Machia'h arrive, le saviez-vous?
En chaque génération vit un homme qui attend avec impatience de pouvoir libérer son peuple de l’exil

jeudi 15 janvier 2015

Un bon rapport

Le Rabbi de Loubavitch: Votre nom juif


Le Choul’hane Aroukh HaRav: systématisation, explication et arbitration

Le style législatif unique de Rabbi Chnéour Zalman de Lyadi
par le Rav Shlomo Yossef Zevin

Deux piliers de la législation halakhique qui ont façonné des époques entières de leur vivant et qui continuent de nous influencer – et ne cesseront jamais de le faire – sont le Michné Torah du Rambam et le Choul’hane Aroukh de Rabbi Yossef Karo.
Leur organisation spectaculaire, leur style épuré, leurs définitions précises, leur portée globale et l’immense autorité dont jouirent leurs auteurs, toutes ces qualités conjuguées ont assuré à ces œuvres une place éternelle dans le corpus littéraire halakhique et dans l’héritage du peuple juif. Les érudits comme les hommes du commun les étudient. L’homme du commun, pour choisir son chemin et savoir se comporter conformément à la halakha établie, et l’érudit, pour baser ses innovations halakhiques sur ces grands piliers.
Des centaines d’ouvrages périphériques ont été composés tant sur le Rambam que sur le Choul’hane Aroukh. Certains d’entre eux visent à fournir les sources originales qui sous-tendent leurs décisions, d’autres expliquent et élucident leurs paroles et leurs raisons et certains trouvent dans le Rambam ou le Choul’hane Aroukh une source qui justifie leurs propres innovations et dissertations.
Depuis qu’il a été composé et jusqu’à ce jour, le Choul’hane Aroukh est au cœur de la législation halakhique. Pourtant, le livre n’a jamais été clôturé. Outre les nombreuses œuvres périphériques autour du Choul’hane Aroukh, il y eut également d’autres œuvres indépendantes qui jouirent d’une pleine reconnaissance. Celles-ci s’inscrivent également dans le sillage du Choul’hane Aroukh, mais sans en être des commentaires directs.

Dans cette catégorie d’autorités législatives de premier plan se distingue comme étant particulièrement remarquable le « Choul’hane Aroukh » écrit par Rabbi Chnéour Zalman de Lyadi (1745-1812), auteur du Tanya, et premier Rabbi de l’école ‘Habad du ‘Hassidisme.
Il est généralement connu sous la simple appellation de « Choul’hane Aroukh HaRav » (« le Choul’hane Aroukh du Rabbin »), témoignant de la reconnaissance générale de son autorité. Le style raffiné et extraordinairement lucide de Rabbi Chnéour Zalman élève cette composition à un niveau sans égal. Le Choul’hane Aroukh HaRav est unique dans sa manière d’allier la concision à la clarté et la législation à l’explication.
Pourtant, la langue et la clarté des explications ne suffisent pas pour accorder à une œuvre une reconnaissance éternelle. Quel objectif Rabbi Chnéour Zalman s’était-il fixé dans ce travail ? De fait, ce n’est pas lui qui l’a fixé. Rabbi Chnéour Zalman mena à bien le projet que son propre maître, Rabbi DovBer « le Maguid » de Mézeritch, avait élaboré pour lui. Le passage suivant qui apparaît dans l’introduction du Choul’hane Aroukh HaRav, signé par les trois fils de Rabbi Chnéour Zalman, est édifiant :
Comme les besoins du peuple juif sont nombreux, surtout en ces temps difficiles où les dépenses augmentent, et le joug de la subsistance pèse sur chaque individu, avec son âme il acquiert son pain, et ils ont peu d’esprit pour s’engager dans une longue étude de l’océan des sources talmudiques et législatives, pour connaître la source de la loi et plus particulièrement les lois avec leur justification. Même les grands érudits qui ont la capacité et la renommée de leur connaissance du Talmud, ont du mal à arbitrer entre les différentes autorités législatives lorsqu’ils étudient pour obtenir une décision finale qui concorde... car dans la plupart des domaines il y a divergence d’opinions...
Par conséquent, du ciel il a été décidé, par l’intermédiaire du saint Rabbi [Rabbi DovBer, le Maguid de Mézeritch] ci-dessus mentionné, de rechercher assidûment, parmi ses disciples, pour trouver un homme qui ait l’esprit de D.ieu en lui, et la capacité de comprendre et d’ordonner une législation claire... d’organiser toutes les lois établies qui sont consignées dans le Choul’hane Aroukh et toutes les autorités ultérieures dans un langage concis, en exposant leurs motivations. Il a choisi son honneur, notre saint maître et père [Rabbi Chnéour Zalman], et l’a exhorté et persuadé, en disant : « Il n’y a personne qui ait comme toi sagesse et compréhension, et qui puisse parvenir à la profondeur de la halakha et faire ce travail, une œuvre de sainteté, de mettre en lumière de façon concise l’essence des raisons des lois rapportées, y compris tous les mots de la jurisprudence antérieure et ultérieure, raffinés soixante-dix fois, chaque question à sa juste place, sans confusion et désordre, pour parvenir à la décision concluante qui soit claire et qui émane des paroles de tous les législateurs jusqu’aux savants de notre temps... »
En bref, ce sont trois principes fondamentaux que Rabbi Chnéour Zalman avait à l’esprit lorsqu’il commença à travailler sur son Choul’hane Aroukh : systématisation (« sans confusion et désordre »), explication (« les raisons des lois rapportées ») et arbitration (« la décision concluante qui émane des paroles de tous les législateurs »).
Prochainement : « 1ère partie : systématisation et clarté ».
Que D-ieu protège et guérisse miraculeusement tous nos soldats comme chacun des enfants d'Israël, partout dans le monde, Qu'il venge leur sang, et qu'Il ne nous prodigue à partir de maintenant que des douceurs palpables à l’œil nu.


En chaque génération vit un homme qui attend avec impatience de pouvoir libérer son peuple de l’exil.


Le contenu de cette page est produit par Chabad.org et les droits en sont réservés par l'auteur, et/ou Chabad.org. Si vous appréciez cet article, nous vous encourageons à le distribuer à vos connaissances, à condition de ne pas le modifier et d’inclure cette mention, de mentionner l’auteur et d’inclure un lien vers www.Fr.Chabad.org. Si vous souhaitez reproduire cet article dans un périodique, un livre ou un site internet, veuillez écrire à permissions@chabad.org.


L’ère de la résurrection est-elle l’ultime récompense?
par Naftali Silberberg

Il existe une divergence d’opinions fondamentale entre deux des plus grands savants médiévaux, Maïmonide (Rambam, Rabbi Moché ben Maïmone) et Na’hmanide (Ramban, Rabbi Moché ben Na’hmane), concernant le déroulement de l’ère messianique.
Maïmonide tient que la récompense ultime pour nos bonnes actions sera dans le Gan Éden (« Paradis ») spirituel et sera donc vécue par les âmes seules. Le corps physique dans sa finitude, explique-t-il, est une entrave à la capacité de l’âme infiniment plus grande que la sienne à jouir de délices inimaginables. C’est pourquoi, dit-il, l’ère de la Résurrection sera temporaire. À terme, tous ceux qui sont créés à partir de la poussière retourneront à la poussière et toutes les âmes reviendront au Gan Éden, où elles demeureront pour l’éternité.
Le Gan Éden n’est qu’un simple « support » pour les âmes jusqu’à l’avènement de leur ultime récompense : l’ère messianique
(Même si elle n’est pas l’ultime récompense, la résurrection est néanmoins nécessaire, et Maïmonide lui-même inclut la croyance en la résurrection parmi les Treize Principes de Foi. Apparemment, cela tient au fait que le corps et l’âme sont associés dans toutes les bonnes actions accomplies et doivent donc être tous deux récompensés.)
Na’hmanide est en profond désaccord avec cette optique. Armé de diverses preuves talmudiques, il affirme que – en dépit de son élévation et de l’intensité du plaisir qu’il procure aux âmes qui s’y trouvent – le Gan Éden n’est qu’un simple « support » pour les âmes jusqu’à l’avènement de leur ultime récompense : l’ère messianique. En ce temps là, toutes les âmes seront réunies à leur corps, pour ne plus jamais en être séparées.
Les maîtres de la Kabbale et du ‘Hassidisme ont souscrit à l’opinion de Na’hmanide. Voici quel est leur raisonnement :
L’énergie divine qui émane de D.ieu (dénommée par euphémisme la « Lumière » de D.ieu) est plus manifeste et révélée dans les mondes spirituels supérieurs (tels que le Gan Éden). Pourtant, D.ieu est décrit comme étant Lui-même « caché de tous ceux qui sont cachés », Son essence transcendant les créations les plus élevées comme les plus basses, car tout est néant devant Lui.
Toutefois, c’est bien l’essence même de D.ieu qui sera révélée dans ce monde physique lors de l’ère messianique. En raison de Sa toute-puissance, Il peut en effet être révélé ou dissimulé à volonté, et c’est Son choix que de se révéler précisément dans le domaine où Sa nation bien-aimée a peiné et s’est sacrifié pendant des milliers d’années pour y créer une résidence pour leur Créateur.
Que D-ieu protège et guérisse miraculeusement tous nos soldats comme chacun des enfants d'Israël, partout dans le monde, Qu'il venge leur sang, et qu'Il ne nous prodigue à partir de maintenant que des douceurs palpables à l’œil nu.


En chaque génération vit un homme qui attend avec impatience de pouvoir libérer son peuple de l’exil.


Le contenu de cette page est produit par Chabad.org et les droits en sont réservés par l'auteur, et/ou Chabad.org. Si vous appréciez cet article, nous vous encourageons à le distribuer à vos connaissances, à condition de ne pas le modifier et d’inclure cette mention, de mentionner l’auteur et d’inclure un lien vers www.Fr.Chabad.org. Si vous souhaitez reproduire cet article dans un périodique, un livre ou un site internet, veuillez écrire à permissions@chabad.org.


Les Égyptiens ont-ils eu le choix?

Tout n'était-il pas dicté à l'avance?

Par Elisha Greenbaum

Quatre cents ans avant que les Juifs ne quittent l’Égypte, D.ieu avait annoncé à Abraham l’esclavage futur de ses descendants et leur libération.1 Cette prophétie présupposait que les Égyptiens étaient voués à faire le mal et étaient pour ainsi dire « programmés » par D.ieu pour asservir le peuple juif et lui faire subir son destin. Mais si nos geôliers ne furent que les pions d’un plan cosmique, comment pouvons-nous exiger et célébrer leur châtiment ?
La réponse théologique classique à cette question est de faire la distinction entre l’effet et la cause. Les Juifs en tant que nation étaient destinés à être opprimés par les Égyptiens en tant que nation. Mais le mal est la somme des actions malveillantes commises par un ensemble d’individus. Or, n’importe quel Égyptien aurait pu choisir de se dissocier des actions de ses compatriotes et demeurer ainsi innocent. Ainsi, lorsque nous demandons justice pour les actions perpétrées par chaque malfaiteur, c’est en ayant conscience que chacun d’entre eux a choisi de son plein gré de faire le mal.
Mais Pharaon possédait-il le libre arbitre dans sa décision de maltraiter les Juifs ? La justification selon laquelle le dessein de D.ieu se serait accompli avec ou sans la participation de tel ou tel Égyptien ne peut apparemment pas s’appliquer au cas de Pharaon. En effet, si le dirigeant de la nation avait refusé d’y participer, l’esclavage aurait certainement été totalement évité. Dès lors, considérant que D.ieu avait prédit l’asservissement des Juifs, il semble que Pharaon n’ait pas eu de réel choix, prédestiné qu’il était de mettre en œuvre ce programme de discrimination ethnique.
Il est encore plus remarquable qu’à plusieurs occasions, dans la lecture de la Torah de cette semaine, D.ieu ordonne à Moïse de se rendre chez Pharaon et de le menacer à chaque fois d’une nouvelle plaie. Or, Moïse avait été prévenu de s’attendre à ce que ses menaces n’aient aucun impact immédiat et que Pharaon persisterait dans son obstination. Ne s’ensuit-il pas logiquement qu’il fût injuste de punir Pharaon pour n’avoir pas écouté l’ordre divin, puisque ce refus fut lui-même dicté par D.ieu ?
À l’époque des Prophètes, quand un homme prétendait posséder le don de prophétie, il lui était demandé de prédire plusieurs événements favorables dans le futur proche, sans qu’il se trompe en quoi que ce soit. Si les événements ne correspondaient pas à la prophétie, fut-ce dans un détail infime, cela démontrait qu’il était un faux prophète. Mais si sa prophétie consistait en de funestes présages et que ceux-ci ne se concrétisaient pas, cela ne le rendait pas nécessairement suspect. En effet, D.ieu est bon, miséricordieux et toujours prêt à donner une seconde chance. De nombreux prophètes ont été envoyés pour annoncer des malheurs à venir dans l’espoir que cela éveillerait le peuple à revenir vers D.ieu.
En d’autres termes, quand D.ieu promet du bonheur et des bienfaits, cela s’accomplit sans faute ; les prédictions négatives, pas nécessairement. Alors lorsque D.ieu avait prédit des malheurs pour Son peuple, ceux-ci auraient théoriquement pu être annulés s’Il l’avait souhaité. Le fait que, pour quelque raison, D.ieu choisit de ne pas nous sauver ne concerne que Lui et nous.
Les prophéties du mal ne sont pas obligées de se réaliser. Potentiellement, les Juifs auraient pu être épargnés, et les Égyptiens auraient pu refuser de participer à l’esclavage. Même si D.ieu avait décrit à Abraham l’esclavage futur de ses descendants en Égypte, cela ne devait pas nécessairement avoir lieu.
Chacun d’entre nous exerce son libre arbitre à chaque carrefour de notre cheminement sur la route de la vie. Les Égyptiens, comme chaque empire maléfique de l’histoire, choisirent de faire subir la souffrance et la destruction. Ils exercèrent leur libre arbitre dans leur méchanceté et méritèrent donc pleinement le châtiment divin.
Que D-ieu protège et guérisse miraculeusement tous nos soldats comme chacun des enfants d'Israël, partout dans le monde, Qu'il venge leur sang, et qu'Il ne nous prodigue à partir de maintenant que des douceurs palpables à l’œil nu.


En chaque génération vit un homme qui attend avec impatience de pouvoir libérer son peuple de l’exil.


Le contenu de cette page est produit par Chabad.org et les droits en sont réservés par l'auteur, et/ou Chabad.org. Si vous appréciez cet article, nous vous encourageons à le distribuer à vos connaissances, à condition de ne pas le modifier et d’inclure cette mention, de mentionner l’auteur et d’inclure un lien vers www.Fr.Chabad.org. Si vous souhaitez reproduire cet article dans un périodique, un livre ou un site internet, veuillez écrire à permissions@chabad.org.


La résurrection des morts


Le Zohar enseigne que la Résurrection des morts commencera quarante ans après le retour du peuple juif en Terre Sainte, et se poursuivra régulièrement jusqu’à ce que tous les morts soient revenus à la vie. D’après le Talmud, ceux qui sont enterrés en Erets Israël ressusciteront les premiers, puis ce seront ceux des autres pays. Le Zohar nous dit aussi que les sages et les justes reviendront les premiers. En fin de compte, tout le monde ressuscitera pour vivre une vie éternelle.
En se fondant sur les enseignements de nos Sages, le Rabbi de Loubavitch a expliqué qu’il y aura des exceptions à la règle. Certaines personnes reviendront à la vie dès l’arrivée du Machia’h.
L’âme rejoindra le corps sur la Terre d’Israël. Les ossements de ceux qui ont été enterrés dans les autres pays rouleront sous la terre pour rejoindre Erets Israël, et c’est là qu’ils reviendront à la vie. Cependant, les justes ne seront pas astreints à cette règle.
On raconte l’histoire d’Hadrien qui demanda à Rabbi Yehochoua ben ‘Hananiah : « Comment D.ieu reconstituera-t-Il les corps dans le futur ? » Rabbi Yehochoua ben ‘Hananiah lui répondit : « À partir d’un minuscule os de la colonne vertébrale, appelé louz. ». « Comment savez-vous que cet os ne se décomposera pas d’ici là? » demanda Hadrien. « Apportez-moi cet os et je vous le prouverai », dit le rabbin. On apporta l’os et on le mit sous une meule, mais il ne fut pas broyé. On le jeta au feu, mais il ne brûla point. On le plongea dans l’eau, mais il ne fut pas dissout. On le mit sur une enclume en fer et on le frappa avec un marteau jusqu’à ce que l’enclume se fende en deux et que le marteau se casse. Mais l’os restait toujours intact. Cet os se nourrit uniquement du repas de « Melaveh Malka » que l’on prend le samedi soir. La mort et la décomposition n’ont aucune prise sur lui.
Le Zohar écrit qu’à l’époque de la Résurrection, D.ieu amollira cet os avec « la rosée de la résurrection » et celui-ci se transformera en un liquide pur et clair. Toutes les parties du corps qui existeront encore à ce moment-là se mélangeront à ce liquide et formeront une masse. Puis cette masse se figera, s’étendra et prendra la forme d’un corps pourvu de chair, d’os, de veines et de sa peau. Puis D.ieu insufflera une âme vivante à ce corps.
Nos Sages enseignent : la personne reviendra comme elle était auparavant. Si de son vivant elle était aveugle, elle sera aveugle, si elle était sourde, elle sera sourde, etc. Elle portera les vêtements qu’elle portait alors. Le Saint, béni soit-Il, dit : « Qu’ils se lèvent comme ils étaient avant, puis Je les guérirai. » Il le fera en retirant le voile qui entoure le soleil, pour permettre à ses rayons de briller plus intensément, ainsi les pouvoirs de guérison que D.ieu leur a attribués parviendront jusqu’à la terre et guériront tous ceux qui auront une part dans le monde futur.
Extrait du mensuel "Conversations avec les jeunes".
Que D-ieu protège et guérisse miraculeusement tous nos soldats comme chacun des enfants d'Israël, partout dans le monde, Qu'il venge leur sang, et qu'Il ne nous prodigue à partir de maintenant que des douceurs palpables à l’œil nu.


En chaque génération vit un homme qui attend avec impatience de pouvoir libérer son peuple de l’exil.


Le contenu de cette page est produit par Chabad.org et les droits en sont réservés par l'auteur, et/ou Chabad.org. Si vous appréciez cet article, nous vous encourageons à le distribuer à vos connaissances, à condition de ne pas le modifier et d’inclure cette mention, de mentionner l’auteur et d’inclure un lien vers www.Fr.Chabad.org. Si vous souhaitez reproduire cet article dans un périodique, un livre ou un site internet, veuillez écrire à permissions@chabad.org.

À la maison pour Chabbat
par Deena Yellin

En m’installant dans mon siège sur le vol 1272 à destination de Chicago, je regardais les passagers qui avançaient dans l’allée. Mon « radar juif » se mit immédiatement à sonner. Outre les voyageurs d’affaires avec leurs ordinateurs portables et leurs attachés-cases et les touristes en short et baladeurs, j’ai aperçu plusieurs kippot en velours, un shtreimel et quelques jupes longues.
En dépit de notre patrimoine commun, je ne pris la peine de les saluer. Ils étaient des étrangers. Et je vis à New York, où les étrangers échangent rarement des salutations, même s’ils récitent les mêmes prières.
L’avion avançait vers la piste d’envol et j’attendais le décollage. Pas de chance. Le pilote annonça que le vol aurait trois heures de retard en raison des conditions météorologiques orageuses à Chicago. Je regardai ma montre nerveusement. Habituellement, j’évite de prendre l’avion le vendredi après-midi, de peur de ne pas arriver à temps, mais les week-ends d’été, quand le Chabbat ne commence pas avant 20 heures, je pensais n’avoir rien à craindre. J’avais tort.
J’ai toutefois calculé que je pouvais arriver de justesse à la maison si je ne récupérais pas mes bagages et que je sautais directement dans un taxi. Je me suis retournée pour voir ce que mes coreligionnaires faisaient. Deux kippot regardaient leurs montres. Le ‘hassid parlait au téléphone.
Une demi-heure avant l’arrivée, le pilote a annoncé que l’aéroport O’Hare de Chicago était fermé et que nous allions nous poser à Milwaukee jusqu’à ce que nous puissions continuer. Mon estomac s’est noué. On était à une heure de l’allumage des bougies. Aucune chance d’arriver à temps. Comme la plupart des Juifs religieux qui travaillent dans le monde séculier, j’ai eu mon lot de situations limites. Mais je n’ai jamais, que je sache, transgressé le Chabbat. Cette fois-ci, j’étais bloquée.
Les kippot et les jupes longues s’étaient rassemblés à l’arrière de l’avion. Ils avaient été rejoints par d’autres. Le Chabbat était en train de réunir les étrangers.
Il était temps de me présenter. Nous allons descendre à Milwaukee, m’a dit un jeune homme. Le ‘hassid avait appelé un rabbin ‘Habad de Milwaukee et celui-ci avait offert d’accueillir pour Chabbat tous les passagers bloqués. Venez avec nous, a-t-il insisté. J’ai hoché la tête avec soulagement mais je retournai à ma place toute déconfite car j’avais prévu ce week-end avec ma famille depuis des mois.
Mon voisin non-juif, en remarquant mon désespoir, demanda ce qui n’allait pas. Quand je lui racontai l’histoire, il resta bouche bée.
« Laissez-moi récapituler, dit-il. Vous vous appétez à descendre d’avion dans une ville où vous n’avez jamais été, avec des gens que vous ne connaissez pas, pour dormir chez de parfaits inconnus ? »
Pour la première fois ce jour-là, il m’est apparu à quel point j’avais de la chance.
Lorsque l’avion atterrit, le pilote annonça que nous sortions les premiers pour des raisons religieuses. Les passagers nous regardaient, stupéfaits. Mon voisin me dit adieu, comme s’il pensait que je n’allais pas survivre.
Mais j’ai vite réalisé que j’étais avec des amis. Alors que j’essayais de descendre mes bagages de l’avion, une femme a insisté pour m’aider. Quand nous nous sommes entassés dans des taxis pour nous rendre au domicile du rabbin, le ‘hassid a insisté pour payer ma part. Et quand les taxis se sont arrêtés devant la maison du rav et de la rabbanit, ceux-ci ont couru à l’extérieur pour nous accueillir comme si nous étions de lointains parents retrouvés.
Le soleil s’est couché sur Milwaukee au moment où nous pénétrions dans leur maison, où une longue table avait été dressée pour Chabbat avec une nappe blanche, un couvert en porcelaine et des verres de kiddouch étincelants. Quand j’ai allumé les bougies de Chabbat, une vague de sérénité a déferlé sur moi. Avec tout ce qui s’était passé, j’ai été réconfortée par la conscience que le monde s’arrête à la première lueur des bougies du Chabbat.
Au cours d’un repas de Chabbat traditionnel, le rabbin nous a enchantés avec des contes du Baal Chem Tov et nous a informés que notre détour par Milwaukee était dû non pas au règne de la météo, mais à celui de la Providence divine.
Nous nous sommes attardés à table, à apprécier la spiritualité de notre sanctuaire temporel après cette journée stressante. Le chant des Zemirot (les chants traditionnels de Chabbat) a rempli la pièce. Nous avons échangé nos sentiments de déception sur cette escale inattendue. La plus grande partie du groupe se rendait à Chicago pour le aufrouf d’un ami (l’« appel » du fiancé à la Torah le Chabbat avant son mariage) et pour son mariage et rataient du coup le aufrouf. Le ‘hassid et son épouse rataient une bar-mitsva.
Nous avons réfléchi à la signification de notre changement de trajectoire et nous nous sommes émerveillés de constater de nombreuses coïncidences. J’avais été en colonie de vacances avec celle qui partageait ma chambre ce Chabbat ; un couple avait fait affaire avec mon père ; un homme avait étudié en yeshiva avec mon cousin ; le ‘hassid avait travaillé à Aurora, dans l’Illinois, ma ville natale ; et j’avais une fois passé Pourim à Crown Heights avec le fils de nos hôtes.
Aussi épuisés que nous fussions, aucun de nous ne parvenait à quitter la table pour aller dormir.
Le lendemain matin, une tefila animée fut suivie par un agréable repas lors duquel nous avons échangé des histoires sur nos vies, nos carrières et nos rêves. Nous nous sommes surnommés les « Milwaukee 15 » et nous nous sommes demandé si les générations futures raconteraient l’histoire du vol qui n’arriva pas à temps pour l’allumage des bougies.
Samedi soir, nous avons regagné avec regret le monde tous les jours. Mais avant d’entreprendre le dernier segment de notre voyage, j’ai appelé mon mari pour lui dire tout ce qui s’était passé.
« Avec qui as-tu passé Chabbat ? » me demanda-t-il avec inquiétude.
J’ai réfléchi à la façon d’expliquer qui étaient ces anciens étrangers qui m’avaient donné des leçons de choses sur l’hospitalité du Chabbat et sur le pouvoir du Chabbat de réunir les Juifs.
Et puis aussi rapidement qu’un 747 peut quitter le tarmac par une journée claire, la vérité m’est apparue : à des kilomètres de distance de mes parents, de mon mari et de ma maison, j’avais accompli ce pour quoi j’avais réservé mon billet d’avion : j’avais passé Chabbat avec ma famille.
Que D-ieu protège et guérisse miraculeusement tous nos soldats comme chacun des enfants d'Israël, partout dans le monde, Qu'il venge leur sang, et qu'Il ne nous prodigue à partir de maintenant que des douceurs palpables à l’œil nu.


En chaque génération vit un homme qui attend avec impatience de pouvoir libérer son peuple de l’exil.


Le contenu de cette page est produit par Chabad.org et les droits en sont réservés par l'auteur, et/ou Chabad.org. Si vous appréciez cet article, nous vous encourageons à le distribuer à vos connaissances, à condition de ne pas le modifier et d’inclure cette mention, de mentionner l’auteur et d’inclure un lien vers www.Fr.Chabad.org. Si vous souhaitez reproduire cet article dans un périodique, un livre ou un site internet, veuillez écrire à permissions@chabad.org.


Le verdict

Une histoire de Rabbi Chmouel de Loubavitch

par Nissan Mindel

La salle d’attente était pleine de ‘hassidim attendant d’être reçus en audience privée par le saint Rabbi Chmouel de Loubavitch1 Le gabbaï qui s’occupait de ces rendez-vous s’inquiétait de les voir si nombreux. Le Rabbi consacrait une grande partie de son temps si précieux à voir ces bons ‘Hassidim qui venaient lui soumettre leurs problèmes, et le gabbaï souhaitait qu’il se ménageât un peu. Mais voilà que pour ajouter à ses soucis, il avait, ce soir-là, à s’occuper aussi d’un visiteur que nul n’attendait. C’était Reb Chmouel Brun. Il venait de loin consulter le Rabbi pour une affaire de la pus haute importance.
Le gabbaï le connaissait bien. Chmouel Brun était un négociant en spiritueux, qui possédait sa propre distillerie. D’une grande piété et ‘hassid dévoué, il avait l’habitude de venir à Loubavitch en certaines occasions, comme à la fête de Roch Hachana qu’il aimait passer en compagnie du Rabbi. Mais un jour de semaine, au beau milieu de l’année ! De mémoire d’homme, cela n’était jamais arrivé. Mais, il l’avait dit, l’affaire qui l’amenait était très sérieuse. D’ailleurs, même s’il ne l’avait pas souligné, son visage anxieux en disait long au gabbaï. Celui-ci l’informa néanmoins qu’il lui serait impossible de l’introduire chez le Rabbi ce soir-là, mais que pour le lendemain soir, il ferait de son mieux pour qu’il fût reçu.
Toute la nuit, Reb Chmouel Brun veilla et récita les Psaumes d’une voix altérée par l’inquiétude. Il passa en revue ses actions aussi loin qu’il pût remonter dans le temps. En quoi avait-il pu manquer pour mériter un tel tourment ?
Le soir vint enfin et le gabbaï l’introduisit chez le saint Rabbi. Une fois en sa présence, il ne put se contenir davantage et, brisé par l’émotion, pleura à chaudes larmes. Le Rabbi le calma, et lui demanda la cause de sa peine. La voix consolante du saint homme et la douceur de son regard eurent vite fait de redonner du courage à Reb Chmouel qui commença ainsi le récit de son infortune.
« Comme vous le savez, dit-il, je possède une distillerie. Une taxe gouvernementale frappe chaque quart d’alcool distillé et la quantité produite est enregistrée par un compteur fixé au robinet de l’immense chaudron communiquant avec l’alambic dans lequel l’alcool est distillé. Rien n’en est transvasé qui ne soit enregistré par le compteur. De temps en temps, un inspecteur du gouvernement vient contrôler la production et le fonctionnement régulier du compteur. Tout allait donc bien jusqu’au jour où se produisit l’incident que je vais vous relater.
« Parmi mes employés (dont un certain nombre sont des non-juifs) se trouvait, sans que rien ne m’en fît douter jusque-là, un homme d’une grande malhonnêteté. À travers une petite ouverture qu’il pratiqua en secret dans le récipient auquel était fixé le compteur, il soutirait de l’alcool qu’il vendait clandestinement à ses amis. Ainsi, non seulement il me volait, moi, mais il volait aussi le gouvernement, puisque la taxe sur la quantité dérobée n’était pas payée. Combien de temps cela dura-t-il, je l’ignore. Le fait est qu’il n’y a pas longtemps, le voleur fut surpris par un autre de mes employés, non moins malhonnête que lui. Le premier essaya d’acheter le silence du second moyennant une certaine somme d’argent. Celui-ci voulait bien vendre son silence, mais il considéra comme insuffisant le prix que le premier larron lui proposait et exigea le partage à parts égales des bénéfices. L’accord fut conclu et les deux compères poursuivirent de concert pendant un temps leur odieux trafic.

« Méayine yavo ezri »

Mais un jour, l’entente fut rompue. Une discussion s’éleva entre eux, qui dégénéra en dispute. Chacun accusait l’autre de le tromper. Ils en vinrent aux mains, échangèrent des coups. Furieux, le nouvel « associé » alla dénoncer son partenaire d’hier à la police. Le vol fut découvert et le premier voleur arrêté. Il reconnut sans peine les faits : oui, il soutirait illégalement de l’alcool, mais soutint qu’il le faisait contraint par son patron. Cette idée lui était-elle venue spontanément ou est-ce la police qui la lui souffla, je ne sais. Quoi qu’il en soit, tous les torts retombèrent sur moi. Le voleur fut relâché, et on m’arrêta à sa place.
Il fallut de grands efforts à ma famille pour que je sois enfin libéré sous caution en attendant le procès. Aussitôt hors de prison, j’ai couru ici. Je n’ai pas besoin de vous dire combien est grave l’accusation dont je suis victime. Il peut en résulter pour moi rien de moins que la ruine financière et qui sait combien d’années de travaux forcés en Sibérie.
À ce point de son récit, Chmouel Brun s’effondra à nouveau. D’en parler lui donnait une conscience plus aiguë de la gravité de son cas : il vit les juges, les jurés, tous antisémites notoires, et capables d’accepter jusqu’au faux serment d’un voleur, même en étant parfaitement convaincus de sa fausseté. Il poussa un profond soupir en récitant les paroles du Psalmiste : « Méayine yavo ezri ? » – D’où me viendra l’aide ?
Le saint Rabbi avait écouté attentivement le récit de Reb Chmouel. Il réfléchit quelques instants, puis lui dit :
– Méayine signifie aussi « de rien ». L’aide de D.ieu vient souvent de la façon la plus imprévue. Aie foi en Lui, et souviens-toi de ceci : s’il t’arrive de rencontrer un Juif dans le malheur, qui s’exclamera comme toi Méayine yavo ezri, aide-le et remplis son ayine. En remplissant son « vide », D.ieu remplira le tien.
Grandement réconforté et se reprenant à espérer, Reb Chmouel rentra chez lui. En pénétrant peu après dans le Beth Hamidrache, il apprit le grand malheur arrivé à un autre Juif de la même ville, juste la nuit précédente : Reb ‘Haïm « le Rouquin » (sa barbe rousse lui valut ce surnom), venait de perdre tout ce qu’il possédait dans un incendie.
Reb ‘Haïm avait une famille nombreuse à nourrir et, de plus, il subvenait aux besoins de sa fille et de son gendre. Ses seules ressources venaient de l’exploitation d’une auberge où il servait aussi des boissons et des repas. Puis l’incendie avait éclaté et le feu avait tout dévoré, les laissant, lui et sa famille, sans même un toit pour les abriter.
Cette catastrophe émut Reb Chmouel à tel point qu’il en oublia ses propres soucis. Quand l’office fut terminé, il se dirigea vers le fleuve où il trouva Reb ‘Haïm errant au milieu des ruines. Voyant ces ruines et cette désolation autour de lui, il s’employa à consoler son ami et à lui redonner courage. Puis il lui demanda de quelle somme il aurait besoin pour pouvoir reconstruire l’auberge. ‘Haïm le lui dit. Alors Chmouel offrit de la lui prêter, sans intérêts, bien entendu.
– Mais que dis-tu là, Reb Chmouel ? Comment accepterais-je un prêt de toi qui te trouves déjà dans une situation si difficile ? Mais surtout n’aie pas de soucis pour moi ; D.ieu est bon, Il ne m’abandonnera pas. D’une manière ou d’une autre, il faudra bien que je trouve une solution à mon problème. Ne disons-nous pas dans Tehilim : « Méayine yavo ezri ? – d’où me viendra l’aide ? » Et tu sais bien la réponse : « L’aide me viendra de D.ieu, le Créateur du ciel et de la terre. »

‘Haïm Sauvé

Soudain, Reb Chmouel se souvint des paroles du Rabbi. N’était-ce pas comme une prophétie qui se réalisait ? N’avait-il pas là l’occasion d’aider un autre Juif en détresse et, ce faisant, de venir en aide à soi-même ? Il insista auprès de ‘Haïm afin qu’il acceptât son offre. Après avoir longtemps résisté, ce dernier finit par céder.
Heureux, Chmouel Brun se rendit en hâte chez lui. Il ne perdit pas de temps même pour prendre quelque nourriture et, emportant la somme promise, il courut trouver ‘Haïm à nouveau et la lui remit.
Ce dernier était ému jusqu’aux larmes. Son ami montrait un tel empressement à lui venir en aide ! Il lui donna sa bénédiction en lui souhaitant encore une fois que le secours de D.ieu ne lui manquât pas, comme il ne lui avait pas manqué, à lui ‘Haïm.
Les semaines passèrent. Le jour de l’audience arriva. Reb Chmouel prit place sur le banc des prévenus ; pendant ce temps ses amis quittaient leurs boutiques et leurs affaires et se réunissaient au Beth Hamidrache pour réciter des Tehilim et prier pour l’acquittement pur et simple de l’infortuné distillateur. Les membres les plus éminents de la communauté, eux, se rendirent à l’audience afin de témoigner de l’intégrité et de l’honorabilité du pauvre Chmouel.

L’anecdote du Juge

Mais pour ce dernier les choses ne semblèrent pas aller pour le mieux, le procureur cita comme témoins les deux employés. C’étaient en fait les seuls coupables. Ils n’en prêtèrent pas moins serment, et affirmèrent que l’orifice secret dans le récipient d’alcool y existait déjà avant qu’ils ne vinssent travailler chez Chmouel et que, s’ils détournaient une certaine quantité d’alcool, c’était parce que leur employeur le leur avait lui-même demandé afin d’échapper au paiement des taxes. Le procureur de son côté fit un discours enflammé décrivant le prévenu comme un escroc de la pire espèce : il acculait ses pauvres employés à la malhonnêteté et ceux-ci s’y soumettaient sous peine de perdre leur emploi. Il demanda, pour l’exemple, la peine la plus sévère. Pour sa défense, Chmouel Brun ne put que protester encore de son innocence. Les vrais coupables étaient ses employés qui l’accusaient d’un vol qu’eux seuls avaient commis, et dont il affirma n’avoir jamais eu connaissance. « D.ieu m’est témoin, je suis innocent ! » s’exclama-t-il les larmes aux yeux.
L’accusation et la défense avaient fait leurs déclarations, tout avait été dit, la parole était désormais aux jurés et au juge. Celui-ci leur résuma l’affaire. Elle se ramenait à une seule question : Qui croire ? Des deux témoins qui avaient reconnu avoir participé conjointement au vol, ou du prévenu qui proclamait son innocence ? C’est ce que les jurés auraient à trancher.
« Je voudrais, pour conclure, vous conter une anecdote qui n’est pas sans rapport avec cette affaire.

Un étranger charitable

« Un jour, un jeune garçon, de noble ascendance, voyageait en chemin de fer. À un point de son long itinéraire, il devait changer de train. À la station prévue, il descendit et, dans l’attente du train de correspondance, entra un moment au buffet de la gare, laissant ses bagages à l’extérieur. Quand il revint, ils avaient disparu. Ils contenaient tout ce qu’il possédait, y compris son argent et son titre de transport. Le garçon fut au désespoir. Il ne savait que faire. Il erra deux jours durant d’un coin à l’autre de la gare, dormant sur une banquette de bois, affamé et malheureux. Nul ne semblait prêter attention à lui, et il était trop fier pour tendre la main, demander l’aumône ou une aide quelconque.
« À un moment, un autre voyageur, un jeune négociant, arriva dans la même gare. Il remarqua le garçon. Un coup d’œil lui suffit pour comprendre qu’il n’avait pas mangé depuis longtemps. Son apparence pourtant le surprit. Loin de ressembler à un paysan, tout en lui témoignait au contraire d’une origine aristocratique. L’étranger emmena le garçon au restaurant des premières et le pria de prendre un repas en sa compagnie. Son invitation fut acceptée avec gratitude. Pendant qu’ils étaient à table, le garçon confia au jeune négociant sa mésaventure. Le repas, terminé, ce dernier prit un billet pour permettre à son invité de poursuivre son voyage, et le lui offrit. Il lui donna aussi un peu d’argent, et ne le quitta que lorsqu’il eut vu partir le train où il l’avait fait monter. Avant de se séparer de son bienfaiteur, le garçon lui avait demandé son nom et son adresse afin qu’il pût au moins s’acquitter de sa dette. Mais l’étranger refusa en disant qu’un jour le garçon, devenu un homme, aurait sûrement l’occasion de venir en aide à un autre en détresse. Cela, et cela seulement, ajouta-t-il, serait sa récompense. »

Non coupable !

Chmouel Brun, trop absorbé par ses pensées, ne suivit guère le récit du magistrat. Puis, peu à peu, l’anecdote commença à éveiller un souvenir profondément enfoui dans sa mémoire...
« Messieurs les jurés, conclut le juge, ce jeune garçon dont je viens de vous conter la mésaventure n’était autre que moi-même. Et le généreux étranger qui m’a secouru dans ma détresse, que le prévenu Chmouel Brun qui est devant vous et que vous allez juger. Des années durant, j’ai chéri le souvenir de son regard si plein de bonté, avec l’espoir qu’un jour viendrait où je pourrais m’acquitter de ma dette envers lui. Je ne l’ai point reconnu au premier abord quand il s’est présenté à l’audience. Les paroles de celui qui était encore un inconnu pour moi avaient le ton de la vérité. Je l’ai cru. Puis, tout à coup, je l’ai reconnu. Cet homme n’est pas un imposteur et moins encore un voleur. Celui qui a été si charitable à l’égard d’un inconnu en détresse, lui a fait don, sans espoir de retour, d’une somme d’argent importante, celui-là ne peut aimer l’argent au point de commettre un écart aussi grave que celui qui lui est imputé. La décision est entre vos mains. »
Il ne fallut que quelques minutes de délibérations pour que le verdict fût rendu : « Non coupable ! »
Reb Chmouel ne l’entendit pas tout de suite. Son esprit était tout occupé par les paroles de son saint Rabbi : « Remplis le vide d’un autre en détresse, et D.ieu remplira le tien. »

NOTES
1.1834-1882. Le quatrième de la dynastie des Rabbis de ‘Habad-Loubavitch, connu plus tard sous l’acronyme MaHaRaCh (pour Morénou Harav Rabbi Chmouel).

Que D-ieu protège et guérisse miraculeusement tous nos soldats comme chacun des enfants d'Israël, partout dans le monde, Qu'il venge leur sang, et qu'Il ne nous prodigue à partir de maintenant que des douceurs palpables à l’œil nu.


En chaque génération vit un homme qui attend avec impatience de pouvoir libérer son peuple de l’exil.


Le contenu de cette page est produit par Chabad.org et les droits en sont réservés par l'auteur, et/ou Chabad.org. Si vous appréciez cet article, nous vous encourageons à le distribuer à vos connaissances, à condition de ne pas le modifier et d’inclure cette mention, de mentionner l’auteur et d’inclure un lien vers www.Fr.Chabad.org. Si vous souhaitez reproduire cet article dans un périodique, un livre ou un site internet, veuillez écrire à permissions@chabad.org.


La culpabilité est-elle une bonne chose?

Dans quel sens tourner la page?

par Aron Moss

Question :
J’ai subi un avortement il y a de nombreuses années. Je l’ai fait pour éviter la honte, mais, à la place, je suis minée par la culpabilité. Je sais que je ne peux pas revenir en arrière, mais y a-t-il un moyen d’alléger le poids qui m’accable ? Ou bien dois-je me résigner à porter cette culpabilité pour le restant de mes jours ?
Réponse :
La culpabilité est à l’âme ce que la douleur est au corps. La douleur en elle-même n’est pas une bonne chose, mais elle a une fonction : elle vous alerte sur un problème qui demande à être traité.
La culpabilité, aussi, a une fonction. En effet, permettre à la culpabilité de nous détruire ne rime à rien. Plutôt, elle est là pour servir de catalyseur à notre perfectionnement et nous aider à devenir meilleurs. Nous devons reconnaître les erreurs commises, en assumer la responsabilité et ne pas incriminer les autres – même si les autres sont partiellement responsables – et puis nous résoudre à en sortir grandis. Nous devons renverser les sentiments négatifs afin qu’ils puissent nous donner la force de faire plus de bien.
Dans le cas de quelqu’un qui a fait un avortement alors qu’elle n’aurait pas dû, peut-être qu’une façon de canaliser la culpabilité dans un sens positif serait d’entreprendre un projet qui bénéficierait spécifiquement des enfants non désirés ou abandonnés. L’idéal serait d’adopter un tel enfant, mais ce n’est pas toujours possible. Voici d’autres suggestions : donner une partie de son temps ou de son argent à un orphelinat ; devenir la « grande sœur » d’un enfant qui a besoin d’un soutien particulier ; ou bien aider une amie ou un membre de votre famille qui élève ses enfants dans la difficulté, comme une mère célibataire ou quelqu’un qui se bat contre une maladie grave.
La culpabilité crée un vide dans notre âme. Remplissez ce vide avec du sens. Redirigez votre énergie dans un projet qui aidera quelqu’un dans la détresse. De cette sorte, non seulement soulagerez-vous votre culpabilité, mais vous la transformerez en élan pour le bien.
Vous ne pouvez pas ramener la vie potentielle qui a été perdue. Mais vous pouvez retrouver votre propre potentiel. Ne laissez pas la culpabilité vous paralyser. Demandez à D.ieu de vous pardonner, puis renversez votre culpabilité et faites-en un tremplin pour l’action positive. Faites de ce qui fut un triste chapitre de votre vie l’introduction au prochain chapitre, centré sur l’amour et la vie.
Que D-ieu protège et guérisse miraculeusement tous nos soldats comme chacun des enfants d'Israël, partout dans le monde, Qu'il venge leur sang, et qu'Il ne nous prodigue à partir de maintenant que des douceurs palpables à l’œil nu.


En chaque génération vit un homme qui attend avec impatience de pouvoir libérer son peuple de l’exil.


Le contenu de cette page est produit par Chabad.org et les droits en sont réservés par l'auteur, et/ou Chabad.org. Si vous appréciez cet article, nous vous encourageons à le distribuer à vos connaissances, à condition de ne pas le modifier et d’inclure cette mention, de mentionner l’auteur et d’inclure un lien vers www.Fr.Chabad.org. Si vous souhaitez reproduire cet article dans un périodique, un livre ou un site internet, veuillez écrire à permissions@chabad.org.