Machia'h arrive, le saviez-vous?
En chaque génération vit un homme qui attend avec impatience de pouvoir libérer son peuple de l’exil

vendredi 8 août 2014

Le premier commandement
Tuer D.ieu?

par Yanki Tauber

Des millions de personnes ont entendu parler des Dix Commandements et certains d’entre eux peuvent en citer au moins… trois. En fait, quelques millions doivent être capables de les citer tous et même de les classer dans l’ordre. Mais il est moins courant de rencontrer des gens qui savent que ces 10 points, représentant le message de D.ieu à l’homme, se lisent dans deux sens : du haut vers le bas, c'est-à-dire verticalement, mais aussi horizontalement, de gauche à droite ou de droite à gauche.
Qu’est-ce que cela signifie ? Les Dix Commandements furent donnés à Moïse gravés sur deux tables de pierre, cinq commandements sur chaque pierre.
1. Je suis l’Éternel ton D.ieu...
2. Tu n’auras pas d’autres dieux...
3. Tu ne prononceras pas le Nom de D.ieu en vain...
4. Souviens-toi du Chabbat...
5. Honore ton père et ta mère...
6. Tu ne tueras pas.
7. Tu ne commettras pas d’adultère...
8. Tu ne voleras pas.
9. Tu ne porteras pas de faux témoignage.
10. Tu n’envieras ...rien de ce qui appartient à ton prochain.
Pourquoi sur deux Tables ? Et pourquoi les cinq premiers commandements sont-ils sur une pierre et les cinq suivants sur l’autre ? (Le partage en 5/5 paraît symétrique mais en réalité, il ne l’est pas : les cinq premiers commandements comportent un total de 146 mots hébreux alors que les cinq suivants en ont 26.) L’une des raisons avancées par nos Sages est qu’en réalité, les cinq derniers commandements sont une répétition des cinq premiers. En d’autres termes, nous sommes censés mettre ces deux Tables côte à côte et les lire ainsi :
  1. Je suis l’Eternel ton D.ieu / Tu ne tueras pas
  2. Tu n’auras pas d’autres dieux / Tu ne commettras pas d’adultère
  3. Tu ne prononceras pas le Nom de D.ieu en vain / Tu ne voleras pas
  4. Souviens-toi du Chabbat / Tu ne porteras pas de faux témoignages
  5. Honore ton père et ta mère / Tu n’envieras …rien de ce qui appartient à ton prochain.
Par essence, cela signifie qu’il n’y a que cinq commandements. « Tu ne tueras pas est une autre manière de dire : « Je suis l’Éternel ton D.ieu » ; l’interdiction de l’adultère est l’interdiction contre l’idolâtrie ; garder le Chabbat signifie être un témoin honnête, etc.
Le Midrache explique le lien entre ces cinq dispositions dans son intégralité, mais aujourd’hui, nous nous attarderons sur le lien entre le premier et le sixième commandement. Pourquoi « ne pas tuer » est-il associé au fait que « Je suis l’Éternel ton D.ieu » ? Parce que, affirment nos Sages, tuer son prochain, c'est tuer D.ieu :
A quoi est-ce analogue ? A un roi de chair et de sang qui conquiert un pays, fait suspendre ses portraits, fait ériger des statues de lui et frapper des monnaies à son effigie. Après un certain temps, le peuple du pays arrache ses portraits, brise ses statues et retire les pièces de la circulation, détruisant ainsi l’image du roi. De même, lorsque l’on verse le sang, on détruit également l’image du Roi, comme il est écrit (Genèse 9, 6) « celui qui répand le sang d’un homme... car c’est à l’image de D.ieu qu’Il a créé l’homme ».
Cependant, il existe des meurtriers qui disent croire en D.ieu. Et certains opposants farouches au meurtre proclament ne pas croire en une force supérieure. Tous ont tort.
Si vous croyez sincèrement en D.ieu, vous êtes incapables de devenir des assassins. Et si vous croyez réellement que voler la vie d’un homme est le mal absolu, non parce que vous n’en avez pas les motivations ou parce que vous avez peur de finir en prison, mais parce que vous reconnaissez la valeur transcendante et inviolable de la vie, alors, c’est une autre manière de dire que vous croyez en D.ieu. Même si vous n’appartenez pas au monde des hommes pratiquants qui s’expriment en ces termes.
Que D-ieu protège et guérisse miraculeusement tous nos soldats comme chacun des enfants d'Israël, partout dans le monde, Qu'il venge leur sang, et qu'Il ne nous prodigue à partir de maintenant que des douceurs palpables à l’œil nu.

En chaque génération vit un homme qui attend avec impatience de pouvoir libérer son peuple de l’exil.



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jeudi 7 août 2014


Consolation
par Yanki Tauber


Lorsque vous êtes triste, allez-vous voir votre père ou votre mère ?
Lorsque je m’ouvre à mon père, il me répond en général que ces choses arrivent dans la vie et que nous devons apprendre à nous élever au-dessus. À mesure que je vais grandir en âge et en connaissance, m’explique-t-il, mes problèmes me paraîtront plus petits, jusqu’à devenir insignifiants. Après ce petit sermon, j’ai l’impression d’avoir été un peu dupé – car, après tout, c’est de mon gros chagrin à moi qu’il s’agit –, mais celui-ci semble quand même atténué maintenant, et je peux entrevoir un chemin qui m’aidera à le surmonter finalement.
Lorsque je vais chez ma mère, c’est pour m’entendre dire combien elle comprend ce que j’endure. Elle pleure avec moi, et je vois que mon chagrin est aussi douloureux pour elle qu’il l’est pour moi. Dans ce partage, dans ce contexte élargi, ma tristesse connaît un changement subtil. Ce n’est désormais plus un poids irrationnel qui m’accable, abrutissant mon esprit et mon cœur et m’isolant du monde, mais un environnement à habiter, un monde à naviguer, une force à mettre en action. Ma détresse n’en diminue pas pour autant, mais elle devient supportable, voire même utile.
« Comme un père éprouve de la compassion pour ses enfants, chante le Psalmiste, ainsi D.ieu éprouve-t-Il de la compassion pour ceux qui Le craignent. » « Comme un homme consolé par sa mère, proclame le prophète Isaïe, ainsi Je vous consolerai. » Mais alors, quel est-il ? D.ieu est-Il père ou mère ?
D.ieu est-Il la force transcendante de nos vies, la voix qui nous enjoint et nous donne les forces de nous élever au-delà du quotidien ? Ou bien est-Il source de réconfort, l’étreinte consolatrice qui nous assure que rien de ce que nous vivons n’est dénué de sens, que tout ce que nous sommes, tout ce que nous savons et tout ce que nous ressentons peut être supporté, vécu et élevé ?
« Consolez, consolez Mon peuple », lisons-nous dans la Haftarah de cette semaine, la première d’une série de sept lectures de consolation qui suit les Trois Semaines de deuil pour la destruction du Saint Temple et l’exil d’Israël. « Moi, Moi Je suis votre consolateur » commence une autre de ces lectures. Ce ne sont pas des balbutiements des prophètes, ni des figures de style. D’après le Midrache, ces répétitions signifient que D.ieu nous dit : « Je serais l’un et l’autre. Je serai pour vous un père et une mère. »
Que D-ieu protège et guérisse miraculeusement tous nos soldats comme chacun des enfants d'Israël, partout dans le monde, Qu'il venge leur sang, et qu'Il ne nous prodigue à partir de maintenant que des douceurs palpables à l’œil nu.

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mercredi 6 août 2014

Pourquoi une mézouza n’est pas une mézouza
par Baruch Epstein

Il y a une mézouza à l’entrée de la Maison Blanche. Il y a aussi une mézouza à chaque pièce du Kremlin. Votre voisin ouvertement athée en a une que tout le quartier peut voir !
Je m’explique. Le mot « mézouza » signifie chambranle de la porte. Dans le livre du Deutéronome, nous lisons : « Et tu les écriras sur les poteaux (mezouzot) de tes maisons et de tes portes. »1 Donc, si nous voulons être des pinailleurs linguistiques, nous dirons que le parchemin est fixé à la mézouza, il n’est pas lui-même la mézouza.
Ok, donc au-delà de ce banal trait d’esprit (ma mère pense que je suis intelligent), qu’apprenons-nous de l’utilisation vernaculaire d’un terme architectural pour désigner un objet rituel ?
Le ‘Hassidisme enseigne que D.ieu a un plan : un désir passionné, inexplicable et irremplaçable que ce monde, avec tous ses défauts, se transforme en une demeure accueillante pour Lui. C’est pourquoi Il l’a créé. Toute la création n’existe que pour manifester le divin. Or, les humains ont tendance à voir les choses dans le sens inverse : nous considérons notre existence et celle du monde comme étant prépondérante puis nous essayons de voir de quelle façon D.ieu peut cadrer à l’intérieur. C’est pourtant l’inverse qui est vrai : D.ieu est, et nous sommes là pour le démontrer.
Comme un trésor caché, le divin est juste sous la surface
Comme un trésor caché, le divin est juste sous la surface, attendant que nous le révélions à travers une mitsva. Chaque fois que nous utilisons une ressource physique pour quelque chose de divin, nous illustrons son vrai caractère qui est d’être un outil pour que nous découvrions l’étincelle de sainteté enfouie en elle.
C’est une idée assez géniale (j’espère que D.ieu ne me tiendra pas rigueur de ce compliment). Le divin, aussi excitant qu’il soit, semble souvent trop spirituel pour que des gens simples comme nous s’imaginent pouvoir l’appréhender. Devant lui, nous restons simplement bouche bée. Le matériel, en revanche, nous comprenons ça très bien. C’est pourquoi D.ieu s’intègre à des objets physiques de sorte que, lorsque nous les utilisons selon ses instructions, nous Le trouvons. À l’instar d’une métaphore, cela rend l’abstrait tangible.
Alors peut-être que nous ne nous trompons pas finalement. Peut-être que le sens véritable de « mézouza » est le parchemin de mitsva et que ​​le chambranle de la porte est seulement appelé « mézouza » pour illustrer que son existence a pour vocation non pas de maintenir la porte, mais de donner lieu à une mitsva. Si ce n’était pour le parchemin, le bon vieux chambranle n’aurait pas de raison d’être.
Et il en est ainsi de toutes choses. Il y a deux perspectives : 1) Je suis, et donc quand je gagne de l’argent, j’achète ce dont j’ai besoin et ensuite, s’il reste quelque chose, je ferai un don à la charité. Ou bien, 2) D.ieu est, et Il s’est intégré à l’argent pour me permettre de Le découvrir. Quand je gagne de l’argent, je donne d’abord un dixième à la charité, puis j’utilise le reste de cet argent désormais élevé pour mes propres besoins.
Ne considérez pas la mézouza comme un appendice de votre maison, considérez votre maison comme le support de la mézouza. Ne vous contentez pas de lire cet article, contactez votre centre ‘Habad et faites l’acquisition, pour vous-même ou quelqu’un que vous connaissez, d’une mézouza pour leur mézouza.
Que D-ieu protège et guérisse miraculeusement tous nos soldats comme chacun des enfants d'Israël, partout dans le monde, Qu'il venge leur sang, et qu'Il ne nous prodigue à partir de maintenant que des douceurs palpables à l’œil nu.


En chaque génération vit un homme qui attend avec impatience de pouvoir libérer son peuple de l’exil.



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dimanche 3 août 2014


Les tunnels qui ont reconstruit Jérusalem

Une histoire d'unité à travers la dispersion

par Tzvi Freeman

Une étrange histoire
C’est l’une de ces choses que vous entendrez répéter encore et encore dans le monde juif : c’est la haine gratuite qui a détruit Jérusalem. Supprimez la haine et vous reconstruirez Jérusalem.
La source de cela est un passage dans le Talmud, Yoma 9b. En premier lieu, le Talmud décrit la situation qui conduisit à la première destruction de Jérusalem et de son Temple par les Assyriens : l’idolâtrie endémique, le meurtre banalisé et l’adultère assumé. Puis les sages demandent, et l’on peut ressentir la douleur et l’angoisse dans leur question :
Et le Second Temple, quand ils étaient investis dans la Torah, les mitsvas et la bienfaisance, pourquoi a-t-il été détruit ?
Parce qu’il y avait de la haine gratuite.
Lisez cela attentivement. Ce n’est pas seulement que les Juifs étudiaient la Torah, accomplissaient des mitsvas et des actes de bonté : ils étaient pleinement investis dans ces choses. Il apparaît de toutes les sources dont nous disposons que c’était un temps où l’étude de la Torah prospérait et où il y avait beaucoup, beaucoup de bonnes actions. Les gens prenaient soin les uns des autres. Pas exactement le bain de sang, fruit de luttes intestines haineuses, auquel on se serait attendu comme justification d’un exil qui dure depuis près de deux mille ans.
Mais l’énigme est plus épaisse encore. Il existe un récit (un seul) qui illustre cette haine gratuite, qui apparaît dans le Talmud dans le traité Guittine (55b) :
En raison de Kamtsa et Bar Kamtsa, Jérusalem fut détruite.
Voyez-vous, il y avait un homme qui avait un ami nommé Kamtsa, et un rival nommé Bar Kamtsa. Cet homme fit un festin. Il dit à son serviteur : « Va et ramène-moi Kamtsa ! »
Mais, à la place, son envoyé ramena Bar Kamtsa.
Quand cet homme trouva Bar Kamtsa assis à son festin, il lui dit : « Un instant ! Toi et moi sommes rivaux. Que fais-tu ici ? Lève-toi et sors ! »
Bar Kamtsa répondit : « Puisque je suis déjà là, permets-moi de rester et je payerai pour tout ce que je boirai et mangerai. »
L’homme répondit : « Non ! »
Bar Kamtsa répondit : « Je payerai la moitié de la fête. »
L’homme répondit : « Non ! »
« Je payerai pour l’ensemble de la fête ! »
De nouveau : « Non ! »
Puis cet homme se saisit de Bar Kamtsa et le jeta dehors.
Bar Kamtsa se dit : « Les rabbins étaient présent. Ils n’ont pas protesté. Cela signifie qu’ils étaient contents que je sois jeté dehors ! »
Bar Kamtsa fomenta alors un plan pour calomnier son propre peuple auprès de l’Empereur romain, convaincant celui-ci qu’ils prévoyaient une révolte. Moins de trois ans plus tard, Jérusalem était en ruines, le Mont du Temple était rasé et notre long et pénible exil commençait.
Maintenant, attendez une minute :
C’est très joli que les rabbins s’incriminent eux-mêmes de ce désastre, prenant sur eux tout la charge de culpabilité. C’est très juif.
Et, effectivement, une telle insensibilité est tout à fait inexcusable.
Mais permettez-moi de vous poser seulement trois simples questions :
Une : Est-ce pour cela que Jérusalem fut détruite ? Est-ce le pire péché que l’on pouvait trouver à l’époque ?
Deux : L’histoire ne donne aucune indication de qui était cet homme, ou qui étaient les rabbins indifférents. L’histoire ne fournit que deux noms : « En raison de Kamtsa et Bar Kamtsa, Jérusalem fut détruite. »
Concernant Bar Kamtsa, il n’était sans doute pas quelqu’un de très sympathique : le voisin grincheux moyen ne va pas diffamer la nation tout entière auprès de l’Empereur parce qu’il a été vexé. On pourrait même avancer que sa réputation justifiait d’une certaine manière le traitement dont il fut l’objet.
Mais Kamtsa, qu’a-t-il fait de mal ? Il n’est même pas venu à la fête ! Pourquoi la catastrophe lui est-elle imputée ?
Trois – et le plus important : La punition doit correspondre au crime, car elle a pour but de réparer le crime et de réhabiliter le criminel de sorte que cela ne se reproduise pas. Alors expliquez-moi : comment l’exil et la dispersion à travers le monde peuvent-ils réparer l’indifférence à une fête ?
Mystère résolu
Cette histoire appartient à un genre nommé midrache, dont la lecture obéit à une certaine méthode. L’un des maîtres de l’interprétation midrachique fut Rabbi Yehouda Loewe, qui vécut au 16ème siècle et est connu sous le nom de « Maharal de Prague ». Ici aussi, le Maharal vient à la rescousse.1
La première chose qu’il faut savoir, c’est que si le midrache vous indique un nom, il y a une raison à cela. Le nom signifie quelque chose et, dans ce cas, quelque chose lié au thème de l’histoire.
« Qu’est-ce qu’un kamtsa ? » demande le Maharal. Kamtsa signifie « sauterelle » en araméen.2
Voilà une créature intéressante. Elle se déplace en très grande masse (en fait, certaines d’entre elles le font et nous les appelons alors « criquets » ou en hébreu arbeh, lié au mot ribouï, qui signifie « beaucoup »), mais elle n’a pas de société. Comme dit le proverbe : « Il n’y a pas de roi parmi les sauterelles. »3Pas de dirigeant, pas de hiérarchie, pas de famille, seulement une masse de créatures similaires portée par le vent.
De même, dit le Maharal, nous pouvons avoir une masse de gens qui vivent ensemble, qui travaillent ensemble, qui font même de belles choses les uns pour les autres, mais qui n’ont rien qui les maintienne ensemble mis à part les circonstances. Comme les criquets, ils constituent une multitude de personnes, mais pas un peuple. Ils vivent simplement dans le même pays, en observent les mêmes coutumes, donc, tant qu’à faire, autant vivre en bonne entente.
En quoi est-ce si terrible ?
Parce que ce n’est pas là le peuple juif sur lequel le temple est construit.
Le Premier Temple, écrit le Maharal, avait comme fondement le caractère sacré de la Terre. La terre d’Israël exige la sainteté, en particulier Jérusalem et surtout si l’on veut y avoir un Temple. Lorsque cette sainteté fut profanée par l’adultère, le meurtre et l’idolâtrie, le fondement du Temple disparut, il ne pouvait donc plus se tenir et le peuple fut forcé de partir.
Le Second Temple, cependant, avait comme fondement l’intégrité de la communauté. Les gens revinrent de leur propre initiative de Babylone et se donnèrent pour tâche de repeupler la terre et de reconstruire la ville sainte de Jérusalem et le Temple. Ils vinrent comme un tout unifié, comme une personne animée d’un seul cœur. Et c’est sur cette base que Jérusalem et le Temple furent construits.
Ainsi, quand l’intégrité de la communauté commença à s’effriter, c’est tout le fondement du Temple et de Jérusalem qui s’effrita. Oui, il y avait des Juifs qui étaient amis. Mais l’ami lui-même était un kamtsa : un allié pour la division. Comme l’explique le Maharal, ceux qui veulent créer des divisions prennent toujours un allié, en l’occurrence Kamtsa, de sorte que l’autre puisse être l’ennemi, Bar Kamtsa. Et ceci en soi était un signe que l’ensemble du système était compromis. C’était une société de kamtsas, une masse d’individus maintenus ensemble par le vent, par les circonstances.
La dispersion comme remède
Comment l’exil et la dispersion sont-ils le remède pour guérir une communauté effritée ?
C’est simple, écrit le Maharal : parce que, dans un tel exil, les Juifs ne constituent plus une nation du fait de circonstances géographiques, pas même du fait qu’ils mangent la même nourriture, qu’ils s’habillent de manière semblable ou qu’ils parlent la même langue. Dispersés aux quatre coins du globe, géographiquement, culturellement et psychologiquement, nous sommes obligés de découvrir l’unité essentielle de notre peuple dont nous nous étions si facilement défaits lorsque nous vivions ensemble sur une même terre.
Et nous y sommes parvenus. Nous l’avons découverte d’une manière telle qu’elle peut ne plus jamais être perdue.
Ce qui est extraordinaire.
Oui, je peux entendre les objections : « Ce n’est pas assez bien ! Il y a des disputes ! Il y a de la haine, même des Juifs honteux ! Et il y a le mépris d’un groupe envers l’autre ! »
Ceux-là sont les idéalistes.
Quand Jérusalem fut détruite, il y avait deux écoles de pensée parmi les sages, les Chammaï-niks et les Hillel-niks. Les Chammaï-niks étaient idéalistes. Les Hillel-niks dirent : « Voyons ce que les gens peuvent supporter. »
Heureusement pour nous tous, les Hillel-niks l’ont emporté. Parce que sinon, cet exil durerait à jamais.
Si vous êtes un pragmatique, si vous pouvez prendre en compte la nature humaine, c’est extraordinaire.
L’unité se révèle
Trois adolescents ont été enlevés et, trois semaines durant, dans quelque lieu de culte juif où j’ai pu me rendre, on priait pour ces garçons. De Singapour à Santa Cruz, du shtibel Satmar au temple réformé, les noms de ces garçons étaient sur ​​les lèvres et dans les cœurs de tous ceux qui venaient prier. Les tweets, les Whatsapps, les likes sur Facebook venaient de toutes les sortes de Juifs imaginables. Des personnes qui n’ont jamais vécu en Israël, peut-être même jamais visité Israël se sentaient concernées. Vraiment concernées.
Un peuple qui a été dispersé dans le monde entier pendant deux millénaires a prié pour ces garçons, a allumé des bougies de Chabbat pour ces garçons, s’est uni pour ces garçons, parce que c’était des garçons juifs. Parce que nous sommes un.
Au bout de trois semaines, le troisième jour du mois juif de Tamouz, nous avons entendu les nouvelles et les cœurs d’Israël dans le monde entier se sont arrêtés de battre. Beaucoup étaient en colère contre D.ieu – comment pouvait-Il laisser toutes ces prières, tout cette unité, se dissiper comme ça dans le vide ?
Mais il s’est avéré qu’il n’y avait pas de vide.
Il s’est avéré que ceux qui veulent nous détruire avaient construit un vaste réseau de tunnels d’attaque, une cité cachée abritant une armée de terroristes et des stocks d’armes et de munitions mortelles et débouchant près des écoles maternelles et des réfectoires des villages juifs du sud d’Israël.
Leur plan était le plus démoniaque que l’on ait entendu dans l’histoire : massacrer et enlever des centaines d’enfants et de civils israéliens le saint jour de Roch Hachana. Et ensuite attaquer du sol, de l’air et de la mer. Tout missile que nous tirerions signifierait une victime instantanée pour Israël, peu importe où ce missile frapperait. Comme l’a dit un député de la Knesset, la catastrophe aurait surpassé de loin tout ce qu’Israël a jamais connu, y compris les pertes tragiques de la guerre de Kippour.
Vu de l’extérieur, ce fut l’enlèvement de ces trois garçons qui déclencha une réaction en chaîne d’événements qui ont déjoué ce cauchemar. Énervés par nos incursions pour arrêter les ravisseurs, nos ennemis ont tiré leurs missiles trop tôt. Nous avons été obligés de les envahir. Et nous avons pris des prisonniers de guerre qui nous ont révélé leur plan monstrueux.
Mais, en regardant plus loin, nous avons été sauvés par les tunnels que nous avions nous-mêmes construits. Des tunnels sous la surface, reliant un Juif dans ce pays à un Juif dans un autre, un Juif à cette extrémité du spectre à un Juif à l’autre extrémité – des tunnels, non pas sous terre, mais dans les cieux ; des tunnels, non pas de terreur, mais des tunnels d’amour.
Un jeune Juif bardé de tatouages dans un vol pour Israël a découvert que le rabbin moderne-orthodoxe assis à côté de lui était en mission pour exprimer la sympathie de sa communauté aux familles de ces trois garçons. Cela a déclenché quelque chose en lui. Il a demandé à emprunter le talith et les téfilines du rabbin. Et puis il a dit : « Rabbin, à Seattle, d’où je viens, je ne sais pas où trouver ces boîtes en cuir noir. Mais si je les avais, je les mettrai tous les jours. »
C’est-à-lors qu’un ‘hassid de Satmar – ce que les médias appellent un ultra-ultra-orthodoxe – s’est penché depuis le siège de derrière et a dit : « Cher Juif, si vous promettez que vous les mettrez tous les jours, je vous en enverrai par poste rapide à mes frais. »
Engagés dans une discussion, ces trois juifs se seraient probablement écharpés sur pratiquement n’importe quel sujet. Mais en tant que peuple, ils sont un, avec une Torah, un cœur et une paire de boîtes de cuir noir.
Et maintenant, nous prions tous pour la sureté de ces héros qui mettent en danger leur vie pour que les nôtres en Israël puissent vivre en paix. Nous prions ensemble pour la sureté de toute personne attaquée, parce que chaque vie est infiniment précieuse. Nous vérifions les nouvelles chaque matin comme si cela se passait ici. Et c’est le cas, car un Juif à Paris, à Berlin, à Los Angeles ou à Calgary peut être attaqué, à D.ieu ne plaise, en raison de ce que ses frères juifs font pour se protéger en Israël. Nos ennemis savent bien que nous sommes un.
L’exil et la dispersion ont produit un miracle. Ils ont fait ressortir une unité organique et irréductible de notre peuple qui n’aurait autrement pas pu être imaginée.
Cet exil à fait son travail. Il est désormais temps qu’il s’achève.
Que D-ieu protège et guérisse miraculeusement tous nos soldats comme chacun des enfants d'Israël, partout dans le monde, Qu'il venge leur sang, et qu'Il ne nous prodigue à partir de maintenant que des douceurs palpables à l’œil nu.


En chaque génération vit un homme qui attend avec impatience de pouvoir libérer son peuple de l’exil.



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NOTES
Dans ses ‘Hidouchei Aggadot sur l’histoire de Guittine.
Voir Edouyot, chapitre 8. Sur les mots (Nombres 13,33) : « ...nous étions à leurs yeux comme des sauterelles », la traduction araméenne d’Onkelos donne pour sauterelles « kamatsim ».
Proverbes 30,27.