Machia'h arrive, le saviez-vous?
En chaque génération vit un homme qui attend avec impatience de pouvoir libérer son peuple de l’exil

samedi 7 janvier 2012

La délivrance aura lieu

Donnons la Tsédaka avant d’étudier notre « lettre de Torah » !

13 Tevet 5772

Après avoir été esclaves en Egypte durant 210 ans, nous étions en droit de connaître la délivrance. D... l'avait promis à Avraham. « Ta descendance sera esclave dans un pays étranger, et la quatrième génération reviendra en Israël » déclare le verset. Le moment de la délivrance était donc arrivé.

A cet instant précis, Moché Rabbénou douta. Cette promesse se concrétisera-t-elle ? Sommes-nous méritants de vivre un tel changement ? La délation qui sévit dans nos rangs ne sera-t-elle pas un obstacle à la réalisation du projet divin ? 

Pour autant, cette réflexion nous laisse sceptique. 

L'idolâtrie comme de nombreux autres sujets étaient en Egypte autant d'écueils pour nos frères. Ils ne constituaient pas pour autant dans l'esprit de Moché un frein à la réalisation de la promesse divine. Pourquoi la délation se distinguait des autres fautes, constituant par la même un obstacle à notre délivrance ? 

Faire de ce groupe d'hommes et de femmes des êtres libres, fut une promesse sans condition que D... délivra à Avraham. Ils devaient cependant pouvoir répondre à une définition. Etre prêts à devenir un peuple. Un seul bloc qui sait opposer une même réponse à l'adversaire. 

En ce sens, la délation était dès lors la seule faute qui pouvait entraver la réalisation de la promesse divine. Elle qui divisait ce groupe d'hommes et de femmes en maints corpuscules

C'est pourquoi Moché douta. Cependant, les efforts que fournirent nos ancêtres leur permirent de retrouver une unité un moment perdu. Forts de cette unité ils sortirent d'Egypte le 15 Nissan au matin. 

Aujourd'hui encore, souhaitons que l'adhésion et l'entente qui règne au sein de notre peuple nous permette de connaître dès aujourd'hui la délivrance ultime, avec la réception dès à présent de notre juste Machia'h.


Issu d'un Discours du Rabbi de Loubavitch - Likoutei Sih'ots- Vol XXXI- Paracha Chemot

Que D-ieu protège et guérisse miraculeusement tous nos soldats comme chacun des enfants d'Israël, partout dans le monde, Qu'il venge leur sang, et qu'Il ne nous prodigue à partir de maintenant que des douceurs palpables à l'oeil nu


En chaque génération vit un homme qui attend avec impatience de pouvoir libérer son peuple de l’exil.

La décapitation d’Ésaü, Il avait depuis longtemps perdu la tête

Donnons la Tsédaka avant d’étudier notre « lettre de Torah » !

11 Tevet 5772

Et Isaac aimait Ésaü parce que celui-ci l’avait nourri de son gibier, et Rebecca aimait Jacob.

Genèse 25, 28

Dans la caverne de Makhpélah, à Hébron (le lieu de sépulture des Patriarches)...la tête d’Ésaü est posée sur la poitrine de Isaac.
Targoum Yonathan sur Genèse 50, 13

Jacob et Ésaü, les fils jumeaux d’Isaac et Rebecca, personnifient l’éternelle rivalité de l’esprit et de la matière, de la pensée et de la force brutale, de la parole et de l’épée. Jacob était un « homme intègre, celui qui résidait dans les tentes de l’étude » (Genèse 25, 27) ; Ésaü fut « un chasseur habile, un homme des champs » ( ibid.). « La voix est la voix de Jacob, et les mains sont les mains d’Ésaü » (Genèse 27, 22).

Et pourtant, une relation très spéciale existe entre le matérialiste Ésaü et son père, le saint Isaac. La Torah décrit le plaisir de Isaac dans la dégustation des mets délicats qu’Ésaü avait préparés avec le produit de son glaive et de son arc. C’est Ésaü qu’Isaac appela quand il sentit sa fin proche et qu’il proposa de bénir avant sa mort. De toute évidence, il y avait plus en Ésaü que le bandit, l’assassin et le voleur d’épouses que nous connaissons. 

· Confrontation à Hébron

Jacob et Ésaü ne partageaient pas seulement des parents et un anniversaire ; ils furent également ensevelis le même jour.

Le Midrach raconte que lorsque la procession funéraire de Jacob atteignit la Caverne de Makhpélah à Hébron, le lieu de sépulture d’Avraham, Sarah, Isaac et Rebecca, ils rencontrèrent Ésaü et ses hommes leur barrant le chemin. Ésaü clama que la seule place qui restait était la sienne, par héritage, puisque Jacob avait déjà pris possession de la sienne quand il avait enterré sa femme Léah dans la caverne. Quand les enfants de Jacob maintinrent que leur père avait acheté à Ésaü sa place, Ésaü le nia. La transaction avait été mise par écrit mais l’acte était resté en Égypte et l’on envoya le rapide Naphtali le chercher. ‘Houchim, le fils sourd de Dan, demanda pourquoi il y avait toute cette agitation et, quand il apprit qu’Ésaü retardait l’enterrement de son vénérable grand-père, il en devint furieux. D’un puissant coup de son épée, ‘Houchim trancha la tête d’Ésaü qui roula dans la Caverne de Makhpélah et vint reposer sur la poitrine d’Isaac où elle demeure jusqu’à ce jour. C’est ainsi que « la tête d’Ésaü repose sur la poitrine de Isaac ».

Ésaü possédait un corps et une tête. Le « corps » d’Ésaü est la masse de sa vie matérialiste. Mais une vie matérialiste n’est pas nécessairement une vie profane. Intrinsèquement, la réalité physique n’est pas moins une création divine que l’existence spirituelle la plus élevée. Quand elle est correctement contrôlée et dirigée, la matérialité peut être la plus grande expression de la vérité divine. La « tête » d’Ésaü est la conscience qui procure connaissance, sens et direction à la matière brute.

Le matérialiste saint est un « chasseur habile », expert dans l’art de la fuite, de l’embuscade et du piège. La réalité physique ne connaît aucun maître ni autorité et elle ne se reconnaît aucune autre fonction ou but que sa propre perpétuation et expansion. Ainsi, vivre une vie matérielle comme une entreprise divine est un acte de subterfuge. On mange, en apparence pour nourrir son corps ; on fait des affaires, apparemment pour augmenter sa fortune ; on construit une carrière et une place dans la communauté, apparemment pour gagner prestige et puissance, mais tout cela n’est que faux semblant et ruse pour se saisir de la matérialité et l’exploiter à une fin divine.

C’était là le chasseur et le joueur que Isaac aimait. Il aimait son fils matérialiste qui avait appris à persévérer et à profiter du monde matériel. Il aimait Ésaü qui battait les champs des entreprises matérialistes et ne manquait jamais de rapporter à la maison un morceau savoureux pour son spirituel de père. 

· Jacob déguisé

Mais la vie matérielle est remplie d’écueils à la mesure de ses potentialités et Ésaü, le maître suprême de la matérialité, en fut aussi la victime suprême. Sa « tête » cessa de diriger son « corps » et en devint l’esclave et l’outil. Au lieu d’exploiter sa personnalité matérialiste, ses facultés plus élevées en devinrent les esclaves. Le grand chasseur fut attrapé par sa proie et descendit dans une vie d’hédonisme et de violence.

Isaac, aspirant aux délices spirituels recelés dans le royaume matériel, espérait pouvoir toujours mettre à profit les talents de chasseur d’Ésaü pour les en extraire. Mais Rebecca comprit que son fils aîné faisait désormais trop profondément partie du monde matériel pour pouvoir l’exploiter. Elle comprit que seul celui qui relève d’un niveau spirituel plus élevé peut espérer révéler les potentiels sublimes de la matérialité tout en résistant à son influence corruptrice. C’est ainsi qu’elle vêtit Jacob des habits d’Ésaü et l’envoya recevoir la bénédiction d’Isaac pour recevoir « la rosée du ciel et le gras de la terre ».

C’est ainsi que débuta la lutte des deux frères « pour les deux mondes » de la matière et de l’esprit. Avec colère, Ésaü observa l’empiètement de son frère sur « son » royaume, lorsque ce dernier obtint les bénédictions, par ruse et dissimulation. Il vit l’érudit naïf devenir un entrepreneur, rendant au fourbe Lavan la monnaie de sa pièce et amassant une grande richesse matérielle.

Ésaü avait toujours sa « tête », seulement maintenant son moteur spirituel avait rendu sa corporalité encore plus virulente. Un corps « sans tête » – soit une vie physique dépourvue de tout idéal ou direction – est quelque chose de négatif. Mais quand une tête est corrompue par son corps, quand la sensibilité et la vitalité spirituelles d’un individu ont été détournées au service de ses penchants matériels, il s’agit alors d’un matérialisme fatal, qui s’infiltre dans les recoins les plus profonds de l’âme et empoisonne ce qu’il y a de meilleur dans l’homme et dans son monde.

Le jour où Jacob fut enseveli, la tête d’Ésaü fut détachée de son corps. Le corps, séparé de sa vitalité spirituelle alla nourrir le matérialisme sans âme qui constitue l’opposition habituelle à la voix de Jacob. La tête, libérée de la domination matérielle, fut réunie à sa source et son origine spirituelle sur la poitrine de Isaac.


Que D… fasse que nos efforts pour faire usage de ce monde matériel pour servir D…. nous donnent le mérite de recevoir notre juste Machia’h aujourd’hui même.

Issu de Discours du Rabbi de Loubavitch

Que D-ieu protège et guérisse miraculeusement tous nos soldats comme chacun des enfants d'Israël, partout dans le monde, Qu'il venge leur sang, et qu'Il ne nous prodigue à partir de maintenant que des douceurs palpables à l'oeil nu


En chaque génération vit un homme qui attend avec impatience de pouvoir libérer son peuple de l’exil.

mercredi 4 janvier 2012

Le message du 10 Tévet

Donnons la Tsédaka avant d’étudier notre « lettre de Torah » !

10 Tevet 5772

Nabuchodonosor, l'envahisseur venu de Babylone, se dirigea vers la Terre d'Israël. Conquérant pays après pays, soumettant peuple après peuple, il s'avança vers Jérusalem. Ce fut le 10 du mois de Tévèt qu'il établit le siège de la ville et on sait le dénouement tragique qui mit alors fin au royaume d'Israël. Nous le commémorons d'année en année le 17 Tamouz et le 9 Av.

Que se passa t-il vraiment en ce jour du 10 Tévèt ?

Le mot hébreu pour «faire le siège» s'apparente aussi, étymologiquement, au terme qui se traduit par « s'approcher, soutenir ». Ainsi une même action accomplie par Nabuchodonosor et ses troupes peut être interprétée de manière négative - le début du siège de Jérusalem - ou positive- le soutien à Jérusalem. Est-ce seulement possible ? C'est précisément là que tient, plus qu'un enseignement, une manière de considérer le monde. Le destin d'un peuple, le sort de l'homme ne sont pas dirigés par une force aveugle, par une sorte de puissante mécanique qui écraserait les faibles et grandirait les forts jusqu'à ce que ceux-ci, à leur tour, perdent leur superbe et finissent dans les oubliettes de l'Histoire. L'avenir est fait de ce que chacun tisse, jour après jour, par ses actions quotidiennes.

A propos de l'invasion babylonienne, les commentateurs déduisent de l'ambivalence du mot cité que, si les Juifs étaient alors revenus à D.ieu de tout leur coeur, la menace serait devenue soutien. Si elle est restée menace, c'est donc par une certaine défaillance des hommes qui auraient pu, par l'esprit et par l'âme, s'y opposer.

C'est donc à travers chacun de nos actes quotidiens que peut jaillir la lumière et c'est grâce à eux qu'il est possible de révéler dès aujourd'hui un ère nouveau, celui des temps messianiques avec la réception dès à présent de notre juste Machia'h.


Issu d'un Discours du Rabbi de Loubavitch - 10 Tévèt 5752 (1991)

Que D-ieu protège et guérisse miraculeusement tous nos soldats comme chacun des enfants d'Israël, partout dans le monde, Qu'il venge leur sang, et qu'Il ne nous prodigue à partir de maintenant que des douceurs palpables à l'oeil nu


En chaque génération vit un homme qui attend avec impatience de pouvoir libérer son peuple de l’exil.

Qu'est-ce qu'une mère juive ? L'exemple de Rachel

Donnons la Tsédaka avant d’étudier notre « lettre de Torah » !

9 Tevet 5772

Quant à moi, quand je revins de Padan, Rachel mourut auprès de moi au pays de Canaan, lorsqu’une kibra de pays me séparait encore d’Ephrath ; Je l’inhumai là sur le chemin d’Ephrath qui est Beth-Lé'hem.

Genèse 48, 7

Ainsi a parlé l'Éternel : Une voix a retenti à Rama, une voix plaintive, d'amers sanglots. C'est Rachel qui pleure ses enfants, qui ne veut pas se laisser consoler de ses fils perdus ! Or, dit l'Éternel, que ta voix cesse de gémir et tes yeux de pleurer, car il y aura une compensation à tes efforts, dit l'Éternel, ils reviendront du pays de l'ennemi. Oui, il y a de l'espoir pour ton avenir, dit l'Éternel : tes enfants rentreront dans leur pays.

Jérémie 31, 14-16

Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi le judaïsme est transmis par la mère ? (Selon la Torah, on est juif parce que l’on est né d’une mère juive – ou que l'on s’est converti selon la halakha, la loi juive.)

Puisque nous y sommes, pourquoi l’homme a-t-il plus de commandements que la femme ? (Bien qu’elle puisse les accomplir, la femme est dispensée des mitsvot positives – «tu feras» – liées à une période particulière, comme le Loulav à Souccot, etc.)

Et, tant qu’à faire, pourquoi l’homme remercie de ne pas avoir été créé femme, alors que la femme remercie D.ieu de l’avoir faite « selon Sa volonté » ? (Dans les bénédictions du matin.)

La raison en est que le rôle de l’homme et celui de la femme sont intrinsèquement différents :

L’homme doit rechercher et créer en lui la plénitude spirituelle, il doit donc s’investir dans l’étude de la Torah, dans le « service du cœur » de la prière, dans de nombreux commandements qui lui permettront de trouver D.ieu dans sa relation avec le monde, comme l’enseignent les Proverbes : « Dans toutes tes voies, connais-Le. »

La femme a une tâche plus grande encore : celle de veiller à la prochaine génération. Elle n’a pas besoin de « chercher » D.ieu, Il est devant elle, résidant dans le cœur de chacun de ses enfants. Son abnégation innée et absolue pour leur bien la place au-dessus du combat pour acquérir la matérialité de ce monde à la sainteté. Ainsi, de par son sens du sacrifice de soi, elle est véritablement « selon Sa volonté », à l'image même de la sainteté, de cette sainteté qu'elle s'attache à nourrir et préserver ; cet effacement permet à l’âme juive de briller en elle, bien plus que chez son mari, et, à travers elle, de passer à sa descendance.

Ainsi fut notre mère Rachel, l’archétype de la femme juive. Elle qui accepta de ne pas reposer auprès de Jacob à Hébron pour être enterrée sur le bord de la route, à Beth-Lé'hem, afin de venir en aide à ses enfants lorsqu’ils partiraient en captivité. C’est par son mérite que la promesse divine fut émise : « Tes enfants rentreront dans leur pays ». Nos Sages ont dit : « C’est par le mérite des femmes vertueuses de leur génération que nos ancêtres sont sortis d’Égypte. » Ce à quoi le Rabbi de Loubavitch ajoute : « C’est par le mérite des femmes vertueuses de notre génération que viendra le Machia’h », aujourd’hui même.


Issu d’un Discours du Rabbi de Loubavitch - Torat Mena'hem Hitvaadouyot 5752, vol. 2, p. 184.

Que D-ieu protège et guérisse miraculeusement tous nos soldats comme chacun des enfants d'Israël, partout dans le monde, Qu'il venge leur sang, et qu'Il ne nous prodigue à partir de maintenant que des douceurs palpables à l'oeil nu


En chaque génération vit un homme qui attend avec impatience de pouvoir libérer son peuple de l’exil.

mardi 3 janvier 2012

Le Rabbi sur la Shoah, Ce que le Rabbi a dit (et n’a pas dit) à propos de la Shoah

Donnons la Tsédaka avant d’étudier notre « lettre de Torah » !

8 Tevet 5772

Le Rabbi de Loubavitch est largement reconnu comme ayant joué un rôle majeur dans le façonnage du monde juif après l’Holocauste. Mais qu’a dit et enseigné le Rabbi au sujet de l’événement lui-même ?

Comme des millions de Juifs de sa génération, le Rabbi de Loubavitch fut personnellement touché par la Shoah. Son plus jeune frère, DovBer, fut abattu et jeté dans une fosse commune comme le furent des dizaines de milliers d’autres Juifs dans une série de massacres perpétrés par les Allemands peu après leur occupation de Dniepropetrovsk à l’automne 1941. Une grand-mère bien-aimée et d’autres membres de la famille furent aussi assassinés. L’épouse du Rabbi perdit sa jeune sœur Sheina qui périt à Treblinka avec son mari et leur fils adoptif.

Dans ses écrits et discussions sur le sujet, le Rabbi a rejeté toutes les explications théologiques de l’Holocauste. Peut-il exister de plus grande vanité – disait le Rabbi – et de plus grande cruauté que de donner une «raison» à la mort et à la torture de millions d’hommes, femmes et enfants innocents ? Peut-on présumer s’imaginer qu’une explication assez petite pour tenir dans les limites de la raison humaine puisse expliquer une horreur d’une telle ampleur ? Nous pouvons seulement concéder qu’il est des choses qui se situent hors de la portée limitée de l’esprit humain. Reprenant les propos de son beau-père, le Rabbi disait : Ce n’est pas ma tâche de justifier D.ieu sur cela. Seul D.ieu Lui-même peut répondre sur ce qu’Il a laissé arriver. Et la seule réponse que nous accepterons, a dit le Rabbi, est l’immédiate et complète Rédemption qui bannira à jamais le mal de la surface de la Terre et révélera la bonté intrinsèque et la perfection de la création de D.ieu.

Pour ceux qui ont fait valoir que l’Holocauste réfute l’existence de D.ieu ou de Sa providence dans nos vies, le Rabbi a dit : Au contraire, l’Holocauste a réfuté de manière décisive toute foi possible en une morale basée seulement sur l’être humain. Dans l’Europe d’avant-guerre, c’est le peuple allemand qui incarnait le summum de la culture, du progrès scientifique et de la moralité philosophique. Et ce sont ces mêmes gens qui ont commis les atrocités les plus ignobles que l’histoire humaine ait connues ! S’il ne devait y avoir qu’un seul enseignement à retirer de la Shoah, c’est que cet événement nous a appris qu’une existence morale et civilisée n’est possible qu’à travers la croyance et l’acceptation de l’autorité divine.

Le Rabbi a dit aussi : Notre indignation, notre défi incessant de D.ieu sur ce qui s’est passé, cela même atteste avec force de notre croyance en Lui et de notre foi en Sa bonté. Parce que si nous ne possédions pas cette foi, au moins de manière sous-jacente, de quoi exactement serions-nous indignés ? Du fonctionnement arbitraire du destin ? De l’arrangement aléatoire des quarks qui composent l’univers ? C’est seulement parce que nous croyons en D.ieu, parce que nous sommes convaincus que le bien existe, que le mal existe, et que le bien doit triompher du mal – et qu’il finira par en triompher – que nous crions, comme le fit Moïse : « Pourquoi, mon D.ieu, as-Tu fait du mal à Ton peuple ?! »

Mais la chose la plus importante au sujet de l’Holocauste pour le Rabbi n’était pas notre façon de le comprendre ou de ne pas le comprendre, ni même la manière dont nous commémorons ses victimes, mais ce que nous faisons à ce sujet. Si nous permettons à la douleur et au désespoir de nous décourager d’élever une nouvelle génération de Juifs fortement attachée à son identité juive, alors la « solution finale » d’Hitler sera réalisée, à D.ieu ne plaise. Mais si nous reconstruisons, si nous élevons une génération fière et dévouée à sa judéité, nous aurons triomphé.


[NDLR : Le 10ème jour du mois juif de Tévet est un des jours les plus tragiques de l’histoire juive. Le 10 Tévet de l’an 3336 depuis la création (425 avant l’ère commune), l’empereur babylonien Nabuchodonosor commença le siège de Jérusalem, siège qui aboutit à la conquête de la ville, la destruction du Temple et l’exil du peuple d’Israël de sa terre. Jusqu’à aujourd’hui, le 10 Tévet est observé comme un jour de jeûne, de deuil et de repentir. Plus récemment, il a été choisi pour servir également comme un « jour de kaddich général » pour les victimes de la Shoah, dont le jour du martyre est inconnu pour beaucoup d’entre elles (la loi juive stipule que si le jour du décès d’une personne est inconnue, on choisit une date appropriée en laquelle on dira la prière du kaddich en son mérite). Une année, le Rabbi consacra une importante partie de son discours du 10 Tévet à évoquer le sujet de la Shoah et développa quelques-unes des idées exprimées dans cet article.]

Issu de plusieurs Discours du Rabbi de Loubavitch - Shoah

Que D-ieu protège et guérisse miraculeusement tous nos soldats comme chacun des enfants d'Israël, partout dans le monde, Qu'il venge leur sang, et qu'Il ne nous prodigue à partir de maintenant que des douceurs palpables à l'oeil nu




En chaque génération vit un homme qui attend avec impatience de pouvoir libérer son peuple de l’exil.

lundi 2 janvier 2012

Dialoguer et aimer autrui (III)

Donnons la Tsédaka avant d’étudier notre « lettre de Torah » !

7 Tevet 5772

Durant son voyage vers l'Égypte, Jacob eut une vision au cours de laquelle D.ieu le rassura: « Ne crains pas la descente en Égypte », et Il lui promit «Je descendrai en Égypte avec toi et Je m'assurerai que tu en remonteras». Bien que Jacob eût conscience de ce qu'il pourrait réaliser en Égypte, il était réticent à l'idée de ce déplacement. Car la prospérité en exil, même si elle est utilisée pour créer un modèle d'existence spirituelle, n'est pas le but de la vie juive.

La véritable vie d'un Juif se trouve en Terre d'Israël et plus particulièrement dans la Terre d'Israël telle qu'elle existera à l'Ère de la Rédemption. Telle est la promesse que reçut Jacob de D.ieu : ses descendants seraient sauvés d'Égypte et vivraient en Terre d'Israël avec Machia'h.

Pourquoi alors descendit-il en Égypte ? Parce qu'il avait compris que la Rédemption doit être apportée par le service divin de l'homme. L'établissement d'une société orientée vers la spiritualité au sein de la prospérité matérielle procure un avant-goût de la Rédemption et prépare le monde à un temps où cette Rédemption sera manifeste. Telle était la finalité de la vie de Jacob en Égypte.

Le thème de la Rédemption est également souligné par la Haftara qui évoque la réunion future entre Joseph et Judah : « Je prendrai les enfants d'Israël parmi les nations... et Je les conduirai vers leur propre terre. J'en ferai une nation unique sur la terre... Ils ne seront plus deux nations, divisées en deux royaumes », et la promesse : « Et Mon serviteur David sera leur prince à tout jamais », car à l'Ère de la Rédemption, l'aspiration altruiste pour l'unité recevra la prééminence qu'elle mérite.


Que D. fasse que notre attachement à la thora et aux mitsvots même dans l'opulence matérielle nous permette de recevoir notre juste Machia'h dès aujourd'hui.

Issu de Discours du Rabbi de Loubavitch - Sefer HaSi'hot 5750 ( 1990), p. 212ff ; Sefer HaSi'hot 5751( 1991), p. 206ff

Que D-ieu protège et guérisse miraculeusement tous nos soldats comme chacun des enfants d'Israël, partout dans le monde, Qu'il venge leur sang, et qu'Il ne nous prodigue à partir de maintenant que des douceurs palpables à l'oeil nu




En chaque génération vit un homme qui attend avec impatience de pouvoir libérer son peuple de l’exil.

dimanche 1 janvier 2012

Dialoguer et aimer autrui (II)

Donnons la Tsédaka avant d’étudier notre « lettre de Torah » !

6 Tevet 5772

La spirale amorcée par l'approche de Yéhouda vers Joseph eut des ramifications plus grandes (« Et il s'approcha » : Yéhouda s'approcha de Joseph.) Le Zohar décrit en effet leur union comme symbolisant le rapprochement entre le monde matériel et le monde spirituel.

L'explication de cela est que, en son essence, le monde dans son ensemble ne fait qu'un avec D.ieu. C'est là le sens de la phrase : « D.ieu est un » dans le Chéma. Cela ne signifie pas simplement qu'il y a un D.ieu unique, mais que toute existence ne fait qu'un avec Lui. Toutefois, l'unité qui imprègne la création n'est pas révélée ouvertement. Bien au contraire, le monde apparaît comme n'étant qu'une collection d'entités distinctes et séparées.

Exprimer l'unité intrinsèque qui existe entre les hommes sert d'élément catalyseur pour parvenir à l'unité dans le monde, permettant à celui-ci d'exprimer la vérité spirituelle. C'est ce qui apparaît dans la conduite de Jacob et de ses fils en Égypte : bien que s'installer dans ce pays impliquât une descente en exil et que l'Égypte fût un pays moralement dépravé, ils y établirent un modèle de vie orientée vers la spiritualité. Le Pharaon leur accorda la meilleure partie de la terre, leur promettant « le meilleur de l'Égypte sera vôtre ».

Jacob et ses fils utilisèrent au mieux cette opportunité. Nos Sages enseignent que ce furent là les meilleures années de Jacob. Tout au long de sa vie, il avait cherché à exprimer des valeurs spirituelles au sein des réalités quotidiennes de la vie. En Égypte, l'occasion lui fut donnée d'accomplir pleinement cet idéal.

Ce qui précède ne concerne pas uniquement les époques où la Présence Divine apparaissait ouvertement. Bien au contraire, le récit commence dans l'obscurité la plus absolue. Yehouda ignorait qu'il s'adressait à Joseph. Il pensait être face au vice-roi égyptien qu'il devait implorer pour qu'il laisse Benjamin en liberté alors que celui-ci se trouvait dans une situation compromettante. Malgré la faiblesse de sa position, Yehouda avança en direction de l'unité (« Et il s'approcha ») et c'est cette approche qui permit la révélation que le gouverneur de l'Égypte était en fait Joseph.

De la même façon, bien qu'aujourd'hui les Juifs puissent avoir besoin de l'aide de gouvernements non-juifs pour leur sécurité, ils doivent prendre conscience qu'une dynamique subtile et intérieure est à l'oeuvre. Ce n'est pas un Égyptien qui détermine notre destinée : « Les cours des rois et des ministres sont entre les mains de D.ieu. ». C'est D.ieu, et non les puissances du monde, qui contrôle le destin de notre peuple tout entier et de chaque individu en particulier.

Notre conduite et notre choix des priorités doivent se structurer de la même manière. Nul besoin d'accepter les standards du monde. En imitant l'exemple de Yehouda et en aspirant à l'unité du sein même de notre situation présente, nous pouvons initier un processus qui mènera à l'expression manifeste de la nature divine de notre monde.


Que D. fasse que notre attachement à la thora et aux mitsvots quotidiennement nous permette de recevoir le juste Machia'h dès à présent.

Issu de Discours du Rabbi de Loubavitch - Sefer HaSi'hot 5750 ( 1990), p. 212ff ; Sefer HaSi'hot 5751( 1991), p. 206ff

Que D-ieu protège et guérisse miraculeusement tous nos soldats comme chacun des enfants d'Israël, partout dans le monde, Qu'il venge leur sang, et qu'Il ne nous prodigue à partir de maintenant que des douceurs palpables à l'oeil nu


En chaque génération vit un homme qui attend avec impatience de pouvoir libérer son peuple de l’exil.