes nouveaux succès. Mais encore maintenant, quand tu ouvres la porte de la maison pour partir, mon anxiété s’accroît. Je ne veux toujours rien d’autre que toi.
L’âme :
Ma descente dans ce monde et mon sentiment d’indépendance conduisent en définitive à une croissance durable. Immergée dans un monde matériel, habillée dans un corps matériel, j’ai grandi en dehors de Toi.
Mais c’est maintenant que je ressens pour Toi une nostalgie et un amour incommensurables, un désir infini et dévorant d’être réabsorbée dans Ton Essence.
Au bout du compte, ce voyage vers une terre éloignée me permet d’atteindre des sommets encore plus élevés. Ce n’est que maintenant que mes pouvoirs intérieurs, mes forces cachées et mon amour si profond pour Toi se révèlent, par la force des choses.2
Le Peuple Juif :
La finalité de notre exil est l’élévation qui s’ensuivra à l’ère de la Rédemption, qui nous mènera encore plus haut qu’à l’époque du Beth HaMikdache.
L’obscurité et la solitude qui nous frappent en tant que nation sont annonciatrices d’une lumière encore plus intense à mesure que la force du lien qui nous unit à Toi se révèle.
En surface, nous avons l’air d’évoluer en dehors de Toi. En mûrissant en tant que nation, à travers nos efforts comme individus autonomes, à travers nos émotions personnelles et à travers nos pensées et nos capacités, nous mettons à l’œuvre la dimension la plus profonde de l’amour que nous avons pour Toi, qui était jusque-là confinée au tréfonds de nos cœurs.3

 ‘Hanna Weisberg est l’auteur de deux livres sur la vie des femmes de la Bible et sur l’âme féminine. Elle dirige le JRCC Institute of Torah Study à Toronto et donne des conférences dans le monde entier sur des sujets relatifs aux femmes, aux relations interpersonnelles et à la mystique.

Notes :
  1. « Les Patriarches (Avraham, Isaac et Jacob) sont eux-mêmes la Merkava (le « char » céleste) » (Torah Or Vayétsé, Maamar « Vayachkem Lavan baboker » ; Psikta Zoutrati ; Zohar.)
  2. Le mot hébraïque pour « épreuve », nissayone, signifie aussi « s’élever haut ». La descente de l’âme dans notre monde matériel n’a qu’un objet : que l’âme s’élève à un niveau spirituel supérieur. Pourquoi le potentiel de l’âme de « s’élever » n’apparaît-il pas dans le royaume céleste, avant la naissance ? Car il n’y a pas d’épreuve. Ce n’est qu’à travers sa descente dans ce monde matériel, où son amour pour D-ieu est menacé par toutes les tentations inhérentes à la vie corporelle, que l’âme peut atteindre ce degré supérieur. (Likoutei Torah, Ki Tetsé, Maamar « Ki tihyéna lé’ich chté nachim ».)
  3. Tanya, chap. 7 : quand une personne se sent déconnectée et très éloignée de D-ieu et s’efforce de rétablir le lien avec Lui, elle éprouvera des sentiments d’attachement et d’amour bien plus intenses que ceux qu’un Tsaddik peut avoir.
Que D-ieu protège et guérisse miraculeusement tous nos soldats comme chacun des enfants d'Israël, partout dans le monde, Qu'il venge leur sang, et qu'Il ne nous prodigue à partir de maintenant que des douceurs palpables à l’œil nu.


En chaque génération vit un homme qui attend avec impatience de pouvoir libérer son peuple de l’exil.


Le contenu de cette page est produit par Chabad.org et les droits en sont réservés par l'auteur, et/ou Chabad.org. Si vous appréciez cet article, nous vous encourageons à le distribuer à vos connaissances, à condition de ne pas le modifier et d’inclure cette mention, de mentionner l’auteur et d’inclure un lien vers www.Fr.Chabad.org. Si vous souhaitez reproduire cet article dans un périodique, un livre ou un site internet, veuillez écrire à permissions@chabad.org.