Machia'h arrive, le saviez-vous?
En chaque génération vit un homme qui attend avec impatience de pouvoir libérer son peuple de l’exil

mardi 23 septembre 2014

Le pincement
par Yanki Tauber



De l’étroitesse j’appelle D.ieu ; Il me répond dans la largesse du divin.
Psaumes 118, 51
« Entre les constrictions »,2 c’est ainsi que le prophète Jérémie décrit la période entre le 17 Tamouz, le jour où la muraille de Jérusalem fut percée, et le 9 Av, le jour où le Saint Temple fut détruit et où débuta l’exil d’Israël. Jusqu’à aujourd’hui, ces deux jours sont observés comme des jours de deuil, et le « goulet » de trois semaines qui les sépare comme une période de deuil et de repentir.
Le rétrécissement, toutefois, n’est pas un barrage. Au contraire, c’est un mécanisme permettant d’accroître la productivité. Les centrales hydroélectriques, les fusées et les tuyaux d’arrosage accroissent ainsi la puissance et la vitesse des éléments qu’ils compressent. Le Chofar, sonné pour éveiller l’homme au repentir, est aussi basé sur ce principe : son étroite embouchure pince l’air exprimé des poumons du souffleur, rendant le son perçant qui émane de sa large ouverture, tournée vers le haut.
Il en est de même des constrictions du 17 Tamouz et du 9 Av et des deux mille ans d’exil physique et d’obscurité spirituelle qu’ils évoquent. Vingt siècles d’oppression à travers l’entonnoir de l’exil ont distillé l’âme juive, révélant ses convictions profondes et ses plus hauts potentiels. Dans cette terrible constriction, nous n’avons jamais cessé de rechercher D.ieu, et c’est cette recherche qui produira la « largesse divine » de la Délivrance ultime et l’ère de perfection des temps messianiques.
« Ce jour-là, annonce le prophète, le grand Chofar sera sonné. Et ils viendront, ceux qui étaient perdus en terre d’Assyrie et les reclus en terre d’Égypte.3

NOTES
1.Récité avant la sonnerie du Chofar à Roch Hachana.
2.Lamentations 1,3. Voir le Midrache Rabbah sur ce verset.
3.L’expression hébraïque Erets Mitsraïm (Terre d’Égypte) se traduit littéralement comme “la terre de constriction”.) et s’inclineront devant D.ieu sur la montagne sainte, Jérusalem. »3 En ce jour, le bien et la perfection de la création de D.ieu jailliront de la constriction qui la dissimule et s’épanouira dans la libre et pleine réalisation de tous ses potentiels.
3.Isaïe 27,13.

Que D-ieu protège et guérisse miraculeusement tous nos soldats comme chacun des enfants d'Israël, partout dans le monde, Qu'il venge leur sang, et qu'Il ne nous prodigue à partir de maintenant que des douceurs palpables à l’œil nu.


En chaque génération vit un homme qui attend avec impatience de pouvoir libérer son peuple de l’exil.



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lundi 22 septembre 2014


La puissance de la Téchouva
par J. Immanuel Schochet


Quant au méchant, s’il revient de toutes les fautes qu’il a commises et qu’il observe toutes Mes lois et qu’il pratique le droit et la vertu, il vivra et ne mourra pas. Aucune des transgressions qu’il a commises ne lui sera comptée... Est-ce la mort du méchant que Je souhaite, dit D.ieu, le D.ieu Éternel ? N’est-ce pas plutôt qu’il revienne de sa conduite et qu’il vive ?
(Ézéchiel 18, 21-23)
« La téchouva est un principe indispensable à la religion, indispensable à l’existence de ceux qui croient en la Torah. Car il est impossible pour l’homme de ne pas pécher ou de ne pas se fourvoyer en adoptant par erreur une opinion ou une qualité morale qui n’est en vérité pas louable, ou bien en se laissant vaincre par la passion et la colère. Si l’homme devait croire que cette fracture ne peut jamais être réparée, il persisterait dans son erreur et peut-être même ajouterait à sa désobéissance.
« La croyance en la Techouva, cependant, le conduit à l’amélioration, à parvenir à un état meilleur, plus proche de la perfection que celui qu’il avait atteint avant de pécher. C’est pourquoi la Torah prescrit de nombreuses actions qui visent à établir ce principe correct et très utile de téchouva. » (Maïmonide, Guide des Égarés III:36)
Sans téchouva, le monde ne pourrait pas subsister. Sans téchouva, l’homme serait livré au désespoir, écrasé par le poids de ses erreurs. La Torah est le fondement de l’univers, elle assure et maintient son existence. La téchouva assure sa survie.
La puissance de la téchouva est impressionnante. Il n’existe absolument rien qui puisse l’entraver. Le fil de la téchouva est tissé tout au long de la tapisserie de la Torah et de notre tradition. La téchouva n’est pas simplement une mitsva, l’un des 613 canaux qui nous attachent à D.ieu. Elle est un principe général et global, l’épine dorsale de la religion.
Il n’est pas de péché qui ne puisse être corrigé et guéri par la téchouva. La téchouva supprime un passé lourd à porter et ouvre la porte à un nouvel avenir. Elle est synonyme de renouveau et de renaissance. Le baal téchouva devient une autre personne, une nouvelle personne. Elle est beaucoup plus que la simple correction, plus que la rectification. La téchouva élève à un statut plus élevé encore que celui qui précédait le tout premier péché. Même les justes parfaits sont surpassés par le baal téchouva.
Le péché est un processus évolutif, étalé dans le temps. L’homme ne tombe pas soudainement, en une fois. Il est d’abord piégé par une mauvaise action ou une attitude négative, souvent anodine en apparence, qui conduit ensuite à une autre. Lorsque ce processus n’est pas détecté et stoppé, il s’ensuit une réaction en chaîne qui conduit à l’enlisement dans le mal.
La téchouva, cependant, même dans le pire des cas, est immédiate. « Les baalei téchouva sont méritants, car en l’espace... d’un instant ils se rapprochent du Saint, béni soit-Il, plus encore que ne le font des justes parfaits qui s’approchent... pendant plusieurs années ! » (Zohar I, 126a-b).
Comme la téchouva ne s’inscrit pas dans un processus et un développement graduels, elle n’est pas soumise à un ordre, à la « bureaucratie » d’une procédure normative. Elle est un saut, un bond. Une décision spontanée de s’arracher à sa condition présente. Un demi-tour. Une pensée. Et c’est pourquoi elle affecte même la loi et la justice. Le Talmud statue que lorsque quelqu’un prend une femme comme fiancée sous la condition « que je sois un tsaddik, un homme vertueux sans péché », les fiançailles sont valides et engageantes même si l’homme était connu comme quelqu’un de très mauvais. Comment cela ? Parce qu’au moment de l’engagement, il a peut-être contemplé la téchouva dans son esprit !
Car une unique pensée, une méditation momentanée de téchouva, est suffisante pour faire passer l’homme des plus grandes profondeurs aux plus hauts sommets.
Une seule pensée, en effet. Car l’essence de la téchouva est dans l’esprit et dans le cœur. Elle est une décision mentale, un acte de conscience et d’engagement.

 

La nature de la Téchouva

D’où provient l’immense puissance de la téchouva ? Comment peut-elle effacer le passé, changer le présent, façonner l’avenir, recréer pour ainsi dire ?
La puissance de la téchouva découle de sa nature transcendante. Comme la Torah, la téchouva a précédé la Création. Elle ne fait pas partie du monde, de la Création, d’un processus créatif. Elle est au-delà du temps, au-delà de l’espace, enracinée dans l’infini. Dans le domaine de l’infini, passé et présent se fondent dans l’oubli.
La téchouva est dans le cœur et dans l’esprit. Une pensée de téchouva est suffisante. Car la pensée n’est pas restreinte par les limites du corps. L’esprit peut traverser l’univers en quelques secondes. Et l’esprit – la ma’hchava, la pensée – est l’homme, l’essence de l’homme. L’homme est là où ses pensées se trouvent.
Le jeûne, la mortification, peuvent être des moyens par lesquels l’homme exprime des remords. Ils peuvent être des actes de purification, de nettoiement de l’âme. Mais ils ne constituent pas la téchouva. Téchouvat hamichkal, la pénitence proportionnée à la faute, pour « équilibrer la balance », est importante. De même que l’est téchouvat haguédère, l’érection volontaire de « barrières » de protection pour éviter de dépasser les limites. La réalité empirique peut dicter de tels modes de comportement correspondant à certaines formes de faiblesse. Toutefois, ceux-ci traitent seulement les symptômes. Ils se rapportent à des actes spécifiques qui constituent la manifestation extérieure du péché. Ils ne touchent pas le péché lui-même. Ils ne s’attaquent pas à la racine et à la source à partir de laquelle se développe le péché. Cette racine, cette source est dans l’esprit et dans le cœur : l’ignorance, la négligence, les mauvaises attitudes, l’égocentrisme, la suffisance.
Tout comme le péché est enraciné dans la volonté et dans l’esprit de l’homme, de même la téchouva doit être également enracinée dans la volonté et dans l’esprit de l’homme. « Celui qui a à cœur de devenir purifié (de la souillure rituelle) devient pur dès qu’il s’est immergé (dans les eaux d’un mikvé), bien qu’aucun changement ne soit intervenu dans son corps. Il en est de même pour celui qui souhaite se purifier des impuretés qui assaillent l’âme, à savoir les mauvaises pensées et les fausses convictions : dès qu’il consent dans son cœur à se retirer de ces idées et amène son âme dans les eaux de la raison, il est pur. » (Maïmonide)
La tragédie du péché n’est pas tant la transgression elle-même ou le fait de succomber à la tentation, car « il n’est pas d’homme sur la terre ... qui ne pèche jamais ». La véritable tragédie, le péché ultime, est l’incapacité à se juger, l’échec à faire téchouva, « il a cessé de contempler de faire du bien... il ne hait point le mal. »
Un remord unique dans le cœur de l’homme est plus efficace que de nombreux coups. Lorsque les bactéries, toxiques et infectieuses, sont éliminées, les symptômes qu’elles déclenchent disparaissent aussi. De même, lorsque les péchés cessent, il n’y a plus de pécheurs. Ainsi la téchouva – cette téchouva qui traite l’essence du péché – apporte la guérison dans le monde.
Il ne s’agit pas de minimiser les symptômes externes du péché. Pour chaque transgression « l’homme acquiert un katégor, un accusateur, contre lui-même ». L’acte du péché s’enracine dans la réalité. Il s’accroche à l’homme, se fixe à lui pour le pousser encore plus loin sur le mauvais chemin, pour ensuite l’accuser plus tard dans l’au-delà.
Cependant, tout dans la Création existe en termes de matière et de forme (corps et âme). L’acte du péché, sa manifestation extérieure, est la matière (le corps) du péché, qui crée le katégor. L’idée sous-jacente, l’intention, la volonté ou la passion qui a généré la transgression est la forme (l’âme) qui anime et maintient le corps.
Les mortifications attaquent ce corps et peuvent détruire cette matière. Mais seul un changement dans le cœur, un remord conscient, peut affronter sa forme et son âme. Seule l’élimination de la pensée, de l’intention et du désir qui a causé le péché, permettra d’éliminer l’âme du katégor. Et quand il est privé de son âme, lekatégor cesse d’exister.
Ainsi, « Déchirez vos cœurs et non pas vos vêtements, et retournez à l’Éternel votre D.ieu, car Il est clément et miséricordieux, lent à la colère et abondant en grâce... » (Joël 2,13). Quand on se déchire le cœur dans la téchouva, il n’est pas nécessaire de déchirer ses vêtements.
Que D-ieu protège et guérisse miraculeusement tous nos soldats comme chacun des enfants d'Israël, partout dans le monde, Qu'il venge leur sang, et qu'Il ne nous prodigue à partir de maintenant que des douceurs palpables à l’œil nu.


En chaque génération vit un homme qui attend avec impatience de pouvoir libérer son peuple de l’exil.



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