Machia'h arrive, le saviez-vous?
En chaque génération vit un homme qui attend avec impatience de pouvoir libérer son peuple de l’exil

jeudi 4 avril 2013

Consumés

Donnons la Tsédaka avant d’étudier notre « lettre de Torah » !

25 Nissan 5773 

L’un des événements majeurs de la paracha de Chemini est la mort des deux fils aînés d’Aaron, Nadav et Avihou qui « offrirent un feu étranger devant D.ieu qu’Il n’avait pas ordonné ». Le résultat fut qu’« un feu sortit de D.ieu et les consuma et ils moururent devant D.ieu. »

De nombreux éléments du récit de la Torah, ainsi que dans les commentaires de nos Sages, indiquent que l’acte de Nadav et Avihou ne constituait pas un « péché » en soi. La Torah rapporte les paroles que Moïse adressa à Aaron, immédiatement après la tragédie : « Voici ce que D.ieu a dit : “Je serai sanctifié par ceux qui Me sont proches.” » Rachi, citant le Talmud et le Midrach, explique ainsi ces paroles :

Moïse dit à Aaron : « Quand D.ieu a dit : “Je serai sanctifié par ceux qui Me sont proches”, je pensais que cela se référait à toi et à moi, maintenant je vois qu’ils sont plus grands que nous deux. »

Rabbi ‘Haïm ben Attar écrit dans son commentaire « Ohr Ha’haïm » à propos de ce verset:

[Leur mort fut] une mort par un « baiser » divin comme celle que connaît le juste parfait. La différence est seulement que les justes meurent quand le « baiser » divin les approche, alors qu’eux moururent en l’approchant... Bien qu’ils aient senti leur fin arriver, cela ne les retint pas de s’approcher [de D.ieu] dans l’attachement, le plaisir, la délectation, la fraternité, l’amour, le baiser et la douceur, au point que leurs âmes les quittèrent.

Les maîtres ‘hassidiques expliquent que la vie – la présence d’une âme spirituelle dans un corps physique – implique un fragile équilibre entre deux puissantes forces de l’âme: ratso (l’aspiration, la fuite) et chov (le retour, s’installer). Ratso est l’aspiration de l’âme à la transcendance, son désir de se dégager de l’étroitesse de la vie matérielle et de parvenir à l’union totale avec son Créateur et Source, dans laquelle il se fondra en Lui. Cependant, en même temps, chaque âme humaine possède également le chov, un désir d’accomplissement, un engagement à vivre une vie matérielle et à marquer le monde physique de son empreinte.

C’est pourquoi l’Écriture appelle l’âme de l’homme «une lampe de D.ieu». La flamme d’une lampe s’élance vers le haut, comme pour se libérer de la mèche et se perdre dans les océans d’énergie qui parcourent les cieux. Mais, alors même qu’elle s’étire vers le haut, la flamme se retient également, resserrant son attache à la mèche et s’abreuvant avec avidité de l’huile de la lampe qui entretient son existence en tant que flamme individuelle. Et c’est cette tension induite par deux énergies contraires, ce vacillement entre l’existence et la dissolution, qui produit sa lumière.

Il en va de même pour l’âme de l’homme. L’aspiration à échapper à la vie physique est refrénée par la volonté d’être et d’accomplir qui, à son tour, est contenue par le désir de spiritualité et de transcendance. Quand les engagements de l’homme dans le monde menacent de le submerger et d’en faire leur prisonnier, le ratso de l’âme résiste en réveillant son désir d’entrer en contact avec sa source en D.ieu ; et quand la spiritualité de la personne menace de l’emporter vers les sphères du sublime, le chov de l’âme intervient, éveillant un désir pour la vie matérielle et les accomplissements concrets. Ensemble, le conflit et la collision de ces deux tendances produisent une flamme qui illumine son environnement d’une lumière divine : une vie qui échappe à l’appel de la terre, alors même qu’elle interagit avec elle et la développe en adéquation avec la vision spirituelle de l’âme.

Ainsi, le « feu divin » qui consuma les âmes de Nadav et Avihou est-il ce même feu qui est présent au cœur de chaque âme : le désir ardent de l’âme de se libérer des oripeaux matériels qui l’éloignent de sa Source. Nadav et Avihou « s’approchèrent de D.ieu » et cédèrent à la tentation d’alimenter le ratso de leurs âmes au point que celui-ci submergea leur chov et qu’ils se dégagèrent alors du « cycle » de la vie. Ainsi leurs âmes brisèrent-elles littéralement leur lien avec leur corps et furent totalement consumées dans une union extatique avec D.ieu.

C’était là cependant un « feu étranger », un feu que « D.ieu n’avait pas ordonné ». L’homme n’a en effet pas été créé pour consumer son être physique dans un feu d’extase spirituelle. Bien qu’Il ait doté notre âme d’un désir pour la transcendance de soi, D.ieu désire que nous ancrions notre ferveur dans la réalité. Il veut que nous «installions» cette aspiration dans notre être physique, que nous l’absorbions et en faisions une partie de notre expérience quotidienne.

Après la mort de Nadav et Avihou, D.ieu commanda spécifiquement que leur exemple ne soit pas reproduit :

Et D.ieu parla à Moïse après la mort des deux fils d’Aaron qui s’étaient approchés de D.ieu et étaient morts : « ... Parle à Aaron ton frère pour qu’il ne vienne pas à toute heure dans le Saint... de sorte qu’il ne meure pas... »

Le Rabbi de Loubavitch ajoute :

Le but de ce commandement divin n’était pas de limiter le degré de transcendance de soi et de proximité de D.ieu accessible à l’homme. Au contraire, ce commandement nous a donné la force de contenir, en tant qu’êtres humains vivants, ce même feu qui consuma les âmes de Nadav et Avihou. C’est pourquoi le « feu étranger » des deux fils d’Aaron était également « étranger » dans un sens positif : un acte sans précédent qui introduisit une nouvelle approche dans le service de D.ieu par l’homme.

Ceci, dit le Rabbi, est le sens d’une remarque que l’on attribue au fondateur du mouvement ‘hassidique, Rabbi Israël Baal Chem Tov : « C’est seulement par un effet considérable de la grâce divine que l’on reste en vie après la prière. »

La prière est la tentative de transcender les enchevêtrements de la vie matérielle et de se rapprocher de son essence et de sa source en D.ieu. Quand une personne parvient réellement à cette proximité – quand elle prie réellement –, elle peut connaître un attachement à D.ieu de l’ampleur de celui qui « libéra » les âmes de Nadav et Avihou. Mais D.ieu nous a donné la capacité (par le fait même qu’Il nous l’a ordonné) d’intégrer de si sublimes expériences dans notre existence humaine au quotidien.

Ainsi, le mouvement de va-et-vient perpétuel de la vie est plus qu’un cycle qui passe de l’existence au néant et du néant à l’existence. Il s’agit plutôt d’une spirale ascendante: l’homme échappe à sa finitude d’être humain, mais est poussé à y revenir pour faire de ses acquis spirituels transcendants une part intégrante de son existence personnelle ; à son retour sur terre, sa nature « fugueuse » s’affirme de nouveau, l’obligeant à dépasser aussi les dimensions nouvellement élargies de son existence ; puis, alors qu’il transcende son nouveau moi, son chov le ramène de nouveau à la réalité.

Oscillant d’avant en arrière, s’élançant vers le haut et revenant à soi, la flamme de l’homme danse à mesure que ses deux volontés les plus intrinsèques conspirent pour l’entraîner à combler des fossés toujours plus larges entre la transcendance et l’immanence, entre l’idéal et le réel.


Que D… fasse que ces deux tendances qui vivent en nous nous donnent le mérite d’appeler du fond du cœur la réception de notre juste Machia’h immédiatement.

Issu d’un Discours du Rabbi de Loubavitch- Chemini - (MeaningfulLife.com)

Que D-ieu protège et guérisse miraculeusement tous nos soldats comme chacun des enfants d'Israël, partout dans le monde, Qu'il venge leur sang, et qu'Il ne nous prodigue à partir de maintenant que des douceurs palpables à l'oeil nu


En chaque génération vit un homme qui attend avec impatience de pouvoir libérer son peuple de l’exil.

Récipients en terre - L'argile, la glaise, la terre... et nous


Donnons la Tsédaka avant d’étudier notre « lettre de Torah » ! 

24 Nissan 5773

La Paracha de cette semaine traite des lois complexes relatives à la pureté rituelle, toumah et tahara.

La Torah nous dit que « Tout récipient en terre dans lequel une [créature impure] tomberait... sera impur. »

La loi juive fait une distinction intéressante entre différents types d’ustensiles. Si une source d’impureté pénètre l’espace intérieur d’une poterie de terre, quand bien même elle n’entrerait pas en contact avec ses parois, l’ustensile devient impur. En revanche, si elle ne pénètre pas dans l’ustensile, même si elle en touche les parois à l’extérieur, l’ustensile demeure pur.

Avec tous les autres ustensiles, c’est l’inverse : le fait qu’une source d’impureté soit placée dans leur espace intérieur ne les rend pas impurs, alors que le contact de cette impureté les rend impurs.

Pourquoi cela ?

La valeur d’un ustensile en bois ou en métal ne réside pas uniquement dans sa fonction de contenant. Le matériau qui le constitue possède une valeur intrinsèque. En revanche, un ustensile constitué de simple terre n’a de valeur qu’à travers sa fonction de récipient. En conséquence, son statut de pureté rituelle est déterminé par ce qui se passe à l’intérieur de lui. L’extérieur du récipient, en soi, n’a pas de valeur intrinsèque.

Il y a une leçon, simple, mais ô combien belle, qui peut être apprise de ces lois complexes.

La Torah nous enseigne, « D.ieu forma l’homme de la poussière de la terre, et Il insuffla dans ses narines une âme vivante. » Nous autres, humains, sommes des ustensiles en terre! L’Éthique des Pères nous enseigne : « Ne considère pas le récipient, mais ce qu’il y a dedans. » Ainsi nous devons nous rappeler que notre valeur ne réside pas dans notre aspect physique et matériel, dans notre « extérieur », mais dans notre «contenu» intérieur. Ce qui se rapporte à la personnalité profonde et à l’âme est ce qui détermine une personne, non son aspect superficiel.


Que D…fasse que notre « contenu » trouve grâce aux yeux de D… et que nous ayons ainsi le mérite de recevoir notre juste Machia’h aujourd’hui même

Issu d’un Discours du Rabbi de Loubavitch- Paracha Chemini

Que D-ieu protège et guérisse miraculeusement tous nos soldats comme chacun des enfants d'Israël, partout dans le monde, Qu'il venge leur sang, et qu'Il ne nous prodigue à partir de maintenant que des douceurs palpables à l'œil nu

En chaque génération vit un homme qui attend avec impatience de pouvoir libérer son peuple de l’exil.


mercredi 3 avril 2013

Le jour et la nuit

23 Nissan 5773

À propos de la fête de Pessa'h, le texte de la Torah souligne avec précision à quel moment de la journée les deux événements commémorés à cette occasion arrivèrent. Elle nous dit ainsi que c'est « au milieu de la nuit » qu'intervint la libération du peuple juif et « au milieu du jour » sa sortie concrète d'Égypte. 

Il ne s'agit pas ici que de notions liées au déroulement du temps. Le « jour » représente la lumière tandis que la « nuit » est le symbole de l'obscurité. C'est d'autant plus vrai que le verset prend soin d'indiquer que, dans l'un et l'autre cas, il s'agissait du «milieu» de la période, c'est-à-dire du cœur du jour ou de celui de la nuit. Il apparaît donc que tout cela doit être compris en son sens spirituel.

En effet, dans la vie juive, certains éléments peuvent être qualifiés de « jours » ou de «lumières» et d'autres, de « nuit » ou d'« obscurité ». Ainsi, D.ieu ordonne à chaque Juif d'accomplir Ses commandements. Ces actes-là sont des « actes de lumière », car ils éclairent le monde. Par ailleurs, chacun vit dans le monde matériel et les actes quotidiens qu'il y réalise ne sont pas « lumineux » par eux-mêmes. Actes profanes, ils sont « obscurité » et ne reçoivent leur lumière que du lien avec la Torah. Pourtant, accomplis pour servir au cœur du monde, ils peuvent aussi devenir libérateurs.

C'est précisément ce que nous enseigne l'histoire de Pessa'h. Le « milieu de la nuit » peut aussi être une libération. Il peut conduire à la « sortie d'Égypte » spirituelle du « milieu du jour ».

Pour atteindre ce but, l'acte « profane » doit être fait avec don de soi, lien absolu avec D.ieu. C'est ainsi que nous pouvons sortir d'Égypte, de toutes les limites qui restreignent notre attachement à D.ieu et mériter la plus grande des révélations divines.

D’après une lettre du Rabbi de Loubavitch- 11 Nissan 5744 (1984)


En chaque génération vit un homme qui attend avec impatience de pouvoir libérer son peuple de l’exil.