Machia'h arrive, le saviez-vous?
En chaque génération vit un homme qui attend avec impatience de pouvoir libérer son peuple de l’exil

jeudi 2 octobre 2014


La disposition du Baal Téchouva
par J. Immanuel Schochet


La téchouva est essentiellement dans le cœur et dans l’esprit. Elle est liée à la faculté de binah, la compréhension.
Il ne peut y avoir de téchouva sans une conscience de la réalité : la compréhension de ce qui est nécessaire. La reconnaissance de son état. Une introspection. Une sérieuse autocritique. Une auto-évaluation honnête qui ouvre les yeux de l’esprit et provoque un profond sentiment de gêne : « Comment puis-je avoir agi si stupidement ? Comment ai-je pu être aussi aveugle et idiot devant le Tout-Puissant, l’Omniprésent “qui, dans Sa bonté, renouvelle chaque jour, continûment, l’œuvre de la création” ? Comment ai-je pu délaisser l’Ultime, l’Absolu, pour une illusion passagère ? » Comme le prophète se lamente : « Mon peuple a commis un double péché : ils M’ont abandonné, Moi, la Source des Eaux Vives, pour se creuser pour eux-mêmes des citernes, des citernes crevassées qui ne retiennent pas l’eau ! » (Jérémie 2,13)
La téchouva est directement liée à bouchah – la honte, l’embarras. Le mot hébreu téchouva contient les lettres de bocheth ; la transposition des lettres dechouvah (le retour), donne le mot bouchah (la honte). Car la bouchah est une indication de la téchouva.
La bouchah, le sentiment de honte, découle d’une perception lucide de la réalité. Elle est la preuve du véritable regret du passé, et de la véritable rupture avec celui-ci. Elle est identique à la téchouva. Atteindre ce niveau est l’assurance du pardon : celui qui a commis un péché et en éprouve de la honte, tous ses péchés lui sont pardonnés !
Il faut de la compréhension pour faire téchouva : « que son cœur comprenne, qu’il retourne, et ce sera guéri pour lui. » (Isaïe 6,10) C’est pourquoi nous demandons d’abord dans notre prière : « ...accorde-nous la sagesse, la compréhension et la connaissance », et seulement ensuite : « fais-nous revenir à Toi dans une téchouva complète. » (Amidah des jours de semaine)
La sagesse, la compréhension et la connaissance sont des conditions préalables à la téchouva. Il faut des connaissances pour distinguer le bien du mal. Seul le sage peut distinguer le saint du profane et le pur de l’impur. Ainsi, téchouva etbinah sont identiques.
Le baal téchouva prend conscience que le péché est une séparation entre D.ieu et l’homme. Le péché perturbe l’équilibre de l’univers, brisant son unité. « Celui qui transgresse les préceptes de la Torah provoque un défaut, pour ainsi dire, en-haut, un défaut ici-bas, un défaut en lui-même, un défaut dans tous les mondes. »
Le mot téchouva peut être lu comme tachouv-hé : opérer le retour, la restauration du . Car, lorsque l’homme pèche, il provoque le retrait de la lettre  du Nom Divin. Le Nom Divin, la manifestation de la Divinité, n’est plus entier. Le  a été arraché, laissant les trois autres lettres épeler hoy, l’exclamation biblique du malheur.
 « Malheur à ceux qui appellent le mal bien, et le bien mal... malheur à ceux qui sont sages à leurs propres yeux... » (Isaïe 5,20-21).
En revanche, « celui qui fait téchouva entraîne la restauration du ... et la rédemption en dépend. » La téchouva restaure le , complète le Saint Nom, rétablit l’unité, libère l’âme. » La téchouva corrige tout : elle répare en-haut, elle répare ici-bas, elle répare le pénitent, elle répare l’univers tout entier. »
La bouchah de la téchouva ne concerne initialement que le passé. Elle se développe ensuite en une prise de conscience de sa propre insignifiance devant la Majesté divine. À ce niveau plus élevé, elle signifie bitoul ha-yech (totale négation de soi). Elle détourne le regard de soi pour le tourner vers l’Ultime. Elle allume ainsi un désir ardent d’être restauré et absorbé dans la Présence Divine : « Mon âme a soif de D.ieu, du D.ieu vivant ; quand reviendrai-je pour paraître en présence de D.ieu... » (Psaumes 42,3) « Oh D.ieu, tu es mon D.ieu, que je recherche avidement. Mon âme a soif de Toi, ma chair languit après Toi, sur une terre aride et altérée sans eau... Car Ta grâce vaut mieux que la vie... » (Psaumes 63,2-4)
Ce désir du baal téchouva est plus intense que celui du tsadik, le saint qui n’a jamais péché. Ayant été éloigné du Divin, le baal téchouva  veut rattraper le temps perdu et les occasions manquées. L’énergie et la passion autrefois investies dans l’absurde et l’inconvenant sont maintenant dirigées, dans une mesure toujours croissante, vers le bien. Il s’élance de toutes ses forces, et ainsi motivé, bondit à des niveaux inatteignables par le tsadik.
Ses anciennes transgressions, qui sont maintenant la cause de ses efforts et de ses accomplissements, sont ainsi sublimées. Sa chute a, de fait, généré son ascension. Les anciens péchés sont ainsi transformés en véritables mérites.
L’état ​​nécessitant la téchouva est associé au chagrin, au remords déchirant. La possibilité de téchouva génère l’espoir, la foi et la confiance : « Le cœur étant ferme et certain que D.ieu veut montrer de la bonté, et est compatissant et miséricordieux et pardonne généreusement dès l’instant où l’on implore Son pardon et Son expiation. Pas le moindre vestige de doute ne vient diluer cette conviction absolue. »
La téchouva est ainsi également marquée par une grande joie. La joie n’est pas seulement une force de motivation de l’acte de téchouva, mais aussi un résultat nécessaire de celle-ci. Car chaque pas fait en s’éloignant du péché est un pas de plus vers la vertu. Chaque mouvement pour s’éloigner de l’obscurité du mal rapproche de la lumière de la bonté, rapproche toujours plus de D.ieu. Ceci doit remplir le cœur de joie, d’une joie et d’un bonheur véritables et absolus, comme ceux de l’enfant perdu qui a retrouvé le chemin de la maison.
En effet, ce profond sentiment de joie, remplissant tout l’être, est la preuve d’une téchouva sincère.

 

L’universalité de la Téchouva

La traduction classique de « téchouva » est « repentance ». Ceci, cependant, n’en est seulement qu’un des aspects : celui lié au fourvoiement, aux péchés par acte ou par omission. La traduction littérale et réelle est « retour ».
Le retour implique un double mouvement. Il est une source originelle de laquelle on s’est éloigné et à laquelle on veut retourner.
La descente de l’âme dans ce monde est un éloignement. Quelles que soient les nobles desseins à accomplir, les objectifs sublimes à atteindre, cela demeure un exil. Car l’âme dans son état primitif est liée et absorbée dans sa source, dans le « lien de vie avec D.ieu ». Quittant ce Lieu de Gloire et la présence manifeste de D.ieu, l’âme est revêtue dans un corps physique, liée à la matière, exposé à, et investi dans, l’antithèse même de la spiritualité et de la sainteté.
Conserver cette identité originelle, retrouver ce lien, tel est le sens profond de la téchouva. « Et l’esprit retourne à D.ieu qui l’a donné. » (Ecclésiaste 12, 7)
Téchouva tataa, le niveau inférieur de la téchouva, est la rectification, l’effacement du passé. À un niveau supérieur, la téchouva est un « retour à la maison », une réunion. L’enfant séparé et perdu, poussé à revenir par une passion dévorante, implore : « C’est ta face, D.ieu, que je cherche ! Ne me cache pas Ta face ! » (Psaumes 27,8-9) Le point le plus profond du cœur désire si ardemment la Divinité que « son âme est attachée à l’amour de D.ieu, constamment emporté par lui comme le malade d’amour dont l’esprit n’est jamais libre de sa passion... et comme Salomon a exprimé allégoriquement : “Car je suis malade d’amour.” (Cantique 2,5) »
Ce niveau élevé de la téchouva – téchouva ilaa, la téchouva suprême – concerne également le tsadik, le sans faute.
La Torah est donnée à tout Israël, à tous les Juifs. Rien dans la Torah n’est superflu. Rien dans la Torah n’est le patrimoine exclusif de seulement quelques-uns. Tout dans la Torah s’adresse à chaque individu et concerne chacun. C’est seulement par le biais de la Torah tout entière que l’on peut devenir une personne entière. Chaque mitsva sert son but. Chaque instruction est directement liée tant au macrocosme de l’univers qu’au microcosme de chaque homme.
La téchouva est une partie intégrante de la Torah. Elle se manifeste dans de nombreux préceptes et instructions. « Chacun des prophètes a engagé le peuple à la téchouva. » La téchouva doit donc concerner les justes, les saints, autant que les pécheurs. Autrement, les justes passeraient à côté d’une partie importante de la Torah. Ainsi, la téchouva ilaa concerne-t-elle également le tsadik.
La téchouva ilaa atteint des sommets qu’une ascension normative, un comportement irréprochable mais progressif et normatif, ne peut pas atteindre. Elle entraîne l’homme à sauter, à bondir, le rendant aveugle à tout chose étrangère à son objectif, l’amenant à ignorer tous les obstacles dans la poursuite de son objectif ultime. Dans ce contexte, le tsadik, devient, lui aussi, un baal téchouva, un « possesseur de la téchouva », une personnification de la téchouva.
La téchouva ilaa ne signifie pas un retrait du monde pour l’homme. Elle révèle D.ieu au sein du monde : l’omniprésence dans le sens le plus littéral, une conscience universelle et pénétrante de la réalité et de la présence de D.ieu. « S’attacher à Lui, car Il est ta vie » (Deutéronome 30,20) ; « il n’y a rien d’autre que Lui » (Deutéronome 4,35). Il y a alors une négation totale de l’ego, une immersion totale de la volonté personnelle dans la volonté suprême. Pas deux entités réunies, mais l’absorption et l’union jusqu’à atteindre l’unité.

« Cette mitsva que Je te prescris aujourd’hui n’est pas hors de ta portée, ni placée trop loin... » (Deutéronome 30,14) En général, ce verset se réfère à toute la Torah. Dans le contexte du passage précédent, il est également interprété comme se référant spécifiquement au principe de la téchouva. « Même si tes exilés étaient relégués à l’extrémité des cieux », et que vous étiez sous la domination des nations, vous pourriez encore revenir à D.ieu et le faire « selon tout ce que Je te prescris aujourd’hui. » Car la téchouva « n’est pas hors de ta portée et elle n’est pas placée trop loin », mais « elle est toute proche de toi, dans ta bouche et dans ton cœur, pour que tu puisses l’accomplir. »
« Une heure de bonheur dans le Monde Futur est meilleure que toute la vie de ce monde. » Pourtant, « une heure de téchouva et de bonnes actions dans ce monde est meilleure que toute la vie dans le Monde Futur. » (Maxime des Pères 4:17)
« Eh bien, dit le Rabbi, fais téchouva et le reste viendra de soi-même ! »
Que D-ieu protège et guérisse miraculeusement tous nos soldats comme chacun des enfants d'Israël, partout dans le monde, Qu'il venge leur sang, et qu'Il ne nous prodigue à partir de maintenant que des douceurs palpables à l’œil nu.


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mercredi 1 octobre 2014


«L’essence du jour»
Adapté des enseignements du Rabbi de Loubavitch


Nos sages ont enseigné que « l’essence même du jour » de Kippour effectue l’expiation des fautes. Cela demande à être expliqué : comment le simple fait d’atteindre une date dans le calendrier peut-il expier des actes commis par des hommes ?
La réponse réside dans la compréhension de ce qu’est le péché. Il arrive que, au cours de l’année, un homme faute. Il entache de ce fait son âme et celle-ci doit en être nettoyée, et les torts commis envers elle doivent être réparés. Mais, en réalité, ces taches et ces atteintes n'ont pas d'effet sur l'essence de l'âme, et, au plus profond de lui, le Juif demeure bon. À l’intérieur de son âme, il est saint et pur. C’est son mauvais penchant qui l’a fait fauter, à l’encontre de sa volonté véritable.
La plupart du temps, cette volonté profonde de l’âme demeure enfouie dans le subconscient, voire au-delà, et c’est ce qui rend une situation de faute possible. Mais à Yom Kippour, D.ieu se rapproche de chacun de nous et cela entraîne notre âme à se défaire des couches superficielles de la personnalité et révéler ainsi sa nature véritable. À Yom Kippour, notre âme brille de tout son éclat.
C’est alors qu’il apparaît qu’en réalité il n’y a aucun péché ! Il apparaît soudain que chacun est en son for intérieur un diamant éclatant, qui ne peut être souillé et abimé par aucune faute. Le jour de Kippour, le véritable Juif se révèle, attaché de tout son cœur à son Créateur.
C’est la raison pour laquelle ce jour en lui-même a la vertu de réparer toutes les fautes.1

NOTES
1.Adapté de Likoutei Si'hot, vol. 4, p. 1149.
Que D-ieu protège et guérisse miraculeusement tous nos soldats comme chacun des enfants d'Israël, partout dans le monde, Qu'il venge leur sang, et qu'Il ne nous prodigue à partir de maintenant que des douceurs palpables à l’œil nu.


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mardi 30 septembre 2014

Biographie de la Rabbanit ‘Hanna Schneerson
par Emmanuel Mergui


La Rabbanit ‘Hanna Schneerson est née le 28 Tevet 5640 (1880) à Nikolayev en Ukraine. Elle est la fille du Rav Meïr Chlomoh Yanovsky, qui était le rabbin de Nikolayev, et de la Rabbanit Ra’hel. Le 13 Nissan 5660 (1900), elle épousa Rabbi Lévi Its’hak Schneerson et le 11 Nissan 5662 (1902) naquit leur fils aîné, le futur Rabbi de Loubavitch.
Ceux qui eurent le privilège de la connaître savaient à quel point sa personnalité était noble. Elle connut de longues années de souffrances, aussi bien lors de l’emprisonnement et de l’exil de son mari, qu’après le décès de ce dernier, lorsqu’elle se retrouva seule et sans ressources dans l’environnement hostile de l’Union Soviétique des années 40, dont les autorités avaient déclaré la guerre à tout ce qui touchait de près ou de loin à la famille Schneerson. Cependant, même en ces temps difficiles elle ne se plaignait pas, son visage n’était pas empreint de tristesse et on ne lisait aucune amertume dans son regard. Elle gardait sa souffrance à l’intérieur et se gardait d’en parler à quiconque.

L’épouse d’un homme illustre

En 1909, Rabbi Lévi Its’hak devint le rabbin de la ville de Yekatrinoslav. Tout au long des trente années qu’il occupa cette fonction, son épouse la Rabbanit fut ezer kenegdo, « une aide à ses côtés » dans sa tâche sacrée. Mis à part sa grande érudition en Torah, la Rabbanit maitrisait parfaitement la langue du pays (ce qui n’était pas toujours le cas parmi les Juifs, qui parlaient entre eux le yiddish) et elle brillait par son intelligence et par sa personnalité avenante. C’est ainsi qu’elle joua un rôle important dans le succès de son mari auprès de la communauté et des autorités.
En 1939, Rabbi Lévi Its’hak fut arrêté par les autorités communistes soviétiques pour son travail en faveur du maintien du Judaïsme. Il fut condamné à trois ans d’exil à Tchiali, une petite ville reculée du Kazakhstan. Dès que la Rabbanit fut informée du lieu de relégation de son mari, elle entreprit de le rejoindre, malgré les difficultés et les dangers que cela représentait. Une fois sur place, elle se dévoua à alléger les souffrances de son mari dans ce lieu de perdition, où ils vivaient dans le dénuement le plus total dans une habitation qui n’assurait qu’une maigre protection contre la rigueur du climat. Par ailleurs, c’est à elle que le peuple juif tout entier doit de pouvoir étudier les profonds commentaires de son mari.
Elle déploya en effet des efforts incommensurables pour procurer à Rabbi Lévi Its’hak du papier ainsi que de l’encre qu’elle prépara elle-même à partir de plantes. Rabbi Lévi Its’hak put mettre par écrit, quoique de manière extrêmement concise, de très profonds commentaires ‘hassidiques et kabbalistiques que, des années plus tard, son illustre fils développera en public chaque Chabbat des années durant.
Le 20 Av 5704 (1944), peu après avoir purgé l’intégralité de sa peine et s’être établi dans la ville d’Alma-Ata, Rabbi Lévi Its’hak quitta ce monde. La Rabbanit ‘Hanna se retrouva alors seule. Un ami réussit la prouesse de lui obtenir un billet de train pour Moscou où elle se cacha des autorités pendant plusieurs mois. A l’été 1946, elle réussit à franchir la frontière russo-polonaise et à parvenir à Cracovie. De là, elle rejoignit le « camp pour personnes déplacées » administré par les Américains de Pokking en Allemagne. Elle put ensuite quitter ce camp puis, via Munich et Francfort, arriva à Paris au printemps 1947.

De Paris aux États-Unis

C’est là qu’elle retrouva son fils aîné, qu’elle n’avait plus vu depuis vingt ans, qui était venu à sa rencontre depuis New York où il se trouvait avec son épouse, la Rabbanit ‘Haya Mouchka, aux côtés de son beau-père, Rabbi Yossef Its’hak Schneerson, le Rabbi précédent.
Après quelques mois de présence à Paris en compagnie de son fils, elle s’en fut vivre à ses côtés à New York où s’ouvrit pour elle une période heureuse, en particulier lorsque celui-ci succéda à son beau-père et devint le septième Rabbi de Loubavitch, le 10 Chevat 5711 (1951).
Le Rabbi lui témoignait un honneur hors du commun. Il lui rendait visite chaque jour, aussi bien la semaine que le Chabbat.
Lors du Farbrenguen du 6 Tichri 5746 (1986), jour anniversaire de son décès, le Rabbi dit à son sujet :
« Malgré toutes les difficultés et les préoccupations d’un quotidien incertain, elle prit sur elle une préoccupation supplémentaire : celle de rendre possible la publication des enseignements de mon père, de sorte que le plus grand nombre de Juifs possible puisse s’adonner à l’étude de ses éclaircissements de profonds sujets mystiques à la lumière de la ‘Hassidout ‘Habad, et cela dans le souci de rapprocher la délivrance et la venue du Machia’h, qui dépend de la diffusion des sources de la ‘Hassidout ! »
La Rabbanit ‘Hanna vécut les dix-sept dernières années de sa vie à proximité du 770 Eastern Parkway, le quartier général du mouvement Loubavitch, jusqu’à son départ de ce monde le Chabbat 6 Tichri – Chabbat Techouva – 5725 (1965). Elle avait 85 ans.
Un fait étrange se produisit ce Chabbat-là : le siège que la Rabbanit ‘Hanna occupait habituellement dans la section des femmes du 770 prit feu de manière inexpliquée.
Ses funérailles eurent lieu le lendemain. Elle fut accompagnée à sa dernière demeure par une foule de 5000 personnes, à la tête desquelles se tenait son fils, le Rabbi. Elle a été enterrée au cimetière ‘Habad à Queens, près du Ohel.
À partir de cette date, le Rabbi commença à expliquer chaque Chabbat, en son honneur, un des commentaires de Rachi sur la paracha de la semaine. Il introduisit une approche nouvelle de l’étude de Rachi qui révolutionna l’étude de la Torah.
De très nombreuses institutions éducatives furent fondées à sa mémoire dans le monde, sous le nom de Beth ‘Hanna.
Que D-ieu protège et guérisse miraculeusement tous nos soldats comme chacun des enfants d'Israël, partout dans le monde, Qu'il venge leur sang, et qu'Il ne nous prodigue à partir de maintenant que des douceurs palpables à l’œil nu.


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lundi 29 septembre 2014


La mission de Jonas
Adapté d'un discours du Rabbi de Loubavitch

''Jonas dans la baleine'' par Brooke Sendele
"Jonas dans la baleine" par Brooke Sendele

L’un des honneurs les plus convoités dans une Synagogue le jour de Yom-Kippour est d’acquérir le mérite de lire le « Maftir Yonah », la haftarah de l’office de Min’ha qui relate l’histoire du prophète Jonas. La lecture de cette haftarah, nous dit Rabbi Chalom-Ber (le cinquième Rabbi de Loubavitch), apporte des bénédictions de prospérité pour l’année à venir.
Mais quel est le message de cette haftarah et pourquoi l’histoire de Jonas fut-elle choisie pour être lue le jour de Kippour ?
Dans notre littérature sacrée, le prophète Jonas est associé au verset : « Ceux qui traversent les mers dans des bateaux, qui accomplissent leur tâche dans des eaux puissantes » (Psaumes 107,23). L’expression « eaux puissantes » symbolise les différents défis et les obstacles que notre existence matérielle place devant nos âmes.
Certaines personnes ont pour mission de se lancer – pour le bien des autres – dans ces « eaux puissantes », même lorsque, comme pendant le voyage de Jonas, elles sont tumultueuses et semées d’embûches. Ces personnes consacrent leur vie non pour amasser des biens matériels pour leur bénéfice personnel, non plus que pour atteindre un niveau spirituel plus élevé, mais seulement dans le but d’aider les autres.

L’attitude de Jonas est-elle louable ?

Cette notion est difficile à admettre. La raison pour laquelle Jonas partit en mer était qu’il voulait fuir la présence divine. Dans ce cas, pourquoi ce voyage en mer est-il vu sous un jour aussi favorable ? Cette difficulté est encore plus compliquée par le fait que Jonas était un prophète. Ce n’était pas un homme quelconque, mais quelqu’un à qui D.ieu S’était révélé directement.1 Comment un tel personnage pouvait-il refuser d’accomplir l’ordre de D.ieu ? De plus, lorsqu’un prophète manque de communiquer une prophétie qu’il a été chargé de faire connaître, il commet une grave faute et encourt la peine de mort (et c’est l’explication simple de la tempête qui menaça la vie de Jonas). Quelle est donc la valeur d’une telle conduite ?
Ces questions sont renforcées par le fait que cette haftarah est lue à Yom-Kippour, le jour où l’on s’efforce à rappeler les mérites du peuple juif et de diminuer l’importance de leurs fautes.

L’étendue du sacrifice de soi

Nos Sages expliquent la motivation de la fuite de Jonas. Il savait que la population de Ninive se repentirait lorsqu’il lui révélerait sa prophétie. Et c’est justement ce qu’il craignait.
Le repentir des habitants de Ninive n’aurait pas été de bon augure pour le peuple juif. Combien de prophètes D.ieu avait-Il envoyés à ce dernier sans pouvoir obtenir un changement dans sa conduite ? Quelle aurait été la réaction dans les mondes spirituels en apprenant que les gentils s’étaient repentis aussitôt après avoir reçu le message divin, tandis que les Juifs persévéraient dans leur mauvaise conduite malgré de multiples injonctions ? Au lieu de provoquer une telle situation, Jonas préféra fuir à Tarsis.
Jonas savait bien que D.ieu pourrait charger d’autres de cette mission. Que ce soit par lui ou par un autre, le message divin parviendrait aux habitants de Ninive et ceux-ci se repentiraient. Il savait aussi la gravité de son acte et le châtiment qu’il encourait. Cependant, malgré les conséquences inévitables qu’il allait subir, Jonas préféra le destin qui l’attendait au lieu d’être celui par qui du mal arriverait au peuple juif.

Les qualités qui permettent à une personne d’atteindre les autres

C’est justement ce type de personne qui peut accomplir sa tâche au sein des « eaux puissantes ». Une personne qui aime chacun des êtres humains qui l’entourent, qui est prête à tout sacrifier pour eux : son niveau spirituel et même sa vie. Une telle personne possède la capacité d’aider les autres à révéler les qualités qui sont cachées en eux.
Dans le nom de Jonas, il y a aussi une allusion au message qui révélera ces qualités positives, mais cachées. Jonas est appelé « Ben Amittaï ». Littéralement, cette expression signifie « le fils d’Amittaï », mais au sens figuré, on peut l’interpréter comme signifiant « un homme de vérité » (tout comme ben ‘horine signifie « un homme libre »). En révélant la vraie cause de notre existence et en répandant la connaissance de la force divine innée présente en chaque être,2 il est possible d’élever les hommes au-dessus de leurs préoccupations matérielles et leur permettre de se concentrer sur le but de leur vie. Ces concepts peuvent servir de phares pour éclairer et guider tout le peuple, y compris ceux qui se débattent « dans les eaux puissantes » de la société contemporaine, vers une vie pleine de sens, de joie et de paix intérieure.

Une ère de transformation

Partager la mission de Jonas est quelque chose de particulièrement important à notre époque, car l’atmosphère dans le monde entier est justement troublée par des « eaux puissantes » et des « tempêtes furieuses » qui changent l’aspect de la société à une allure vertigineuse. Chacun de nous doit comprendre que « cette grande tempête a lieu à cause de moi » (Jonas, 1,12). C’est-à-dire que les bouleversements auxquels nous assistons à travers le monde ont pour but d’activer notre prise de conscience de l’imminence de la véritable transformation que nos vies vont bientôt connaître.
En effet, l’ère de la Rédemption n’est plus un rêve qui se réalisera dans un futur lointain, mais une réalité imminente. Nous sommes au seuil de la Rédemption, et à l’intérieur même du processus qui consiste à traverser ce seuil. En un tel moment, le sacrifice personnel de Jonas et le message de vérité qu’il nous transmet est profondément actuel ; il permet à un plus grand nombre d’individus de vivre dans l’esprit de la Rédemption, d’avoir dans notre vie quotidienne un avant-goût de la prise de conscience que nous aurons à cette époque-là. Ceci, en retour, servira de catalyseur et précipitera la venue effective de la Rédemption. Puisse ceci se réaliser très bientôt.
NOTES
1.Voir Rambam, Yessodé haTorah ch. 7, qui décrit le niveau spirituel qu’une personne doit atteindre avant d’être considérée apte à recevoir la prophétie.
2.Comme le dit Maïmonide : « Toutes les créatures dans le ciel et sur la terre... sont venues à l’existence seulement par la Vérité de Son Être. »

ADAPTÉ D'UN DISCOURS DU RABBI DE LOUBAVITCH
Extrait du mensuel "Conversations avec les jeunes".
Au sujet de l'artiste: Brooke Sendele est une artiste juive pratiquante vivant à Tempe, Arizona. En mai 2013, elle a reçu son diplôme en art de l’Arizona State University. Elle a enseigné l’art aux enfants des classes élémentaires au JCC à Irvine, en Californie, et à la Torah Day School de Phoenix. Elle construit actuellement un portfolio de dessins juifs modernes. Son objectif est de présenter les aspects du judaïsme et de la culture juive sous un jour moderne.
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Que D-ieu protège et guérisse miraculeusement tous nos soldats comme chacun des enfants d'Israël, partout dans le monde, Qu'il venge leur sang, et qu'Il ne nous prodigue à partir de maintenant que des douceurs palpables à l’œil nu.


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dimanche 28 septembre 2014

Pourquoi le Kol Nidrei est-il considéré comme la plus sainte des prières juives?
par Naftali Silberberg

Bien que Kol Nidrei – une prière dans laquelle nous annulons les vœux – soit traditionnellement considérée comme l’une des prières les plus importantes de l’année, il y a peu d’éléments dans la littérature juive qui soutiennent cette idée.
La question demeure cependant : pourquoi la tradition juive accorde-t-elle autant d’importance et de solennité à cette prière qui semble purement « technique » ?
Certains avancent que la raison à cela remonte à l’époque de l’Inquisition espagnole, lorsque les conversos (les Juifs qui avaient choisi de se convertir au christianisme plutôt que d’affronter l’expulsion ou la mort, mais étaient restés fidèles au judaïsme dans leur cœur et dans une certaine mesure également dans la pratique) se réunissaient le jour de Yom Kippour dans leurs synagogues clandestines. Avant de commencer l’office de Kippour, ils suppliaient D.ieu en pleurs de leur pardonner toutes les déclarations contraires à la doctrine juive qu’ils avaient pu faire en public au cours de l’année précédente. C’est également, pense-t-on, la raison pour laquelle le Kol Nidrei est précédé de la mention suivante : « ... par l’autorité du tribunal céleste et par l’autorité du tribunal terrestre, nous accordons la permission de prier avec ceux qui ont transgressé. »
Bien qu’il s’agisse assurément d’une réponse romantique, le fait est que la prière de Kol Nidrei précède l’Inquisition d’au moins 500 ans. Il semblerait plutôt que la réponse la plus simple à cette question est que Kol Nidrei est la prière d’ouverture du jour le plus saint de l’année, et en tant que telle, elle est dite avec une grande dévotion et non pas en raison de son contenu.
Selon la Kabbale, Kol Nidrei est plus qu’une procédure technique d’annulation des vœux. En annulant nos vœux, nous demandons à D.ieu de rendre la pareille : dans le cas où Il aurait promis de ne pas encore amener la rédemption, dans le cas où Il aurait fait le serment d’exercer des jugements sévères sur Son peuple dans l’année qui suit, nous demandons qu’Il annule ces vœux et nous accorde, en lieu et place, une année de bonheur et de rédemption.
Peut-être est-ce là la raison de la solennité de cette prière.
Puissiez-vous avoir une bonne et douce nouvelle année,
Rav Naftali Silberberg,pour l’équipe éditoriale de Chabad.org
Que D-ieu protège et guérisse miraculeusement tous nos soldats comme chacun des enfants d'Israël, partout dans le monde, Qu'il venge leur sang, et qu'Il ne nous prodigue à partir de maintenant que des douceurs palpables à l’œil nu.


En chaque génération vit un homme qui attend avec impatience de pouvoir libérer son peuple de l’exil.



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