Machia'h arrive, le saviez-vous?
En chaque génération vit un homme qui attend avec impatience de pouvoir libérer son peuple de l’exil

jeudi 13 novembre 2014


L’éternelle beauté de l'innocence

Vous ne changerez jamais...

par Tali Loewenthal


Une noble femme disparaît au début de la Paracha de cette semaine (Genèse 23, 1 - 25, 18) : Sarah, l’épouse d’Avraham, l’ancêtre du Peuple Juif. Elle avait alors cent vingt-sept ans, ce qui n’est pas un si grand âge, compte tenu du fait qu’elle avait mis au monde son seul et unique enfant, Its’hak, à l’âge de quatre-vingt-dix ans.
La Torah nous indique son âge d’une manière très précise : sa vie avait été de « cent ans et vingt ans et sept ans ». Les Sages1 commentent cette expression comme signifiant qu’en ce qui concerne sa beauté et sa pureté spirituelle, quand elle avait cent ans, elle était comme à vingt ans et quand elle avait vingt ans, elle était comme à sept ans.
Cet enseignement à propos de Sarah nous éclaire sur les concepts de beauté, innocence et constance.
Tout le monde traverse une étape d’innocence. Nous regardons alors le monde d’une manière altruiste, sans tenir compte de notre propre égo qui ne nous aveugle pas encore. Malheureusement, pour la plupart des gens, cette disposition ne dure pas. Nous devenons ensuite prioritairement concernés par notre propre personne, par nos désirs personnels. Le moi intime clame sa présence : je veux, je désire, j’ai et je n’ai pas l’intention de partager !
Dans le cas de Sarah, cette innocence ne s’affadit pas. Elle la conserva toute sa vie. Bien plus encore, nos Sages lient cet état de perfection avec sa beauté physique. La pureté intérieure de Sarah irradiait chaque partie de son être.
Cela aurait pu naître du fait qu’elle était retirée du monde, isolée. Mais ce n’était pas son cas : elle était dans le monde, d’une manière sainte mais entièrement immergée. Non seulement son âme, sa vie spirituelle mais également sa vie physique exprimaient sa dévotion à D.ieu.
Pourquoi son corps n’avait-il donc pas vieilli ? Le Rabbi souligne le fait que dans la Paracha de la semaine passée, la Torah nous l’a décrite comme ayant vieilli au point de ne plus pouvoir avoir d’enfants. Et puis, miraculeusement, elle donne naissance à Its’hak. Cela indique clairement qu’en dehors du fait qu’elle bénéficia d’un miracle extraordinaire, Sarah avait changé avec l’âge, comme tout le monde.
Le Rabbi explique que les hauts et les bas, et les changements qui jalonnent le passage du temps peuvent révéler la constance intérieure de notre être. Ce n’est pas malgré ces changements physiques, mais grâce à eux que notre spiritualité intérieure rayonne, intemporellement.2
Dans ce sens, nous avons tous l’opportunité de ressembler à Sarah. Grâce aux enseignements de la Torah, nous pouvons regagner et retenir l’innocence dans tous les domaines de notre vie, nous débarrassant de ces aspects de notre égo qui nous coupent de notre véritable personnalité.
Et de la sorte, nous parvenons à un état où notre intériorité pure et sacrée, s’exprime dans notre vie physique et extérieure. Hommes ou femmes, nous semblons changer avec l’âge, mais en réalité, au fil des années, nous ne faisons qu’exprimer plus profondément notre perfection et notre beauté intérieures.

NOTES
1.Le Midrache Béréchit Rabbah 58, cité par Rachi au début de la paracha.
2.Basé sur le Likoutei Si'hot du Rabbi de Loubavitch, vol. 5, pp. 99-100.
Que D-ieu protège et guérisse miraculeusement tous nos soldats comme chacun des enfants d'Israël, partout dans le monde, Qu'il venge leur sang, et qu'Il ne nous prodigue à partir de maintenant que des douceurs palpables à l’œil nu.


En chaque génération vit un homme qui attend avec impatience de pouvoir libérer son peuple de l’exil.


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mercredi 12 novembre 2014


La disparition du fiancé

Vous voulez des enfants ? Préparez-vous !

Adapté des enseignements du Rabbi de Loubavitch par Yanki Tauber

Dans la Paracha de ‘Hayé Sarah (Beréchit 23, 1 – 25, 18) nous lisons le mariage de Its’hak et de Rivkah. Puisqu’il s’agit là du premier mariage relaté en détails par la Torah, nous pouvons en attendre des enseignements essentiels concernant l’essence de la relation qu’il engendre.
L’un des aspects, dans la relation entre Its’hak et Rivkah, qui nous interpelle, est que pendant les trois années qui précédèrent le mariage, Its’hak disparaît littéralement. En effet, un résumé des années de sa vie nous laisse avec un vide de pratiquement cette durée. Ainsi, la Torah nous dit qu’il était âgé de soixante ans lorsque naquirent ses jumeaux, Essav et Yaakov (Beréchit 25, 26). Néanmoins, selon le Midrach, le grand-père des jumeaux, Avraham, qui est mort à cent soixante-quinze ans (Ibid.), quitta ce monde le jour où ils atteignirent treize ans (Midrach Rabbah Beréchit 63, 10 et 63, 12). Puisqu’ au moment de la naissance de Its’hak, Avraham avait cent ans (Beréchit 21, 5), cela voudrait dire qu’Essav et Yaakov naquirent presque soixante-trois ans après la naissance de Its’hak. En d’autres termes, quand Its’hak atteignit soixante ans, environ soixante-trois ans s’étaient écoulées depuis sa naissance. Il a, en quelque sorte, « perdu » trois ans de sa vie.
L’une des explications que nous offrent nos Sages est qu’avant son mariage avec Rivka (à l’âge de quarante ans), Its’hak passa trois ans au Gan Eden. Pendant ces années, il mena une existence exclusivement spirituelle, de sorte que ces années ne sont pas comptées comme faisant partie intégrante de sa vie physique.
Bien que très peu d’entre nous puissions entreprendre d’imiter l’exemple de Its’hak dans son sens ultime, les implications sont claires : un pré-requis à la relation du mariage est qu’il faut d’abord consacrer une certaine période de temps exclusivement à des fins spirituelles en s’impliquant le moins possible dans les aspects matériels de la vie.

L’édifice impossible

Le mariage en lui-même apparaît exactement comme le contraire : c’est un moment où l’on s’immerge dans le matériel. C’est alors que l’on commence à s’engager dans le plus physique des penchants humains. C’est aussi le temps où l’on doit commencer à s’activer sérieusement pour gagner sa vie, bien souvent au détriment de quêtes plus élevées. En fait, le Zohar considère le mariage comme la seconde naissance de l’individu. Tout d’abord, l’âme entre dans le corps et assume une existence matérielle. Et puis, plus tard dans la vie, elle « descend » encore plus bas dans le monde matériel par le mariage. Néanmoins (et en fait, nous le verrons, à cause de cela), le mariage est le cadre dans lequel l’aspect le plus divin du potentiel humain se réalise.
La bénédiction traditionnelle donnée au marié et à la mariée est qu’ils méritent de construire « un édifice éternel ». A partir du mariage vient la création de la vie humaine, la vie avec le potentiel de produire encore une nouvelle génération de vie, qui à son tour en donnera une autre, et cela à l’infini. La force de reproduction nous confronte à une impossibilité qui va contre toute logique : comment une entité finie peut-elle contenir en elle un potentiel infini ? En fait, nos Sages ont dit : « Il y a trois partenaires dans la création de l’homme : D.ieu, son père et sa mère ». D.ieu, le seul Qui soit réellement infini a réalisé l’impossible : il a attribué à l’homme fini une qualité infinie. Dans le mariage, deux créatures finies et soumises au temps établissent un édifice infini et éternel.
Il n’est pas fortuit si la qualité par laquelle l’homme imite le plus son créateur ne se réalise que par une « descente » dans le matériel. Car il en va de même avec D.ieu Lui-Même : la nature infinie de Sa force s’exprime de la façon la plus puissante par Sa création de l’univers physique. Un être réellement infini n’est limité par aucune définition, par aucun paramètre : on peut le trouver partout et n’importe où, même dans les environnements les plus cachés et les plus corporels. La création de D.ieu de mondes sublimes et abstraits ne peut porter l’infinie étendue de Sa force de la même manière que Sa création et Son implication constante dans notre existence finie et « inférieure ».
La même chose est vraie de la force de création investie dans l’être humain.
A cause de sa nature divine infinie, il peut trouver sa réalisation dans le domaine le plus « physique » de la vie humaine et c’est ce qu’il fait.

Un prélude spirituel

L’homme a reçu le libre-arbitre. Ainsi, quand un homme et une femme joignent leurs vies, il leur incombe de faire ce qu’ils veulent du don divin de la procréation. Ils peuvent choisir de l’ignorer dans une relation vide d’un contenu significatif, une relation où ils s’immergent de plus en plus dans leur existence matérielle. Ou ils peuvent entreprendre de construire un édifice éternel, bien plus que dans le sens le plus élémentaire, biologique. Ils peuvent entreprendre de construire une relation altruiste et généreuse, et un foyer et une famille impliqués dans les valeurs illimitées que leur présente le Créateur de la vie.
C’est là la leçon de la disparition de Its’hak du monde physique avant son mariage. Pour pouvoir assurer que la « descente » dans le mariage s’ouvrira sur les résultats escomptés, il doit être précédé d’une période de préparation spirituelle. Bien que la mission dans la vie de l’homme soit le développement positif du monde matériel, il lui faut pénétrer l’arène de la matérialité bien équipée de la vision spirituelle du dessein divin et du courage spirituel de l’accomplir.
Que D-ieu protège et guérisse miraculeusement tous nos soldats comme chacun des enfants d'Israël, partout dans le monde, Qu'il venge leur sang, et qu'Il ne nous prodigue à partir de maintenant que des douceurs palpables à l’œil nu.


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mardi 11 novembre 2014


Partenaire
Basé sur les enseignements du Rabbi de Loubavitch
Merci à  MeaningfulLife.com


Le premier mariage relaté dans la Torah est celui d’Adam et Ève. Cette union fut, bien sûr, entièrement l’œuvre du Ciel : D.ieu Lui-même créa la mariée, la parfuma et la para de bijoux et la présenta au marié. Le premier mariage mené à bien par des efforts humains apparaît dans le chapitre qui décrit la recherche d’une épouse pour Isaac. On y trouve la description en détail d’un chidoukhclassique : un marieur (Eliezer, le serviteur d’Abraham), une enquête sur la famille et le caractère de la future mariée, une dot, la rencontre initiale entre les futurs époux, et ainsi de suite.
La Torah, qui enseigne souvent des lois complexes au moyen d’un seul mot voire même d’une seule lettre, consacre pas moins de 67 versets au mariage d’Isaac et de Rebecca. Beaucoup de détails de cette histoire sont même rapportés à deux reprises : une première fois dans le récit que la Torah fait des événements et une seconde fois dans les paroles d’Eliezer aux parents de Rebecca. Car ici nous est présenté un prototype pour guider notre propre approche du mariage, à la fois dans le sens conventionnel de l’union de deux êtres humains, et dans le sens cosmique de la relation entre D.ieu et l’homme.

La moitié de vingt

Un des détails qui émaillent le récit de la Torah est le fait qu’une bague d’un poids d’un demi-shekel fut l’un des cadeaux qu’Eliezer donna à Rebecca lors de leur rencontre au puits dans la ville natale de celle-ci à Aram Naharayim.
Et l’homme prit un anneau en or d’un poids d’un demi-shekel et deux bracelets pour ses bras, dont le poids était de dix shekels d’or. (Genèse 24, 22).
Nos Sages expliquent que cet anneau faisait allusion au – et préfigurait le – demi-shekel que chaque Juif offrit pour la construction du Sanctuaire, comme D.ieu l’ordonna à Moïse dans le chapitre 30 de l’Exode :
Chaque homme donnera le rachat de sa vie à D.ieu... C’est ceci qu’ils donneront : ... un demi-shekel... le shekel valant vingt guéras ; un demi-shekel [sera donné] en offrande à D.ieu.... Le riche n’ajoutera rien et le pauvre ne diminuera rien du demi-shekel...
Pourquoi un demi-shekel ? Maimonide écrit que, en règle générale, « Tout ce qui est consacré à D.ieu doit être du meilleur et du plus beau. Quand on construit une maison de prière, elle doit être plus belle que sa propre demeure. Quand on nourrit les affamés, on doit les nourrir du meilleur de sa table... Chaque fois que l’on désigne quelque chose pour un but sacré, on doit sanctifier le meilleur de ses biens, comme il est écrit : “Le meilleur pour D.ieu.” »
Et de fait, la Torah impose dans de nombreux cas que l’objet d’une mitsva (commandement divin) soit tamim, entier : un animal imparfait ne peut être offert à D.ieu en sacrifice, de même qu’un étrog présentant des défauts ne peut faire partie des Quatre Espèces prises lors de la fête de Souccot. Même lorsque ce n’est pas une exigence absolue, la loi stipule qu’il convient de s’efforcer, chaque fois que possible, d’accomplir une mitsva avec un objet entier. Il est par exemple préférable de réciter une bénédiction sur un fruit entier ou sur un pain entier plutôt que sur un morceau (d’où l’utilisation de deux pains entiers à chaque repas de Chabbat ou de fête).
Pourquoi, dans ces conditions, la Torah demande-t-elle à chaque Juif de contribuer la moitié d’un shekel à la construction d’une demeure pour D.ieu dans le camp d’Israël ?
La mention de cette contribution répétée plusieurs fois dans la Torah comme étant « d’un demi-shekel » est d’autant plus incompréhensible sachant que, dans ces mêmes versets, la Torah estime nécessaire de préciser qu’un shekel se compose de vingt guéras. En d’autres termes, le montant versé par chaque Juif comme « rachat de son âme » était de dix guéras. Dix est un nombre qui évoque traditionnellement la complétude et la perfection : toute la Torah est contenue dans les Dix Commandements, le monde fut créé par dix paroles divines, D.ieu agit au sein de la création à travers dix sefirot (attributs divins) et l’âme de l’homme, formée dans l’image de D.ieu, est également composée de dix forces. Mais au lieu d’ordonner de donner dix guéras, la Torah demande de donner la moitié d’un shekel de vingt guéras, évitant ainsi délibérément la mention du nombre dix et mettant l’accent sur l’aspect partiel (« demi ») de notre contribution à la résidence divine en notre sein.

Séparés à la naissance

Car telle est l’essence du mariage. Si chacun des deux partenaires aborde le mariage en se ressentant comme une entité complète, ils ne parviendront, au mieux, qu’à une « relation » entre deux vies distinctes et autonomes. Mais le mariage est beaucoup plus que cela. Les kabbalistes expliquent que le mari et la femme sont les facettes masculine et féminine d’une âme unique, née dans deux corps différents. De nombreuses années durant, celles-ci vivent des vies séparées, souvent à une grande distance l’une de l’autre et ignorant totalement l’existence de l’autre. Mais la providence divine s’ingénie à les réunir de nouveau sous le dais nuptial et leur accorde ainsi la possibilité de redevenir « un » : non seulement un en essence, mais aussi un à tous les niveaux – dans leurs pensées et leurs sentiments et dans leur vie physique.
Le mariage est donc plus que l’union de deux personnes. Il est la réunion d’une âme divisée en deux, la fusion de deux vies qui n’en font originellement et intrinsèquement qu’une.
Pour vivre cette réunion, il est nécessaire que chacun aborde cette vie commune non pas comme étant un « dix », mais comme une moitié. Certes, ce demi-shekel se compose de dix guéras, ce qui enseigne que chacun des époux doit se donner dans son entièreté dans le mariage, c’est-à-dire y consacrer l’ensemble des ressources et des potentialités qu’il recèle. Mais chacun doit se considérer soi-même non pas comme un être complet, mais comme unpartenaire, c’est-à-dire une partie à la recherche de sa partie complémentaire qui lui permettra de retrouver sa complétude.

Le Sanctuaire

La bague d’un demi-shekel donnée à Rebecca pour son mariage avec Isaac fut la préfiguration du demi-shekel contribué par chaque Juif à la construction du Sanctuaire, le domicile conjugal du mariage de D.ieu et de l’être humain.
L’âme de l’homme est « une partie de D.ieu en-haut » – une partie descendue au sein d’un monde dont la mondanité et la matérialité conspirent à l’éloigner de sa source céleste. Ainsi, même une âme en pleine possession de ses dix forces n’est encore qu’une partie. Et même lorsque D.ieu manifeste pleinement les dix attributs de Son engagement dans Sa création, Il n’est encore quepartiellement présent dans notre monde. Ce n’est que lorsque ces deux parties s’unissent dans le mariage que leur globalité et leur intégrité originelles sont restaurées.
Ainsi, pour construire une demeure pour D.ieu sur la terre, nous devons contribuer la moitié d’un shekel de 20 guéras. Nous devons nous donner entièrement à Lui, en consacrant toute la gamme de nos dix forces et potentialités à notre mariage avec Lui. Cependant, même lorsque nous atteignons le plus grand degré de réalisation de soi dans notre relation avec D.ieu, nous devons continuer à ressentir que nous ne sommes qu’une moitié – avec la perception et la conscience que nous, comme Lui, sommes incomplets l’un sans l’autre.

BASÉ SUR LES ENSEIGNEMENTS DU RABBI DE LOUBAVITCH
Basé sur les enseignements du Rabbi de Loubavitch, Rabbi Mena'hem Mendel Schneerson ; adapté par Yanki Tauber.
Traduction d'un article publié originellement dans "Week in Review"
Reproduit avec la permission de MeaningfulLife.com. Si vous souhaitez reproduire cet article dans une publication ou un site internet, veuillez écrire à permissions@meaningfullife.com
Que D-ieu protège et guérisse miraculeusement tous nos soldats comme chacun des enfants d'Israël, partout dans le monde, Qu'il venge leur sang, et qu'Il ne nous prodigue à partir de maintenant que des douceurs palpables à l’œil nu.


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lundi 10 novembre 2014


Du premier au dernier émissaire

Le mariage cosmique

Adapté d'un discours du Rabbi de Loubavitch

Machia’h – « Chalia’h »

Lorsque D.ieu ordonna à Moïse d’aller en Égypte libérer les Enfants d’Israël, celui-ci lui répondit « Chla’h na beyad tichla’h – Envoie, de grâce, quelque autre que Tu enverras ! »1 Le Midrache explique ainsi cette réponse : Moïse dit à D.ieu « Maître du monde, envoie à ma place le roi Machia’h qui doit être envoyé dans le futur. »2 Il ressort de cet échange que la Torah elle-même confère au Machia’h la qualité d’« émissaire » pour libérer le peuple juif.
Moïse fit cette demande à D.ieu car il savait que ce ne serait pas lui qui mènerait le peuple en Terre Sainte et qui les libérerait dans le futur. C’est pour cela qu’il demanda que ce soit le Machia’h qui le fasse aussi sortir d’Égypte.
Cela suscite cependant une interrogation : Moïse avait certainement compris que, bien que D.ieu sache qu’Il enverrait le Machia’h libérer le peuple juif dans le futur, Il avait néanmoins choisi de l’envoyer lui, Moïse, libérer le peuple d’Égypte. Pourquoi a-t-il, malgré cela, demandé que ce soit le Machia’h qui prenne sa place ?
Et, d’un autre côté, si Moïse, qui avait pourtant atteint le summum de la sagesse, fit cette demande, pourquoi ne fut-elle pas exaucée ?
En réalité, puisqu’il s’agit de la demande de Moïse, et que celle-ci est mentionnée dans la Torah de vérité, elle fut réellement accomplie.
En effet, le sens de cette requête fut que le « premier libérateur » (Moïse, qui délivra le peuple d’Égypte) et le « dernier libérateur » (le Machia’h) soient liés et unifiés,3 C’est ainsi que nos Sages ont dit « Le premier libérateur est le dernier libérateur ».4

La première Chli’hout dans la Torah

Notre paracha, ‘Hayé Sarah, raconte comment Avraham envoya son serviteur Eliézer chercher une femme pour son fils Its’hak.
Il convient de se demander quel était alors le statut d’Eliézer : fut-il un « Chalia’h », un émissaire, représentant exclusivement celui qui l’envoie, ou bien un « Chadkhan », un entremetteur, qui, de son plein gré, rend un service à son prochain ?
On peut, a priori, avancer qu’Eliézer fut un entremetteur, car il entreprit de lui-même des efforts pour trouver un bon parti à Its’hak, lors desquels il dut se fier à son jugement personnel.
Il est cependant plus logique d’affirmer qu’il fut un émissaire, entièrement soumis à la volonté d’Avraham, car il accomplit méticuleusement les instructions de ce dernier dans les moindres détails. Une autre preuve de cela est qu’il emporta avec lui toute la fortune d’Avraham (pour que les parents de la jeune fille acceptent de la donner en épouse à Its’hak) ! Le fait qu’Avraham eut une telle confiance en lui, prouve qu’Eliézer lui était totalement dévoué et qu’il était donc un émissaire.
Ce fait doit néanmoins être éclairci : il n’est pas normal (y compris d’après laHalakha, la loi de la Torah) qu’un père fasse, de son vivant, cadeau à son fils de l’intégralité de ses biens. Ceci d’autant plus qu’Avraham vécu encore trente-cinq ans après cet épisode pendant lesquels il eut besoin de profiter de ses biens. En outre, Avraham étant extrêmement riche, il aurait aussi bien pu faire don d’une partie honorable de son patrimoine à Its’hak. Pourquoi fallut-il qu’il lui donne tous ses biens ?5

Le premier mariage

Ce cadeau d’Avraham à son fils témoigne de l’extraordinaire importance qu’eut à ses yeux le mariage de Its’hak et de Rivkah. Au-delà d’être le mariage de deux individus, ce fut là en effet le premier mariage juif de l’histoire (après l’accomplissement du commandement de la circoncision). C’est de ce mariage qu’est sorti le peuple juif et c’est de lui que ce dernier puise les fondements de son existence jusqu’à la fin des temps.
C’est la raison pour laquelle Avraham donna à son fils l’intégralité de ses biens : ce faisant, il montra qu’il investissait dans ce mariage tout son être, toute son essence, car l’essence profonde d’Avraham est d’être le père du peuple juif. Ce mariage ne fut pas seulement celui de son fils, il fut la concrétisation de toute son existence. C’est pourquoi il y consacra toutes ses possessions et toute sa force.
Cela prouve également qu’il fallait qu’Eliézer ait un statut d’émissaire, totalement effacé devant la volonté d’Avraham : de même que ce dernier avait tout donné pour ce mariage si important à ses yeux, il était indispensable que le dévouement de son serviteur à ce dessein soit absolu.

L’unification des dimensions supérieures et inférieures

Comme cela est expliqué dans la ‘Hassidout, le mariage de Itsh’ak et de Rivkah symbolise la finalité de l’ensemble de la Création : l’union et l’unification de l’âme et du corps.6 Its’hak était en Terre Sainte et lui-même fut sanctifié par l’épreuve de son sacrifice. Rivkah se trouvait en dehors de la Terre Sainte, dans la maison de Bétouel et de Lavan. Elle était, comme dit le Midrache, comme « une rose parmi les ronces ».
Le mariage de Ist’hak et de Rivkah exprime donc la réunion de ces deux principes : le spirituel et le matériel, l’âme et le corps. Cette union constitue le but de la Création et de l’accomplissement de tous les commandements de la Torah. Il s’agit en effet de faire résider la Sainteté Divine ici-bas et de faire de ce monde-ci un réceptacle pour le dévoilement de la lumière divine.
L’émissaire lui-même est également composé de deux dimensions opposées (à l’image du corps et de l’âme) : il est, d’une part, une personne à part entière, et, d’autre part, il est intégralement dévoué à celui qui l’envoie et ne fait rien qui ne s’inscrive dans la volonté de ce dernier. Le fait qu’Eliézer eut à cœur d’être un émissaire fidèle en réunissant en lui ces deux aspects lui permit d’accomplir sa mission avec succès et d’effectuer l’union entre la sainteté, spirituelle, et la réalité matérielle.
Cela explique également pourquoi la Torah fait un récit tellement long et détaillé de la mission d’Eliézer : dans une mission si fondamentale, chaque détail est chargé d’une signification profonde et d’une importance décisive.

L’union entre Moïse et le Machia’h

Ce que Eliézer a commencé à accomplir à travers sa mission – le mariage de Its’hak et de Rivkah, l’union de la l’âme et du corps, de la Sainteté Divine avec le peuple juif et le monde dans son ensemble – sera amené à sa perfection par le Machia’h.
C’est pour cette raison que le Machia’h est défini comme un émissaire. Il contient en effet en lui deux aspects opposés : il est d’une part un être humain vivant, « une âme revêtue d’un corps »7 et, en même temps, il est l’émissaire de D.ieu, totalement unifié avec Lui. Et, du fait que se conjuguent en lui ces deux principes, il est en mesure d’en réaliser l’union au sein du monde.
Nous comprenons, dès lors, le sens de la requête de Moïse « Chla’h na beyad tichla’h – Envoie, de grâce, quelque autre que Tu enverras ! », lorsqu’il réclama l’unification entre lui-même, le libérateur d’Égypte, et le Machia’h :
L’occupation principale de Moïse fut la transmission de la sagesse de la Torah8. La fonction principale du Machia’h, quant à lui, est de régner.9
Moïse a donc le pouvoir de transmettre, car c’est la Torah qui véhicule les forces nécessaires à toutes les dimensions du service de D.ieu, y compris la Délivrance messianique. Le Machia’h a la capacité de recevoir : en étant totalement annulé devant D.ieu, il s’élève au point de recevoir toutes les forces d’En-Haut, jusqu’à dépasser Moïse lui-même. C’est pour cela que c’est lui qui amènera la délivrance à tous les Enfants d’Israël, y compris à Moïse !
Or, la demande de Moïse effectua son unification avec le Machia’h : celui-ci reçut la qualité de la sagesse, et à l’ère messianique c’est lui qui enseignera la Torah à Moïse. Moïse reçut la qualité de la royauté, comme dit la Torah à son sujet « Il y eut un roi en Yéchouroun ».10 C’est pourquoi le mot hébraïque « Machia’h » à la même valeur numérique que le mot « chalia’h » (émissaire), additionné de dix. Cela enseigne en effet que le rôle du Machia’h est d’effectuer sa mission avec l’ensemble des dix forces de son âme, depuis « ‘hokhma », la sagesse, jusqu’à « malkhout », la royauté.

Cela concerne chaque Juif

Cette mission, qui commença avec Eliézer et qui s’achève avec le Machia’h, a été confiée à chaque Juif. Il existe deux approches possibles quant à sa réalisation : cela peut prendre la forme d’une transmission au monde pour le sanctifier (comme l’action de Moïse, à l’image du Soleil qui éclaire la Terre), ou bien cela peut se faire à travers l’effacement absolu de soi devant D.ieu afin de susciter le même mouvement dans le monde (comme l’action du Machia’h, à l’image de la Lune qui reçoit la lumière du Soleil).
Cependant, comme il existe une union profonde entre Moïse et le Machia’h, chaque Juif a le pouvoir d’être complètement annulé et effacé devant D.ieu tout en étant une personne sensée qui réfléchit et comprend par ses propres moyens de quelle manière accomplir sa mission personnelle et « éclairer le monde ». Et, de même qu’Avraham confia à Eliézer « tout ce qu’il possédait » pour qu’il puisse réaliser pleinement sa mission, D.ieu nous donne également « tout ce qu’Il possède » pour que les moindres détails de notre mission d’unifier l’âme et le corps soient pénétrés de ce qui constitue la finalité et la plénitude de la Chli’hout : la révélation prochaine du Machia’h.
Adapté du discours du Rabbi du Chabbat ’Hayé Sarah 5752
NOTES
1.Exode 4, 13.
2.Midrache Léka’h Tov ; Pirké deRabbi Eliézer.
3.Et ce, bien qu’ils soient deux personnes distinctes : Moïse appartient à la tribu de Lévi et le Machia’h à celle de Yéhouda.
4.Midrache Chémot Rabbah, 2, 4-6 ;  Zohar I, 253a.
5.D’un point de vue mystique, d’après la Kabbalah, il est possible de répondre qu’Avraham et Its’hak représentent un seul et même sujet, le « Char divin », ce qui explique également qu’ils avaient le même visage. Il reste cependant nécessaire d’apporter une explication simple qui satisfasse à l’exigence de logique propre au Talmud.
6.Dans les termes de la ‘Hassidout, cela représente les noms de D.ieu ayant pour valeur numérique 45 « מ"ה » et 52 « ב"ן ».
7.Comme l’exprime la loi formulée par le Rambam selon laquelle le Machia’h doit livrer les « guerres de D.ieu » contre ses ennemis : il se trouve donc ici-bas dans ce monde.
8.Comme l’enseigne la première Michna des Pirké Avot : « Moïse reçut la Torah au Mont Sinaï ».
9.Le Rambam donne la définition halakhique suivante de son avènement : « un roi de la maison de David s’élèvera ».
10.Deutéronome 33, 5.

ADAPTÉ D'UN DISCOURS DU RABBI DE LOUBAVITCH
Basé sur les enseignements du Rabbi de Loubavitch, Rabbi Mena'hem Mendel Schneerson ; adapté par Emmanuel Mergui

Que D-ieu protège et guérisse miraculeusement tous nos soldats comme chacun des enfants d'Israël, partout dans le monde, Qu'il venge leur sang, et qu'Il ne nous prodigue à partir de maintenant que des douceurs palpables à l’œil nu.


En chaque génération vit un homme qui attend avec impatience de pouvoir libérer son peuple de l’exil.


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