Machia'h arrive, le saviez-vous?
En chaque génération vit un homme qui attend avec impatience de pouvoir libérer son peuple de l’exil

samedi 9 mars 2013

Le véritable sacrifice n'est pas celui que vous croyez

Donnons la Tsédaka avant d’étudier notre « lettre de Torah » ! 

28 Adar 5773

Servir D.ieu signifie-t-il qu’il faille Lui sacrifier sa vie ? Est-ce devenir une personne que l’on n’est pas réellement ? Est-ce effacer complètement sa personnalité ?

Rien d’étonnant à ce que cela ne paraisse pas attrayant : ce n’est pas seulement erroné, c’est l’opposé absolu des principes fondamentaux du Judaïsme. Dans la Paracha de cette semaine, Vayikra, nous apprenons l’approche essentielle de la manière dont chacun d’entre nous peut et devrait servir D.ieu. Mais plutôt que de présenter une image idyllique d’un rêve spirituel, le livre de Vayikra (le Lévitique) nous plonge dans un sujet qui suscite plus facilement la confusion, voire pour certains la répugnance, que le sublime.

Dans ce livre, nous pénétrons dans le monde sanglant du grand Autel du Saint Temple à Jérusalem, où les Juifs apportaient des sacrifices animaux pour faire expier leurs péchés. Quel lien possible peut-il y avoir entre ces abattages de bœufs ou de moutons et le fait d’établir une relation féconde avec D.ieu ?

Le Ramban, l’un des commentateurs classiques de la Torah, nous dit que lorsqu’une personne devait apporter un korban (un sacrifice animal) en offrande au Beth Hamikdache, «cette personne devait considérer que ce qui arrivait à l’animal aurait dû lui arriver à elle.» Puisque c’est nous qui aurions besoin d’être purifiés de nos méfaits – une purification de notre sang, de notre chair, et de notre graisse – D.ieu, dans Sa grande miséricorde, nous a donné une alternative : nous pouvons être substitués par un animal, lequel subira à notre place ce processus.

Mais la Torah n’est pas une leçon d’histoire ancienne ; chacun de ses mots est éternel et pertinent pour chacun d’entre nous, à toutes les époques. Dans un monde sans Temple, il nous faut nous pencher un peu plus profondément sur son enseignement pour découvrir quelle est la relation entre ces sacrifices et notre vie contemporaine.

Il existe deux forces opposées en chacun de nous : une force qui désire les plaisirs matériels et une force qui aspire à la spiritualité et à la Divinité. En termes simples, notre quête de sens et notre aspiration à servir D.ieu sont en conflit constant avec «l’animal » qui est en nous, cette partie de nous-mêmes qui préférerait s’adonner à nos passions égocentriques que de consacrer notre temps et nos ressources à des causes plus nobles. La centralité des sacrifices animaux dans le Temple reflète l’essence de notre mission divine : soumettre l’animal qui est en nous à D.ieu.

Lorsque nous lisons les mots qui nous commandent d’apporter un sacrifice sur l’Autel, «Adam ki yakriv mikem», nous trouvons une curieuse formulation : au lieu de dire «Lorsqu’une personne d’entre vous apportera une offrande», la Torah dit «Lorsqu’une personne apportera une offrande d’entre vous». Ce « d’entre vous » nous enseigne qu’en amenant un animal pour être sacrifié sur l’Autel, nous amenons sur l’Autel notre animal intérieur.

Nous offrir nous-mêmes, offrir l’animal qui est en nous, à D.ieu, est la pierre angulaire de tout le Judaïsme. Mais comment l’accomplir ? Faut-il écraser nos passions et nos plaisirs animaux et vivre une obscure vie de privations et de misère ? La réponse à cette question réside dans la racine du mot korban. Bien que ce mot soit communément traduit par «sacrifice», son sens véritable vient de sa racine kirouv qui signifie «rapprocher».

Nous faisons de nous-mêmes un korban en « rapprochant » de D.ieu l’essence même de l’animal qui est en nous. Nous ne l’annihilons pas, nous l’utilisons pour nous aider à nous rapprocher du divin, et du but essentiel pour lequel nous avons été créés. Un animal ne peut se comporter autrement que de la façon dont D.ieu l’a créé. Les taureaux sont agressifs, les agneaux sont hédonistes et les chèvres têtues. Mais l’animal en nous a le choix. Nous pouvons être un « bœuf » odieux, ou bien nous pouvons canaliser nos passions dans un puissant amour pour D.ieu. Nous pouvons adonner à une recherche des plaisirs digne des moutons ou trouver du plaisir à aider les autres et à vivre une vie pleine de sens.

Au cœur de chaque force agissante dans notre vie – même de celles qui ont une expression négative – réside une essence noyau qui peut être dirigée vers une cause constructive et divine. Ce que nous « sacrifions » effectivement est l’objet de nos désirs, les attitudes immatures ou mesquines que nous affichons, notre ignorance et nos faiblesses – de sorte que notre véritable nature puisse émerger.

Devrions-nous « renoncer » à la vie pour D.ieu ? Certainement pas ! Ça, c’est un sacrifice. Nous ne devons pas renoncer aux talents et aux aptitudes que D.ieu nous a donnés, nous devons les rapprocher de leur quintessence. Quand vous devenez un korban, vous avez la possibilité de transformer chaque aspect de vous-même, de devenir la meilleure personne qu’il vous est donné d’être ; une personne qui n’avance plus parmi les animaux, mais main dans la main avec D.ieu.


Que D… fasse que le plus beau dépassement de notre personne nous soit donné de pouvoir réaliser en recevant dès cet instant notre juste Machia’h.

Issu d’un Discours du Rabbi de Loubavitch - Vayikra

Que D-ieu protège et guérisse miraculeusement tous nos soldats comme chacun des enfants d'Israël, partout dans le monde, Qu'il venge leur sang, et qu'Il ne nous prodigue à partir de maintenant que des douceurs palpables à l'œil nu



En chaque génération vit un homme qui attend avec impatience de pouvoir libérer son peuple de l’exil.

vendredi 8 mars 2013

Un silence qui résonne plus que des mots

26 adar 5773 

Le 27 Adar ( chabbat 9 mars 2013) marque un triste anniversaire. Ce jour-là, en 1992, Rabbi Mena’hem Mendel Schneerson, « le Rabbi », subit un grave accident vasculaire cérébral, qui lui ravit la faculté de parler. C’est la date à laquelle la voix qui éduqua, inspira et encouragea des millions de Juifs et de Non-Juifs fut réduite au silence.

Comme le Rabbi nous l’a toujours enseigné, c’est vers la paracha de la semaine que nous nous tournons pour enrichir notre compréhension et notre perspective. Or, de manière tout à fait remarquable, la lecture de la Torah de cette semaine offre un message aussi clair que puissant concernant cet anniversaire, ainsi que l’état apparent d’« absence de direction » du mouvement Habad-Loubavitch.

Cette semaine, nous avons une paracha double, composée des portions Vayakhel et Pekoudei. Le Rabbi a souligné à maintes reprises que ces deux noms véhiculent un message important. Vayakhel signifie « rassembler » et « se rassembler ». Moïse a rassemblé la nation en un kahal, une communauté. Le tout est plus que la somme de ses parties ; la communauté est une nouvelle entité qui, comme dans un mariage, est supérieure à la somme de ses membres. Chacun et chacune d’entre nous est une partie de ce grand corps qu’est le peuple juif, unifiée, mélangée et fondue avec toutes les autres.

Une fois ceci établi, nous passons à Pekoudei, « nombres » : le dénombrement et le comptage de chaque ustensile du Sanctuaire. Certes, le total est supérieur à la somme de ses parties, mais Moïse compte les ustensiles individuellement, car chaque élément individuel possède son importance propre. La même chose est vraie de la nation juive : chaque Juif est doté par le Créateur d’une personnalité dont la valeur est unique, et qui possède une importance au niveau individuel, et pas seulement comme partie de l’ensemble. Chaque Juif sert D.ieu d’une manière unique et inimitable. Aussi bien Vayakhel, la communauté, que Pekoudei, l’individu, sont des éléments absolument essentiels dans la construction d’un tabernacle où la présence de D.ieu sera manifeste.

En 1950, le Rabbi fut couronné comme septième leader du vénérable mouvement ‘Habad-Loubavitch. À ce moment, ‘Habad possédait une histoire prestigieuse, mais pas vraiment de présent, et ne paraissait pas avoir un brillant avenir devant soi. Ce mouvement glorieux, qui avait autrefois compté des centaines de milliers d’adhérents à travers l’Europe, avait été presque entièrement décimé par la Gestapo et le KGB soviétique. La « grande » synagogue Loubavitch à Brooklyn où le Rabbi priait et discourait ne pouvait pas accueillir confortablement plus de 150 personnes !

Au cours des décennies qui suivirent, le Rabbi développa ‘Habad, le faisant devenir l’un des plus grands mouvements juifs des temps modernes. Il le fit à travers « Vayakhel » : en unissant tous les Juifs en s’adressant à l’âme juive collective. Le Rabbi parlait le langage de l’âme et, dans le monde entier, des âmes entendirent son appel et affluèrent par milliers vers sa synagogue en éternelle expansion. Le Rabbi retira ensuite les couches de rouille qui les ternissait, révélant des âmes juives d’une beauté époustouflante.

Je me souviens très bien des rassemblements publics du Rabbi. Mon cœur saigne encore quand je me rappelle le sentiment de « Vayakhel » en me trouvant au milieu d’une mer de milliers de Juifs qui avaient « perdu » leurs identités individuelles, leurs egos, leurs talents, leurs désirs, etc, et se retrouvaient pris dans une atmosphère de sainteté et de pureté qui transcendait leur propre existence. Je ne répète pas là des histoires que j’ai entendues de mon père ou de mon maître, ni des contes d’une autre génération ou d’un pays lointain... J’exprime ce que mes propres yeux ont vu et ce que ma propre âme a vécu.

Aussi beau et exaltant que fût tout cela, pour que la présence divine se révèle, nous devons désormais passer en mode « Pekoudei ». Il nous appartient maintenant de prendre le message du Rabbi et, au lieu de l’utiliser pour transcender nos êtres pour devenir une partie d’un tout, laisser ce message pénétrer et transformer les forces et les capacités uniques que D.ieu nous a données. La passion et le feu du Rabbi doivent maintenant être la lumière qui fera étinceler et danser les millions de couleurs uniques du kaléidoscope de notre peuple.

De manière incroyable, le dernier discours du Rabbi fut prononcé le Chabbat Vayakhel. La semaine suivante, le Chabbat Pekoudei, la voix du Rabbi était silencieuse. Peut-être peut-on dire qu’elle peut maintenant être entendue à travers les voix de tous ses innombrables disciples et admirateurs qui vivent son message, et attendent en cet instant qu’ils soient réunis avec lui, en le recevant comme Machia’h dès cet instant.


Par Rav Naftali Silberberg, auteur et directeur du département des programmes du Rohr Jewish Learning Institute.


En chaque génération vit un homme qui attend avec impatience de pouvoir libérer son peuple de l’exil.

jeudi 7 mars 2013

Un et tous

25 adar 5773 

Une grande entreprise se conclut avec bonheur dans la paracha Pekoudei. Le Sanctuaire est achevé par Moïse et les Enfants d’Israël.

Ce magnifique prototype du Temple fut l’œuvre de tous. L’artisan principal, le maître d’œuvre, en fut Betsalel, mais tout le monde avait participé. La Torah mentionne les hommes et les femmes, en mettant l’accent sur les talents artistiques mis en œuvre par ces dernières. Nos Sages ajoutent que les enfants aussi y prirent part.

Considérons cet événement selon la vision de chaque individu. Chacun ressentit que du fait de sa participation à la construction du Sanctuaire, et ce, quelle que soit la mesure de sa contribution personnelle, la structure tout entière avait été construite. Il est vrai que sans les autres centaines de milliers de personnes, le Sanctuaire n’aurait pu être achevé. Cependant, chacun ressentit qu’il ou elle avait réussi dans la tâche d’amener le Sanctuaire tout entier à l’existence.

Nos Sages rapportent qu’à la conclusion de l’ouvrage, Moïse donna une bénédiction : «Puisse D.ieu accorder que Sa Présence réside dans l’œuvre de vos mains.» Le Sanctuaire est appelé « l’œuvre de vos mains », l’œuvre de la nation tout entière d’un point de vue collectif, mais aussi l’œuvre de chacun, d’un point de vue individuel.

Dans quel cas un individu peut-il ressentir ce sentiment d’accomplissement, pas seulement dans sa petite contribution, mais dans l’ouvrage tout entier ? Le Rabbi de Loubavitch suggère la réponse suivante : c’est lorsque l’on participe au maximum de ses capacités pour satisfaire la volonté divine. Si vous vous investissez totalement, quand bien même cela reste en soi un apport très limité par rapport à l’ensemble de l’ouvrage, il est légitime que vous ressentiez que l’édifice sacré tout entier est le produit de vos efforts.

Cette idée à propos du rôle de l’individu ne concerne pas seulement la construction du Sanctuaire il y a des millénaires, mais aussi tous les défis que nous devons relever collectivement aujourd’hui, en tant que peuple juif. Nous avons de grandes tâches à accomplir. Il ne s’agit pas seulement de « préserver » le Judaïsme. Nous, tous les Juifs, œuvrant en harmonie, devons nous amener, nous-mêmes et le monde entier, à la prochaine étape de l’histoire.

C’est une tâche qui nous concerne tous. Cependant, suivant la logique appliquée au Sanctuaire, si chacun d’entre nous donne son « tout », nous pouvons tous ressentir que ce dessein tout entier est notre réalisation particulière et personnelle. C’est entre nos mains !


Que D… que les efforts de chacun d’entre nous au sein du peuple juif pour embellir notre investissement dans la Torah et les Mitsvots nous donnent le mérite de recevoir notre juste Machiah’ en cet instant.

Issu d’un Discours du Rabbi de Loubavitch – Paracha Vayakhel - Pekoudei


En chaque génération vit un homme qui attend avec impatience de pouvoir libérer son peuple de l’exil.

mercredi 6 mars 2013

La nécessité de construire le Michkan

24 adar 5773

Après la faute du veau d'or, les enfants d'Israël désiraient avoir une preuve tangible que D.ieu résidait de nouveau parmi eux. Pour cela l'Eternel leur ordonna de construire le Michkan (tabernacle). Cette injonction fut suivie d'une condition : Ne pas réaliser cette demeure pour D.ieu le jour du chabbat.

Pour autant, Moché transmit aux enfants d'Israël le commandement de construire le michkan, mais ne s'y inclua pas. Comme le reste de l'assemblée, il prit sur lui de garder le chabbat, mais souligna qu'il n'était pas concerné par l'édification du tabernacle.

Pourquoi Moché s'exclua-t-il de cette mitsva, sans pour autant en être peiné


Selon Rachi, l'injonction de construire le michkan intervint après la faute du veau d'or. Elle permettait à ceux qui avaient servi cette idole de se racheter. Moché n'était donc pas concerné par ce repentir, puisque lors de la transgression il était sur le mont Sinaï avec D.ieu. 


Il n'avait donc pas besoin d'un signe de l'Eternel lui prouvant qu'Il était de nouveau avec lui. C'est pourquoi il ne fut pas peiné d'être exclu de cette construction. 



Que D.ieu fasse que Lui qui a toujours été présent à nos côtés durant tout cet exil, se révèle pleinement avec la réception dès aujourd'hui de notre juste Machia'h.

Issu d'un Discours du Rabbi de Loubavitch - Likoutei Sih'ot Vol VI-Si'ha II-Paracha Vayakél






mardi 5 mars 2013

L'expiation d'une faute en deux temps

23 adar 5773 

Les enfants comme les adultes, les femmes comme les hommes offrirent des dons pour permettre la réalisation du Michkan (tabernacle). Par contre seuls les hommes de plus de vingt ans purent participer au financement des socles en argent pour cet édifice.

Pour autant ces deux types de dons venaient expier la faute du veau d'or. Dès lors pourquoi la thora fait-elle une différence entre le financement des socles et la réalisation du reste du Michkan, quant à ceux qui pouvaient s'y associer ?

Lors de la faute du veau d'or, l'ensemble du peuple trébucha. Chacun se devait de chercher à expier cette faute. Hommes, femmes, enfants. L'idolâtrie est le seul pêché pour lequel les enfants sont punissables. Cela n'est pas le cas pour les autres fautes où il faut être âgé de plus de vingt ans. C'est pourquoi, les enfants aussi firent des dons pour la construction du tabernacle.

Cependant cette donation d'ordre général devait être précédée de celle des hommes âgés de plus de vingt ans. Pourquoi ce préliminaire ?

Pratiquer l'idolâtrie, c'est aussi considérer qu'il existe des forces extérieures à D-ieu. Qu'elles sont à même de prodiguer des bienfaits à l'homme sans l'intervention de l'Eternel. Le tabernacle était l'antithèse de cette idée. Il soulignait combien chaque élément de la matière était l'expression du divin. Tous ces matériaux qui le composaient n'étaient pas seulement au service du divin. Ils révélaient par eux-mêmes la spiritualité. En réalisant ces dons pour le tabernacle, tout le peuple s'était donc investi cette fois-ci, pour que la matière exprime le divin.

La donation de tout le peuple pour le sanctuaire effaçait donc sa faute. Une première étape devait cependant précéder cette démarche générale. La donation des hommes de plus de vingt ans. Finançant les socles du sanctuaire, symbole de la soumission à D-ieu, c'était là le préambule nécessaire pour établir un service de D-ieu, où la matière clamerait l'existence de l'Eternel.

Cet ultime objectif fut atteint avec l'édification du tabernacle.

C'est pourquoi deux donations distinctes furent nécessaires, celle des hommes de plus de vingt ans, et celle de tout le peuple, deux étapes qui permirent d'expier définitivement la faute du veau d'or.


Que D. fasse que de même qu'en son temps l'ensemble de notre peuple a su s'unir autour de l'édification du tabernacle, expression de la résidence de l'Eternel, qu'ainsi aujourd'hui encore nous ayons le mérite de nous tous nous rassembler autour du troisième Beth Hamikdach, en recevant dès maintenant notre juste Machia'h.

Issu d'un Discours du Rabbi de Loubavitch -Likoutei Sih'ot Vol III-Paracha Vayakhel


En chaque génération vit un homme qui attend avec impatience de pouvoir libérer son peuple de l’exil.