Machia'h arrive, le saviez-vous?
En chaque génération vit un homme qui attend avec impatience de pouvoir libérer son peuple de l’exil

mercredi 4 mars 2015

Le Rabbi De Loubavitch: Une lettre d'approbation

Le rabbi de Loubavitch: Des écoles ou des prisons?


Ne l’appelez plus Haman!

Rebondissements derrière le Rideau de Fer


Un frisson de terreur parcourut les Juifs qui se trouvaient sur la place du marché : « Le méchant Haman arrive ! » murmurèrent, paniqués, les commerçants. En quelques secondes, ils fermèrent leurs boutiques. Les clients comme les marchands se dispersèrent en toute hâte, il n’y avait plus personne au marché !
Nul ne se souvenait plus pourquoi le commissaire de la ville haïssait tant les Juifs mais le fait était là. Par tous les moyens possibles, il leur rendait la vie amère : il leur imposait des taxes exorbitantes, confisquait leurs marchandises. On l’avait surnommé « le méchant Haman », ce qui, paradoxalement exprimait l’espoir qu’il connaîtrait la même fin dramatique que le Haman qui avait projeté d’exterminer le peuple juif en Perse, à l’époque de la reine Esther.
Rav Hillel était le Mohel de la ville. A cause de l’oppressante atmosphère anti-juive qui régnait dans la ville, il ne pouvait exercer son métier – effectuer la circoncision des nouveaux nés – que dans le plus grand secret. Plus d’une fois, malgré ses précautions, on lui avait fait comprendre que les autorités le surveillaient. Pourtant il continuait : ce qu’il faisait était une Mitsva ; amener un enfant juif dans l’alliance d’Avraham notre père était plus important que toutes les menaces à son encontre.
Un jour, le responsable de la synagogue lui avait glissé dans la poche un papier portant simplement une adresse, dans un des quartiers huppés de la ville habités exclusivement par des hauts fonctionnaires. Là, il devait circoncire un enfant dont il ne connaissait même pas le nom de famille.
Quand il trouva la maison, seul le responsable de la synagogue s’y trouvait. « Sept autres Juifs vont bientôt arriver », lui dit-il. Avec le père de l’enfant, il y aura Minyane, les dix Juifs dont la présence est nécessaire pour cette cérémonie.
Un par un, les invités arrivèrent, le visage inquiet et le cœur battant, de peur d’être dénoncés. « Qui est le maître de maison ? » demanda Rav Hillel. Mais nul ne pouvait lui répondre.
Le matin même, un homme bien habillé s’était soudain approché du responsable de la synagogue et lui avait mis dans la poche un papier avec une adresse et une heure de rendez-vous. Mais tout le reste était un mystère.
Le père arriva, le visage presque complètement masqué par le col de son épais manteau. Ainsi nul ne put le reconnaître. Mais Rav Hillel put l’apercevoir un peu mieux que les autres invités : le visage lui disait quelque chose, mais il ne parvenait pas à mettre un nom. La Brit Mila (circoncision) fut exécutée en toute hâte, avec les prières et bénédictions d’usage et le père quitta très vite la pièce en tenant l’enfant.
Le lendemain, Rav Hillel trouva sous sa porte une lettre dont la seule vue le fit trembler. Ce n’était pas la première fois qu’il était ainsi convoqué par les autorités, mais cette fois-ci, il eut comme un mauvais pressentiment : « Ils ne me laisseront pas continuer ! » pensa-t-il.
Quand il arriva au bâtiment officiel, on le fit entrer immédiatement dans le bureau du commissaire. Rav Hillel sentait son cœur battre plus fort et tout son corps tremblait. Soudain il réalisa : l’effroyable commissaire était le père de l’enfant !
Apparemment, le commissaire était lui aussi nerveux. Il se racla la gorge plusieurs fois avant de s’adresser à son interlocuteur : « J’ai bien remarqué que vous m’aviez reconnu ! Je vous ai convoqué ici pour m’assurer que vous ne dévoilerez mon identité à personne. Je vais vous raconter mon histoire : je suis né dans un village isolé. Ma mère était douce et aimante ; par contre, mon père avait un penchant pour la vodka : il devenait alors cruel et violent. Très jeune, je m’enfuis de la maison ; à trois reprises, je fus pris de remords et écrivis une lettre à mon père pour m’excuser, mais il ne m’a jamais répondu. Ceci a contribué à m’éloigner du judaïsme et à l’abandonner complètement.
Et durant des années et des années, j’en ai voulu à tous les Juifs.
Après mon service militaire obligatoire, j’ai voulu continuer l’armée et j’ai avancé en grade jusqu’à ma fonction actuelle. Il y a deux ans, je me suis marié et ce n’est qu’après que j’ai découvert que ma femme était juive elle aussi. Au moment de son premier accouchement, le travail fut extrêmement pénible. Sa vie était vraiment en danger : elle m’a alors fait promettre que, si c’était un garçon, je trouverais un Mohel pour le circoncire. J’ai promis et tout à coup la naissance s’est produit tout naturellement. C’était un garçon.
Hier, quand j’ai constaté combien vous étiez prêt à mettre votre vie en danger pour un inconnu, quelque chose s’est mis à vibrer en moi. Je ne peux plus justifier ma conduite haineuse vis-à-vis de ceux que je dois bien appeler mes coreligionnaires, les Juifs. »
Petit à petit, les Juifs de la ville remarquèrent un changement d’attitude de la part du commissaire. Il semblait avoir perdu sa morgue et sa hargne, il marchait normalement sans tenter de s’imposer par l’arrogance et la violence.
Un Pourim, on apprit que le commissaire était mort subitement. Si cela était arrivé quelques années plus tôt, les Juifs auraient célébré l’événement. Mais maintenant, ils se contentèrent de hocher la tête. Depuis longtemps on ne l’avait plus appelé Haman.
Seul Rav Hillel versa une larme...
L’Chaim
Que D-ieu protège et guérisse miraculeusement tous nos soldats comme chacun des enfants d'Israël, partout dans le monde, Qu'il venge leur sang, et qu'Il ne nous prodigue à partir de maintenant que des douceurs palpables à l’œil nu.


En chaque génération vit un homme qui attend avec impatience de pouvoir libérer son peuple de l’exil.


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mardi 3 mars 2015

Le Rabbi de Loubavitch : Precieux enfants (Pourim)


Le miracle de la bombe

Pourim Fossano, 1796

par Nissan Mindel

Parmi les Pourims spéciaux qui ont été célébrés par des communautés juives différentes en souvenir d’une délivrance miraculeuse, il y en a un que célèbre la communauté israélite de Fossano. Cette petite ville d’Italie septentrionale est située au pied des Alpes, non loin d’un col reliant ce pays à la France.
L’histoire que nous allons vous conter eut lieu au printemps de l’an 5556 (1796). Époque troublée par la guerre. La France vivait sa grande révolution, et l’Italie était le champ de bataille où s’affrontaient les armées française ou autrichienne.
Un jeune général de 27 ans, Napoléon Bonaparte, avait été nommé commandant en chef de l’armée française d’Italie. On espérait qu’il donnerait un regain de vigueur à cette campagne ; et l’on ne se trompait pas, car sous l’impulsion de ce nouveau chef, les Français ne tardèrent pas à remporter victoire sur victoire.
Juste avant Pessa’h, ils mirent le siège devant Fossano qu’ils commencèrent à bombarder. Il en résulta des dommages considérables et un grand nombre de blessés. Mais, bien que la situation fût plutôt désespérée, la ville ne se rendit pas.
Vint Pessa’h, en plein siège. Les juifs étaient résolus à célébrer leur. Fête de Libération dans la joie. Pessa’h était toujours une période d’anxiété pour les Juifs, même en temps normal. La haine de leurs voisins chrétiens montait ; l’occasion était propice à toutes sortes d’accusations aussi violentes que fantaisistes dont la plus grave, celle du libelle du sang, rendait les Juifs responsables d’utiliser du sang chrétien pour leurs Matsot. Tous les prétextes, même les plus ridicules, étaient bons pour déclencher les attaques d’une populace déchaînée. Cela n’empêcha pas les Juifs de célébrer, comme il se devait, cette fois aussi, les deux nuits de Sédère et les deux premiers jours de la fête.
La colère de leurs compatriotes non-juifs ne connut pas de bornes. N’était-ce pas là la preuve la plus irréfutable que les Israélites se réjouissaient des succès de l’ennemi ? Le bruit courut aussitôt qu’ils sympathisaient avec lui ; peut-être même l’aidaient-ils en secret !
Conscients du péril, les chefs de la communauté juive firent appel à la protection des Doyens de la ville. Mais ceux-ci étaient trop absorbés par les soucis qu’occasionnait le siège ; de plus, ils ne pouvaient soustraire, pour protéger le ghetto, aucun des soldats chargés de la défense de Fossano.

Réfugiés dans la synagogue

Vint la seconde nuit de ‘Hol Hamoed. L’ennemi reprit ses bombardements, mais il semblait le faire, cette fois, avec une intensité accrue. Malgré cela, aucune bombe ne tomba sur le ghetto juif. Il faut préciser que c’était une rue longue et étroite, proche des murs extérieurs ; les projectiles meurtriers volaient par-dessus et allaient tomber plus loin sur la ville. Le prétexte était ainsi tout trouvé : le ghetto épargné, cela ne pouvait s’expliquer que par la trahison des Juifs. La victoire sur les Français, aucun homme sensé ne l’aurait espérée. Sur les Juifs sans défense, elle était autrement plus aisée...
Brandissant toutes sortes d’armes, la populace se rua sur le quartier juif. Elle n’y rencontra aucune opposition ; les Israélites avaient abandonné leurs foyers et s’étaient réfugiés dans la Synagogue où, bien que plus faibles en nombre, ils étaient résolus à se défendre. Ils savaient qu’ils n’avaient aucune chance de l’emporter sur leurs assaillants ; ils se mirent à prier afin qu’un miracle survînt, qui les sauverait du massacre.
Entre temps, la populace avançait dans le ghetto, brisant les portes des maisons et des boutiques, pillant et détruisant ce qu’elle ne pouvait emporter. Mais pour que sa satisfaction fût complète, il lui fallait couronner toutes ces violences par l’effusion de sang juif. Les assaillants progressaient le long de la rue, au bout de laquelle se trouvait la Synagogue.

La bombe salvatrice

La Synagogue était située au premier étage. Un escalier étroit menait à un petit vestibule qui la précédait. Là, au fond, la petite communauté juive s’était entassée dans l’attente de l’assaut inévitable. Les assaillants déchaînés se pressaient déjà sur les marches de l’escalier ; certains d’entre eux avaient même atteint le vestibule...
Soudain, on entendit le bruit assourdissant d’une violente déflagration. Une bombe lancée par les assiégeants français s’était frayé un passage à travers le mur de la Synagogue et avait atterri dans le vestibule, juste devant les assaillants. Frappés de terreur, ils tournèrent les talons dans une bousculade indescriptible. Beaucoup d’entre eux, ne pensant qu’à sauver leur peau, lâchaient le butin qui les embarrassait et ralentissait leur fuite.
Pour les Juifs de Fossano, ce fut un merveilleux miracle qui les sauvait d’une mort certaine. Peu après, la ville tombait aux mains des Français, ce qui éloignait tout danger pour les Juifs.
Les chefs de la communauté juive décidèrent que le second jour de Hol Hamoed Pessa’h serait observé chaque année par les Juifs de Fossano en l’honneur du Tout-Puissant pour célébrer l’extraordinaire miracle de la bombe. De plus, il fut décidé que le trou béant fait par celle-ci dans le mur ne serait pas bouché, mais qu’on le transformerait en fenêtre, autour de laquelle une inscription hébraïque en lettres d’or attesterait ce qu’on appela désormais « le Miracle de la Bombe ».
Que D-ieu protège et guérisse miraculeusement tous nos soldats comme chacun des enfants d'Israël, partout dans le monde, Qu'il venge leur sang, et qu'Il ne nous prodigue à partir de maintenant que des douceurs palpables à l’œil nu.


En chaque génération vit un homme qui attend avec impatience de pouvoir libérer son peuple de l’exil.


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lundi 2 mars 2015


Venise au Brésil

La pluie tombait sans discontinuer, fouettant les toits et les fenêtres. Des torrents d’eau, une tempête interminable s’abattaient sur notre belle ville de Recife dans laquelle nous dirigions un Beth ‘Habad, un centre communautaire Loubavitch.
Mais notre cuisine continuait imperturbablement à fonctionner malgré l’agitation céleste.
Des salades, des friandises, des omelettes, des pizzas, des biscuits, des gâteaux et, bien sûr, des « Hamantachen » que de petites mains parvenaient à subtiliser dès leur sortie du four.
C’était la veille de Pourim et le téléphone n’arrêtait pas de sonner : « Vous devriez annuler la fête ! » revenait sans cesse. Mais nous persistions : « Il n'en est pas question ! », tout en regardant avec angoisse par la fenêtre la pluie qui se déversait en trombes.
La pluie cessa enfin et je soupirai de soulagement. Cela faisait 15 jours - soit 150 heures d’un travail incessant - que je préparais Pourim : coups de téléphones, courrier d’invitation, la décoration, les gens qu’on rencontrait et, bien sûr, la nourriture et la nourriture!
A l’époque, il n’y avait à Recife ni boulangerie, ni pâtisserie, ni épicerie cachères ; ni Yechiva (école talmudique) qui aurait pu nous fournir de « la main d’œuvre » pour nous aider. Oui, durant deux semaines, mon four a fonctionné dix heures par jour, malgré le soleil brûlant à travers les stores.
Enfin tout était prêt.
Une de mes amies allait bientôt arriver pour m’amener à la synagogue avec ma cargaison de gâteaux. Mais cette fois, ce fut mon mari qui téléphona : « Le Beth ‘Habad est encerclé d’un profond fossé rempli d’eau! » Pour y accéder, il fallait enlever chaussures et chaussettes : l’eau parvenait aux genoux !
Si mon mari l’avait fait, je le ferais aussi. Mais les convives ? Accepteraient-ils de retirer chaussures et chaussettes et de mouiller le bas de leurs vêtements ?
Au nord de la ville, des gens durent être évacués de leurs maisons inondées.
Les rivières dévalaient dans la ville, les caves et les garages étaient remplis d’une eau boueuse nauséabonde. Qui oserait s’aventurer dehors dans ces conditions ?
Je regardais mes gâteaux et les gâteaux me regardaient. Ce fut peut-être le moment le plus calme pour moi depuis deux semaines.
« Nous avons accompli notre part, songeai-je. A D.ieu maintenant de prendre les choses en main ! Je suis une émissaire du Rabbi et les préceptes de la ‘Hassidout me guident : le cerveau domine le cœur! »
Seules trois voitures pouvaient entrer dans l’impasse au bout de laquelle se trouvait le Beth ‘Habad. Celle de mon amie – dans laquelle j’avais pris place – était la troisième. Comme l’impasse était un peu surélevée, ces trois voitures étaient, de fait, en sécurité. Une quatrième voiture dut s’arrêter à l’endroit où l’impasse donne sur la rue : il y avait bien 50 cm d’eau en-dessous !
Ah Venise ! Ah si seulement nous disposions d’un bateau, d’une pirogue, d’une gondole, que sais-je !
C’est alors que le conducteur de la quatrième voiture parvint à l’extraire de l’impasse et se mit à transporter délicatement dans son véhicule les invités qui arrivaient et qui s’étaient garés de l’autre côté de la rue – sur le quai pourrait-on dire, car là-bas tout était sec ! Ce fut en tout plus de cinquante personnes qui, non seulement avaient osé défier cette météo terrible mais qui avaient littéralement « traversé la mer » pour accéder à notre Beth ‘Habad !
La fête fut magnifique.
Le lendemain matin, le soleil était radieux.
Dès cinq heures du matin – qui est l’heure à laquelle on se lève ici – nous étions sur le pied de guerre pour organiser pour la toute première fois dans cette ville un véritable Pourim, historique, authentique, rempli de toutes les Mitsvot traditionnelles, en particulier les Michhloa’h Manot, les cadeaux de nourriture qu’on envoie à des amis.
De nombreuses voitures se mirent spontanément à notre service, avec des enfants déguisés qui distribuèrent mes gâteaux faits maison dans les hôpitaux et maisons de retraite.
Qu’y avait-il d’original, me direz-vous ? Bien sûr, les gens qui reçurent ces paquets étaient ravis qu’on ait pensé à eux et contents de participer eux aussi à la joie de la fête. Mais les plus heureux étaient, au fond, les volontaires, toutes ces personnes qui avaient sillonné la ville : « Comme c’était agréable de donner ! Je n’aurais jamais pensé que c’était une telle joie! » me dit l’un d’eux tandis qu’un autre ajouta : « Je vous en prie ! Appelez-moi la prochaine fois que vous entreprenez une telle action ! Je veux absolument participer ! Et nos enfants n’oublieront jamais qu’il est possible de fêter Pourim même à Recife! »
Ce qui continue de raisonner dans mon esprit, c’est la valeur et la détermination de chaque Juif, quel qu’il soit.
Combien de fois, mon mari et moi avons-nous entendu : « Je ne suis pas pratiquant! » De la bouche même de ces Juifs qui avaient pourtant tenu ensuite à participer à notre fête de Pourim ! Pas pratiquants ? Mais alors pourquoi oser braver une telle tempête au lieu de rester confortablement chez soi ?
Pas pratiquants ? Mais cependant prêts à traverser des torrents d’eau et de boue pour pénétrer dans le Beth ‘Habad et y écouter la Méguila. Dans le cœur de chaque Juif, luit toujours une étincelle de judaïsme.
Itty Chazan - L’Chaim


Que D-ieu protège et guérisse miraculeusement tous nos soldats comme chacun des enfants d'Israël, partout dans le monde, Qu'il venge leur sang, et qu'Il ne nous prodigue à partir de maintenant que des douceurs palpables à l’œil nu.


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dimanche 1 mars 2015


Pourim sans Koby

Quand le cœur se révèle

par Sherri Mandell

Koby Mandell a été horriblement assassiné en Israël par des terroristes palestiniens avec son ami Yossef Ishran, le 8 mai 2001. Ils avaient 13 ans.
On m’a demandé d’écrire un article intitulé « Pourim sans Koby ». Mais je ne peux pas écrire à propos de Pourim sans Koby parce que, même si Koby est décédé, je ne célèbre pas Pourim – ni rien d’autre – sans Koby.
Dans un article paru dans le New York Times, Steven Flatow écrivait que même si sa fille Aliza avait été assassinée par des terroristes, il restait le père d’Aliza. Moi je suis toujours la maman de Koby, je ne cesserai jamais de l’être.
Tenter d’expliquer ma relation actuelle avec Koby est comme tenter d’expliquer ce que c’est d’être aveugle à une personne qui voit. Je parle un autre langage désormais.
C’est comme se trouver dans une maison hantée – ou un sanctuaire. Il y a des moments où je ressens une douleur terrible et j’ai l’impression que je serai toujours hantée. Je remarque comment les gens me regardent parfois et je me souviens de la maison hantée devant laquelle je passais quand j’étais enfant. Contrairement à nos maisons modernes, celle-ci était vieille, faite en briques sombres, avec des toits en aiguilles et des fenêtres rondes. Peut-être que maintenant je la trouverais curieuse, intéressante, voire même jolie. Car ce qui est hanté peut aussi être auréolé, sanctifié en se perdant dans quelque chose de plus grand, en s’attachant plus fort à D.ieu. Tout dépend de la façon dont vous traduisez votre expérience.
Pourim nous enseigne que notre monde est une réalité dont le sens est caché. Le nom d’Esther, l’héroïne de l’histoire de Pourim, est lié au mot hébraïque qui signifie « dissimulation ». Dans la Méguila de Pourim, le nom de D.ieu n’est jamais mentionné, bien qu’Il ne soit pas absent de l’histoire.
Pour rencontrer D.ieu, nous devons passer de notre position orgueilleuse et adopter une posture d’humilité, accroissant notre propre dissimulation. Ce n’est qu’alors que nous ressemblerons à la reine Esther : elle aurait pu rester dans le palais royal où elle vivait dans le luxe, avec massages, parfums et maquillages, mais elle choisit au contraire de ressentir la souffrance de son peuple. Esther n’a pas laissé son statut de reine lui monter à la tête.
C’est peut-être notre rôle dans ce monde : être davantage en phase avec d’autres gens, ressentir leur douleur et leurs problèmes, agir en osmose avec eux. Peut-être est-ce là ce qu’il convient de célébrer : notre capacité à nous aider les uns les autres à progresser vers la guérison ; à dépasser notre propension à l’égoïsme pour nous sentir unis avec ceux qui nous entourent. Une telle unité peut mener vers la guérison.
Moins d’un an après l’assassinat de notre fils, mon mari et moi-même avons marqué notre anniversaire de mariage par un dîner au restaurant. Je ne peux pas dire que nous avons « célébré », parce que nous étions trop tristes. Quand nous sommes entrés dans l’établissement, la souriante serveuse, avec ses cheveux noirs étincelants, débordait d’enthousiasme et d’effervescence d’une manière qui força mon admiration. J’ai pensé en moi-même : « Elle n’a aucune idée de la douleur qui m’accompagne, du poids de ce que je porte en moi. »
Tandis que nous prenions notre repas, mon mari et moi avons pensé que ce restaurant serait l’endroit parfait pour marquer prochainement ce qui aurait dû être le quinzième anniversaire de Koby. Nous voulions inviter quinze personnes pauvres ou en détresse au restaurant pour marquer ce jour important – pour se souvenir du défunt en apportant de la joie aux vivants.
Nous avons parlé au directeur de l’établissement de notre projet. Il mentionna qu’il travaillait bénévolement dans un centre de réhabilitation non loin de là où il aidait des adolescents issus de familles pauvres, de foyers désunis et il pensait que ces jeunes apprécieraient cette sortie avec nous. L’idée prenait forme pratiquement d’elle-même. Nous n’avions pas pensé inviter des adolescents, mais il y avait là une certaine logique : Koby était adolescent lorsqu’il a été tué. Nous avons remercié le directeur pour sa suggestion. Avant qu’il ne s’éloigne, mon mari lui demanda : « Connaissez-vous la famille Goodman ? Ils habitent non loin d’ici. Ils ont perdu leur fils de seize ans, Tani, cette année, dans un accident – nous sommes allés aux « Chiva »1 – et je voudrais savoir comment ils vont. »
« Vous pouvez le leur demander vous-même. Votre serveuse est leur fille. »
Je la regardai, si belle et si gaie, et je me dis : « On ne sait jamais ce qui se passe à l’intérieur d’une personne. » Je l’avais mal jugée. Quand elle vint à notre table, je lui racontai notre deuil et elle nous parla du sien.
Au cours de notre conversation, je réalisai combien des pans entiers de notre vie sont cachés. Nous ne voyons pas à l’intérieur des autres.
Alors que nous échangions nos impressions, mon mari et moi-même nous sentions moins isolés. La douleur s’était estompée pendant un moment. La guérison peut se produire quand nous choisissons de révéler ce qui est caché en nous. Alors la douleur ne nous hante plus, mais nous rapproche les uns des autres.
Si nous ne parvenons même pas à voir ce qui est à l’intérieur des gens, imaginez combien il est difficile de voir D.ieu dans ce monde. Mais Pourim nous enseigne que même quand nous ne pouvons pas voir D.ieu, Il est avec nous. Même si tout semble signifier le contraire, D.ieu ne nous abandonne pas dans notre chagrin.
L’Chaim – reproduit avec la permission du Kosher Spirit Magazine 

NOTES
1.Conclusion de la semaine de deuil. Ndt

Que D-ieu protège et guérisse miraculeusement tous nos soldats comme chacun des enfants d'Israël, partout dans le monde, Qu'il venge leur sang, et qu'Il ne nous prodigue à partir de maintenant que des douceurs palpables à l’œil nu.


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